Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2013-03-14

2013-03-13: Justin DeHart, Ensemble U:, Marbin


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-03-13

JUSTIN DEHART / Strange Paths (Innova)
Innova consacre un disque complet au percussionniste de musique contemporaine Justin DeHart. Celui-ci a concocté un programme relevé composé de deux “classiques” des percussions et de deux œuvres plus récentes. Le “Psappha” de Xenakis est interprété avec intelligence, calme et circonspection – il en paraît presque simple, à côté du “Bone Alphabet” de Brian Ferneyhough, à la complexité rythmique étourdissante. “XY” de Michael Gordon part du principe d’indépendance des deux bras du percussionniste pour développer un intéressant “duo pour un”. Seule la suite pour vibraphone “They Looked Like Strangers” de Stuart Saunders Smith m’a laissé sur ma fin – longue et hermétique.
Innova devotes a full CD to contemporary music percussionist Justin DeHart, who has prepared a strong program consisting of two “classic” percussion pieces and two more recent works. Xenakis’s “Psappha” is performed with intelligence, calm, and attention to detail – it almost sounds simple compared to Brian Ferneyhough’s “Bone Alphabet,” of dizzying rhythmical complexity. Michael Gordon’s “XY” develops, out of the principle of limb independence, an interesting “duo for one.” The only disappointing work here is Stuart Saunders Smith’s vibraphone suite “They Looked Like Strangers,” which is very long and hermetic.

ENSEMBLE U: / Protuberances: New Music to Ensemble U: (ind.)
Ensemble U: est un sextuor estonien de musique contemporaine. Cinq œuvres au programme, dont quatre de compositeurs scandinaves et “changing light” de Benjamin Broening, qui reçoit ici une lecture... agréable et soignée, mais je préfère l’interprétation d’Eighth Blackbird (sur le disque Trembling Air). Des autres œuvres, le point fort est “TripleDuos” de Kimmo Kuitunen, un jeu d’interrelations entre instruments qui, malgré sa complexité, réussit à dépasser son cadre mathématique pour atteindre l’inspiration.
Ensemble U: is an Estonian contemporary music sextet. Five works here, including four from Scandinavian/East-European composers, plus Benjamin Broening’s “changing light”, here given an enjoyable and perfected reading, although I do prefer the performance by Eighth Blackbird on the CD Trembling Air). Of the other works, the highlight is Kimmo Kuitunen’s “TripleDuos,” a set of interrelations between instruments that manages to overcome its complex mathematical framework to achieve inspiration.

MARBIN / Last Chapter of Dreaming (Moonjune)
Je suis partagé. Ce deuxième opus de Marbin chez Moonjune est riche – en pièces (14), en styles (beaucoup) et en invités (percussionnistes, bassiste, trompettiste, claviéristes, chanteurs) – et pourtant il me laisse sur ma faim. Et il semble que pour chaque pièce punchée, on a droit à un contrepoids mièvre. Les bons moments sont bons, mais c’est un disque inégal à première écoute. Je compte lui donner une deuxième chance.
I’m uncertain. This second Marbin opus on Moonjune is rich – in tracks (14), in styles (many), and in guests (percussionists, bassist, trumpeter, keyboardists, singers) – and yet it leaves me unsatisfied. And it seems that for each strong track there’s cheesy one coming. The good moments are good, but it’s an uneven record on first listen. I will give it a second chance though.

