Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-07-03

2009-07-03: Quatre Têtes, Kommissar Hjuler and Mama Bär

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-03

QUATRE TÊTES / Figuren (Creative Sources)

Un autre quatuor de femmes improvisatrices, suisse cette fois: Susann Wehril (flûte), Priska Walss (trombone et cor des Alpes), Gabriela Friedli (piano) et Claudia Ulla Binder (piano), cette dernière étant la seule dont je connaissais le travail avant d’entendre ce disque. Instrumentation originale, avec deux pianos, une rareté en improvisation libre. Figuren est au beau disque offrant plusieurs moments de grâce, mais ce n’est pas un disque qui frappe. Rien ici n’est étonnant ou choquant ou particulièrement audacieux, outre le fait qu’il s’agit d’impro libre.

Another quartet of female improvisers. This one is Swiss and consists of: Susamm Wehril (flute), Priska Walss (trombone, alphorn), Gabriela Friedll (piano), and Claudia Ulla Binder (piano), the latter being the only musician here I had previously been aware of. Original instrumentation with two pianos, something rare in the field of free improvisation. Figuren is a nice record that has several moments of beauty to offer, but it isn’t a striking record. There’s nothing here that surprises or shocks or strikes as particularly bold, except for the fact that it’s free improvisation.

KOMMISSAR HJULER AND MAMA BÄR / Asylum Lunaticum (Intransitive Recordings)

Ce duo (un couple) d’Allemands fait de l’art expérimental maison (audio et visuel) depuis plusieurs années. Ils distribuent leurs œuvres en tous petits tirages qui changent de main à fort prix parmi les collectionneurs. Intransitive Recordings publie ici le premier disque à grande circulation du duo. Il consiste en une sélection de pièces tirées de ces éditions limitées, avec reproduction de quelques pochettes (de la peinture et du collage assez dérangeant). Le couple fait dans l’audio-vérité du quotidien et le collage sonore. “HJCVGrimmelshausen” est particulièrement troublante avec ses voix ralenties et ses coupures brusques. Quant à “Ehrfurcht”, c’est une expérience en soi: une ballade à vélo avec maman, bébé et un micro. Maman fredonne la même ritournelle pendant toute la randonnée, les aléas de la route se répercutent dans le micro, et le tout dégénère étrangement au retour à la maison. De l’art conceptuel naïf, étrange, qui questionne les fondements mêmes de l’art et de l’écoute. [Ci-dessous: Un extrait de l’album, trouvé sur le site d’Intransitive.]

This German duo (a couple) has been making homemade experimental art (both audio and visual) for several years. They release their works in very small editions that change hands at high prices. Intransitive Recordings has just released their first largely-available CD, a collection of tracks taken from some of those extremely limited homemade CDRs and lathe-cuts. Some of the original artwork (rather disturbing paintings and collages) are also reproduced in the booklet. The couple’s music consists of quotidian audio-vérité and sound collage. With its sped-down voices and abrupt cuts, “HJCVGrimmelshausen” is particularly troubling. And “Ehrfutcht” is quite an experience: a bike ride with mom and her baby and a microphone. Mom hums the same melody over and over throughout the ride, while every bump in the road is communicated to the microphone; the whole thing degenerates (varispeed, collages, etc.) once the pair gets back home. This is naive and strange conceptual art that questions the vary foundations of art and the act of listening. [Below: An excerpt from the album found on Intransitive’s website.]

http://media.brainwashed.com/intransitive/sounds/int033.mp3


2009-07-02

2009-07-02: Speak Easy, Torsten Papenheim, The Scene Is Now, Benni Hemm Hemm

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-02


SPEAK EASY / Backchats (Creative Sources)

Superbe disque réunissant deux prestations de ce quatuor formé des vocalistes Phil Minton et Ute Wassermann, le synthétiste Thomas Lehn et le percussioniste Martin Blume. J’adore Minton, c’est connu, mais Ute Wassermann n’est pas mal non plus et, ensemble, ils font des étincelles! L’un comme l’autre sont des vocalistes expérimentaux qui poussent leurs cordes vocales au-delà de la note, pour explorer des sonorités atavistiques et inhumaines. De la grande improvisation libre. Un coup de coeur.

A wonderful record culling two performances by a quartet consisting of vocalists Phil Minton and Ute Wassermann, synth player Thomas Lehn, and percussionist Martin Blume. It’s well known that I love Minto, but Wassermann is pretty good too, and together they get sparks flying! Both are highly experimental vocalists who push their throats beyond notes, in search of more atavistic and inhuman sounds. This is great free improvisation. An instant personal favorite.


TORSTEN PAPENHEIM / Some of the Things We Could Be (Schraum)

Un disque étrange, à cheval entre un jazz actuel de type grand ensemble, de l’impro libre et du collage sonore. Le guitariste (et banjoiste, autre élément surprenant) Torsten Papenheim s’est entouré d’une sérieuse brochette, dont Dave Bennett, Gerhard Uebele, Michael Thieke et Ute Völker, entre autres. Agréable par moments, confus ailleurs, c’est un disque à l’intention difficile à saisir. Il ne me laissera pas une impression durable si je n’y reviens pas...

