Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2012-04-27

2012-04-26: Enzo Rocco, Mary Halvorson Quintet


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-04-26

ENZO ROCCO / Spaghetti Jazz (CD Baby)
Spaghetti Jazz présente le guitariste italien Enzo Rocco, accompagné du saxo Rodrigo Domínguez et du batteur Hernán Mandelman, en concert à Buenos Aires en juin 2009. Il semble s’agir d’un enregistrement ambiant - satisfaisant, sans plus. Le répertoire consiste exclusivement en compositions de Rocco, dans un style jazz actuel italien porté sur l’humour. Plusieurs pièces rappellent la plume de Carlo Actis Dato, même si le rendu de ce trio est moins exubérant. Rocco allie virtuosité et légèreté à la guitare jazz. Une écoute satisfaisante.
Spaghetti Jazz features Italian guitarist Enzo Rocco, backed by sax player Rodrigo Domínguez and drummer Hernán Mandelman, live in Buenos Aires in June 2009. It seems to be an ambient sound capture – satisfactory, nothing more. The set list consists exclusively of Rocco’s compositions, in an Italian avant-jazz style with a strong playful/humourous/entertaining leaning. Many tracks remind me of Carlo Actis Dato’s writing, although this trio sounds far less exhuberant. Rocco pairs virtuosity and lightness on the electric jazz guitar. A fine listen.

MARY HALVORSON QUINTET / Bending Bridges (Firehouse 12 - merci à/thanks to Improvised Communications)
À trois semaines de son passage au FIMAV, la guitariste Mary Halvorson lance le troisième disque de son quintette. Bending Bridges a plus de mortant que Saturn Sings - plus de moments rock intégrés à ses compositions complexes. En fait, ce quintette prend du galon avec chaque nouvel album. Bending Bridges met en scène un groupe tissé serré (Halvorson, Jonathan Finlayson, Jon Irabagon, John Hébert et Ches Smith), interprétant des pièces punchées et raffinées, simultanément. D’ailleurs, punchée et raffinée, c’est une description tout à fait acceptable de Halvorson.  [Ci-dessous: La pièce “Sea Cut Like Snow”.]
Three weeks before she will grace the FIMAV stage, guitarist Mary Halvorson releases her quintet’s third opus. Bending Bridges has more bite than Saturn Sings – more rock-out moments weaved into its complex compositions. This quintet has been getting better and better with each release. Bending Bridges feature a tight-knitted group (Halvorson, Jonathan Finlayson, Jon Irabagon, John Hébert & Ches Smith) performing punchy and sophisticated tunes. Come to think of it, punchy and sophisticated is quite an apt description of Halvorson herself.  [Below: Listen to “Sea Cut Like Snow”.]

2012-04-26

2012-04-25: Adrian Moore, Seaworthy, Werner Hasler, Patrick Watson


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-04-25

ADRIAN MOORE / Contrechamps (empreintes DIGITALes)
La musique acousmatique d’Adrian Moore est généralement dense, abstraite et près de l’école de Birmingham. C’est encore le cas avec Contrechamps, disque qui a polarisé mes oreilles. “Fields of Darkness and Light” et “Rococo Variations”, oui et oui, j’aime – elles ont de l’élan, de la gueule, du sens. “Sustain”, Surface”, “3Pieces”, alors là non – elles sont convenues et tombent à plat. Je m’étonne moi-même de ces réactions tranchées.
Adrian Moore’s acousmatic music is generally dense, abstract, and close to the Birmingham school. It’s still the case with Contrechamps, a record that polarized my ears. “Fields of Darkness and Light” and “Rococo Variations, yes, I like – they’ve got drive, attitude, and sense. “Sustain,” “Surface,” “3Pieces,” I don’t like at all – they’re predictable and fall flat. I’m surprised at my own razor-sharp reactions to these works.