2013-03-13

2013-03-12: Arthur Campbell, David T. Little, SMIFF


Journal d'écoute / Listening Diary
2013-03-12

ARTHUR CAMPBELL / Through Ripple Glass (Everglade)
On trouve deux pièces du compositeur Benjamin Broening (cf. l’entrée d’hier) sur ce CD du clarinettiste Arthur Campbell: “Radiance” et “Arioso/Doubles”, la seconde figurant aussi sur le disque Trembling Air de Broening, dans une version pour clarinette basse. Les autres œuvres au programme de Through Ripple Glass sont signées Elizabeth Hoffman, Maurice Wright, Kui Dong et Colby Leider. Elles sont toutes pour clarinette et électroniques en direct (sauf celle de Wright, pour clarinette et sons fixés). Campbell s’avère un instrumentiste flexible, gracieux, très à l’aise dans le registre le plus aigu de son instrument. L’album est bien dosé, avec deux moments forts, “Through Ripple Glass” de Hoffman et “Radiance” de Broening, placés en ouverture et en clôture. Seule ombre au tableau: “Two Prime Conjecture” de Colby Leider, qui n’arrive pas à transcender son postulat mathématique de départ.
There are two pieces from composer Benjamin Broening (see yesterday’s entry) on this CD by clarinet player Arthur Campbell: “Radiance” and “Arioso/Doubles”, the second one also figuring on Broening’s Trembling Air CD in a version for bass clarinet. The other works included here are by Elizabeth Hoffman, Maurice Wright, Kui Dong, and Colby Leider. They are all written for clarinet and live electronics (except for Wright’s, for clarinet and recorded sound). Campbell proves to be a flexible and graceful instrumentalist, very much at ease in the clarinet’s higher range. The album is well paced, with two highlights – Hoffman’s “Through Ripple Glass” and Broening’s “Radiance” bookending the track list. The only disappointment is Leider’s “Two Prime Conjecture”, a piece that fails to transcend its mathematical postulate.

DAVID T. LITTLE / Soldier Songs (Innova)
Un: je ne suis pas du genre opéra. Deux: mon opinion sur l’armée est fort négative. C’est pourquoi j’ai été très réticent à écouter ce disque. Mon erreur. “Soldier Songs” est effectivement un opéra, parce qu’il est porté par un chanteur lyrique (David Adam Moore, plus que compétent) et qu’il est assorti d’une mise en scène. Au-delà de ces deux conditions, oubliez vos préjugés sur l’opéra. David T. Little, un percussionniste, a recueilli les témoignages de vétérans de sa connaissance. Il en a tiré une série de réflexions sur le combat, la mort, la guerre, organisées selon l’âge du point de vue (de l’enfance à l’âge d’or). Pas de parti-pris pour ou contre, aucune leçon, simplement une multiplicité de points de vue transformée en trame narrative, appuyée par une musique résolument moderne, aux racines complexes, fortement rythmique, portée par le chanteur et l’ensemble Newspeak dirigé par Todd Reynolds. C’est puissant, troublant, solide, et définitivement pas ce à quoi je m’attendais.  [Ci-dessous: “Hollywood Ending (for Justin Bennett)”.]
One: I’m not the opera type. Two: my opinion of the military is quite negative. That’s why I almost didn’t listen to this CD. And that would have been a shame. “Soldier Songs” is indeed an opera, as in it is carried by a lyrical singer (David Adam Moore, very competent) and there is stage design involved – action, even. Beyond these two elements, forget your preconceptions about opera. David T. Little, a percussionist, culled testimonies from veterans he knew, and drew out of this material a set of thoughts on combat, death, war, organized chronologically according to the age of the viewpoint (from childhood to old age). No position, no lesson, simply a multiple set of impressions turned into a narrative, supported by resolutely modern music with complex roots and a strong rhythmical basis, and carried by the singer and the Newspeak ensemble conducted by Todd Reynolds. It’s a powerful work, troubling, forceful, and definitely not what I was expecting.  [Below: “Hollywood Ending (for Justin Bennett).”]

