Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-10-16

2009-10-15: Eric Cordier, Capparos/Marchetti, Cindytalk, Christopher Rovberts, Tresbass

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-15


ERIC CORDIER / Osorezan: Selected Field Recordings 1993-2006 (Herbal Records)

Paru en 2007 mais frais reçu. Un superbe disque par un grand artiste sonore de terrain. Cordier se limite à saisir les sons sur place, tels qu’ils se présentent. Pour varier le point de vue, il se déplace. D’un intérêt tout particulier, la pièce titre, un triptyque autour d’un volcan japonais dont les émanations de souffre font bouillonner l’eau qui s’y trouve. Aussi, un feu de joie dans la campagne française et des scènes de vie urbaines. Un beau disque où la réalité, captée sur le vif, est transfigurée par les haut-parleurs.

Released in 2007, but it just reached me. A splendid record by a great field recordist. Cordier sticks to capturing sounds on the spot, as they occur. And he moves around to provide us with various vantage points. Of particular note is the title track, a triptych around a Japanese volcano - gas emanations making water boil. There is also a bonfire in the French countryside, and urban scenes. A beautiful CD where reality captured as it happens is transfigured by the loudspeakers.


OLIVIER CAPPAROS & LIONEL MARCHETTI / EQUUS (Grand Véhicule) (Pogus)

Une pièce de musique concrète 33 minutes commandée par l’INA GRM et réalisée en 2001-2002. Ce n’est pas du grand Marchetti, mais c’est du bon Marchetti tout de même. Évidemment, le cheval en est le thème principal, exploré à travers de nombreux signifiés possibles. Une pièce très calme, où le son s’élève rarement (mais efficacement). Ma première écoute, légèrement distraite, est agréable mais peu révélatrice. Je me promets bien de réécouter en lui consacrant toute mon attention plus tard.

A 33-minute musique concrete piece commission by INA GRM and realized in 2001-2002. It’s not a great Marchetti opus, but it’s a fine one just the same. Of course, horses are the main theme, explored through several possible meanings. A very calm piece, where sound levels rarely rise (but do so efficiently). My first, slightly distracted listen was enjoyable but revealed little. I look forward to investing a half-hour of undivided attention in this work.


CINDYTALK / The Crackle of My Soul (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)

Ce groupe serait actif de 1982, mais j’avoue ne pas l’avoir connu avant ce disque. Cela dit, The Crackle of Soul serait leur premier album depuis 1995, alors... Un disque étonnamment solide de musique électronique expérimentale, tout à fait en phase avec ce qu’on attend de l’étiquette eMego: audacieux, déroutant et d’une grande qualité sonore. Des musiques abstraites mais charnelles, arythmiques mais mobiles, texturales mais pas uniquement. J’ai l’impression que je vais m’accrocher à ce disque. [Ci-dessous: Extrait d’un concert récent (première de quatre parties)]

This group is active since 1982, it says on the press release, but this is the first time I come across them. The Crackle of Soul is their first album since 1995. A surprisingly strong record of experimental electronic music, exactly what you’d expect from eMego: bold, misdirecting, with superior sound quality. This music is both abstract and organic, arhythmic and mobile, textural though not exclusively so. I feel like I’ll get hook to that one. [Below: A recent live performance by Cindytalk, part 1 of 4.]


CHRISTOPHER ROBERTS / Last Cicada Singing (Cold Blue)

Un court disque (28 minutes) de compositions modernes pour qin solo. Le qin est une guitare traditionnelle chinoise que Christopher Roberts approche un peu comme une lapsteel - une excellente idée et un très beau disque. Des pièces calmes, introspectives, qui se développent lentement. C’est peut-être un tantinet trop propre et gentil, mais pourquoi bouder son plaisir? La pièce titre (11 minutes) pousse un peu plus loin ce son lapsteel. Dans la série de mini-albums à petit prix de l’étiquette Cold Blue.

A short CD (28 minutes) of modern compositions for solo qin. The qin is a Chinese traditional guitar, an instrument Christopher Roberts approaches a little bit like a lapsteel – a great idea and a very nice record. Quiet, introspective, slow-unfolding pieces. It may be a tad bit to clean and gentle, but don’t snob your pleasure! The title track pushes the lapsteel-sound thing further, with great results. Released in Cold Blue’s low-priced EP series.


