Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2014-02-28

2014-02-27: Arturo Parra, Quartet Alta, Machine Mass/Liebman

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-02-27

ARTURO PARRA / Terra Incognita (La Grenouille hirsute)
Certains d’entre vous se rappeleront peut-être d’Arturo Parra, guitariste classique virtuose qui a collaboré avec quatre compositeurs québécois d’électroacoustique le temps d’un disque et d’un concert intitulé Parr(a)cousmatique. J’y retourne encore avec grand plaisir, à ce disque. Voilà qu’il a publié un nouveau CD. Je vous averti, c’est un tout autre monde: Terra Incognita consiste en sept pièces pour guitare solo. Pas d’électroniques ni de traitements, peu de techniques étendues (elles sont subtiles), pas d’improvisation. L’écriture de Parra est méthodique, avec des thèmes mélodiques ravissants et des développements soignés. Et son jeu est chaud, riche, touchant. Les textes de présentation (en français, anglais et espagnol) sont d’une grande beauté. “Torrent de vie” m’a fait penser à Paco De Lucia par moments, mais c’est peut-être tout simplement parce que ce dernier vient de nous quitter.
Some of you may remember Arturo Parra, the virtuoso classical guitarist who worked with four Québécois electroacoustic composers on a record and a concert entitled Parr(a)cousmatique – I still go back to this CD with much pleasure. Well, Parra just released a new CD, and it has nothing to do with Parr(a)cousmatique. Terra Incognita features seven compositions for solo guitar. No electronics or treatments, very few (and subtle) extended techniques, no improvisation. Parra’s writing is methodical, with beautiful melodies and sophisticated developments. And he has a warm, rich, moving sound. The booklet contains beautifully-written notes about each piece, in French, English, and Spanish. “Torrent de vie” reminds me at times of Paco De Lucia, but that may be only due to the fact that De Lucia just passed away.

QUARTET ALTA / Quartet Alta (Label Rives)
Le pianiste français Gaël Mevel vient de partir sa propre étiquette, Label Rives, dont les disques compacts sont livrés entre deux carrés de caoutchouc magnétique peints à la main.Original et élégant. La première parution est une session enregistrée en novembre 2012 avec Mevel, son compatriote le batteur Thierry Waziniak et les New-Yorkais Michael Attias (saxo alto) et John Hebert (contrebasse). Ce quatuor improvise sur des thèmes composés par Mevel. Jazz doux, tendre et créatif, rien de mièvre. Mevel a toujours eu le don d’une beauté immédiate mais recherchée, et cette fois cela s’applique autant au contenu de ce disque qu’à son contenant. J’attendrai les parutions suivantes avec impatience – deux autres titres sont déjà à paraître. [Ci-dessous: “De loin”.]
French pianist Gaël Mevel has started his own label, Label Rives, whose CDs are housed between two hand-painted sheets of magnetic rubber. Original and elegant. The first release is a session recorded in November 2012 with Mevel, fellow Frenchman Thierry Waziniak on drums, and New Yorkers Michael Attias (alto sax) and John Herbert (doublebass). This quartet improvises on themes composed by Mevel. Quiet, tender, creative jazz – no schmaltz. Mevel always had a gift for immediate yet sophisticated beauty, and this time it applies to both content and container. There are already two other titles scheduled for release – I’ll await them eagerly.  [Below: “De loin.”]

MACHINE MASS feat. DAVE LIEBMAN / Inti (Moonjune)
Pour leur deuxième session studio en tant que Machine Mass, le guitariste Michel Delville et le batteur Tony Bianco (tous deux dans Doubt) ont invité le saxophoniste Dave Liebman à se joindre à eux. À ce trio s’ajoutent les boucles rythmiques programmées par Bianco, de longues boucles complexes qui fonctionnent comme une quatrième voix d’importance presque égale aux autres. L’ensemble donne un jazz-rock actuel, souvent sinueux, qui emprunte au drum‘n’bass sans s’y conformer. La chanson “The Secret Place” (interprétée par Saba Tewelde) détonne et n’est pas à sa place sur ce disque, alors que la reprise de “In a Silent Way” et la longue improvisation collective “Elisabeth”, elles, lui donne tout son sens, fixant les bornes extrêmes du son du trio, qui se trouve en plein milieu.
For their second studio session as Machine Mass, guitarist Michel Delville and drummer Tony Bianco (both in Doubt) invited sax player Dave Liebman to join them. To this line-up must be added the rhythm loops programmed by Bianco, long and complex loops that act like a fourth player of almost equal importance. The result is a creative, often sinuous form of jazz-rock that borrows a bit from drum’n’bass without conforming to that style’s rules. The song “The Secret Place” (performed by Saba Tewelde) sticks out, not quite at home on this record, while the cover of “In a Silent Way” and the long collective improvisation “Elisabeth” are right at home, setting the boundaries withing which the band’s trio can be defined.