SMIFF / Plastic Mars (Unit Records)
L’orgue sale, c’est irrésistible à mes oreilles. Et SMIFF est un trio suisse qui carbure à l’orgue sale: celui de Thomas Lüscher. Il est appuyé du bassiste Claude Meier (plutôt sale lui-même) et du batteur Jonas Ruther. N’allez pas penser à Medeski, Martin & Wood; on est plutôt ici dans le quartier de Steamboat Switzerland, soit plus doom que jazz. Les grooves ne sont jamais “légers” et, souvent, le tempo tire de la patte, les harmonies se décomposent. Et pourtant, les pièces sont courtes (deux à six minutes) et l’ensemble a du punch. Bravo.
Dirty organ, I’m a sucker for dirty organ. And SMIFF is a Swiss trio driven by a dirty organ – Thomas Lüscher’s. He is supported by bassist Claude Meier (he’s got a mean sound too) and drummer Jonas Ruther. Don’t go thinking along the tracks of Medeski, Martin & Wood; SMIFF actually reside in Steamboat Switzerland’s neighbourhood, i.e. they sound more doom than jazz. Their grooves are hardly ever “light” and, often, the tempo is dragged as harmonies crumble down. And yet, tracks are short (two to six minutes) and the album as a whole delivers a nice punch. Bravo.

2013-03-12

Délire actuel, 2013-03-12


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 12 mars 2013
Broadcast of March 12, 2013

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Nouveaux Innova / Nouveaux pianos : Une émission toute en musique contemporaine, avec une heure de nouveautés “classique contemporain” chez Innova et une heure de nouvelle musique pour piano.
New Innovas / New Pianos: Tonight’s show is all about contemporary music, with one hour of new “contemporary classical” releases from Innova, and one hour of new music for piano.

(8:00 pm)




Columbus
Border Towns
05:28

La Citadelle [comp.: Raz MESINAI]
Heavy
10:39

Wreck Theme
Wreck
04:30


(8:30 pm)





ALEXANDER BERNE
Sonum Onscurum: Headphonic Apparitions Part III
Self-Referentials, Volumes 1 & 2
05:55

Towards Daybreak
Towards Daybreak
09:32

BILLBAND
Blurred
Towards Daybreak
09:36


(9:00 pm)





Three Drones III
sympathetic, (a)symmetric - new music for piano
06:02

Secrets of Antikythera, IX. Epilogue: Ruins
Secrets of Antikythera
08:22

The Billowing Curtain
Eleven Short Stories
04:02

READ MILLER
Come Out, Sit Awhile; Break the Bottle, And You Is Lost
Cold Blue Two
03:26


(9:30 pm)





*LUBOMYR MELNYK
The Voice of Trees, Part 1 (extrait/excerpt)
The Voice of Trees
15:00

**NAZO ZAKKAK
A Pause By Any Other Name, Part 3
A Pause By Any Other Name
09:27

merci à/thanks to:

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

BILLBAND
Une autre pièce qui figure sur l’album, ici interprétée au concert-lancement: “Solitude in Transit”
Another track featured on the album, here performed at the CD release concert: “Solitude in Transit”

ANDREW MCPHERSON
Andrew McPherson présente son invention, le piano à résonateurs magnétiques.
Andrew McPherson presents his invention, the magnetic resonator piano

Délire musical, 2013-03-12


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
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Édition du 12 mars 2013
Broadcast Date: March 12, 2013

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: MIRIODOR / Piège - Miriodor (Cuneiform)

(7:00 pm)




SWANS
Lunacy
The Seer
6:09
Young God
CAMEL
Lunar Sea (extrait/excerpt)
Moonmadness
6:30
Janus
CAN
Vitamin C
Ege Bamyasi
3:32
KEVIN AYERS
Girl on a Swing
Joy of a Toy
2:50
EMI






(7:30 pm)




DANIEL LANOIS
Still Water
Acadie
4:29
Warner
BOL, STIAN WESTERHUS & SNAH
Numb, Number
Numb, Number
5:06
VALLEY OF THE GIANTS
Claudia & Klaus
Valley of the Giants
5:49
Arts & Craft
Asian Garden (extrait/excerpt)
Elektro Shaman
6:00
LopLop












COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SWANS
Entrevue/making-of de l’album The Seer.
Interview/making of the album The Seer.