A strange record, on the fence between large ensemble-type modern jazz, free improv, and sound collage. Guitarist (and banjoist, another oddity) Torsten Papenheim surrounded himself with a strong cast that includes, among others, Dave Bennett, Gerhard Uebele, Michael Thieke, and Ute Völker. Nice at times, confused at others, this record is hard to grasp. It may be lacking focus, or is it me? Still, if I don’t give it another listen, it won’t leave a lasting impression on me...


THE SCENE IS NOW / Total Jive (Lexicon Devil - merci à/thanks to Forced Exposure)

Deuxième des trois disques qu’a enregistré ce groupe new-yorkais dans les années 80 (et le premier que j’écoute). Il s’inscrit résolument dans la mouvance da la pop-rock avant-gardiste new-yorkaise de l’époque. Moins déjantés que Pere Ubu, moins névrotique que Talking Heads, avec un côté The Fall (en moins brouillon), The Scene Is Now faisait une musique pertinente, audacieuse et, à la limite, confrontationnelle. Elliott Sharp a réalisé la moitié du disque (mais ne joue pas, semble-t-il). Ça marche parfois très bien (“Bank”, un classique oublié) et parfois moins (“Two Spoonfuls”, trop dissipée). À redécouvrir. Paru à l’origine en 1986, première réédition sur CD en 2009 chez Lexicon Devil.

Second of three LPs recorded in the ‘80s by this New York band (and the first I listen to). Total Jive firmly belongs to the Big Apple’s avant-pop/rock current of the ‘80s. Less mad than Pere Ubu, less nervous than Talking Heads, but with an influence from The Fall (though less raw). The Scene Is Now’s music was relevant, bold, even confrontational at times. Elliott Sharp produced half the record (but he doesn’t seem to play on it). Some tracks work out very well (“Bank” is a forgotten classic), some don’t (“Two Spoonfuls,” unfocused). Worth rediscovering. Originally released in 1986. Reissued on CD for the first time in 2009 by Lexicon Devil.


BENNI HEMM HEMM / Murta St. Calunga (Kimi Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Mon premier contact avec ce collectif islandais (plus de dix musiciens) dirigé par Benedikt H. Hermannsson. Ceci est leur 3e album, une galette bien sympathique, dans le genre indie-pop fanfaresque. On pense à Sufjan Stevens, aux vacances à la plage, à la Fanfare Pourpour et à la pop suédoise. Les idées musicales sont souvent simplistes, même si les mesures sont complexes (“Whaling in the North Atlantic” répète la même phrase pendant trois minutes, par exemple). Un peu de développement ne ferait donc pas de tort. Mais côté couleur sonore, c’est irrésistible.

My first exposure to this Icelandic collective (10+ musicians) led by Benedikt H. Hermannsson. This is their 3rd full length, an enjoyable platter in the fanfare-flare indie pop vein. I’m thinking of Sufjan Stevens, a vacation at the beach, Fanfare Pourpour, Swedish pop. Musical ideas are often simplistic, although time signatures can be complex (“Whaling in the North Atlantic” repeats the same single phrase over and over for three minutes). A little development wouldn’t hurt. But the group’s sound is hard to resist.

AMG reviews / critiques: 2009-07-02

Finn.: The Best Low-Priced Heartbreakers You Can Own

2009-07-01: Van Heumen/Ferguson, Riechmann, Klaus Schulze, Hugo Filho, Dave Bixby

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-07-01


ROBERT VAN HEUMEN & JOHN FERGUSON / Whistle Pig Sallon (Creative Sources)

Un duo bruyant et excitant. Ça réveille en matinée! Van Heumen (ordinateur, joystick et commandes) et John Ferguson (guitare électrique et pédales) font du boucan, mais un boucan contrôlé, comme un feu d’artifices de sons métalliques et lumineux. Ça me fait penser à l’énergie du duo Pateras/Fox. À surveiller.

A noisy and exciting duo. As good as strong tea to wake me up this morning! Van Heumen (laptop, joystick and controls) and John Ferguson (electric guitar and pedals) make quite a racket, but it’s a controlled racket, like fireqorks of metallic and luminous sounds. The energy level is similar to the Pateras/Fox duo. I’ll keep an eye on these guys.


RIECHMANN / Wunderbar (Bureau B - merci à/thanks to Forced Exposure)

Le seul album solo de Wolfgang Riechmann (il est mort dans une attaque armée gratuite peu après qu’il soit terminé). Riechmann a joué dans Spirit of Sound Group, Phönix et Streetmark avant ce disque. Il s’agit d’un album de musique électronique publié à l’origine par Sky en 1978 (réédité en 2009). Le style de Riechmann emprunte autant à Klaus Schulze qu’à Harmonia. Un beau disque paisible, léger, rythmique sans être disco.

The sole solo album by Wolfgang Riechmann (he died soon after its completion in a random knife assault). Prior to this record, Riechmann played in Spirit of Sound Group, Phönix, and Streetmark. This album of electronic music first came out on Sky in 1978 (reissued in 2009). Reichmann’s style borrows equal parts from Klaus Schulze and Harmonia. A peaceful record, light, with beats, without sounding disco (its ’78 after all, you could be worried).


