Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2013-07-20

2013-07-17: Pink Saliva, Vlatkovich/Lee/McLagen, Blue Cranes


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-07-17

PINK SALIVA / Il parait que (Tour de bras)
L’étiquette rimouskoise Tour de bras a quelque peu revu son modèle d’affaires pour faire plus de place aux parutions numériques et se tourner, pour le reste, vers le vinyle et le CDr en édition très limité. Il parait que, le deuxième album du trio Pink Saliva (Michel F. Côté, Ellwood Epps, Alexandre St-Onge), appartient à la dernière catégorie. C’est un CDr tiré à 25 exemplaires (disponible en numérique aussi évidemment). Trois pièces enregistrées en concert à l’Envers (Montréal) en novembre 2010. Trois improvisations aux sonorités complexes, quelquefois confuses, mais généralement conséquentes. Les trois instrumentistes utilisent l’électricité pour étendre leur approche. On peut voir ce trio comme l’extension du travail de Klaxon Gueule, vers des retranchements plus crus.
The Rimouski label Tour de bras has updated its business model lately to make more room for digital releases and focus for the rest on vinyl and very limited CDr editions. Il parait que, the second album by Pink Saliva (Michel F. Côté. Ellwood Epps, Alexandre St-Onge), belongs to the latter category. It is a CDr released in only 25 copies (also available in downloadable form of course). Three pieces recorded live at L’Envers (Montréal) in November 2010. Three improvisations featuring complex sonorities that can be occasionally confused but are generally consequential. All three musicians use electricity as a way to broaden their palette. This trio can be seen as an extension, in rawer directions, of the work of Klaxon Gueule.

MICHAEL VLATKOVICH, CHRIS LEE & KENT MCLAGEN / Succulence of Abstraction (Thankyou Records)
Ce Succulence of Abstraction est excellent... non: succulent. Le tromboniste Michael Vlatkovich, dans un trio jazz avec contrebasse (McLagen) et batterie (Lee). Enregistrement devant public, août 2011. Quinze morceaux enchaînés sans coup férir en un set d’une heure. L’écriture de Vlatkovich a rarement été aussi concise, précise et bien rendue. Vivacité, chaleur, humour, le tout livré avec simplicité. Un sommet sans prétention dans la carrière de cet Américain.  [Ci-dessous: “The Embrace” - mais pour donner une bonne idée de l’album, il faudrait un enchaînement de trois ou quatre pièces.]
This Succulence of Abstraction CD is excellent... or should I saw succulent! Trombonist Michael Vlatkovich in a jazz trio setting with doublebass (McLagen) and drums (Lee). A live recording from August 2011. Fifteen short numbers segued seemlessly into a one-hour set. Vlatkovich’s writing has rarely been this concise, precise, and well delivered. Liveliness, warmth, humour, all delivered with simplicity. An unpretentious peak in this US jazzman’s career.  [Below: “The Embrace”, although to get a good idea of the album you’d three or four segued tracks.]

BLUE CRANES / Swim (Cuneiform)
Groupe intéressant qui fait dans l’entre-deux entre jazz d’avant-garde et avant-rock. Deux saxos, claviers, basse acoustique et batterie. Certains thèmes pesants rappelant Led Bib, d’autres plus fignolés et, en finale d’album, une splendide, vraiment splendide ballade intitulée “Goldfinches”.
Interesting band sitting on the fence of avant-jazz and avant-rock. Two saxes, keys, acoustic bass, and drums. Some heavy themes reminiscent of Led Bib, other tracks are more sophisticated, and the album ends with a truly gorgeous ballad called “Goldfinches.”