2014-02-27

2014-02-26: Russ Young, Margaret Kammerer, Michael Thieke Unununium, Areski-Fontaine x2

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-02-26

RUSS YOUNG / Common Pond (Russ Young)
Je n’ai pas l’habitude de faire ça (et je ne la prendrai pas), mais j’ai accepté de chroniquer ce démo de Russ Young. Common Pond propose une vision musicale pleinement formée, une approche soignée de la musique ambiante expérimentale. Des pièces courtes qui ont de la profondeur, une belle richesse côté palette sonore, des textures variées, et surtout un solide sens de la superposition. Je vois très bien ce disque avec sa place chez une étiquette comme Room40 ou 12k. Désolé de vous parler de quelque chose sur lequel vous ne pouvez pas mettre la main; j’en diffuserai un ou deux extraits à Délire actuel prochainement.
I don’t usually do that (and I won’t), but I accepted to review this demo by Russ Young. Common Pond puts forth a fully-formed artistic vision, a sleek approach of experimental ambient music. Short pieces with depth, richness in the sound palette, varied textures, and most of all a strong sense of overlaying. I could easily see this record at home on a label like Room40 or 12k. Sorry to write about something you can’t get your hands on yet, but I’ll broadcast a track or two on Délire actuel soon.

MARGARET KAMMERER / Why is The Sea So Blue (Mikroton)
J’ai, comment dire, “résisté” à la chanteuse-guitariste allemande Margaret Kammerer jusqu’à ce jour. Or, Why Is The Sea So Blue a eu raison de moi. Ce tour de chant est fort réussi. Kammerer ne figurera problablement jamais sur la liste de mes chanteuses préférées (quelque chose dans son grain m’irrite), mais le travail de composition et d’arrangement de ces nouvelles chansons m’épate. Kammerer y met en musique des poèmes de Cummings et Coleridge, entre autres, mais aussi des paroles de chansons très connues (“My Foolish Heart,” “Everytime We Say Goodbye” de Cole Porter) pour lesquelles elle a écrit de nouvelles musiques. C’est très intéressant. Elle est aussi bien entourée: Christof Kurzmann (mais uniquement aux choeurs et au saxo; pas d’électroniques), Axel Dörner, Burkhard Stangl et Werner Dafeldecker (les deux derniers de Polwechsel). Plus convaincant que les albums du groupe The Magic I.D. (dont font partie Kammerer et Kurzmann).  [Ci-dessous: Vidéo officielle pour la pièce titre, texte et musique de Kammerer.]
How can I say this... until now, I had “resisted” to German singer/guitarist Margaret Kammerer. But Why Is The Sea So Blue is winning me over. This song cycle is just too good to resist. I will probably never include Kammerer in my top female vocalists – something about her timbre irritates me – but the composition and arrangement work in these new songs is stunning. Kammerer turned poems by Cumming and Coleridge (among others) into songs, and lyrics from well-known songs (“My Foolish Heart,” Cole Porter’s “Everytime We Say Goodbye”) into brand new songs. Very interesting approach. And she is well surrounded: Christof Kurzmann (on back vocals and saxophone only; no electronics), Axel Dörner, Polwechsel’s Burkhard Stangl and Werner Dafeldecker. More convincing than the albums by Kammerer and Kurzmann’s band The Magic I.D.  [Below: Official promo video for the title track, lyrics and music by Kammerer.]

MICHAEL THIEKE UNUNUNIUM / Nachtlieder (Mikroton)
Je me souviens d’un album du projet Unununium de Michael Thieke qui remonte à 2004, et il s’agissait d’un quartet. Cette fois, bam!, le groupe a presque doublé de volume. À Thieke (clarinette), Luca Venitucci (accordéon), Derek Shiley (basse) et Eric Schaefer (batterie) s’ajoutent Martin Siewert (guitare), Christian Weber (basse) et Steve Heather (batterie). Ce à quoi il faut ajouter des enregistrements de terrain réalisés par Thieke et intégrés aux improvisations collectives et aux compositions. Cette musique s’installe autant dans les field recordings que l’inverse, ce qui tisse une ambiance captivante. J’aime beaucoup.
I remember a CD from 2004 by Michael Thieke’s Unununium project, and it was a quartet recording. This time, bam!, the band has almost doubled in size. To Thieke (clarinet), Luca Venitucci (accordion), Derek Shiley (bass) and Eric Schaefer (drums) are added Martin Siewert (guitar), Christian Weber (bass) and Steven Heather (drums). AND you need to factor in Thieke’s field recordings which are integrated to the collective improvisations and his own compositions. Music and field recordings play off each other, weaving a captivating soundworld. I like this a lot.