KLAUS SCHULZE / La vie électronique 1 (Revisited)

La vie électronique est une série de coffrets triples (les deux premiers sont parus) qui rééditera tout le matériel paru dans les coffrets à édition limitée Historic Edition, Jubilee Edition et Ultimate Edition, plus quelques inédits, le tout réorganisé chronologiquement (les Edition adoptait un ordre fantaisiste). On parle ici de 50 disques à l’origine, donc au moins 17 volumes triples de La vie électronique! Ah, Schulze n’a jamais rien fait à moitié. Cette série est donc consacrée à des documents d’archives, études, maquettes et ébauches du grand maître de l’électronique allemande. Le volume 1 s’intéresse aux débuts de Schulze, 1968-1972, et est essentiellement très intéressant. Tout particulièrement “I Was Dreaming I Was Awake and Then I Woke Up and Found Myself Asleep”, une inédite de 25 minutes qui, à mon avis, surpasse Irrlicht, le premier long-jeu de Schulze. “Cyborgs Traum” est également du grand Schulze. Par contre, “Die Kunst, jundert Jahre alt zu werden” (64 minutes sur le 3e disque) est médiocre. On dirait une longue improvisation en studio pendant laquelle Schulze essaie des thèmes, sans rien faire aboutir. Pour le fan, mais y a de quoi satisfaire son fan!

La vie électronique (The Electronic Life) is a series of 3-CD sets (the first two are out now) that will reissue all the material previously released in the limited-edition box sets Historic Edition, Jubilee Edition, and Ultimate Edition, plus a few unreleased tracks, the whole reorganized chronologically (the Edition sets mixed things up, timeline-wise). We’re talking 50 CDs to start with, so at least 17 triple volumes of La vie électronique! Ah, Schulze, did you ever go for the short haul? So this is series consists of archival documents, studies, drafts, etc. by the great master of German electronic music. Volume 1 covers the years 1968-1972 and is mostly very interesting. Especially “I Was Dreaming I Was Awake and Then I Woke Up and Found Myself Asleep,” a previously unreleased 25-minute piece that, in my opinion, is stronger than Irrlicht, Schulze’s first LP. “Cyborgs Traum” is also major Schulze. On the other hand the 64-minute “Die Kunst, jundert Jahre alt zu werden” is mediocre: it sounds like a long in-studio improvisation during which Schulze is trying out ideas but developing none. Still, there’s more than enough here to satisfy the fan!


HUGO FILHO / Paraibô (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Court mais pas fameux. Paru à l’origine en 1978, dans un édition de 500 copies (réédité en 2009), ce disque est présenté comme les des joyaux psychédéliques les plus rares du Brésil. Il s’agit d’une collaboration entre le poète Antônio de Pádua Carvalho et Hugo Filho. C’est de la folk brésilienne à légère tendance psychédélique, mais la piètre qualité sonore, la voix inintéressante du chanteur et les arrangements plats en font une écoute peu enthousiasmante.

Short but rather boring. First released in 1978 in a private edition of 500 (reissued in 2009), this record is introduced as one of the rarest psychedelic gems from Brazil. This is a collaboration between poet Antônio de Pádua Carvalho and Hugo Filho. It’s Brazilian folk with a light psychedelic tendency, but the poor sound quality, uninteresting vocals, and dull arrangements make it an unthrilling listen.


DAVE BIXBY / Ode to Quetzalcoatl (Guerssen - merci à/thanks to Forced Exposure)

Après un an de débauche au LSD, le jeune Dave Bixby s’est trouvé physiquement et spirituellement épuisé. Les religions orientales le remettent sur une bonne voie, l’ouvrant à une recherche spirituelle personnelle, sans guide ni organisation. Il se met alors à écrire des chansons folk poignantes qui témoignent de ce “soul searching”. Il les réunit sur deux disques, parus en édition privée, dont celui-ci est le premier (1969, réédité en 2009 avec l’assentiment de l’artiste). C’est de l’excellente “loner folk”, guitare et voix et presque rien d’autre. Des textes forts, une voix éminemment sincère, beaucoup d’intensité. [Ci-dessous: Un extrait de “Drug Song”, trouvé sur le site de Guerssen.]

After a year of partying with LSD, young Dave Bixby found himself physically and spiritually exhausted. Oriental religions put him back on the right track, and he started on a personal quest for spirituality, following his own path. He started to write poignant folk songs that chronicle his soul searching, and recorded two records released in private pressings. This is his first (1969, reissued in 2009 with the artist’s permission). This is excellent loner folk, with acoustic guitar and vocals and not much more. Strong lyrics, an extremely sincere voice, and high intensity. [Below: An excerpt from “Drug Song”, found on Guerssen’s website.]

http://www.guerssen.com/fotos//mostres/Drug_song.mp3

2009-07-01

Hugh Hopper Tribute Video

Aymeric Leroy a réalisé cette superbe vidéo hommage à Hugh Hopper (ex-Soft Machine), décédé dernièrement.

Aymeric Leroy put together this tribute video on Hugh Hopper (ex-Soft Machine), recently deceased.