SEAWORTHY / Bellows and Breaths (Preservation)
Un beau disque de Cameron Webb (aka Seaworthy) chez Preservation. Approche différente (l’harmonium prend la place dévolue habituellement à la guitare), résultats similaires (drones délicats à la patine surannée). Ça plane, ça ronfle, ça chante aussi, tout doucement.
A beautiful record by Cameron Webb (aka Seaworthy) released on Preservation. A different approach (the harmonium takes center stage, relegated Webb’s usual guitar to the sidelines) with similar results (delicate drones with an antiquated feel). Trippy, drony, tuneful too in a very quiet way.

WERNER HASLER / The Outer String (Unit Records)
Les trompettistes sont maintenant nombreux à utiliser des électroniques pour bonifier leur jeu de textures abstraites. C’est ce que fait Hasler, en duo avec le violoncelliste Vincent Courtois, ainsi qu’en quatuor avec un violon baryton, un violoncelle et une batterie. Élégant, semi-jazz, semi-musique de chambre, mais peu original.
There are many trumpet players now augmenting their palette with textural electronics. That’s what Hasler does, in duets with cellist Vincent Courtois and in quartet pieces with a baritone violin, a cello and a drum kit. Elegant semi-jazz semi-chamber music, but hardly original.

PATRICK WATSON / Adventures in Your Own Backyard (Secret City Records)
Honnêtement, je ne croyais pas que Patrick Watson arrive un jour à surpasser Closer to Paradise. Wooden Arms, aussi agréable était-il, ne faisait pas le poids. Mais voilà que débarque Adventures in Your Own Backyard et, dès la première écoute, deux choses m’apparaissent évidentes. 1) Watson a réussi l’album parfait. 2) Ce disque m’accompagnera jusqu’à la fin de mes jours. Chaque chanson est un régal, les arrangements atteignent une luxuriance inépuisable, sans jamais tomber dans la guimauve ou le pastiche. Les mélodies aériennes, la tendresse, l’humour, la folie (“Adventures in Your Own Backyard”, splendide hommage à Morriconne), tout Watson se retrouve sur ce disque. Une véritable splendeur. [Ci-dessous: La merveilleuse vidéomusique officielle du premier extrait de l’album, “Into Giants”.]
I honestly didn’t think Patrick Watson would one day top Closer to Paradise. Wooden Arms, as enjoyable as it was, simply didn’t make that cut. But here comes Adventures in Your Own Backyard and, right from the first listen, I am sure of two things. 1) Watson has managed to make a perfect record. 2) This album will accompany me till the day I die. Each song is a feast, the arrangements achieve an incredible level of luxury, without ever getting smoochie or pastichy. The aerial melodies, the tenderness, the humour, the craziness, all of Watson ends up featured on this platter. More gorgeous than I could express with words.  [Below: The splendid official music video for “Into Giants”, the first single.]

2012-04-25

2012-04-24: The Aardvark Jazz Orchestra, Nicolas Bernier, Peter Hammill


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-04-24

THE AARDVARK JAZZ ORCHESTRA / Evocations (Leo Records)
L’Aardvark Jazz Orchestra du trompettiste Mark Harvey célèbre ses quarante ans cette année. Evocations propose sept nouvelles compositions enregistrées entre 2004 et 2011. Du bon matériel, pas aussi poignant et cinglant que ce que American Agonistes avait à offrir, mais tout de même du solide, avec “March of the Booboisie” représentant tout le côté cabotin-sérieux-cabotin de ce big band.
Trumpeter Mark Harvey’s Aardvark Jazz Orchestra celebrates 40 years of sonic mayhem in 2012. Evocations features seven new compositions recorded between 2004 and 2011. Good material, though not as poignant and edgy as what can be found on their previous Leo effort American Agonistes. Still, there’s some solid stuff herein, with “March of the Booboisie” embodying this big band’s whole childish-serious-childish side.