2013-07-17

2013-07-16: Giuseppi Logan, Marc Ducret, The Wrong Object, Klaus Schulze


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-07-16

GIUSEPPI LOGAN / More (ESP-Disk - merci à/thanks to Michael Bloom Media Relations)
ESP-Disk poursuit la réédition de son catalogue des années 1960. More du saxophoniste, clarinettiste, flûtiste et pianiste (ouf, tout ça sur le même disque) Giuseppi Logan se voit augmenté de 10 minutes (une pièce enregistrée en concert avait été écourtée sur l’album original). Or, cet extra ne change pas le fait que More est un disque de free-jazz très ordinaire et, ce, malgré la présence du grand Milford Graves à la batterie.
ESP-Disk continues to reissue its 1960s catalog. More by sax/clarinet/flute/piano player – all that on this record – Giuseppi Logan gets a 10-minute augmentation: a live track had been cut short for the original release. However, despite this bonus, More remains a mediocre free-jazz record, even with the presence of the great Milford Graves on drums.

MARC DUCRET / Tower, vol. 3 (Ayler Records)
Je ne sais pas si vous vous en rappelez, mais le vol. 4 de cette série est déjà paru - et a été enregistré avant ce vol. 3 – la séquence numérique correspond à la création du matériel. Sur Tower, vol. 3, le guitariste Marc Ducret reprend les compositions jouées en quintette (vol. 1) ou en quatuor (vol. 2) et leur donne une forme fort différente, cette fois avec un alignement consistant en trois trombones, piano, guitare électrique et vibraphone/xylophone/marimba. Le communiqué de presse parle de “commentaires” sur les œuvres précédemment endisquées et c’est juste. “Softly Her Tower Crumbled in the Sweet Silent Sun” subit une déconstruction feldmanesque, tandis que “Real Thing” 1, 2 et 3 vivent des états seconds fascinants. Toute la série vaut le détour.  [Ci-dessous: un extrait de “Softly Her Tower Crumbled in the Sweet Silent Sun”.
You might remember that Tower, vol. 4 is already out – and was recorded before this Vol. 3, the numerals cooresponding the sequence in which the works were premiered. On Tower, Vol. 3, guitarist Marc Ducret revisits the compositions performed in quintet (vol. 1) or quartet (vol. 2) and gives them a very different form, with a line-up of three trombones, piano, electric guitar, and mallet percussion. The press release mentions the word “commentaries”, and it’s about right. “Softly Her Tower Crumbled in the Sweet Silent Sun” gets deconstructed Feldman style, while “Real Thing” 1, 2 and 3 go through fascinating altered states. The whole four-volume series is worth your hard-earned cash. [Below: an excerpt from “Softly Her Tower Crumbled in the Sweet Silent Sun.”]

THE WRONG OBJECT / After the Exhibition (Moonjune)
Wow! Quel album, le meilleur qu’il m’ait été donné d’entendre de la part du guitariste belge Michel Delville et de son groupe. Et ce nouvel opus voit le sextuor s’adjoindre, pour une bonne partie de l’album, le percussionniste Benoît Moerlen! L’influence de Frank Zappa brille encore une fois à plusieurs endroits, celle des Soft Machine aussi. Un jazz-rock intelligent, inventif aussi, plein de bons moments, comme “Spanish Fly”, la suite “Jungle Cow” ou “Stammtisch.” Une écriture irréprochable qui ne se contente pas d’aligner les solos tape-à-l’œil.
Wow! What a new album, the best one I’ve heard yet from Belgian guitarist Michel Delville and his band. And this new opus sees his sextet co-opt percussion Benoît Moerlen for most of the tracks! The influences of Frank Zappa and Soft Machine can be felt in several places. Intelligent and inventive jazz-rock, shock full of great moments, like “Spanish Fly,” the three-part “Jungle Cow”, and “Stammtisch.” Excellent songwriting that doesn’t stop at simply stringing flashy solos together.

KLAUS SCHULZE / Shadowlands (Synthetic Symphony)
Premier album solo studio de Klaus Schulze en six ans, paru en début d’année. Plusieurs instrumentistes et vocalistes y participent, dont Lisa Gerrard, avec qui Schulze a fait un excellent disque (Farscape) et plusieurs concerts. Shadowlands, c’est surtout “Shadowlights” (41 minutes), où ces invités figurent. Ce morceau passe par plusieurs états et synthétise l’art de Schulze des dix dernières années. Malheureusement, les deux autres pièces (17 minutes chacune) n’ajoutent rien, voire étalent une certaine complaisance.
Klaus Schulze’s first solo studio album in six years, released early this year. Several instrumentalists and vocalists are involved, including Lisa Gerrard with whom Schulze has made a great record (Farscape) and performed several concerts. Shadowlands is mostly “Shadowlights” (41 minutes), where these guests shine. The piece goes through several stages and summarizes Schulze’s art in the past ten years. Sadly, the other two pieces on the album (17 minutes apiece) add nothing and even show some complacency.

