Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2011-05-06

2011-05-05: Scoolptures, Caines/Garside, Oprachina, Sunna Gunnlaugs, Magnuson


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-05

SCOOLPTURES / White Sickness (Leo Records)
Un deuxième album chez Leo pour ce quatuor italien d’improvisation libre. Beaucoup de place aux électroniques dans ce groupe qui propose une improvisation tellement non idiomatique qu’elle se détache de l’impro...non idiomatique.
A second album on Leo for this Italian free improvisation quartet. Lots of rooms for electronics. This group pushes a form of free improvisation so non idiomatic it steps away from…non idiomatic free improvisation.

RON CAINES & GUS GARSIDE / Tilt (Tilt)
Un set intimiste entre le saxophoniste Ron Caines et le contrebassiste Gus Garside. Plusieurs duos improvisés, une ou deux compositions, deux ou trois pièces en solo. De l’improvisation libre à l’européenne avec un brin de jazz créatif à l’américaine. Au saxo soprano, Caines adopte un son qui le rapproche beaucoup de Lol Coxhill. Quant à Garside, son jeu penche entre la rondeur de William Parker et l’intensité d’un Barry Guy. Pourtant, il s’agit d’une séance assez moyenne, avec des moments convenus qui tempèrent les passages plus inspirés (comme la finale de “Librecœur”, magnifique.
An intimate set between saxman Ron Caines and doublebassist Gus Garside. Several improvised duos, one or two compositions, two or three solos. European free improvisation with a dash of American-style creative jazz. On soprano sax, Caines’ tone is strongly reminiscent of Lol Coxhill. As for Garside, his playing falls somewhere between William Parker’s roundness and Barry Guy’s intensity. However, this is a barely average session, with predictable moments marring the more inspired passages (one of them the finale of “Librecœur”).

OPRACHINA / Oprachina (Slam Productions)
Un quatuor de jazz italien composé du guitariste Massimo Bognetti, du saxo ténor Errico de Fabritiis, du bassiste Fabio Fochesato et du batteur Adriano Galinari. Élégant et léché, avec une fibre ECM intégrée au son jazz créatif italien. “Fat Fast” bouge beaucoup, “My Waltz” rappelle presque Ben Monder dans sa langueur. Un peu “straight” à mon goût, mais très joli.
An Italian jazz quartet consisting of guitarist Massimo Bognetti, tenor saxman Errico de Fabritiis, bassist Fabio Fochesato and drummer Adriano Galinari. Elegant and sleek, with an ECM vibe integrated to a more typical Italian creative jazz sound. “Fat Fast” moves well, “My Waltz” brings to mind Ben Monder’s languor. A little straight for my own tastes, but very nice nonetheless.

SUNNA GUNNLAUGS / The Dream (Sunny Sky Records)
Le batteur islandais Scott McLemore entendu hier dans l’ASA Trio m’avait envoyé aussi ce disque, un quatuor du pianiste Sunna Gunnlaugs avec le saxo alto Loren Stillman, le bassiste Eivind Opsvik et McLemore. Gunnlaugs a un style coulant avec des pointes vives. Ses compositions sont plutôt joyeuses, complexes, avec un swing fluide et moderne. Elles rayonnent d’une belle joie de vivre sans tomber dans l’insouciance. Comme compositeur, il me fait beaucoup penser au clarinettiste James Falzone. Un disque de jazz très agréable.
Icelandic drummer Scott McLemore heard yesterday with ASA Trio also sent me this CD, a quartet led by pianist Sunna Gunnlaugs and featuring alto sax Loren Stillman, bassist Eivind Opsvik and McLemore. Gunnlaugs’ style is flowing with vivid peaks. His compositions are rather cheerful, complex, with a fluid modern swing to them. They convey joie de vivre without getting careless. As a composer, Gunnlaugs sounds a lot like James Falzone, at least to my ears. A highly enjoyable jazz record.

MAGNUSON / Crash of Cassini (ind. - merci à XO Publicity)
Un duo homme-femme présentant une particularité: tous deux jouent de la guitare et de la batterie, alternant leurs rôles d’une chanson à l’autre. Tous deux chantent aussi, mais pas particulièrement bien. Crash of Cassini mélange rock progressif pesant (Porcupine Tree, Meshuggah) et rock alternatif. Le résultat déroute quelque peu. L’influence de PTree est si palpable sur “Dark Reality” qu’on croyait à un pastiche, alors qu’ailleurs on tombe dans un rock indie beaucoup plus “vanille”. Belle énergie, mais la production fait trop démo et les mélodies manquent d’attrait.
A man/woman duo with a twist: both play guitars and drums, and they switch places frequently. Both also sing, albeit not particularly well. Crash of Casasino blends weighty prog rock (think Porcupine Tree and Meshuggah) with alt rock. The results are slightly disorienting. PTree’s influence is palpable on the near-pastiche “Dark Reality,” while elsewher eMagnuson sound more like a vanilla indie rock band. Nice energy, but the production is too demo-grade and the melodies fall short.