2009-06-30: VDGG, Milton/Thomas/Jewell/Farmer, Stade, Kreng, Spunk, Kiila

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-06-30


VAN DER GRAAF GENERATOR / Live at the Paradiso 14:04:07 (Voiceprint)

C’était le 14 avril 2007. Après avoir perdu (ou renvoyé, l’histoire est demeurée obscure) le saxophoniste David Jackson, Van der Graaf Generator tient le pari de poursuivre en trio et se lance dans une tournée. Dans un de ses bulletins aux fans, Peter Hammill lance un cri: fini la “réunion” de VDGG axée sur la reproduction nostalgique des vieux hits, voici le VDGG du 21e siècle. Il n’avait pas tort. Ce soir là à Amsterdam (comme les quelques soirs précédents), Hammill, Hugh Banton et Guy Evans ont pris la scène d’assaut, cultivant la recherche du chaos au sein de l’ordre comme jamais auparavant – ce fut toujours la recette de ce grand groupe rock, plus émotif et expérimental que ses comparses du milieu rock progressif. Ils sont forts, précisément brouillons, justement free, passionnés à l’os. On n’avait pas entendu Van der Graaf si sale, cru et intense depuis l’époque de Vital. Le public du Paradiso a eu droit à deux nouvelles chansons (qui se retrouveront sur Trisector un an plus tard) et une interprétation sidérante de “Gog”, la pièce la plus funeste et terrifiante jamais écrite par Hammill. Oui, ils ont les cheveux blancs, mais ils se démènent avec l’énergie du démon! Le concert était filmé et diffusé en direct sur le web par FabChannel. Maintenant retiré du web, il paraît sur DVD. Il s’agit d’une bonne captation, avec un son très décent et une image ferme, au montage dynamique (mais pas trop!), sans artifice. Il y a quelque fois un léger décalage son-image, mais rien de dramatique. Le même concert est également disponible sur CD double. Et c’est le premier document vidéo en concert de ce groupe depuis le concert de Charleroi en 1975! [Ci-dessous: Extrait de “Gog” servant de bande-annonce officielle.]

The date is April 14, 2007. After losing (or firing, we still don’t know the full story) saxman David Jackson, Van der Graaf Generator has decided to carry on as a trio and launch into a European tour. In one of his newsletters, Peter Hammill summed up the situation and set high expectations, stating that the reunion phase of the band was over and that this would be VDGG for the 21st century. He wasn’t wrong. That night in Amsterdam (and the few previous nights of the tour), Hammill, Hugh Banton, and Guy Evans took the stage by storm, finding chaos within order like never before – it’s always been the approach of this great rock band, more emotive and experimental than its fellow so-called progressive rock groups. They’re loud, accurately messy, free-playing, and passionate to the bone. We hadn’t heard a VDGG this raw, dirty, and intense since Vital. The Paradiso audience was treated to two new songs (later to be included on Trisector) and a riveting performance of “Gog,” by far the scariest, gloomiest song Hammill has ever penned. Yes, they’re all white-haired, but man do they still have energy! This concert was shot professionally and broadcasted live on the web by FabChannel. Now that FabChannel has closed down, that concert has been made available on DVD. It’s a good film, with very decent sound and steady video with dynamic editing and a total lack of silly effects. There’s a very slight de-sync between audio and video on some tracks, but nothing too aggravating. The same concert has also been released on a double CD set. And this is the first official video documentation of the band since their concert in Charleroi in 1975! [Below: Official trailer - an excerpt from “Gog”]


Dans les faits, j’ai regardé le DVD précédent en fin de soirée hier. Ce matin, j’ai commencé plus calmement...

Actually, I watched the previous DVD late last night. This morning, I started with something calmer…


MATT MILTON, DAVID THOMAS, RYAN JEWELL & PATRICK FARMER / Bear Ground (Creative Sources)

De l’improvisation tellement douce et tranquille qu’elle est passée inaperçue ou presque. Faudra réécouter très attentivement. Pour vous dire, Jewell est crédité pour de la respiration! Pour le reste: violon, alto, caisse claire, voix, tambour (au singulier) et objets. Pas désagréable, TRÈS retenu, mais est-ce que ça se tenait, ou est-ce que ça habitait simplement l’espace? À suivre...

Improvisation so quiet and peaceful that it went by almost unnoticed. I’ll need to listen again very attentively. Just to show you, Jewell is credited for breathing! Other instrumentation: violin, viola, snare drum, voice, drum (singular), and objects. Not unpleasant. VERY discreet, but was it holding together or was it only occupying the listening space? More later...


STADE / Freewheel (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)

Une proposition intéressante, au résultat mitigé. Le duo Stade (Pierre Audétat et Christophe Calpini), qui fait quelque part entre le drum’n’bass et l’électro-jazz, a collaboré en studio avec trois grands jazzmen ou improvisateurs, soit Erik Truffaz (trompette), Elliott Sharp (guitare électrique) et Grégoire Maret (harmonica) – séparément. Puis, ils ont échantillonné les interventions de ces invités pour monter de courtes pièces qui tiennent autant de l’électro-jazz que du hip-hop (l’invité faisant office de rappeur). Ce n’est pas inintéressant, mais ça manque un peu de substance et, même si cette réalisation particulière de l’idée est nouvelle, je n’arrive pas à me défaire de l’impression que ce territoire a déjà été exploité à outrance il y a une dizaine d’années...