2013-07-16

Délire actuel, 2013-07-16


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 16 juillet 2013 - rediffusion de l’édition du 4 juin 2013
Broadcast of July 16, 2013 – Rebroadcast from June 4, 2013

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Encore du jazz actuel / Revisitons nos classiques (dernier volet): 1re heure: L’émission de la semaine dernière n’était pas assez longue pour faire le tour des meilleures nouveautés en jazz actuel et en improvisation libre. 2e heure: Les deux disques présentés ce soir portent ma liste des classiques des musiques exigeantes à cinquante. Ça suffit!
More Avant-Jazz / Let’s Revisit Some Classics (Final Installment): 1st hour: Last week’s show wasn’t long enough to cover all the great new releases in avant-jazz and free improvisation. 2nd hour: The two albums featured tonight push the number of records on my List of Demanding Music Classics up to fifty. That’s enough!

(8:00 pm)




*SATOKO FUJII MA-DO
Fortitude
Time Stands Still
09:31

**EBRAAM
Augmented Seconds
3
04:44

MARTIN, LOZANO, LEWIS, WIENS, DUNCAN
Social Insects
At Canterbury
08:30


(8:30 pm)





WIND TRIO
Bottleneck's Dream Song
Old School New School No School
05:29

**DUO BAARS-HENNEMAN
Poor Autumn
Autumn Songs
04:39

***LEAN LEFT
Koevoet [extrait/excerpt]
Live at Café Oto
13:36


(9:00 pm)





MILES DAVIS
Bitches Brew
Bitches Brew
27:00
Capitol


(9:30 pm)





ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O.
Psycho Buddha
New Geocentric World of Acide Mothers Temple
21:27

merci à/thanks to
*Braithwaithe & Katz

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SATOKO FUJII MA-DO
En concert, aux débuts de cette formation.
Live in the early days of this quartet.

DUO BAARS-HENNEMAN
Le concert dont est issu l’album Autumn Songs a été filmé. On peut le regarder sur YouTube. Voici la pièce entendue ce soir, “Poor Autumn”.
The concert from which Autumn Songs is taken was filmed. You can watch it on YouTube. Here is the track heard in tonight’s show, “Poor Autumn.”

Revisitons nos classiques / Let’s Revisit Some Classics
La liste finale de mes 50 classiques des musiques exigeantes.
The final version of my list of 50 demanding music classics.


Délire musical, 2013-07-16


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 16 juillet 2013
Broadcast Date: July 16, 2013

DJ: François Couture

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


(7:00 pm)




*STRING CHEESE
A Certain Kind of Day
String Cheese
04:00
Fallout
Find Me the Savory Sound
More More More
05:34
ind.
**MR. VAST
In Terms of Ease and Speed
Mr. Vast
02:58
ATOMIC ROOSTER
The Devil's Answer (Alt. Version)
Death Walks Behind You
03:28
Castle Music
MORSE CODE
Des Hauts et des Ha!
Procréation
04:30
***BURNT FRIEDMAN & JAKI LIEBEZEIT
130-09
Secret Rhythms 5
03:58

(7:30 pm)




Grey Scale
The Gethsemane Option
06:07
Metropolis
THE BEATLES
Strawberry Fields Forever
Magical Mystery Tour
04:07
EMI
MATS/MORGAN
Forrest Man
Radio Da Da/The Teenage Tapes
02:58
BRÉGENT
Couvre-feu
Partir pour ailleurs
00:52
ERIC BURDON & WAR
Spill the Wine
The Hits & More
04:52
Hip-O Records
Kuroda Bushi
Le pied dans porte
05:18
ind.
ESRARÊ DEYÎR
Gulam
Lêlawe
04:36

merci à/thanks to:

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

THE LEGENDARY PINK DOTS
Une autre chanson du nouvel album, agrémentée d’une vidéo.
Another track off the new studio album, with a fan-made(?) video.