2011-05-04

2011-05-03: Lee Pui Ming, Q, Klang, ASA Trio


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-03

LEE PUI MING / She Somes to Shore (Innova)
Je ne crois pas avoir entendu la pianiste canadienne Lee Pui Ming depuis son disque chez Ambiances Magnétiques.  Heureux de la retrouver ici. She Comes to Shore est un disque en trois temps. D’abord, une séquence de cinq improvisations au piano et dans le piano, des pièces qui développent de la sensualité et du lyrisme, dans un style assez verbomoteur beaucoup plus près de la musique classique que du jazz. Puis, un concerto pour piano improvisé et orchestre qui m’a laissé une impression ambiguë: ça sonne TRÈS romantique à plusieurs endroits et l’arrangement orchestral fait souvent tapisserie. Enfin, deux ultimes improvisations, plus délicates et introspectives. C’est dommage, mais je me serais passé de la pièce maîtresse de ce disque.
I don’t think I’ve heard Canadian pianist Lee Pui Ming since her CD for Ambiances Magnétiques many years ago. I’m happy to find her on Innova. She Comes to Shore is a record in three parts. First, we have a sequence of five improvisations on and in the piano, pieces that develop into something sensual and lyrical, in a rather talkative style, much closer to classical music than jazz. Then comes a concerto for improvised piano and orchestra that left me...unconvinced. It sounds VERY romantic in many places, and the orchestral arrangements are often no more than wallpaper. Finally, two more improvisations, more delicate and introspective. It’s sad, but I would have prefered this album without its magnum opus.

Tiens, intéressant: un trio français de rock instrumental expérimental. Guitare, basse batterie. Je perçois une influence de (ou une similarité avec) Guapo. Trois longues pièces en plusieurs parties. Beaucoup de sections lentes à développement graduel, avec des passages plus acrobatiques. Entre Guapo et une version moins clownesque de Jack Dupon. Une premier disque convaincant. Reste à voir quelle longévité cette approche peut avoir.
Interesting: a French trio of experimental instrumental rock. Guitar, bass, drums. I hear the influence of (or a similitude with) Guapo. Three long tracks in several parts. Lots of slow, slowly evolving sections, with more acrobatic passages. Between Guapo and a less clownish version of Jack Dupon. A convincing debut album. Let’s see if this approach can last.

 KLANG / Other Doors (Allos Documents)
Le deuxième album de Klang (un quartet de jazz actuel dirigé par l’excellent clarinettiste-compositeur James Falzone) consiste en un projet de redéveloppement de la tradition jazz. La moitié des pièces consistent en pièces composées ou popularisées par le roi du swing Benny Goodman. Rien de passéiste ici, ni de nostalgique. Simplement, Falzone utilise le répertoire de Goodman comme un tremplin pour son propre travail d’écriture et d’arrangements. Si vous n’êtes pas familier avec ce répertoire, vous verrez peu de différence entre les reprises et les pièces originales. Falzone a brillamment réussi à mettre ce swing à sa main. Résultat: Other Doors est un savoureux disque de jazz créatif, à l’écriture intelligente et posée, bien qu’un tantinet moins inventive que ce qu’on trouvait sur Tea Music, le premier disque du groupe.  [Ci-dessous: “Goodman’s Paradox”, une composition de Falzone.]
The second album by Klang (a creative jazz quartet led by excellent clarinetist/composer James Falzone) is actually a project of jazz tradition redevelopment. Half the tracks were written or popularized by the King of Swing Benny Goodman. Nothing nostalgic or passé here; simply, Falzone is using Goodman’s repertoire as a springboard for his own writing and arranging. Those unfamiliar with Goodman will probably not hear a difference between the originals and the standards. Falzone brilliantly succeeds in giving his twist to this swing. The result is a delightful creative jazz record, with intelligent and thoughtful writing, although a tad less inventive than Tea Music, Klang’s debut CD.  [Below: “Goodman’s Paradox,” a Falzone original.]

