Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2010-12-18

2010-12-16/17: Janice Misurell-Mitchell, Kurt Westerberg, Gratkowski/Anderskov, Mathilde 253, Makigami Koichi


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-12-16

Southport consacre un disque aux compositions de Janice Misurell-Mitchell, une flûtiste, chanteuse, poète sonore et compositrice. Uncommon Time regroupe des pièces composées sur 20 ans mais toutes enregistrées récemment. On va d’un solo de poésie sonore à des musiques de chambre, en passant par quelques pièces flûte/voix très intéressantes, où Misurell-Mitchell déballe une technique convaincante de chant dans la flûte (“Profaning the Sacred II” sur des poèmes d’Allen Ginsberg, “Blooz Man/Poet Woman” sur un texte de Regie Gibson). Ce sont les meilleurs moments du disque.
Southport devotes a CD to the compositions of Janice Misurell-Mitchell, a flutist, singer, sound poet and composer. Uncommon Time culls works composed over 20 years but all recently recorded. We move from a sound poetry solo to chamber music pieces, and a few very interesting flute/voice pieces where Misurell-Mitchell unveils a convincing flute-singing technique (“Profaning the Sacred II” on poems by Allen Ginsberg, “Blooz Man/Poet Woman” on a poem by Regie Gibson). These are the disc’s highlights.

KURT WESTERBERG / Uncertain Light (Southport)
Southport consacre aussi un disque au compositeur Kurt Wersterberg de Chicago. Quatre œuvres: un duo, un trio et deux pièces pour orchestre. L’intérêt principal d’Uncertain Light réside dans le “Piano Trio” (34 minutes) en cinq mouvements, où piano (Aglika Angelova), violon (Robert Waters) et violoncelle (Julian Hersh) ont chacun leur tempo. De fascinants chassés-croisés d’interactions. “Winter Light” pour orchestre offre de beaux jeux de sonorités en ouverture d’album.
Southport also devotes a CD to Chicago composer Kurt Wersterberg. Four works: a duo, a trio, and two orchestral pieces. Uncertain Light’s main focus is the 34-minute “Piano Trio” in five movements, where piano (Aglika Angelova), violin (Robert Waters), and cello (Julian Hersh) each follow their own tempo. Fascinating interactions. The opener “Winter Light” for orchestra also delivers nice sonic interplays.


2010-12-17

FRANK GRATKOWSKI & JACOB ANDERSKOV / Ardent Grass (Red Toucan)
J’ai rarement entendu le saxophoniste-clarinettiste allemand Frank Gratkowski dans un contexte aussi jazzé. En duo avec le pianiste Jacob Anderskov, il se lance dans des pièces feutrées et mélodiques, même si le tout semble improvisé. Ardent Grass est un disque d’une écoute étonnamment facile, si on considère l’œuvre de Gratkowski. Pourtant, il y a beaucoup de profondeur dans les interactions entre les musiciens. Mais des pièces comme “Downstairs” et “Asteroids” développent une beauté simple et immédiate. Certains trouveront que ça manque de mordant, d’autres auront ici l’occasion de découvrir le jeu de ce grand, bien qu’il est capable de beaucoup plus de dissonnance et d’aigreur.
I rarely heard German saxophonist/cliarinetist Frank Gratkowski in such a jazzy setting. In a duo with pianist Jacob Anderskov, he moves through velvety improvised melodies. Ardent Grass is a surprisingly easy listen, considering Gratkowski’s oeuvre. Yet, there is a lot of depth in what goes on between the musicians. But tracks like “Downstairs” and “Asteroids” develop a kind of simple and immediate beauty. Some will find this CD to lack bite, while others will have an opportunity to discover the playing of this great saxman, even though he usually gets much more dissonant and avant than that.

MATHILDE 253 / Mathilde 253 (Slam Productions)
Une session très sympa d’un trio relevé: Charles Hayward, Han-Earl Park et Ian Smith, plus Lol Coxhill comme invité sur deux des sept pièces. De l’improvisation libre soutenue, vive comme c’est souvent le cas avec Hayward à la batterie. Pas aussi prenant que Clear Frame (autre projet de Hayward somme toute similaire) mais aussi moins rock, plus free.
A fun session by a high-calibre trio: Charles Hayward, Han-Earl Park, and Ian Smith, plus Lol Coxhill as a guest on two of the seven tracks. Consistent free improvisation, lively like so often the case with Hayward at the drum kit. Not as consistent as the Clear Frame CD (another rather similar Hayward project), though less rock and more free.