An interesting proposition on paper but lukewarm on record. Stade (Pierre Audétat and Christophe Calpini) is something of a drum’n’bass meets electro-jazz duo. They recorded with three great jazzmen or improvisers: Erik Truffaz (trumpet), Elliott Sharp (electric guitar) and Grégoire Maret (harmonica) - separately. Then, they sampled their guests’ interventions and assembled short pieces that fall somewhere between electro-jazz and hip-hop (the guest acting as the rapper). It’s not without interest, but it lacks substance and, even though that particular execution of the idea is new, I can’t shake off the feeling that this territory has been explored to death ten years ago…


KRENG / L’Autopsie phénoménale de Dieu (Miasmah - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un disque inquiétant, d’une beauté sombre, constitué de musiques pour la danse ou le théâtre, ici réorganisées en un tout étonnamment solide. C’est le premier album de Kreng (Pepijn Caudron, un Belge), un compositeur dans la veine post-classique, avec un fort accent doom. Jeune fille qui pleure sur un prélude de Chopin, musiques aux ambiances glauques, mélodisme en mineur sur craquements angoissants. Erik Skodvin (Svarte Greiner) signe la pochette et c’est sans surprise, puisqu’il y a une réelle affinité entre les deux artistes. En longueur, ça devient un peu mièvre, mais c’est captivant. Ne pas écouter par une journée ensoleillée, ce serait faire exprès. [Ci-dessous: Un court extrait, tiré du site de Miasmah.]

A disquieting record of a sombre beauty, made of pieces for dance and theatre, here reorganized in a surprisingly coherent whole. This is the debut full length release by Kreng (Pepijn Caudron), a Belgian composer working in a doom-heavy post-classical style. A young girl crying over a Chopin prelude, melodies in minor over anguishing creaking, sado-masochistic moods that draw you in instead of repulse you. The artwork is by Erik Skodvin (Svarte Greiner) and it comes as no surprise, as these two artists definitely have something in common. In the long run, the album gets a bit cheesy, but it’s mostly captivating. Don’t listen to this on a sunny day or you would miss the point. [Below: A short excerpt found on Miasmah’s website.]

http://www.miasmah.com/music/clips/miacd010_clip2.mp3


SPUNK / Kantarell (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Enfin, un quatrième album studio pour ce quatuor d’improvisatrices norvégiennes, l’un des meilleurs toute catégorie confondue. Rares sont les groupes d’improvisation qui durent. Kantarell prouve encoure une fois que Spunk prend sa démarche artistique au sérieux... mais pas trop! Beaucoup de croisements sonores intrigants, de jeux de confusion entre instruments acoustiques et électroniques, de moments de pure rigolade (cérébrale) pour dénouer les tensions. Du grand art. Ces quatre Norvégiennes méritent qu’on s’intéresse à elles autant qu’aux improvisateurs britanniques. Une musique riche, qui engouffre l’esprit dans ses méandres, tout en le laissant respirer. Un must.

Finally, a fourth studio release by this great quartet of Norwegian female improvisers, one of the best in this field. Lasting free improvising groups are few and far between, but Kantarell proves once more how strong Spunk is, and how these ladies take their artistic approach seriously…with tongue in cheek! Lots of intriguing sonic pairings, confusion games between acoustic and electronics instruments, moments of pure (intellectual) fun to unwind after tense episodes. High art. These four deserve to draw as much attention as the British male improvisers. The music is rich and engulfes your mind with its many folds. A must-have.


KIILA / Tuota Tuota (Fonal - merci à/thanks to Forced Exposure)

Et un troisième disque pour la troupe finlandaise Kiila, qui fait dans la folk-pop expérimentale scandinave. Expérimentale, soit, mais d’une manière somme toute accessible. Il y a un élément Incredible String band mêlé à de la folk underground à l’américaine, une touche d’Espers et de MV & EE, de Volcano the Bear aussi, mais le dépouillé de tout marasme ou mélancolique, question de faire hop la vie! Ça boit comme de l’eau actuelle par une chaude journée d’été. Avec Sami Sänpäkkilä (l’homme derrière Es, voir l’entrée du 2009-06-25). [Ci-dessous: un extrait de l’album qui s’ouvrira dans le lecteur du site de Fonal.]

And a third record for this Finnish bunch (the band’s core consists of eight musicians on this release). Kiila plays experimental Scandinavian folk-pop. And “experimental” is not really the keyword here, as their music turns out to be pretty accessible. There is an element of The Incredible String Band here, mixed with American-style underground folk, and a touch of Espers and MV & EE, Volcano the Bear too, but all these stripped from any bleakness or melancholia, for Kiila is very sunny-side-up. It goes down your throat like fresh avant-water on a hot summer day. With Sami Sänpäkkilä (the man behind Es, see my 2009-06-25 enty). [Below: A track off the album - link opens in Fonal’s website media player.]

http://www.fonal.com/jukebox/jb.php?track=139&volume=sata

2009-06-30

Délire actuel, 2009-06-30

DÉLIRE ACTUEL

Émission du 30 juin 2009
Broadcast Date: 30 June 2009


DESCRIPTION
Jazz actuel / Improvisation libre: Une émission en deux volets interreliés et simples comme bonjour. Première heure: jazz actuel. Deuxième heure: improvisation libre. Et oui, je sais, la distinction entre les deux est floue et subjective. Justement, c'est ça qui m'amuse...
Avant-Jazz / Free Improvisation: Tonight’s show was a two-parter, but those parts were related. Pretty simple, really: first hour is all about avant-jazz, second hour is all about free improvisation. And, yeah, I know the line is blurry and subjective between the two. In fact, that's what I like about this show...