NICOLAS BERNIER / Travaux mécaniques (empreintes DIGITALes)
Nicolas Bernier est fasciné par les machines - les vraies machines, mécaniques, à l’huile de coude. Travaux mécaniques, un DVD-A (son ambiophonique et stéréo), regroupe quatre œuvres électroacoustiques évoquant de telles machines. “Dans Writing Machine”, des sons de machine à écrire (fortement transformés) accompagnent des cut-up de la voix de William S. Burroughs. “Les chambres de l’atelier” et “Liaisons mécaniques” évoquent rouages, engrenages, assemblages, séries de gestes en entraînant d’autres, des relations oniriques de cause à effet. “Dans le ventre de la machine” nous plonge droit dedans, un voyage immersif au coeur des engrenages avec, en prime, la voix de Mario Savio (oui, sa célèbre harangue “Bodies upon the gears”). Travaux mécaniques brosse un univers sonore multiplexe, où il se passe beaucoup de choses à plusieurs niveaux. On ne s’y ennuie pas une seule seconde. Possiblement son disque le plus dynamique à ce jour. Chaudement recommandé.  [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur média du site electrocd.com, où vous pourrez écoutez des extraits de chaque pièce.]
Nicolas Bernier seems fascinated with machines – the old mechanical kind that needs some elbow grease to get going. Travaux mécaniques (out on DVD-A with surround and stereo mixes) culls four electroacoustic works about these machines. In “Writing Machine”, treated typewriter sounds accompany cut-ups of William S. Burroughs’ voice. “Les chambres de l’atelier” and “Liaisons mécaniques” evoke gears, cogs, assemblages, sequences of actions entailing other actions, fantastic cause-and-effect relationships. “Dans le ventre de la machine” takes us into the belly of the beast, an immersive journey through a soundscape of gears, with Mario Savio’s famous “Bodies upon the gears” speech thrown in for good measure. Travaux mécaniques paints a highly complex soundworld where there’s a lot happening on many levels. There’s not a single second of downtime. Possibly Bernier’s most dynamic record to date. Highly recommended.  [Below: This link will open the electrocd.com media player, where you can listen to excerpts from each track.]

PETER HAMMILL / Consequences (Fie)
Le principe même de ce blogue consiste pour moi à chroniquer mes premières écoutes à chaud - un premier contact, quelques notes pour cristalliser ma réaction et mieux me souvenir de tous ces disques. J’ai donc fait une première écoute de Consequences, le tout nouveau disque de Peter Hammill, mon héros musical toutes catégories. Et je suis très ambivalent. D’abord, ce disque rassemble tous les détails qui peuvent m’irriter chez Hammill (manque de finesse dans les mélodies qui sont plutôt monotones, des textes verbeux, une réalisation gauche). Ensuite, parce que je sais pertinemment que mon impression de ce disque se transformera au fil des écoutes. Pourquoi? Parce que les textes présentent une unité thématique rare chez Hammill (les cinq premières chansons pourraient aussi bien former une suite thématique comme Incoherence), et parce que le tempo incertain (le rubato excessif de Hammill) s’harmonise à ladite thématique (l’incompréhension, la mésinterprétation des paroles de chacun). Enfin, parce que Hammill peut être à son pire et à son meilleur lorsqu’il est simple et direct, tout comme lorsqu’il est obtus. [Ci-dessous: Eh bien voilà, je réécoute “Constantly Overheard” et déjà, je la perçois plus clairement, et je soupçonne qu’elle puisse devenir un classique en concert.]
The very principle of this blog is for me to chronicle my first listens on the spot - a first contact, a few notes to crystallize my reactions and better remember all these records I listen to. So I gave its first spin to Consequences, the latest solo offering from Peter Hammill, my musical hero. And I’m ambivalent about it – the record, and writing about the record. First, this album has all the little things that can irritate me in Hammill’s work: a lack of finesse in the melodies, which are rather monotonous; lyrics that have too much verbiage, haphazard production). Second, I KNOW that my impression is bound to change with each new listen. Why? Because the lyrics show the kind of thematic unity that is rare in Hammill’s work (the first five songs are as closely related as the various parts of Incoherence), and because the imprecise tempi (Hammill’s trademark excessive rubato) harmonize with said theme (incomprehension, the misinterpretation of our words). Finally, because Hammill can be at its best AND worst when he’s simple and direct AND when he’s deliberately obtuse.  [Below: Well, there you go. As I listen to “Constantly Overheard” again, it makes a lot more sense, and I can see this one becoming a live staple.]