MAKIGAMI KOICHI / Tokyo Taiga (Tzadik)
Sublimement splendide! Paru plus tôt cette, passé un peu sous silence, Tokyo Taiga est un disque divin. Makigami y propose un trio sibéro-japonais de chant, chant de gorge, guimbarde, percussions, trompette, khaen et de délicates électroniques (dont un theremin). Toutes des compositions originales, mais on jurerait de la musique traditionnelle provenant d’un ailleurs froid à l’extérieur, chaleureux à l’intérieur. Le jeu de guimbarde est créatif, atmosphérique; les arrangements sont touchants, les mélodies vivantes. Pour les amateurs de Tanya Tagaq et de K-Space, quoique Tokyo Taiga soit plus “soft” que l’un et l’autre.  [Ci-dessous: Vidéo d’un fan sur la chanson “Bolor”.]
Absolutely splendid! Released earlier this year, and overlooked, Tokyo Taiga is a gem of a record. Makigami presents a Siberian/Japanese trio of vocals, throat singing, jaw’s harp, percussion, trumpet, khaen, and delicate electronics (including a theremin). All original compositions, but you’d swear they were some kind of traditional folk music from a place cold outdoors and very warm indoors. The jaw’s harp playing is very creative and atmospheric; moving arrangements; lively melodies. For fans of Tany Tagaq and K-Space, although Tokyo Taiga is softer than either.  [Below: Fan video on the track “Bolor.”]

2010-12-16

2010-12-15: Toca Loca, Elliott Sharp, King Crimson


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-12-15

Toca Loca est un trio de musique contemporaine dirigé par le pianiste Gregory Oh. Les autres membres en sont le pianiste Simon Docking et la percussionniste Aiyun Huang. Shed propose quatre œuvres, une chacune par Dai Fujikura, Heinz Holliger, Andrew Staniland et Frederic Rzewski. Le Staniland est très solide dans l’écriture et fait appel à quatre instrumentistes supplémentaires (trois vents et un violoncelle), en plus d’intégrer une bande sonore. Le Rzewski (“Bring Them Home!”) est très physique, voire essouflant, et brillamment interprété. Une des pièces a été enregistrée au MMR de l’Université McGill, les trois autres à Toronto.
Toca Loca is a contemporary music trio led by pianist Gregory Oh. The other members are pianist Simon Docking and percussionist Aiyun Huang. Shed features four works, one each by Dai Fujikura, Heinz Holliger, Andrew Staniland, and Frederic Rzewski. The Staniland has very good writing and calls on four extra instrumentalists (three winds and a cello) and a tape part. The Rzewski (“Bring Them Home!”) is highly physical, exhilirating, and brilliantly performed. One of the tracks was recorded at McGill University’s MMR, the other three in Toronto.

ELLIOTT SHARP / Binibon (Henceforth)
Un radiothéâtre signé Elliott Sharp (concept et musique), sur un livret de Jack Womack, à propos du café Binibon, où il se tenait au début des années 80, et d’un autre de ses habitués, Jack Henry Abbott, qui y a assassiné un serveur, avant de devenir une coqueluche nationale à une époque où on questionnait le système carcéral. Le contenu textuel est très lourd, les personnages campés très caricaturalement, la musique parfois agressive, mais pas assez souvent. L’idée est intéressante, mais le résultat m’a déçu.
A radio play by Elliott Sharp (concept and music) on a libretto by Jack Womack, about the Binibon café in the Lower East Side, where Sharp used to hang out in the early ‘80s, and about on if its regulars, Jack Henry Abbott, who murdered a waiter there before he became a national dearheart at a time where carceral issues were debated. The lyrical content is heavy, the characters are caricatural, the music at times aggressive (but not often enough). Interesting idea, but I found the result disappointing.

KING CRIMSON / In the Wake of Poseidon [40th Anniversary Edition] (Inner Knot)
Un mix 5.1 de Steven Wilson du second King Crimson. Très beau nettoyage. “Pictures of a City” et “Cat Food” sont splendidement spatialisées - cette dernière profite du traitement 5.1 autant que l’album Lizard, les lignes de piano de Keith Tippett rebondissant partout. Et “Groon” devient démoniaque en 5.1! Et plusieurs extras, dont une version de “Cadence and Cascade” avec la voix de Greg Lake, et plusieurs prises de “Groon” toutes aussi hallucinantes les unes que les autres. Des quatre premiers disques de KC, In the Wake... est celui que j’aime le moins, mais ça demeure une très bonne écoute, sérieusement bonifiée par cette édition.
Steven Wilson’s 5.1 mix of King Crimson’s second album. Very nice clean up. “pictures of a City” and “Cat Food” are gloriously spatialized - the latter benefits from the surround treatment as much as the Lizard album, with Keith Tippett’s piano lines coming in crisp from everywhere at once. And “Groon” sounds hellish in 5.1! And several extras, including a “Cadence and Cascade” with Greg Lake’s voice, and several takes of “Groon”, each more hallucinating than the other. Out of KC’s first four LPs, In the Wake... is the one I like the least, but it still makes for a fine listen, significantly bonified in this edition.

