Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2012-01-27

2012-01-26: Lawrence Ball, Brian Eno, Dan Joseph


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-01-26

LAWRENCE BALL / Method Music (Navona Records)
Method Music du compositeur Lawrence Ball est directement en lien avec le projet Lifehouse de Pete Townshend (The Who). Ball, un électronicien et un mathématicien, a travaillé à l’élaboration du logiciel qui permettait à Townshend de générer de la musique à partir des données personnelles de volontaires. L’album double Method Music, produit par Townshead, regroupe des travaux préparatoires à l’écriture du logiciel. Les “Imaginary Sitters” (disque 1) sont de courtes pièces reprenant les figures électroniques développées à l’origine par Townshend pour Lifehouse et qui ont été intégrées à des chansons aussi connues que “Won’t Get Fooled Again” et “Baba O’Reiley.” D’ailleurs, la toute première pièce reprend l’introduction de “Won’t Get Fooled Again”. “Imaginary Galaxies” (disque 2), par contre de ces boucles électroniques très vives), adopte une lenteur zen et, au fil de ses permutations, rend hommage à trois disparus: Syd Barrett, Hugh Hopper et Györgi Ligeti. Des compositions répétitives dans les deux cas, minimalistes à la Phllip Glass, très intéressantes.  [Ci-dessous: “Sitter 17” tirée du premier disque, à écouter sur YouTube ou à télécharger gratuitement.]
Method Music by composer Lawrence Ball is directly related to Pete Townshend’s Lifehouse project. Electronician and mathematician Ball has developed the software that allowed The Who’s Townshend to generate music out of the personal data of volunteers. The Townshend-produced 2-CD set Method Music culls Ball’s preparatory works for that software. The “Imaginary Sitters” series (disc 1) are short pieces proceeding from the electronic motifs developed by Townshend at the beginning of the Lifehouse project, motifs that were eventually integrated to some of The Who’s best known songs, like “Baba O’Reilley” and “Won’t Get Fooled Again.” Incidentally, the very first track on the CD is a reworking of the the latter song’s intro. In complete contrast to these vivid synth loops, “Imaginary Galaxies” (disc 2) adopts a zen-like slowness and, in the course of its permutations, pays tribute to three departed: Syd Barrett, Hugh Hopper, and Györgi Ligeti. Repetitive compositions, minimal in a Philip Glass kind of way. Very interesting.  [Below: “Sitter 17,” a track from disc 1 – stream it on YouTube or download it for free.]

BRIAN ENO / Drums Between the Bells (Warp)
Un disque à l’esthétique léchée, entre la pop électronique, l’électronique ambiante et le spoken word. C’est à la base un projet de spoken word, les poèmes étant lus par des gens ordinaires et parfois chantés en superposition par Eno. Quelques pièces groovées, mais surtout des pièces ambiantes ou dans un entre-deux agréable. Très surpris de réentendre, dans “multimedia”, la fondation rythmique de la chanson “Houses in Motion” de Talking Heads.
This record has sophisticated aesthetics, between electro-pop, ambient electronica, and spoken word. It is a spoken word project to start with, and the poems are read by ordinary people, and occasionally sung overdub-style by Eno. Some tracks are groovy, but most are ambient, or somewhere in an enjoyable in-between. Quite surprised to heard in “multimedia” the basic tracks for Talking Heads’ “Houses in Motion.”

DAN JOSEPH / Tonalization (For the Afterlife) (Mutable Music)
Le compositeur Dan Joseph joue du tympanon (en anglais: hammered dulcimer) et Tonalization met cet instrument bien en évidence. D’abord, dans la longue pièce-titre (33 minutes) interprétée par le Dan Joseph Ensemble (violon, violoncelle, clavecin, flûte, marimba). Des motifs répétitifs qui subissent de nombreuses transformations. Puis un duo flûte et tympanon. Enfin, “Music Primer” pour tympanon et voix baryton – Thomas Buckner qui chante un extrait du livre du même titre de Lou Harrison. L’écriture de Joseph est très méticuleuse, à défaut d’être réellement originale. Cela dit, on a rarement entendu le tympanon dans ce contexte.
Composer Dan Joseph plays the hammered dulcimer, and Tonalization puts this instrument front and centre. First in the long (33-minute) title track performed by the Dan Joseph Ensemble (violin, cello, harpsichord, flute, marimba). Repetitive motifs going through numerous transformations. Then a duo for flute and hammered dulcimer. Finally, “Music Primer” for hammered dulcimer and baritone – Thomas Buckner singing an excerpt from Lou Harrison’s book by the same title. Joseph’s writing is very meticulous but not very original. That being said, the hammered dulcimer has rarely been heard in this context.