ARESKI-FONTAINE / Le Bonheur (Saravah)
Jeté par terre par les deux premiers “vrais” albums de Brigitte Fontaine (récemment réédités chez Superior Viaduct), je poursuis mon exploration de ce merveilleux ovni de la chanson française par un détour dans sa discographie en duo avec son comparse et compagnon de vie Areski Belkacem. Le Bonheur (1975) n’est pas un disque facile. S’y entremêlent chansons cocasses, contes tordus, ballades sulfureuses et bouts de théâtre absurde, le tout dans un mode très lo-fi. Attachant, déjanté, mais un peu frustrant à l’écoute.
Knocked over by Brigitte Fontaine’s first two “real” LPs (recently reissued on Superior Viaduct), I decided to push further my investigations in this wonderful French chanson UFO with a slight detour through her discography with partner in art and life Areski Belkacem. Le Bonheur (1975) is not an easy listen. It’s a pile-up of funny songs, twisted tales, torrid ballads, and bits of absurdist theatre, all executed in lo-fi fashion. Endearing, off-kilter, but a bit frustrating, and French-deaf listeners will probably have a hard time with this one.

ARESKI-FONTAINE / Vous et nous (Saravah)
Vous et nous (1977) est fort supérieur au Bonheur... et plus généreux, puisqu’il s’agit d’un album double. Le côté théâtral est essentiellement mis de côté et les chansons sont plus étoffées (avec des électroniques abstraites ici et là). Surtout, les textes sont savoureux, ainsi que les harmonies vocales. On s’amuse encore beaucoup, et sous l’apparente douceur et la quiétude, c’est souvent grinçant. [Ci-dessous: “Cher”.]
Vous et nous (1977) is much better than Le Bonheur... more generous too, as it was a double LP. The theatrical aspect of the duo’s concerts has been left off this album (save a couple of very short bits). Mostly the lyrics (all in French) are extremely rich, and there’s some great vocal harmonies too. It’s a fun record, and a scathering one too under its quiet and folky disguise.  [Below: “Cher.”]


2014-02-26

2014-02-24: Christine Wodrascka, 2e étage, Zoor, Things to Sound, Susan Clynes, Lavoie/Guardo, Midwich Youth Club

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-02-24

CHRISTINE WODRASCKA / Linéaire (Mr. Morezon)
La pianiste française Christine Wodrascka dans un concert solo capté par Radio France en novembre 2012, additionné de trois pièces enregistrées en mai 2013. Improvisations souvent vives, parfois tendues, qui exploitent les touches et l’intérieur du clavier. Une certaine légèreté aussi à l’occasion. Et du jeu: aux sens d’amusement et d’exécution. Un jeu dans lequel on sent l’étude approfondie transmuée en découverte.
French pianist Christine Wodrascka in a solo concert recorded by Radio France in November 2012, plus three pieces recorded in May 2013. Often lively free improvisations, at times quite tense, making use of the piano’s keys and insides. There’s some lightness in there too. And playing, both in terms of execution and being playful. Playing in which you can hear in-depth studies transmuted into discoveries.

2E ÉTAGE / Grey Matter (No Business Records - merci à/thanks to Freddy Morezon P.R.O.D.)
Continuons avec Christine Wodrascka, cette fois dans un trio dont font aussi partie le trompettiste Jean-Luc Cappozzo et le batteur Gerry Hemingway. Un trio offrant une belle palette d’intensités. “Échappée belle” ouvre le bal en mode microsonique: beaucoup de silences, gestes mesurés, borborygmes quasi inaudibles de la part de Cappozzo. Ailleurs, on a droit parfois à des montées d’adrénaline dignes du free jazz teuton. Le groupe arrive à maintenir l’équilibre entre les extrêmes. Belle écoute entre les musiciens et, évidemment, une grande virtuosité.
Let’s stay with Christine Wodrascka, this time in a trio with trumpeter Jean-Luc Cappozzo and drummer Gerry Hemingway. This trio offers a fine range of dynamics. “Échappée belle” opens the set in microsonic mode: lots of silence, measured gestures, near-inaudible grumbles from Cappozzo. Elsewhere, we are treated to adrenaline rushes worthy of teutonic free jazz. The group manages to maintain a balance between these extremes. Finally, these virtuoso players  display a high level of listening among them, but that’s no surprise considering who’s involved.