2012-04-24

Délire actuel, 2012-04-24


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 24 avril 2012
Broadcast of April 24, 2012

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Portrait musical: Silver Mt. Zion / Noise, Rock, Drone, Doom: 1re heure: En préparation de leur passage au FIMAV 2012, portrait musical du groupe montréalais Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra. 2e heure: Quelques nouveautés dans les domaines croisés du noise, du rock, du drone et du doom.
Musical Profile: Silver Mt. Zion / Noise, Rock, Drone, Doom: 1st hour: A portrait of Montreal-based band Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra before their performance at FIMAV 2012 in May. 2nd hour: A handful of new releases related to the interpenetrating worlds of Noise, Rock, Drone, and Doom.

(8:00 pm)




THEE SILVER MT. ZION MEMORIAL ORCHESTRA
Piphany Rambler
Kollaps Tradixionales
14:19

THEE SILVER MT. ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND
C'mon COME ON (Loose and Endless Longing)
Born into Trouble as the Sparks Fly Upward
08:06


(8:30 pm)





THEE SILVER MT. ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND
Mountains Made of Steam
Horses in the Sky
09:29

THEE SILVER MT. ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND
1,000,000 Died to Make That Sound
13 Blues for Thirteen Moons
14:45



(9:00 pm)





Spoiled Fruits of the Kingdom
Poisoned Soil
15:53

LANTERNER
The Files of Endless Correspondences
Lanterner
05:42

This Dead and Fabled Waste
Delusion of Hope
03:42

CAKEWALK
Descent
Wired
07:51

**KEIJI HAINO - JIM O'ROURKE - OREN AMBARCHI
an acute sensitivity is not simply a "madness"... (extrait)
Imikuzushi
13:00


Merci à/thanks to
*Dense Promotion
**Forced Exposure

SILVER MT. ZION
Un autre classique, “God Bless Our Dead Marines”, en concert, 2006.
Another classic song, “God Bless Our Dead Marines,” live 2006.

URAL UMBO
Rare extrait en concert.
Rare live footage


2012-04-23: Kruglov/Lapin/Yudanov, Copernicus, Centrozoon


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-04-23

ALEXEY KRUGLOV, ALEXEY LAPIN & OLEG YUDANOV / Impulse (Leo Records)
Les deux grandes vedettes actuelles de l’étiquette Leo Records se rencontrent. Un pairage inévitable, espéré, attendu... et réussi. Impulse est un enregistrement récent devant public (septembre 2011). La qualité sonore est correcte (le son manque de punch dans les basses) et la performance solide. On a droit à des compositions du pianiste (Alexey Lapin) et du saxophoniste (Alexey Kruglov, dont son inévitable “The Ascent”), ainsi qu’à des improvisations libres. Oleg Yudanov (batteur de Jazz Group Arkhangelsk) s’amuse visiblement, utilisant ici des percussions de main pour créer des textures, se déchaînant là en pure mode free jazz.
Leo Records’ two biggest current stars meet – an expected and successful match-up. Impulse is a live recording from September 2011. Sound quality is okay, but lacks weight in the low end. The set list includes compositions by pianist Alexey Lapin and sax player Alexey Kruglov (including the unavoidable “The Ascent”), plus free improvisations. Oleg Yudanov (Jazz Group Arkhangelsk’s drummer) is clearly having fun, here using hand percussion to create textural moods, there going nuts in pure free jazz style.