TRESBASS / Filderen (Unit Records)

Vous aimez les basses? Moi aussi. Tresbass est un trio de jazz suisse qui fait dans le bas registre: Peter Landis au saxo (surtout baryton, basse et contrebasse), Jan Schlegel à la basse électrique et Herbert Kramis à la contrebasse. Leur musique est étonnamment délicate, compte ce qu’une telle instrumentation pourrait produire. En fait, c’est même trop délicat. On souhaiterait qu’ils s’énervent quelque part. Leurs improvisations sont bien exploratoires, mais outre la rareté de ce type de formation, ça demeure trop convivial. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas bon! Beaucoup de souplesse dans le jeu et de bons jeux territoriaux entre contrebasse et basse électrique.

You like bass? Me too. Tresbass is a Swiss jazz trio devoted to the lower spectrum: Peter Landis on sax (mostly baritone, bass, and contrabass sax, me thinks), Jan Schlegel on electric bass, and Herbert Kramis on doublebass. Their music is surprisingly delicate, considering what this instrumentation could do. Too delicate, actually. While listneing, I often wished things would get wilder. Their improvisations tread experimental grounds, but the whole thing is too listener-friendly for its own good. I’m not saying it’s a bad record, though: lots of sensitivity in the playing, and some nice territorial interplay between doublebass and electric bass.

2009-10-14

2009-10-14: Piotr Kurek, Sister Iodine, Sleep Whale, Abstract Truth

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-14

PIOTR KUREK / Lectures (Crónica - merci à/thanks to Dense Promotion)

Un disque étrange, très délicat. À l’écoute, il s’agit d’une confèrence avec des instrumentistes, quelque chose d’acoustique. Oui mais, le Polonais Piotr Kurek n’est-il pas électronicien? Et la Portuguaise Crónica une étiquette d’art sonore? Justement, Lectures est en fait une œuvre composée de sons repiqués à divers enregistrements de Cornelius Cardew, dont des enregistrements privés de ses conférences. Au final, l’œuvre est un hommage à Cardew, une réflexion sur l’art de la conférence, et une étude sur l’art de faire de la musique électronique qui n’en est pas. Intéressant.

A strange record, very delicate. At first, it sounds like a lecture with instrumentalists illustrating what the lecturer says - all acoustic. Yes, but, isn’t Polish soundsman Piotr Kurek an electronician? And isn’t Portuguese label Crónica specialized in sound art? Exactly. And Lectures is actually a work made with sounds lifted from recordings by Cornelius Cardew, including private recordings of his lectures. In the end, this CD is a tribute to Cardew, a reflection on the art of lecturing, and a study on the art of making electronic music that doesn’t sound like it at all. Interesting.

SISTER IODINE / Flame Desastre (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)

Ouf! Jolie décharge d’électricité en ce mercredi matin. Sister Iodine est un trio français de noise. Du gros noise sale à guitare, synthé, batterie. Une purée dense, lourde, mais avec une certaine profondeur aussi. Cela dit, je ne m’attendais pas à ça (je n’avais pas lu le communiqué de presse!), alors je suis un peu sous le coup de la surprise. J’y reviendrai plus tard. Mais le premier contact est positif: ça faisait un bail que je n’avais pendant entendu de la noise aussi nourrie et progressiste.

Woah! Quite a nice electrical discharge on this cold Wednesday morning. Sister Iodine are a French noise trio. Loud dirty noise on guitar, synth, and drums. A dense and heavyset puree, although it also has depth. But I wasn’t expecting this (I should have read the press release first!), so I’m a bit taken aback. I’ll get back to it later. Still, first contact is positive: it’s been a while since I’ve heard noise music this fulfilling and progressive.

SLEEP WHALE / Houseboat (Western Vinyl)

Un post-rock sympathique de la part de ce duo texan. Leur mini-album Little Brite m’avait laissé plutôt froid, mais ce premier album complet est nettement meilleur. Cela dit, ça ressemble beaucoup à ce qu’on attend du post-rock, et plus précisément dans ce cas à un mélange entre Sigur Rós et Balmorhea. Mais c’est fait avec grâce et talent, sans exagération, et ça s’écoute très bien.