ZOOR / Volumes a + b (Umlaut)
Zoor est un trio français d’improvisation libre composé de Bertrand Denzler (saxo ténor), Jean-Sébastien Mariage (guitare électrique) et Antonin Gerbal (batterie). Bel alignement de talents – notons que deux des trois musiciens faisaient partiem du mirifique quintette Hubbub. Volumes a + b propose deux longues pièces (40 et 30 minutes) enregistrées au printemps 2013. Il y a quelques passages vifs, mais l’essentiel de la musique se développe dans la durée: Gerbal a souvent recours à de longues roulades; Mariage développe des lignes au fil de répétitions; Denzler varie les angles d’attaque tout en demeurant en phase avec ses collègues. La manière fait penser aux Necks, avec ici et là l’économie de mouvements de Hubbub, et c’est très solide dans l’ensemble. Recommandé.
Zoor is a French free improvisation trio consisting of Bertrand Denzler (tenor sax), Jean-Sébastien Mariage (electric guitar), and Antonin Gerbal (drums). A fine, talented line-up – two of these guis used to be in the magnificent quintet Hubbub. Volumes a + b delivers two long pieces (40 and 30 minutes) recorded in the spring of 2013. There are some vivid bits, but most of the music develops through duration: Gerbal often falls back to quiet press rolls; Mariage develops his lines through repetition and variation; Denzler varies his angles of attack while staying in phase with his partners. The modus operandi is similar to The Necks’, with here and there the economy of means of Hubbub. A very strong album overall. Recommended.

THINGS TO SOUND / Organism (Wide Ear Records)
Un type d’improvisation plus délicat, avec encore un orteil dans le jazz. Avec Tobias Meier au saxo alto, Yves Theiler au piano (et Fender Rhodes) et David Meier à la batterie. J’ai senti quelque chose d’hésitant dans ce disque, quelque chose qui n’est pas encore pleinement formé, même s’il y a une belle qualité d’écoute et des choix esthétiques exigeants. Je suis ambivalent.
A more delicate type of free improvisation, this time with a toe still steeping in jazz. With Tobias Meier on alto sax, Yves Theiler on piano (and Fender Rhodes), and David Meier on drums. I felt some hesitation on this record, something not quite fully formed, despite the strong listening skills of the players and their demanding aesthetic choices. I’m ambivalent.

SUSAN CLYNES / Life is... (Moonjune)
L’étiquette Moonjune, connue pour son jazz-rock, s’aventure du côté de la chanson avec l’auteure-compositrice-interprète Susan Clynes. L’album propose des chansons piano-voix, deux avec section rythmique, mais surtout cinq où Clynes est accompagnée du violoncelliste Simon Lenski. Lyrique, agressif et fort en effets, Lenski apporte à ces chansons la même chose qu’apportait Stuart Gordon aux concerts de Peter Hammill: ambiance, couleur et folie (fin de cette comparaison). Clynes écrit des chansons recherchées. Développements inattendus ici et là, sans aller jusqu’à la complexité du rock progressif. Voix agréable, plutôt authentique. Bref, tout pour me plaire, sauf que... quelque chose ne clique pas. Au niveau de l’écriture, les chansons manquent d’accroches. Et côté exécution aussi, il me manque quelque chose... de la passion peut-être?
Best known for its jazz-rock, the Moonjune label makes a foray into the pop world with singer-songwriter Susan Clunes. The album features piano/vocals songs, a couple of songs with a rhythm section, and mostly five tracks where Clynes is accompanied by cellist Simon Lenski. Lyrical, aggressive, Lenski and his effects-laden cello bring to these songs the same thing that Stuart Gordon brought to Peter Hammill’s solo concerts for a while: settings, colours, and wildness (end of comparison). Clynes writes sophisticated songs with unexpected developments here and there, though they never get into prog-like complexity. Enjoyable, authentic-sounding voice. This album has everything to win me over, except... it doesn’t. The songs lack in hooks, and the execution lacks... I’m not sure, passion perhaps?