COPERNICUS / Victim of the Sky (Nevermore - merci à/thanks to Moonjune Records)
Copernicus se produira bientôt sur la scène du FIMAV et j’ai bien hâte de voir cette créature en chair et en os. Entretemps, l’étiquette Nevermore poursuit son programme de réédition du catalogue du poète-performeur. Victim of the Sky (1987) est le deuxième album de Copernicus. Moins cru que Nothing Exists, mais encore très punk dans l’attitude. Je préfère largement les derniers disques de Copernicus à ses premiers, pour deux raisons principales: la force des textes et l’absence de chansons comme “Desperate” sur ce disque. Alors oui, l’écriture est ici plus faible, en général, mais on trouve “The Lament of Joe Apples” qui mérite une place sur un best-of de ce fabuleux nihiliste hurleur. Sur une moins bonne note, j’ai détecté un blanc dans « In Terms of Money ». Il manque peut-être même une partie de la chanson.
Copernicus will be on stage at FIMAV pretty soon and I can’t wait to watch the beast in action. Until then, Nevermore carries on with its reissue schedule, and out comes (again) Victim of the Sky, the performer-poet’s second album (1987). Less raw than Nothing Exists, but still quite punk in attitude. I much prefer Copernicus’s latest efforts to his early albums, for two main reasons: lyrical depth and the absence of songs like “Desperate” found on this record. So yes, the writing is weaker in general on this platter, though Victim of the Sky includes “The Lament of Joe Apples”, which deserves a place on a Copernicus best-of. On a less good note, my copy has an audio blackout in “In Terms of Money”; there might even be part of the track missing.

CENTROZOON / Boner (Unsung Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Centrozoon: un trio d’électronique expérimentale aux reins très solides, une équipe du tonnerre: Bernhard Wöstheinrich, Markus Reuter et Tobias Reber. Ce nouvel opus, Boner, est profonde galette d’une heure, aux ramifications complexes, aux références obliques et multiples. Dense et peu dansnt, riche sans être particulièrement ornementé. Beaucoup de chair, peu de gras et un os à la moëlle substantifique.
Centrozoon: a heavy-weight experimental electronica trio, a true dream team: Bernhard Wöstheinrich, Markus Reuter, and Tobias Reber. This new opus called Boner is a deep one-hour platter with complex ramifications, oblique and multiple references. Dense, not dance-like, rich though no bling about it. Lots of meat, little fat, and a substantial bone in the middle.

2012-04-23

2012-04-19/20: Justin Rubin, Trapist, Anthony Braxton, Crossovers


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-04-19/20

JUSTIN RUBIN / Constellations (MSR Classics)
Autant j’ai aimé Nostalgia, un disque paru en 2009 chez Innova, autant Constellations me laisse froid. Nostalgia était fortement axé sur le basson, un instrument qui, semble-t-il, permettait au compositeur Justin Rubin de s’affranchir des clichés de la musique de chambre et d’oser des instrumentations différentes, des jeux modaux différents, que sais-je. Constellations propose des œuvres beaucoup plus convenues, prévisibles. Les “Ecossaises” pour violon et marimba et le “Piccolo Scherzo per tre instrumenti” font preuve de plus d’inventivité que les autres pièces présentées ici.
I loved Nostalgia, released by Innova in 2009, but Constellations leaves me cold. Nostalgia was strongly focused on the bassoon, an instrument that seemed to help composer Justin Rubin break free from chamber music clichés and dare new instrumentations and different modal games. Constellations features much more predictable chamber music. The “Ecossaises” for violin and marimba and the “Piccolo Scherzo per tre instrumenti” show the kind of creativity and feeling I liked in the previous album, but that leaves many works here that don’t.

TRAPIST / The Golden Years (Staubgold - merci à/thanks to Dense Promotion)
Inattendu et inespéré: un troisième album du trio Trapist, huit ans après Ballroom (et dix ans après Highway My Friend). Le groupe demeure constitué du guitariste Martin Siewert, du contrebassiste Joe Williamson et du batteur Martin Brandlmayr. Et sa musique demeure un hybride de jazz et de rock (mais pas du tout du jazz-rock) lent, minimaliste, langoureux. Shoegazer jazz? Quatre nouvelles pièces où le trio poursuit son évolution, avec des pièces un peu plus longues, un peu plus lentes, tendant toujours plus vers une immatérialité substantifique.
Unexpected and undreamed of: a third album by Trapist, eight years after Ballroom (and ten years after Highway My Friend). The trio’s line-up remains unchanged: Martin Siewert on guitar, Joe Williamson on doublebass, Martin Brandlmayr on drums. And their music is still a slow, minimal, languid hybrid of jazz and rock (but definitely NOT jazz-rock). Shoegazer jazz? Four new tracks where the trio continues its evolution, with tracks slightly longer, slightly slower, always leaning more toward substantial immateriality.