Enjoyable post-rock from Sleep Whale, a duo from Texas. Their Little Brite EP had left me rather cold, but this debut full-length is much better. That said, it sounds a lot like what you’d expect from a post-rock record, more specifically in this case a blend of Sigur Rós and Balmorhea. But it’s graceful and talented, not overdone, and it goes down well.

ABSTRACT TRUTH / Totum (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Premier de deux albums parus en 1970. Abstract Truth était un groupe de rock psychédélique d’Afrique du Sud. Oui, depuis 2008, Shadoks réédite beaucoup de psychédélique sud-africain: Freedom’s Children, Otis Waygood, Suck, etc. Ce disque est intéressant, mais sans plus. Il s’agit de solides interprétations de chansons de Dylan, Simon and Garfunkel et Donovan, plus du jazz (Mingus, Desmond, Gershwin), le tout refait à la sauce psychédélique acoustique - flûte, sitar, vous voyez le genre. Les arrangements sont bien faits, les voix jolies. Belle version de “Scarborough Fair.” Et de “Fat Angel”. Mais le deuxième album d’Abstract Truth est beaucoup plus intéressant. Étonnamment, le flûtiste-saxophoniste du groupe est Sean Bergin, qui s’expatriera ensuite aux Pays-Bas, où il fera carrière dans le jazz actuel.

The first of Abstract Truth’s two LPs both released in 970. This was a psychedelic rock band from South Africa. Yes, since 2008 Shadoks has been releasing a lot of South-African psychedelia: Freedom’s Children, Otis Waygood, Such, etc. This album is mildly interesting. It consists of strong-footed covers of songs by Dylan, Simon & Garfunkel, and Donovan, plus some jazz (Mingus, Desmond, Gershwin), all revisited in an acoustic psuchedelic style - flute, sitar, you get the picture. Good arrangements, nice vocals, a pretty version of “Scarborough Fair.” And a spirited take on “Fat Angel.” However, their second LP is much more interest. I’m surprised to notice that this band’s flutist/saxman was Sean Bergin, who lated emoigrated to The Netherlands, where he has enjoyed (and still enjoys) a career in modern/avant-jazz.

ABSTRACT TRUTH / Silver Trees (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Oui, ce second disque est nettement plus personnel. Composé entièrement de pièces originales, il est aussi plus rock, quoiqu’encore très “mellow” dans le genre rock psychédélique, avec beaucoup de flûte et de guitare acoustique. Dans la veine Traffic/Spooky Tooth, avec un peu de la lourdeur typique au rock sud-africain de l’époque. De belles mélodies, des chansons légèrement progressives aussi (“All the Same”, “In a Space”, “Blue Wednesday Speaks”. Sympathique. Et Sean Bergin ressort comme un excellent instrumentiste, l’équivalent d’un Mel Collins pour le King Crimson d’Islands. Malheureusement, ces deux rééditions Shadoks ne contiennent AUCUNE info - pas de texte, chose rare pour cette étiquette.

This second LP is definitely more personal-sounding. It consists entirely of original songs, and it sounds more rock, although still on the mellow end of the psych rock spectrum, with lots of flute and acoustic guitar. Similar to Traffic and Spooky Tooth, with that heaviness so typical of early-70s South African psychedelia. Nice melodies, and some songs are slightly progressive (“All the Same,” “In a Space,” “Blue Wednesday Speaks”). Enjoyable. And Sean Bergin stands out as an excellent wind player. He is here to Abstract Truth what Mel Collins was to King Crimson circa Islands. Sadly, no liner notes AT ALL on either of these reissues - an unusual case for Shadoks.

2009-10-13

Délire actuel, 2009-10-13

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 13 octobre 2009
Show aired on 13 October 2009

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Free Jazz: Deux heures sur l'essor du free jazz aux États-Unis dans les années 1960 (plus une ouverture sur l'improvisation libre européenne).
Free Jazz: Two hours on the rise of free jazz in the USA during the 1960s (plus a teaser about European free improvisation).