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

*NICHOLAS URIE LARGE ENSEMBLE / Bad Girl? (7:23) - Excerpts from an Online Dating Service (Red Piano Records)

*FRANK CARLBERG / Be At That (5:28) - The American Dream (Red Piano Records)

**THE FULLY CELEBRATED / Moose and Grizzly Bear's Ville (4:48) - Drunk on the Blood of the Holy Ones (AUM Fidelity)


THE MIYUMI PROJECT / Episode One (14:47) - Live in Poland (Southport)


MARILYN LERNER, MATT BRUBECK & NICK FRASER / Oubliette (4:53) - Ugly Beauties (Ambiances magnétiques)

***AB BAARS, IG HENNEMAN & MISHA MENGELBERG / Leng (5:55) - Sliptong (Wig)


PAUL DUNMALL, MATTHEW BOURNE, DAVE KANE & STEVE DAVIS / Moment to Moment (16:40) - Moment to Moment (Slam Productions)


CHRIS CUNDY, ALEX WARD & MICK BECK / You'll Wake the Children (7:53) - Weavels At Nether Edge (Discus)

Phosphor / P7 (8:48) - II (Potlatch)


TOOT / Kla (extrait/excerpt: 15:00) - Two (Another TImbre)


merci à/thanks to:

*Braithwaite & Katz

**improvised Communications

***Toondist



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

THE MIYUMI PROJECT dans un atelier de percussion
THE MIYUMI PROJECT giving a percussion workshop


Autre chanson du FULLY CELEBRATED, avec vidéo réalisée avec un jeu de planche à roulettes!
Another FULLY CELEBRATED track, paired to a video made using a skateboarding video game!


Ce n'est pas la même formation, mais c'est tout de même le grand PAUL DUNMALL!
It's not the same line-up, but it's still the great PAUL DUNMALL!

Délire musical, 2009-06-30

DÉLIRE MUSICAL

Émission du 30 juin 2009
Broadcast Date: 30 June 2009


LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

*Thème/Theme: BUSHMAN'S REVENGE / Bolehogde Rock City - You Lost Me at Hello (Rune Grammofon)

TEE / Col de l'Iseran (8:07) - The Earth Explorer (Musea)
CAMEL / Supertwister (3:18) - Mirage (EMI)
*HELIOS / Fourteen Drawings (4:32) - Caesura (Type)

**OSI / The Escape Artist (5:53) - Blood (InsideOut)
*THE OPEN MIND / Magic Potion (3:34) - Speaking My Mind: New Rubble, Volume 2 (Past & Present)
*SLEEPY SUN / Golden Artifact (3:42) - Embrace (ATP Recordings)

*PETER BRODERICK / Patient Observation (3:00) - Music for Falling From Trees (Western Vinyl)
GLIMA / Taran i Troppin (3:48) - Taran (NorCD)
BON DÉBARRAS / Bouquet de toundra (3:52) v- Bon débarras (Productions de l'onde)

***KAYA PROJECT / Obsidian Beats (extrait/excerpt: 3:30) - ...And So It Goes (Interchill)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Six Média Marketing
***John Bourke PR

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

La même pièce de TEE, en concert
The same TEE track live


Une capsule sur BON DÉBARRAS
A BON DÉBARRAS featurette

2009-06-29

2009-06-29: Richard Chartier, Peter Broderick, In the Country, GIO, Copernicus, Acid Dreams Testament, Acid Dreams Epitaph

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-29

RICHARD CHARTIER / Untitled (Angle 1) (Non-Visual Objects)

Cinq heures du mat’ et me voilà confortablement installé, prêt à m’ouvrir à ce nouveau disque de Richard Chartier. Je connais le travail de Richard, je sais que c’est de l’art sonore fin, ténu, fragile si on ne s’y consacre pas entièrement. J’ai donc attendu cette occasion: frais et dispo, rien d’autre à faire pendant que le reste de la maisonnée dort encore, que m’asseoir, chausser mon casque d’écoute et plonger. Beau plongeon, incidemment. Untitled (Angle 1) est une composition stéréo issue d’une installation à huit canaux pouvant générer huit heures de musique (avant que les diverses boucles ne retombent synchro et que le cycle recommence). À l’origine, il s’agissait d’une œuvre audiovisuelle en collaboration avec Linn Meyers, dont les dessins au crayon (on dirait des isobarres très serrées) ornaient deux murs blancs formant un coin (la pochette reproduit des détails). Musicalement, l’œuvre consiste en un assemblage de chuintements, de bruit blanc, de fréquences délicates et d’événements éphémères laissant des traces sur cette paroi plutôt unie mais aux reliefs profonds. Une belle pièce contemplative, moins austère que certaines de ses œuvres récentes, et qui ne s’attarde pas, disant ce qu’elle a à dire en 35 minutes. Bravo. Il s’agit d’une édition limitée à 300 exemplaires, comme la plupart des parutions chez Non-Visual Objects.