2012-01-26

2012-01-25: Fortner Anderon, Henrik Munkeby Nørstebø, Noah Kaplan Quartet, Werner Kitzmüller, TU


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-01-25

FORTNER ANDERSON / Solitary Pleasures (&records)
Un bel enregistrement au studio 270, avec le poète Fortner Anderson qui récite et habite ses textes (présentés comme des extraits d’un journal intime), accompagné des improvisateurs Michel F. Côté, Alexandre St-Onge et Sam Shalabi, soit presque Klaxon Gueule. Des textes sombres, des musiques qui grincent.
A nice recording made at Studio 270 with poet Fortner Anderson reciting and inhabiting his poems (presented as excerpts from a diary), backed by improvisers Michel F. Côté, Alexandre St-Onge, and San Shalabi – almost Klaxon Gueule. Dark texts and creaking music.

Je ne connais pas du tout ce tromboniste, mais il offre ici un album solo agréable, constitué de dix courtes pièces (durée totale: 41 minutes). En toute relativité, ce disque est nettement plus mélodique que la moyenne des albums que publie Creative Sources. Et ce mélodisme lui sied bien, en ceci qu’il s’intègre aux techniques étendues qu’utilise Nørstebø. Pas fracassant, mais honnête et, clairement, Nørstebø sait structurer un discours musical convaincant.
I didn’t know this trombonist at all before listening to this enjoyable solo album. Ten short pieces (total duration: 41 minutes). Relatively speaking, this record is a lot more melodious than the average record released by Creative Sources. And this melodic approach sounds true and is well integrated to the extended techniques used by Nørstebø. Not a groundbreaking record, but an honest one and, clearly, Nørstebø knows how to organize a convincing musical discourse.

NOAH KAPLAN QUARTET / Descendants (hatOLOGY)
Enregistré en novembre 2008, donc avant le décès de Joe Maneri, avec qui le saxophoniste Noah Kaplan a longtemps étudié. Et ça s’entend. Son jeu microtonal coulant s’inspire clairement du grand maître, et c’est tout à l’honneur de l’un et de l’autre. Descendants est un très beau disque de jazz microtonal parfois vif, souvent introspectif. Kaplan est accompagné du guitariste Joe Morris, de Giacomo Merega à la basse électrique et du batteur Jason Nazary – l’interaction Kaplan-Morris est particulièrement fouillée, chose qu’on mettra sur le compte de leur longue relation à chacun avec Maneri.
Recorded in November 2008, prior to the death of Joe Maneri, with whom saxophonist Noah Kaplan has studied. And it shows. His smoot microtonal playing clearly draws much inspiration from the great master. Descendants is a beautiful record of microtonal jazz, lively at times, but introspective for the most part. Kaplan is backed by guitarist Joe Morris, Giacomo Merega on electric bass, and drummer Jason Nazary. The interaction between Kaplan and Morris is particularly fascinating – put that on the account that they both had longstanding relationships with Maneri.

Voix suave et mystérieuse de baryton, chansons épurées à l’orchestration semi-classique, semi-électronique, réalisation impeccable, univers ultra-personnel: Werner Kitzmüller est la réponse germanique à Matt Elliott. Écoutez l’émotion délavée qui règne dans “Stalker”, un duo avec Meaghan Burke. Écoutez la fragilité intolérable de “Purple”. Écoutez tout l’album, un coup parti. Une découverte importante.  [Ci-dessous: “Stalker” en téléchargement gratuit, puis tout l’album à écouter en flux.]
A suave and mysterious baritone voice, stripped-down songs with semi-classical, semi-field recording orchestrations, impeccable production, ultra-personal universe: Werner Kitzmüller is Germany’s answer to Matt Elliott. Listen to the washed-out emotions impregnating “Stalker,” a duo with Meaghan Burke. Listen to the intolerable fragility of “Purple.” Listen to the whole album. A major discovery.  [Below: “Stalker” offered as a free download, and the whole album available for streaming.]

Pat Mastelotto et Trey Gunn ont réédité leur album en duo, TU. Ça demeure une solide étoile dans la galaxie crimsonienne, tout à fait en phase avec les sous-ProjeKCts des années 90. Improvisations à la fois rythmiques et texturales, à l’intérieur de l’environnement rock mais étranger à celui-ci.
Pat Mastelotto and Trey Gunn have reissued their duo CD TU. It remains a bright star in the King Crimson galaxie, perfectly in phase with the late ‘90s ProjeKCts. A set of beat-driven and textural improvisations, firmly within the realm of rock, yet alien to rock music.