ORNETTE COLEMAN / Free Jazz (extrait/excerpt: 19:50) - Free Jazz (Atlantic)

CECIL TAYLOR / E. B. (Every Body (9:58) - The World of Cecil Taylor

ALBERT AYLER / Spirits Rejoice (11:39) - Spirits Rejoice (ESP-Disk)

JOHN COLTRANE / Ascension, Pt. 1 (18:35) - Ascension (Impulse/MCA)

SUN RA / Other Planes of There (extrait/excerpt: 15:00) - Other Planes of There (Evidence)

PETER BRÖTZMANN OCTET / Machine Gun (17:18) - The Complete Machine Gun Sessions (Atavistic)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

DE L'INFO
MORE INFO
Un bon article "free jazz" sur Wikipédia (on en trouve aussi sur tous les artistesd présentés ce soir, un bon point de départ).
A good "Free Jazz" entry on Wikipedia (and on all artists featured tonight - a good starting point).

ORNETTE COLEMAN
Télé italienne, 1974 (?)
Italian TV, 1974 (?)


CECIL TAYLOR
En concert seul, 1984
Live solo, 1984


SUN RA
Et son Arkestra, en 1981
And his Arkestra, in 1981

Délire musical, 2009-10-13

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 13 octobre 2009
Show aired on 13 October 2009

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: KINSKI / Newport - Be Gentle with the Warm Turtle (Strange Attractors Audio House)

VAN DER GRAAF GENERATOR / Gog (7:25) - Live at the Paradiso (Voiceprint)
CABEZAS DE CERA / Tercera Llamada (4:00) - Hecho en México (Cabezas de Cera)

KTU / Kataklasm (5:07) - Quiver (7D Media)
MOODRING / Rintin Fire (3:29) - Scared of Ferret (Silber)
*ROSHI feat. PARS RADIO / Night Swimming (3:55) - The Sky and the Caspian Sea (GEO)

**COLLAGE / Suur Taam (3:50) - Fifty-Four Minutes Twenty Seconds (Wool Recordings)
PERREY & KINGSLEY / Computer in Love (2:06) - Vanguard Visionaries (Vanguard)
ESTRADASPHERE / Trampoline Klan (1:30) - Buck Fever (Web of Mimicry)
DAN SIMON, KLIMPEREI + TELEFUNKEN / The Battle of Spiral Ganglions (1:40) - 25 Songs Looking for Ears (Acidsoxx Musicks)

**ORCHESTRE POLY RYTHMO DE COTONOU / Mede Ma Gnin Messe (extrait/excerpt: 5:00) - Echos hypnotiques (Analog Africa)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

CABEZAS DE CERA
"Kosmica" en concert:
"Kosmica" live, professional footage:


ORCHESTRE POLY-RYTHMO DE COTONOU
"Gbeti Madjro", extrait de la première compil d'Analog Africa consacrée à ce groupe du Bénin.
"Gbeti Madjro" from Analog Africa's first compilation CD devoted to this band from Benin.

2009-10-13: Tony Wilson Sextet, Russell Haswell, Dokaka

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-13


Une fin de semaine de trois jours à décrocher d’à peu près tout, la seule écoute faite étant en voiture. De retour ce matin pour réécouter quelques trucs en vue du Délire musical de ce soir.

I spent the three-day weekend unwinding, almost no listening at all, except for car trips. Back this morning, and I need to relisten to some stuff for tonight’s Delire Musical.


2e écoute/2nd listen: JOÃO ORECCHIA / Hands and Feet (Other Electricities)

1re écoute le 2009-10-07. Je tenais à lui donner une seconde chance, mais je ne suis toujours pas impressionné. Un Sud-Africain qui propose une électro-pop urbaine, sympathique, parfois audacieuse, mais un peu convenue aussi. Il y a de bons éléments en place, mais ça n’arrive pas à me titiller ou à attirer mon attention.

Listened first on 2009-10-07. I wanted to give this CD a second chance, but I’m still not impressed. A South African artist offering urban electro-pop. It’s nice and occasionally bold, but quite predictable too. Some good elements, but it fails to titillate me or keep a hold on my attention.


2e écoute/2nd listen: MOODRING / Scared of Ferret (Silber Records)

1re écoute le 2009-10-05. Meilleur qu’à la première écoute. Détecte-je une petite influence des Legendary Pink Dots? Un rock glauque mais inventif.

Listened first on 2009-10-05. Better than on first listen. And do I hear a hint of influence from The Legendary Pink Dots? Nice. Creative gloomy pop/rock.