ASA TRIO / Plays the Music of Thelonious Monk (Sunny/Sky)
J’aime l’orgue B3 et Monk est mon jazzman “standard” préféré. Difficile, donc, de ne pas apprécié ce disque où les Islandais ASA Trio (Andres Thor à la guitare, Agnar Már Magnússon à la B3 et Scott McLemore à la batterie) proposent des lectures vives et allumés des grandes pièces de Monk – surtout qu’il y a une emphase particulière sur le matériel plus primesautier et fantaisiste, comme “Criss Cross”, “Raise Four” et “Bemsha Swing”. Parfois convenu, mais sincèrement irréprochable.  [Ci-dessous: Écoutez quelques extraits de l’album.]
I like B3 organ, and Monk is my favourite “standard” jazzman. So it would be hard for me not to appreciate this CD where ASA Trio from Iceland (guitarist Andres Thor, Agnar Már Magnússon on B3 and drummer Scott McLemore) churn out vivid and sparky readings of Monk tunes – especially since they emphasize the man’s quirkier repertoire, like “Criss Cross,” “Raise Four” and “Bemsha Swing.” Occasionally predictable, but beyond reproach, sincerely.  [Below: Plenty of snippets to listen to!]

2011-05-03

Délire actuel, 2011-05-03


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 3 mai 2011
Broadcast of May 3, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
FIMAV 2011, 1/2: Première de deux émissions consacrées à la programmation du 27e Festival international de musique actuelle de Victoriaville (du 19 au 22mai 2011). Au cours de ces deux émissions, tous les artistes à l’affiche seront présentés.
FIMAV 2011, 1/2: First of two shows about the line-up of the 27th Festival international de musique actuelle de Victoriaville (May 19-22, 2011). In the course of these two shows, all the artists appearing will be featured.

KID KOALA / Left Side (14:15) - Your Mom’s Favourite DJ (Ninja Tune)

*THE EX / Maybe I Was the Pilot (5:36) - Catch My Shoe (Ex Records)
KOICHI MAKIGAMI / Yume (Dream) (7:22) - Tokyo Taiga (Tzadik)

PAUL PLIMLEY [& BARRY GUY] / This is not much less than flat (extrait/excerpt: 5:00) - Sensology (Maya)
LA PART MAUDITE / Ladyburn (6:43) - Our Balls Are Like Dead Suns (&records)

NELS CLINE & NORTON WISDOM / Performance I (extrait/excerpt: 8:20) - Stained Radiance

RICHARD PINHAS & MERZBOW / Paris Two (7:48) - Paris 2008 (Cuneiform)

ERIKM & FM EINHEIT / Soirée nomade du 16 octobre 2008 (6:41) - vidéo sur YouTube
ZEENA PARKINS / Infromyou (5:29) - Between the Whiles (Table of the Elements)

NICOLAS CALOIA QUARTET / Locked (extrait/excerpt: ) - Tilting (ind.)




merci à /thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ERIKM & FM EINHEIT
En concert, 2008.
Live, 2008.

NELS CLINE & NORTON WISDOM
Bande-annonce du DVD Stained Radiance.
Toral explains one of his home-made instruments.
Stained Radiance - Nels Cline & Norton Wisdom from Greenleaf Music on Vimeo.


Délire musical, 2011-05-03


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
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Édition du 3 mai 2011 (rediffusion le 9 mai)
Broadcast Date: May 3, 2011 (rebroadcasted on May 9)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: APADOORAÏ / Kinda Roots - Kinda Roots (Musique Multi Montréal)

*DAKOTA SUITE / The Hearts of Empty (4:28) - The Hearts of Empty (Karaoke Kalk)
BLACK HEART PROCESSION / Tangled (4:13) - The Spell (Touch and Go)
*CODES IN THE CLOUDS / The Tragedian (4:33) - As the Spirit Wanes (Erased Tapes)

VAN DER GRAAF GENERATOR / 5533 (2:42) - A Grounding in Numbers (Esoteric)
VIALKA / Secret Thieves (3:32) - La Poursuite de l’excellence (VIA)
ZOAMBO ZOET WORKESTRAO / [titre cyrillique/Cyrillic title] (3:00) - Svakoga dana u svakom pogledu sve manje nazadujem (Manufracture)
KINGFISHER SKY / The Attic (4:45) - Skin of the Earth

**SVEN KACIREK / Kayamba Tuc Tuc (5:13) - The Kenya Sessions (Pingipung)
*THE EMBASSADORS / Polar Sexus (5:00) - Coptic Dub (Nonplace)
BONOBO / Pick Up (4:09) - Dial M for Monkey (Ninja Tune)

JETHRO TULL / Stormy Monday Blues (extrait/excerpt: 3:00) - 20 Years of Jethro Tull (Chrysalis)

merci à /thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ZOAMBO ZOET WORKESTRAO
Vidéo maison pour la chanson “Noj” tirée du même album.
Home-made music video for the song “Noj” from the same album.