2013-07-15: Dialeto, Soft Machine Legacy, Copernicus


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-07-15

DIALETO / The Last Tribe (Moonjune)
Je ressentais le besoin de démarrer la semaine avec un peu de muscle. Voici donc Dialeto, un groupe brésilien qui publie un premier album chez l’étiquette jazz-rock Moonjune. Un power trio guitare, guitare “touch” est batterie. L’album est réalisé par Fabio Golfetti de Violeta de Outono. Un disque solide, qui sait varier les intensités et tabler sur le meilleur sans exagérer (45 minutes, une écoute confortable). Le guitariste Nelson Coelho est responsable des compositions et il sait au-delà du simple riff pour donner du corps à la musique. Une belle découverte.
I felt the need to kick off this week with some muscle. So here’s Dialeto, a Brazilian band who just joined the jazz-rock label Moonjune’s roster. They’re a guitar/touch guitar/drums power trio. The album is produced by Violeta de Outono’s Fabio Golfetti. A strong record with a fine range of intensities; a condensed record too at 45 minutes – the sign of a band able to select their best material instead of feeling the need to pack a CD with everything they have. Guitarist Nelson Coelho is the band’s sole composer, and he knows how to push beyond the riff to add meat to the music. A nice find.

SOFT MACHINE LEGACY / Burden of Proof (Moonjune)
Nouvel album studio de Soft Machine Legacy, qui consiste actuellement en Roy Babbington, John Etheridge, Theo Travis et John Marshall. Je ne crois pas que cet alignement ait rien à prouver (l’album s’intitule “le fardeau de la preuve”), mais ce disque le prouve amplement de toute façon. Oui, ce groupe est le fier survivant de Soft Machine, et on y mélange les époques sans oublier de les actualiser. Jazz-fusion complexe mais lyrique, pièces enchaînées au quart de tour, mélange de compositions et d’improvisations, et, question d’assurer la filiation, une reprise de “Kings and Queens.” Deux ou trois moments un peu gna-gna, mais une écoute fort agréable pour le reste.
A new studio album from Soft Machine Legacy, who currently consist of Roy Babbington, John Etheridge, Theo Travis, and John Marshall. I don’t think this line-up has anything to prove (re: album title), but this CD proves it anyway. Yes, this band is the proud descendent of The Soft Machine, and the album blends its eras into a fresh sound. Complex yet lyrical fusion jazz, with segued pieces, a balance between compositions and improvisations, and, just to ensure their filiation, a version of the Hugh Hopper classic “Kings and Queens.” A highly enjoyable listen, despite two or three smoochy moments.

COPERNICUS / Worthless! (Nevemore)
“Je dois vivre en sachant que tout ce qu’a accompli l’humanité ne vaut probablement rien”, conclue Copernicus, le personnage de Joseph Smalkowski, dans ce nouvel album. Un album qui, malgré quelques changements dans l’entourage musical, va exactement dans le même sens que Disappearance (2010) et Cipher and Decipher (2012). À part peut-être la présence d’une voix féminine (Sari Schorr) souvent utilisée comme contrepoint, contreargument et discours parallèle aux exhortations du vieux sage nihisliste. Certains trouveront ce nouvel opus trop semblable aux précédents, mais Copernicus a encore le feu au ventre.
“I must live with the awareness that all human endeavor is probably worthless,” concludes Copernicus – Joseph Smalkowski’s character, on this new album. And this album is perfectly in tune, despite minor line-up changes, with Disappearance (2010) and Cipher and Decipher (2012). Excerpt perhaps for the presence of a female voice (Sari Schorr) often used as counterpoint, counterargument and parallel discourse to the exhortations of the old nihilist wiseman. Some will think this is too similar to earlier recordings, but Copernicus still has that fire in his belly.