Here I am, five in the morning, comfortably seated, and ready to open up to this new record by Richard Charter. I know the man’s work, I know that his soun art is fine, thin, and fragile if you can’t devote all your attention to it. So I waited for an occasion like this: fresh out of bed, rested, nothing else to do, as the rest of the household is sleeping soundly, than to sit down, put the headphones on, and dive in. And a nice dive it is. Untitled (Angle 1) is a stereo composition based on an eight-channel installation that could generate eight hours of music (before the various loops would fall in sync again). The installation was a collaboration with visual artist Linn Meyers, whose pencil drawings (they look like tightly-grouped isobar lines) ornamented two walls forming a chevron (the sleeve shows details of her work). Musically, the piece consists of an assemblage of whispering drones, white noise, delicate frequencies, and ephemereal events that leave traces on the deeply-etched sonic surface. It is a very fine piece, contemplative, less austere than some of Chartier’s recent works, and at 35 minutes it doesn’t overcome its welcome. Bravo. This is released in a limited edition of 300 copies, like most of the albums on Non-Visual Objects.

PETER BRODERICK / 4 Track Songs (Type - merci à/thanks to Forced Exposure)

Lancé presque simultanément au disque Music for Falling From Trees chez Western Vinyl (voir l’entrée du 11 juin 2009 au journal d’écoute), ce 4 Track Songs représente la quintessence de Broderick: 25 courtes pièces en tous genres, comme un “scrapbook” de ses intentions musicales. Il y a de la chanson folk (au banjo parfois, on dirait du Christian Kiefer), du post-classique au piano et de la prise de son extérieure, le tout monté en un album qui coule bien et qui séduit. Les références à Satie et à Harold Budd sont d’usage avec Broderick, mais je pense plus à Olafur Arnalds et Sylvain Chauveau.

Released on the heels of the album Music for Falling From Trees (on Western Music, see the Listening Diary entry for 2009-06-11), this CD showcases the quintessence of Broderick’s art: 25 short pieces of mixed genres, like a scrapbook of his musical intentions. There’s some folk songs in here (some even performed on banjo – they sound like something out of a Christian Kiefer record), piano-based post-classical music, and field recordings, all that sequenced into an album that flows well and seduces easily. References to Satie and Harold Budd are customary with Broderick, but I’m personally thinking more of Olafur Arnalds and Sylvain Chauveau.

IN THE COUNTRY / Whiteout (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Troisième disque de ce trio de jazz norvégien, considéré par plusieurs comme le trio le plus chaud de l’heure. Troisième moment d’incompréhension, puisque le pianiste Morten Qvenild et sa bande ne réussissent pas à me convaincre. Je trouve leur musique terriblement lente, longue et sans vie, mais d’autres apprécieront son côté feutré, extrêmement intimiste, mélodique d’un mélodisme minimaliste. Chose certaine, Whiteout représente un pas en avant vers une forme musicale plus ambitieuse. La présence du guitariste Andreas Mjøs de Jaga Jazzist ajoute une touche légrement progressive aussi. Appelons cela du jazz acoustique ambiant. [Ci-dessous: “Kungen”, un extrait du disque, trouvé sur le site du groupe.]

A third record for the Norwegian jazz trio, considered by many as the hottest thing right now. And a third moment of disbelief, for pianist Morten Qvenild & co. can’t seemt oconvince me. I find their music terribly slow, long, and lifeless, but others will appreciate its velvety feel, its extreme intimacy, and its minimalistic melodies. One thing is sure: Whiteout is a big step forward toward a more ambitious form of music. The presence of Jaga Jazzist guitarist Andreas Mjøs adds a slightly progressive touch to the album. Might as well call this “acoustic ambient jazz.” [Below: “Kungen,” off this album, link found on the group’s website.]

http://www.inthecountry.no/AUDIO/Whiteout/kungen_web_mix.mp3

GLASGOW IMPROVISERS ORCHESTRA / Poetics (Creative Sources)

J’aime les grands ensembles d’improvisation libre. Le Glasgow Improvisers Orchestra (GIO) s’inspire du modèle du London Improvisers Orchestra (LIO): un collectif à géométrie variable de musiciens-improvisateurs qui s’adonnent à l’improvisation libre, avec ou sans canevas. Et l’ensemble accueille les musiciens de passage, dans ce cas-ci le duo portugais père-fils Ernesto (alto) et Guillerme (violoncelle) Rodrigues. Évidemment, la couleur personnelle de ceux-ci se fond dans la masse de l’ensemble (20 musiciens en tout sur ce disque). C’est parfois confus, mais souvent intéressant, et c’est cette confusion que je recherche, ce sentiment que tout peut arriver mais que tout n’arrive pas, que des idées contaminent une partie de l’ensemble puis s’éteignent, et que parfois la magie se produit. Cela dit, Poetics n’est pas aussi excitant qu’un disque du LIO.