KINGFISHER SKY
Une autre pièce de l’album, en concert.
A different track from the album, here performed live.

2011-05-02: Cordier/Murayama, Goh Lee Kwan, Zlato Kaucic, Kruglov/Sooäär Trio

Journal d'écoute / Listening Diary
2011-05-02

ERIC CORDIER & SEIKIRO MURAYAMA / Nuit (Herbal International)
Un disque fascinant qui met en rapport deux univers sonores très différents. Le percussionniste japonais Seikiro Murayama a demandé à l’artiste sonore Eric Cordier de transformer une piste de percussions en œuvre électroacoustique mixte pour percussions et bande. Cordier a obtempéré en développant une trame sonore qui démarre dans les champs de Honshu, où résonne le chant des grenouilles, pour se terminer dans un univers électronique déconstruit où la clameur des percussions est manipulée de sorte que ses soubresauts rappellent...un croassement. Entre ces deux pôles, des trésors d’invention, de mystification et de mise en contraste. Une œuvre frappante de 55 minutes en continu.
A fascinating record putting in relation two very different soundworlds. Japanese percussionist Seikiro Murayama asked sound artist Eric Cordier to transform a percussion track into a mixed piece of percussion with electroacoustic tape. Cordier developed a soundtrack that starts in the fields of Honshu, where the song of frogs resounds, and ends in a deconstructed electronic universe where the clamour of percussion is treated in such a way that its throbbing is reminiscent of… frog songs. In-between these ends is found a wealth of invention, mystification and contrasting. A striking continuous 55-minute work.

GOH LEE KWAN / The Lost Testimony of Rashomon (Herbal International)
Voici la musique d’un spectacle de butoh de Lee Swee-Keong. Kwan utilise ici une esthétique bruitiste pour rendre l’expressionisme du butoh, danse lente aux gestes et expressions d’un tragique suramplifié. Incidemment, approché comme une œuvre musical en soi, The Lost Testimony of Rashomon est plus expressif et varié que la plupart des autres disques de Goh Lee Kwan, parce que moins conçu en fonction d’une idée, d’un mécanisme ou d’un modèle spécifique. Bref, on a droit ici à un Kwan étonnamment lyrique, toute relativité conservée.
This is the music for a butoh performance by Lee Swee-Keong. Kwan uses noise esthetics to translate the expressionism of butoh – a slow dance with overamplified tragic gestures. Incidentally, taken as a stand-alone musical work, The Lost Testimony of Rashomon is more expressive and diverse than most of Goh Lee Kwan’s other records, because it is less designed around a specific idea, mechanism or template. In other words, this is a surprisingly lyrical side of Kwan, in all relativity.

ZLATO KAUCIC / Emigrants (Leo Records)
Ce percussionniste a 30 ans de carrière en musique improvisée, mais je crois croiser son nom pour la première fois. Emigrants est un superbe album de solos de percussions, où chaque pièce est construite autour d’une sélection différente d’instruments, et cette sélection est vaste, avec une préférence pour le métal: glockensipel, cloches, gongs, steel-drums, kalimba, etc. Des pièces qui parlent aux sentiments, empreintes d’une musicalité rare chez un percussionniste. Chaudement recommandé.  [Ci-dessous: Un extrait de l’album, gracieuseté de Leo Records.]
This percussionist has a 30-year track record in free improvisation, but I’m pretty sure I’m hearing him for the first time. Emigrants is a beautiful album of percussion solos where each piece is built around a different set of instruments - and it’s a large set, with a predilection for metal: glockenspiel, bells, gongs, steel-drums, kalimba, etc. Pieces that speak to the soul, full of a level of musicality rarely found among percussionists. Heartily recommended.  [Below: An sound clip courtesy of Leo Records.]

ALEXEY KRUGLOV & JAAK SOOÄÄR TRIO / Karate (Leo Records)
Le saxophoniste Alexey Kruglov, nouvelle coqueluche de l’étiquette Leo Records, propose cette fois un concert assez torride avec le Jaak Sooäär Trio (Sooäär à la guitare électrique, Mikhel Mälgand à la contrebasse, Tanel Ruben à la batterie). Un set de free jazz puissant coloré d’éléments folkloriques, voire populaires. Kruglov ressort encore sa composition “The Ascent”, qui reçoit ici son interprétation la plus convaincante à ce jour. Le “Karate” du guitariste est un rock entraînant mené par un “head” cinglant de saxo.
Saxophonist Alexey Kruglov, Leo Records’ latest hearthrob (said with the best of intentions), is back now with a heated concert alongside the Jaak Sooäär Trio (Sooäär on electric guitar, Mikhel Mälgand on doublebass, Tanel Ruben on drums). A powerful set of free jazz peppered with Russian traditional and even popular elements. Kruglov takes out, once more, his composition “The Ascent” for the best performance of this cut yet. And the guitarist’s “Karate” is driving rock number lead by a scorching sax head.