DANIEL LAVOIE & LAURENT GUARDO / La Licorne captive (Le Chant du Monde - merci à/thanks to Six Média)
Projet inattendu, une collaboration entre le compositeur Laurent Guardo, qui a travaillé essentiellement avec un quatuor à cordes baroque (incluant la viole de gambe), et le chanteur Daniel Lavoie, le tout publié dans la collection Le Chant du Monde de l’étiquette française Harmonia Mundi. Proposition et facture alléchantes, mais j’ai des doutes sur le contenu. Guardo a pondu un cycle de chansons médiévalisantes, aux thèmes lourds de sens (Ophélie, Icare, la chasse-galerie, les croisés). Les textes ont la métaphore trop appuyée à mon goût. De plus, les musiques tendent trop à l’homogénéité pour faire de ces 60 minutes une écoute agréable d’un trait: la plupart des chansons auraient gagné à être écourtées. Cela dit, la voix de Lavoie est magnifique, certaines chansons le sont également (“Icare”, “Le Bal des pendus”) et le projet dans son ensemble est une belle surprise.  [CI-dessous: “Icare”]
An unexpected collaboration between composer Laurent Guardo, who works here basically with an Early Music string quartet (with viola da gamba), and Québécois pop singer Daniel Lavoie, released on the French label Harmonia Mundi’s world music imprint Le Chant du Monde. An enticing proposition, but I’m doubtful about the contents. Guardo has written a Medievalesque cycle of songs based on heavy subjects (Ophelia, Icarus, the crusades). His lyrics (all in French) underline their own metaphors too strongly for me. Also, the arrangements sound too homogeneous to make this 60-minute album a joy to listen to in one sitting: most song would have benefitted from some editing. That being said, Lavoie’s voice (low, gravely, as charming as ever) is gorgeous, and some of the songs are too (“Icare,” “Le Bal des pendus”), and as a whole this project comes as a fine surprise.  [Below: “Icare”.]

MIDWICH YOUTH CLUB / From the City to the Country, from the Country to the Sea (Soft Bodies Records – merci à/thanks to Foundling PR)
Midwich Youth Club semble être le projet d’un seul homme, Allan R Murphy. Joue-t-il tous les instruments de ce “groupe” rock psychédélique? (C’est ça le problème avec les albums et les promos numériques, pas d’info!) Si c’est le cas, l’homme est très habile, parce que cet album a définitivement un son de groupe. Deux suites instrumentales de 20 minutes chacune, et on passe du rock rétro synthé à la Zombie Zombie au rock psychédélique à fond de train, en passant par des choses plus krautrock. Ça manque parfois d’assurance (côté batterie, particulièrement) et les mouvements pèchent parfois par excès de simplicité, mais c’est agréable.
Midwich Youth Club seems to be a one-man-band by Allan R Murphy. Is he really playing all the instruments in this psychedelic rock “band”? (That’s the problem with digital releases and promos – no info!). If that’s the case, the man is crafty for this definitely has a band sound. Two 20-minute instrumental suites that run from retro synth rock a la Zombie Zombie to all-out psychedelic rock through Krautrock-like pastures. Nektar and Guru Guru come to mind; Acid Mothers Temple too. The music occasionally lacks tightness (in the drums department mostly), and some movements are just too simple for their own good, but it’s a fun listen.

2014-02-25

Délire actuel, 2014-02-25

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 25 février 2014
Broadcast of February 25, 2014

Nouveautés électron(acoust)iques: Une douzaine de parutions récentes gravitant autour de l’électronique, avec dans plusieurs cas une inspiration du passé.
New Electron(acoust)ic Music: A dozen recent releases around the electronic music realm, many drawing obvious inspiration from the past.

(8:00 pm)




Kesäyön haltijat
Konstellaatio
06:49
Sähko
*MIRT
rite 2
Rite of Passage
06:39
*TER
[2]
Fingerprints
06:20

(8:30 pm)




*TOSHIMARU NAKAMURA, TOMOYOSHI DATE & KEN IKEDA
Balcony III - γ
Green Heights
12:27
*T'IEN LAI
Serca Miast Zatrzymuja Sie
Da'at
07:11
Vermin Part 2
Vermin
08:05

(9:00 pm)




*RYOJI IKEDA
Supercodex 1
Supercodex
01:49
*RYOJI IKEDA
Supercodex 2
Supercodex
02:39
*RYOJI IKEDA
Supercodex 3
Supercodex
01:53
*EMMANUEL MIEVILLE
Locus Sonus
Concret-Sens
10:22
*FRANK BRETSCHNEIDER
Machine Gun
Super.Trigger
05:12

(9:30 pm)




*@C
103
Ab OVO
05:09
ÉRICK D'ORION
Le thé baltique
Durch Leiden, Freude
04:49
*CARL MICHAEL VON HAUSSWOLFF, JASON LESCALLEET & JOACHIM NORDWALL
Enough!!! [extrait/excerpt]
Enough!!!
13:30
merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

RYOJI IKEDA
Concert complet, le 27 septembre 2013.
In concert, September 27, 2013. Complete performance.

@C
Un extrait du spectacle OVO du Teatro de Marionetas do Porto, musique d’@C.
An excerpt from the puppet show OVO by the Teatro de Marionetas do Porto, music by @C.