2e écoute/2nd listen: SAMUEL BLATTERS EIGENBROT / Eigenbrot (Unit Records)

1re écoute le 2009-10-07. Ma première impression demeure: au début, ce disque ne lève pas, se cantonnant dans un jazz moderne mais languissant et génrique. Puis, dans trois ou quatre dernières pièces, dont deux chansons, il s’enflamme, développant des éléments de post-rock et de chanson alternative.

Listened first on 2009-10-07. I stick to my first impression: the first half of this album won’t take off, sticking to a dragging form of modern jazz, and then, in the last three or four tracks, it ignites and starts developing post-rock and alt-rock elements.


THE TONY WILSON SEXTET / The People Look Like Flowers at Last (Drip Audio)

Le guitariste Tony Wilson est l’un des membres plus discrets de la scène avant-jazz vancouveroise. Sa musique est un élégant métissage de genres, un jazz moderne teinté de musique actuelle, souvent en filigrane, avec des mélodies mélancoliques qui font parfois penser à Ben Monder. Ce nouveau disque est un peu particulier, en ceci qu’il est occupé en majeure partie par une relecture très créative du “Lachrymae” de Benjamin Britten, dont la simplicité harmonique se prête bien à des explorations semi-improvisées. Un beau disque à première écoute, pas particulièrement frappant, mais je le réécouterai dans de meilleures conditions.

Guitarist Tony Wilson is one of the quieter members of the Vancouver avant-jazz scene. His music is usually elegant and genre-blending, modern jazz with creative music elements often used in filigree, and melancholy melodies that remind me of Ben Monder. This new record is a bit different, since most of it is devoted to a highly personal interpretation of Benjamin Britten’s “Lachrymae,” whose harmonic simplicity is open to semi-improvised experiments. A nice record on first listen, but not particularly striking. I’ll give it another shot under better circumstances.


RUSSELL HASWELL / Wild Tracks (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)

74 minutes d’enregistrements sur le terrain, non traités pour la plupart. Des enregistrements bruts qui délocalisent, sèment le doute, mystifient ou excitent l’imagination (comme “Electroswat”, dont on nous dit qu’il s’agit de mouches zappés par un tue-mouche). Une balade en hélicoptère, des disperseurs de corneilles aux résultats lamentables, une chute de neige – des événements exceptionnels ou quotidiens, captés sur le fait. La séquence de l’album favorise les extrêmes entre quiétude et bruit torrentiel (une cascade, incidemment, entre autres choses). Fait particulier, le disque vient dans une boîte en plastique surdimensionnée appelée KidzBox®.

74 minutes of untreated field recordings. Raw recordings that put you elsewhere, puzzle you, mystify you, and strike the imagination (like “Electroswat,” described in the liner notes as flies hitting a fly zapper). A helicopter ride, bird scatterers that fail to scare birds, falling snow – events ranging from exceptional to daily, captured on the fly (no pun). The track list favours extremes between quietness and torrential noise (there’s a waterfall in there too). Worth noting: the CD is packaged in an oversized plastic case called a KidzBox®.


DOKAKA / Human Interface (Dual Plover - merci à/thanks to Dense Promotion)

Premier album en bonne et due forme de Dokaka, chanteur a cappella multipistes japonais dont les versions démentes de King Crimson, Led Zeppelin et autres ont fait le tour de la planète Internet il y a quelques années (il figurait aussi sur Medulla de Björk). Ce disque HILARANT propose 88 courtes pièces composées uniquement de pistes de voix. Tout est court, rapide, punché, in-your-face, fou, voire carrément débile. Des reprises à tour de bras, des jingles, des âneries, mais surtout une voix sidérante, pas par sa virtuosité, mais simplement par son audace, son entrain, sa pure joie enfantine. J’adore, mais diantre que ça essouffle! [Ci-dessous: Vidéo officielle de “Ha Ta Gli La To”.]

Finally, a first bona fide album from Dokaka, the Japanese multitracking a cappella singer whose demented covers of King Crimson, Led Zeppelin, et al. had taken the Internet by storm a few years ago (he was also on Björk’s Medulla album). This laugh riot of a CD features 88 tracks made using only and strictly his voice. It’s short, fast-paced, punchy, in your face, and crazy. Tons of covers, jingles, and stupidities, but most of all a stunning voice – not because of some level of viruosirt, but simply because it’s bold, driving, and ruled by pure childlike joy. I love it, but darn is it exhausting to listen to! [Below: Official video for “Ha Ta Gli La To.”]