2012-01-25

2012-01-24: Christina Vantzou, Tetras, Atomic Rooster

Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-01-24

CHRISTINA VANTZOU / N° 1 Remixes (The Numbered Series - merci à/thanks to Dense Promotion)
Édition limitée du premier album de Christina Vantzou, publié par Kranky en octobre 2011, ici dans une version DVD + CD de remixes. Sur le DVD:  la même musique que l’album original, mais accompagnée d’une vidéo de la compositrice. La musique consiste en une longue composition ambiante pour orchestre à cordes - ça me rappelle Tibor Szemzö autant que le shoegaze qu’on associe habituellement à l’étiquette Kranky. Le film est une série de saynettes abstraites consistant en superpositions de vieux films 16mm (ou un effet très réussi dans le genre): gros grain usé, lumière vacillante, couleurs délavées. Le film n’offre pas un narratif pour la musique, mais il établit une atmosphère parallèle troublante. Quant au disque de remixes, il met en vedette Koen Holtkamp, Montgomery Knott, Ben Vida, Robert Lippok et Isan, entre autres. Tous adoptent une approche TRÈS ambiante, à l’exception de Lippok qui y va d’un peu de rythme. Un disque mou et endormant qui a tendance à trop enmieller l’œuvre originale. Autrement dit, achetez cet album pour la musique originale et ses images, pas pour les remixes.  [Ci-dessous: La bande-annonce officielle du DVD.]
Limited edition of Christina Vantzou’s debut CD (released by Kranky in Oct. 2011), here is a DVD version augmented with a CD of remixes. On the DVD: the same music as on the original album, accompanied by a video by the composer. The music consists in a long ambient composition for string orchestra, reminiscent of Tibor Szemzö as much as the shoegaze style usually associated with Kranky. The film is a collection of abstract scenes of superimposed old 16mm footage (or a very well-executed similar effect): grainy, streaked, shaky luminosity, washed-out colours. The film provides no narrative, but it sets a troubling parallel atmosphere. As for the remix CD, it features Koen Holtkamp, Montgomery Knott, Ben Vida, Robert Lippok, and Isan (among others). They all go for a VERY ambient approach, except for Lippok who injects some rhythm to the playlist. A soft and boring set of remixes that drizzle too much honey over the original works. In other words, don’t get this for the remixes, but DO buy it for the music and visuals.  [Below: The official DVD trailer.]

TETRAS / Pareidolia (Flingco Sound System - merci à/thanks to Dense Promotion)
Le batteur Jason Kahn, le claviériste-électronicien Jeroen Visser et le contrebassiste Christian Weber unissent leurs forces pour donner vie à Tetras, un projet dont la musique évoque beaucoup, mais beaucoup The Necks. Leur premier album est un vinyl double intitulé Pareidolia. Il propose quatre pièces de 18 à 20 minutes. Chacune consiste en un tissu instrumental ininterrompu qui se transforme lentement dans le temps, à cheval entre le jazz, le rock et l’électronique. Mais il manque ici la charge émotive insaisissable qui anime les meilleures œuvres du trio australien. C’est dire que la musique de Tetras tire en longueur, quoique sans jamais devenir carrément ennuyante.
Drummer Jason Kahn, keyboardist-electronician Jeroen Visser, and contrabassist Christian Weber join forces in Tetras, a band whose music is very strongly reminiscent of The Necks. Their debut album is a double LP entitled Pareidolia. It features four side-long tracks, each consisting of a continuous instrumental fabric that slowly changes through time, jumping fences between jazz, rock, and electronica. However, the music lacks the elusive emotive charge that breathes life into the Australian trio’s best works. In other words, Tetras’ music tends to run long, though it never gets downright boring.