ANTHONY BRAXTON / Quintet (Tristano) 1997 (New Braxton House)
Je suis heureux que New Braxton House ajoute un peu de variété dans son offre à ses abonnés, mais ce Quintet (Tristano) 1997 me laisse sur ma faim. Je l’ai d’abord approché comme une version quintette du Standards Quartet dont le répertoire se serait limité à Lennie Tristano et à son école (surtout Marsh, Lester et Konitz), mais ce n’est pas tout à fait le cas. Lorsque Braxton est au piano, ses arrangements deviennent nettement plus... standards. Bref, j’aime beaucoup les deux coffrets Standards (Quartet) 2003, mais il manque à ce projet les angles aigus de son saxo, et je me suis vite lassé de cet album double. Avec Jackson Moore, Andre Vida, Braxton au piano, Chris Lightcap et Michael Szekely.
I am glad that Braxton House is adding a little variety to its for-subscribers menu, but this Quintet (Tristano) 1997 leaves me wanting. At first I approached it as a quintet version of the Standards Quartet whose repertoire would have consisted solely of tunes by Tristano and his school of thought (mostly Marsh, Lester, and Konitz), but it’s not quite that. When Braxton plays the piano, his arrangements becomes a lot more... well, standard. I really dig the two Standards (Quartet) 2003 box sets, but this particular project lacks the acute angles of Braxton’s sax, and I quickly grew tired of this double CD set. With Jackson Moore, Andre Vida, Braxton on piano, Chris Lightcap, and Michael Szekely.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Crossovers (Crónica - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un concept simple: présenter, au début à la fin d’une exposition, un concert où un artiste fait un solo, puis est rejoint par un autre artiste avec qui il joue un duo, puis laisse la place à ce second joueur qui fera son propre solo. L’idée est de Simon Whetham, qui a organisé les performances dans le cadre de son exposition “Active Crossover”. Crossovers réunit les moments où des artistes ne s’étant jamais rencontrés musicalement font un duo. ll y en a 23, totalisant trois heures de musique électronique expérimentale et d’improvisation libre. Quelques noms? Colin Potter, Jonathan Coleclough, Philip Jeck, Rhodri Davies, Scanner, John Grzinich, Bela Emerson, etc. Les pièces de Martin Franklin + Cheapmachines, Rebecca Joy Sharp + Philip Jeck et Ekopleks + Bugbrand ressortent du lot, mais le tout offre une solide écoute. Trois heures. Et c’est ENTIÈREMENT GRATUIT. Dans la série Unlimited de Crónica. Téléchargez ci-dessous.  [Ci-dessous: Sur la page ci-dessous, vous pourrez télécharger tout l’album en format MP3 ou AIFF. Ci-dessous 2: Le “Crossover” entre Rebecca Joy Sharp et Philip Jeck.]
A simple idea: to present, at the beginning and end of an exhibition, a performance where one artist plays a solo, a second artist joins in for a duo, then the first one leaves to let the second one play a solo. The idea is Simon Whetham’s, and he organized such performances for his sound art exhibitions “Active Crossover”. Crossovers culls duo moments between artists who had never played together before. There are 23 tracks, for a total of three hours of experimental electronic music and free improvisation. Here’s a few names: Colin Potter, Jonathan Coleclough, Philip Jeck, Rhodri Davies, Scanner, John Grzinich, Bela Emerson, etc. Tracks by Martin Franklin + Cheapmachines, Rebecca Joy Sharp + Philip Jeck, and Ekopleks + Bugbrand stand out, but the whole thing makes for a solid listen. Three hours, and it’s ALL FREE! Released in Crónica’s Unlimited series. Download link below. [Below: On this page you will find links to download the whole album in MP3 or AIFF format. Below 2: The “Crossover” between Rebecca Joy Sharp and Philip Jeck.]