I like large free improvising ensembles. The Glasgow Improvisers Orchestra (GIO) is based on the London Improvisers Orchestra (LIO): a personnel-shifting collective of improvisers indulging in collective free improvisation with or without structure. And the ensemble welcomes visiting musicians, like the father-and-son Portuguese duo of Ernesto (viola) and Guillerme (cello) Rodrigues. Obviously, their personal colours disappear within the bulk of the ensemble (20 musicians on this recording). The music is occasionally confused but often interesting, and it’s that confusion I’m looking for, that feeling that anything could happen, but everything doesn’t, that ideas contaminate parts of the ensemble and then die out, and that some of them take and light up the whole orchestra. That said, Poetics is not as exciting as your average LIO album.

COPERNICUS / Disappearance (Moonjune)

Je ne connaissais pas le poète Copernicus, mais je comprend qu’il est une sorte d’artiste mythique de l’underground. Son dernier disque remonte au début de la décennie. Disappearance est une œuvre puissante et impressionnante. Copernicus chante et déclame ses textes sur l’humanité et la physique quantique sur un ton menaçant et désillusionné – c’est le voix d’un dieu déçu et fâché. Derrière lui, un ensemble de musiciens-improvisateurs dirigés par Pierce Turner, qui parfois jouent librement mais plus souvent suivent un canevas, voire un groove, fournissant une toile sonore colorée et propice à l’ambiance du texte. [Extraits des chansons ici.]

I didn’t know him prior to this CD, but I understand that Copernicus is a mythical underground artist of sorts. His previous record goes back to the early 2000s. Disappearance is a powerful and impressive work. Copernicus signs and declaims his texts about humanity and quantum physics in a menacing tone that is half growl and half disillusion – the voice of a disappointed and angry god. He is backed by a band of improvising musicians led by Pierce Turner. Sometimes they play freely, but mostly they follow a canvas or a setting, a groove that provides a suitable backdrop. [Audio samples here.]

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Acid Dreams Testament (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Sous-titrée “75 minutes of psychotic terror,” cette compilation compte parmi les toutes premières du genre à avoir été publiées sur CD, à la fin des années 80 (rééditée en 2009). Elle demeure aussi l’une des meilleures. “Psychotic terror”, vous dites? Parlons plutôt de 45 tours de rock psychédélique ou acide particulièrement sombre ou tordu. On s’approche parfois même de l’ancêtre du doom métal, mais on reste surtout dans un rock garage, punk avant la lettre, psychédélique à souhait, all-American, des années 60. À souligner: “You’ll Love Me Again” des Music Machine (effrayante pour vrai), “Cry Cry Cry” des Unrelated Segments (quel cri!), “No Friend of Mine” des Sparkles, “Little White Lies” des Painted Ship, à l’influence Mothers of Invention, “Help I’m Lost” de Minds Eye (ouf, le bad trip d’acide!), sans oublier “Suzy Creamcheese” de Teddy & His Patches (pas une reprise de Zappa, mais une chanson librement inspirée de...). Fortement recommandé!

Subtitled “75 minutes of psychotic terror,” this compilation was one of the very first of its kind to be appear on CD, back in the late ‘80s (and reissued in 2009). It remains one of the best. But what about “psychotic terror”? Well, that’s a bit of false advertisement I guess, but what you get is a bunch of particularly dark and twisted psychedelic or acid rock sides. Some even creep close to doom metal ancestry, but most fall in a garage /pre-punk/psychedelic all-American ‘60s rock vein. Highlights include Music Machine’s “You’ll Love Me Again” (really scary this one), “Cry Cry Cry” by The Unrelated Segments (what a scream!), “No Friend of Mine” by The Sparkles, the Mothers of Invention-influenced “Little White Lies” by The Painted Ship, “Help I’m Lost” by Minds Eye (yikes, what a bad acid trip!), not forgetting “Suzy Creamcheese” by Teddy & His Patches (not an actual cover of Zappa’s song, but freely inspired by...). Highly recommended!

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Acid Dreams Epitaph (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un complément au disque précédent, originalement paru au début des années 90 (réédité en 2009). Sous-titre: “69 minutes of green fuz”. Dans les faits, 31 autres 45 tours américains des années 60. Cette fois, on trouve plus de rock garage et moins de rock psychédélique. Une version démente de “Train Kept A-Rollin’” signée The Rogues, entre autres moments forts, et, question de donner le ton, des titres comme “Suicidal Flowers”, “Night of the Sadist”, My Soap Won’t Float” et “Horror Asparagus Stories.” Moins constant que Acid Dreams Testament.

A companion release to the previous record, originally out in the early ‘90s (reissued in 2009). Subtitle: “69 minutes of green fuz.” What does it actually mean? 31 more ‘60s American sides. This time, the scale tips more toward garage rock than psychedelic rock. Among other highlights, there’s a demented version of “Train Kept A-Rollin’” courtesy of The Rogues and, just to give you a taste, titles like “Suicidal Flowers,” “Night of the Sadist,” “My Soap Won’t Float,” and “Horror Asparagus Stories.” Less consistent than Acid Dreams Testament.