ATOMIC ROOSTER / The Lost Broadcasts (Gonzo Multimedia)
La série The Lost Broadcasts puise dans les archives de la télévision publique allemande. Ici, nous avons droit à trois sessions par Atomic Rooster filmées en août 70, février 71 et février 72. Trois alignements différents, dont mon préféré, celui qui inclut le chanteur Chris Farlowe. Les deux premières sessions (en power trio) incluent plusieurs titres de l’excellent disque Death Walks Behind You, dont une interprétation démente (13 minutes) de “I Can’t Take Any More”. La dernière session propose uniquement deux chansons de In Hearing of Atomic Rooster, soit “Black Snake” et “Breakthrough” - dans la seconde, Farlowe est en feu. 45 minutes de matériel, mais 65 minutes au compteur, puisque les deux dernières pièces sont présentées deux et trois fois respectivement, avec des angles de caméra différents. Évidemment, le tout est saturé d’effets vidéo qui vieillissent mal, mais voir les doigts de Vincent Crane s’activer à l’orgue vaut bien quelques délires multicolores.
The Lost Broadcasts series salvages rock performances from the archives of the German public television. Here we have three sessions by Atomic Rooster filmed in August ‘70, February ’71, and February ’72. Three different line-ups, including my personal favourite with singer Chris Farlowe. The first two sessions (as a power trio) feature several songs from the excellent record Death Walks Behind You, including a demented 13-minute performance of “I Can’t Take Any More”. The final session features only two songs, from In Hearing of Atomic Rooster, i.e, “Black Snake” and “Breakthrough” – Farlowe is on fire in the second one. 45 minutes of material, though the counter runs to 65 minutes, since the last two songs are included twice and thrice, respectively, with different camera angles. Of course, all this footage is saturated with dated video effects, but watching Vincent Crane’s fingers fly over the organ is worth a few acid-driven flashes of colours.

Délire actuel, 2012-01-24


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 24 janvier 2012
Broadcast of January 24, 2012

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Le Top 30 des musiques exigeantes 2011 de Délire actuel (2e partie): Tout le monde a déjà présenté sa liste de fin d’année. Voici la mienne!
Délire Actuel’s 2011 Demanding Music Top 30 (Part 2): Everyone’s got their year-end list out already. Here’s mine!

Toy Suite 5
Toy Suites and Themes
10:28
Transmogrification
ERIC GLICK RIEMAN
Reinventing Belief
In My Mind, Her Image Was Reversed
06:23





Zero is Short for Idiot
Flock
04:43
*BROKEN.HEART.COLLECTOR
Get the Dog
Broken.Heart.Collector
03:14
KAZE
Anagramme
Rafale
08:34





*JAC BERROCAL, DAVID FENECH & GHÉDALIA TAZARTÈS
Cochise
Superdisque
02:59
MARTINE ALTENBURGER, FRÉDÉRIC BLONDY & BERTRAND GAUGUET
Dans les plis du vent
Vers l'île paresseuse
04:22
**DARIUS JONES TRIO
E-Gaz
Big Gurl (Smell My Dream)
04:23





MECHA FIXES CLOCKS
Linear-Elastic Beams Will Not Pass Through the Centroid
Teoria Dell'elasticitá Di Girolamo Papariello
06:02
Into the Subatomic
Cipher and Decipher
05:21
***NOVI_SAD
Aircraft Noises (extrait/excerpt: 0:25 - 7:00)
Inhumane Humans
06:35





ALEXANDER BERNE
Flicker V
Flickers of Mime - Death of Memes
04:04
BILL DIXON
Envoi - Section II (extrait/excerpt: 20:07-27:05)
Envoi
06:58





Anderwelten
Slipway to Galaxies
12:12





ANTHONY BRAXTON
Act 4 part 2 (extrait/excerpt)
Trillium E
04:57


merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

Le communiqué de presse officiel
The officiel press release.

Délire musical, 2012-01-24


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 24 janvier 2012 (rediffusion le 30 janvier)
Broadcast Date: January 24, 2012 (rebroadcasted on Jan. 30)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: BLKTOP PROJECT / The Mosquito (3:48) - Lane Change (Galaxia)
My Machines
Gloss Drop
3:57
Warp
RANDOM HOLD
Avalanche
The View from Here
4:30
Voiceprint
Bar Clearing Good Times
It Doesn’t Matter
4:38
Broken Factory





Exiles
We Can Create Our Own World
5:30
Broken Circles
*STORMLOOP
Snowbound (extrait/excerpt)
Snowbound*
3:00
GENESIS
Snowbound
...and then there were three
4:31
Atlantic





All the Wisemen
Part Two: Emotional Creatures
5:19
Giant Electric Pea
DAVID BOWIE
All the Madmen
The Man Who Sold the World
5:41
Ryko
**ASYLUM
Suzy’s Back
The Electric Asylum, Vol. 1
2:36
Psychic Circle





THE BANJO CONSORSIUM
Tuesday Cracker (extrait/excerpt)
A Turning One
4:30
9.12 Records


merci à/thanks to:
*John Bourke P.R.

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

BATTLES
Vidéomusique officielle pour “My Machines”.
Official “My Machines” music video.