2011-05-02

2011-04-29: John Luther Adams, Olivier Benoit, Inien


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-04-29

JOHN LUTHER ADAMS / Four Thousand Holes (Cold Blue Music)
Avis de subjectivité: je suis un fan de John Luther Adams. J’Irais même jusqu’à dire que dans l’univers de la musique contemporaine, il est mon compositeur préféré. Ses musiques sont à la fois éminemment contemporaines et hors du temps. Four Thousand Holes propose deux nouvelles œuvres. La pièce-titre (33 minutes) consiste en un univers sonore fait d’accords de piano grandiloquents, de percussion et de conception électronique - le banal, le mondain se voit transformé à travers la durée en un état zen de transformation dans la stabilité. “…and bells remembered…” (10 minutes) compte parmi ses plus belles œuvres: un canevas délicat de cloches et de vibraphones arrangés en cycles imbriqués. Intelligent, sensible, simple, apaisant. Bravo. Son plus beau disque chez Cold Blue depuis The Light That Fills the Void.
Subjectivity notice: I’m a fan of John Luther Adams. I would even go as far as saying that he is my favourite so-called contemporary music composer. Four Thousand Holes features two new works. The 33-minute title track consists in a sounworld of grandiloquent piano chords, percussion and electronics – the trite, the mundane, transformed through durartion into a Zen state of change in stability. “…and bells remembered…” (10 minutes) is one of Adams’ most beautiful pieces: a delicate canvas of bells and vibraphones arranged in embedded cycles. Intelligent, sensitive, simple, appeasing. Bravo. His best Cold Blue record since The Light That Fills the Void,

OLIVIER BENOIT / Serendipity (Circum-Disc / Helix)
Quatrième référence dans la collection Helix de l’étiquette Circum-Disc, ce disque solo du guitariste Olivier Benoit nous ramène à une forme d’expression réifiée, l’instrument servant d’objet producteur de sons, plutôt que de notes. Les trois pièces non titrées explorent une palette sonore très restreinte (manipulation des picks-ups, bourdon d’amplificateur), d’une manière éminemment sérieuse et tendue. Ça me rappelle la période la plus bruitiste de René Lussier (Dur Noyau Dur avec Martin Tétreault) et la scène onkyo. Pas une écoute facile. D’ailleurs, l’auditeur novice pourrait facilement balayer de la main ce genre d’exercice comme du “n’importe quoi”. Mais arriver à un tel dépouillement et y être convaincant demande un niveau de pratique et d’assurance qu’on s’imagine difficilement.
A fourth title in Circum-Disc’s Helix series, this solo record from guitarist Olivier Benoit takes us back to a reified form of expression, the musical instrument being used as a generator of sounds instead of notes. The three untitled pieces exploer a very limited sound palette (pick-up treatments, amplifyier hum), in a very serious and tense way. It reminds me of René Lussier’s noisiest period (Dur Noyau Dur with Martin Tétreault) and the Onkyo scene. Not an easy listen. In fact, beginner listeners may be tempted to brush Serendipity away as inconsequential. However, reaching such a level of starkness and being convincing requires a very high level of practice and assurance.

INIEN / Favoriten (Schraum)
Inien est un duo d’improvisation microscopique formé du contrebassiste Axel Haller et du violoncelliste Johannes Tröndle. On pense difficilement à un duo de cordes au fil de Favoriten, sauf dans l’ultime pièce, “Zajeci”, où les archets font effectivement vibrer les cordes, à la recherche de microtonalités. Pour le reste, tout est chuintements, bruits de caisse, silences lourds de sens, bourdons et grattements énigmatiques. Un disque intense à sa manière, mais aride. Similaire dans l’esprit au récent disque de Philippe Lauzier sous la même étiquette allemande.
Inien is a microscopic improvisation duo formed by doublebassist Axel Haller and cellist Johannes Tröndle. “String duo” rarely comes to mind while listening to Favoriten, except in the final track “Zajeci” where bows actually make strings vibrate, in search of microtonalities. The rest of the album is all about (instrument) body sounds, quiet screeches, pregnant silences, drones, and enigmatic scratchings. Intense in its own way, yet arid. Similar in spirit to the recent Philippe Lauzier CD released by the same German label.