2013-03-11: Benjamin Broening, Samuel Blaser Quartet


Journal d'écoute / Listening Diary
2013-03-11

BENJAMIN BROENING & EIGHTH BLACKBIRD / Trembling Air (Bridge Records)
Pour faire suite au très beau disque Recombinant Nocturnes (Innova, 2011), le compositeur Benjamin Broening propose Trembling Air, un recueil de musiques de chambre. L’ensemble Eighth Blackbird se charge de l’interprétation. L’album débute et se termine sur deux sextuors: le premier est vif et complexe; le second, délicat et diaphane, rappelle l’univers de John Luther Adams. Entre les deux, six œuvres à l’instrumentation plus réduite, parmi lesquelles il faut souligner “Dark Wood”, une pièce captivante pour violoncelle et électroniques. Les électroniques sont présentes partout et, c’est là l’art de Broening, elles sont constamment pertinentes, intégrées à la partition au même titre qu’un autre instrument acoustique. S’il y a une nouvelle tendance dans la musique de concert ou de chambre, c’est bien cette intégration entre électronique et acoustique (pensons aux voix opératiques qui se fondent avec les échantillons sonores chez Nick Brooke, ou encore aux résonateurs magnétiques qui “jouent” du piano en même temps que le pianiste chez Andrew McPherson). Et sur Trembling Air, Broening atteint un niveau d’intégration, de naturel, rarement égalé.  [Ci-dessous: “Dark Wood”, avec Nicholas Photinos au violoncelle.]
Trembling Air is composer Benjamin Broening’s follow-up to the highly convincing CD Recombinant Nocturnes (Innova, 2011). This new album culls various pieces of chamber music, all performed by Eighth Blackbird. a chamber ensemble. The CD begins and ends with a sextet: the first one is lively and complex; the second one, delicate and ethereal, is strongly reminiscent of John Luther Adams’ universe. In-between, there are six works for smaller instrumentations, among which I must point out “Dark Wood”, a captivating piece for cello and electronics. You can hear electronics thoughout the album and – and that is Broening’s forte – they are always relevant and they feel integrated to the score as if they were another acoustic instrument. If there is a new trend in concert or chamber music, it is this integration of electronics and acoustics (think of the operatic voices blending in with samples in Nick Brooke’s recent CD, or the magnetic resonators that “play” the piano alongside the pianist in Andrew McPherson’s recent CD). And on Trembling Air, Broening reaches a rarely-matched level of integration. The music sounds natural.  [Below: “Dark Wood”, with Nicholas Photinos on cello.]

Le tromboniste suisse Samuel Blaser fait le saut chez Hatology avec As the Sea, qui met en vedette son quartet: Marc Ducret, Bänz Oester et Gerald Cleaver. L’album consiste en une seule composition de 50 minutes, divisée en quatre parties. Étonnamment, Blaser demeure plutôt effacé, laissant le guitariste Ducret porter l’essentiel du fardeau interprétatif de l’oeuvre. Gerald Cleaver jubile dans ce contexte, son jeu foisonne d’idées. En fait, et ce n’est pas un jugement envers le travail de Blaser, mais je sors de ce disque avec le désir de voir Ducret et Cleaver jouer en duo. Cela dit, Blaser se ménage tout de même quelques interventions de choix et mène la barque d’une main solide, même si As the Sea a ses longueurs.
Swiss trombonist Samuel Blaser has graduated to the hatOLOGY label with As the Sea, a CD featuring his quartet: Marc Ducret, Bänz Oester, and Gerald Cleaver. The album consists of a single 50-minute composition in four segued parts. Surprisingly, Blaser keeps a low profile, letting the weight of interpretation rest mostly on Ducret’s shoulders. Gerald Cleaver is in heaven here and never runs out of ideas. In fact, I came out of this album with a strong desire of one day hearing Ducret and Cleaver work as a duo. That being said, Blaser does have a few choice interventions, and he leads his group with a strong hand, even though he lets things run too long in places.