2010-12-15

2010-12-14: Bernhard Gál, Hwaet, King Crimson


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-12-14

BERNHARD GÁL / Same Difference (Gromoga)
Une proposition très différente de l’électroacousticien Bernhard Gál. Same Difference le présente comme compositeur de musique contemporaine. Plusieurs des pièces sont entièrement acoustiques, outre des jeux de spatialisation, et font appel surtout à des instruments traditionnels asiatiques. Par exemple, “vür fier” met en vedette Franz Hauzinger, Burkhard Stangl, Xu Fengxia et Wu Wei - un quatuor très relevé. Pourtant, Gál demeure un artiste sonore et un électronicien dans l’âme, et plusieurs de ces pièces jouent sur la perception et l’interprétation des sons, même dans “UTOO” pour ensemble de chambre. Notons aussi “In Fusion”, pour sauna et sifflet en bambou - sept minutes de sonorités aigües, de bruits d’eau vaporisée sur les pierres chaudes et de silence. Différent, quoi.  [Ci-dessous: Un extrait de “vür fier.” Plusieurs autres extraits sur le site de Gromoga.]
A very different proposal from electroacoustician Bernhard Gál. Same Difference features him as a contemporary music composer. Sort of. Several tracks are entirely acoustic, besides spatialization devices, and call mostly on Asian traditional instruments. For instance, “vür fier” features Franz Hautzinger, Burkhard Stangl, Xu Fengxia and We Wei - a meaty line-up. Still, Gál remains a sound artist and an electronician to the core, and several tracks play on sonic perception and interpretation, even in “UTOO” for chamber ensemble. Also worth noting is “In Fusion” for sauna and bamboo whistle - seven minutes of high pitched tones, water vaporizing on hot stones, and silence. Different, you know.  [Below: An excerpt from “vür fier.” Several more audio clips on Gromoga’s website.]

HWAET / Hwaet (Abrash/Music Appreciation)
Hwaet est un duo formé de Steven Flato et Vanessa Rossetto, deux artistes sonores et compositeurs, lui de New York, elle du Texas. Ce premier disque collige des enregistrements faits sur trois ans, mélange d’improvisation et de composition, avec des instruments hétéroclites. Les pièces aux titres imprononçables (“vhxck”, “hjhubn”) interpellent l’oreille, constamment - qu’entends-je? pourquoi? - ce que j’apprécie beaucoup. Hwaet est une écoute difficile, mais quelque chose s’y passe, indéniablement, une étincelle de connivence et d’exploration passe entre les deux artistes. À réécouter, à étudier, à attendre la suite pour voir où ces deux-là me mèneront.
Hwaet is a duo consisting of Steven Flato and Vanessa Rossetto, two sound artists and composers - he’s in New York, she’s in Texas. Their debut album culls recordings made over three years, a blend of improvisation and composition with a mish-mash of instruments. The tracks (their titles impossible to pronounce, like “vhxck” and “hjhubn”) constantly question your ears - what am I hearing? Why? – which I like a lot. Hwaet is a demanding listen, but something is happening in there, no doubt, a spark of telepathy and experimentation ignites betwee the artists. Must relisten, study, and wait for the next one to see where these two are taking us.

KING CRIMSON / Islands [40th Anniversary Edition] (Inner Knot)
Mon disque fétiche de tout l’œuvre de King Crimson. Pourquoi? Aucune idée. Disons que ses extrêmes m’ont toujours parlé. Steven Wilson a pondu un mix 5.1 respectueux et vivant. Évidemment, le son assez dépouillé de ce disque n’ouvrait pas la porte au genre de révélations qui peuplent le 5.1 de Lizard, mais tout de même, beaux déplacements ambiophoniques de la voix féminine et de la contrebasse dans “Formentera Lady”, belles hallucinations auditives dans “Sailor’s Tale.” Mais non, l’intérêt de cette édition d’Islands ne réside pas tant dans le remixage que dans ses 90 MINUTES D’EXTRAS! “Rough mixes”, prises différentes, extraits de concerts, et “A Peacemaking Stint Unrolls”, pièce travaillée avec le line-up d’Islands, puis abandonnée à la faveur de “The Letters” - elle refera surface avec une toute autre équipe, sous la forme de “Larks I” et de “Lament”. Jouissif.
My favorite King Crimson, but don’t ask me why. Might be that its extremes have always spoken to me. Steven Wilson turns in a vivid and respectful 5.1 mix. Of course, since Islands had a much more stripped down sound, the 5.1 mix is not as revelatory as on, say, Lizard. Still, some beautiful surround movement for the female vocals and doublebass in “Formentera Lady,” and great aural hallucinations in “Sailor’s Tale.” But don’t buy this new edition of Islands for the surround mix, buy it for its 90 MINUTES OF EXTRAS! Rough mixes, alternate takes, live recordings, and “A Peacemaking Stint Unrolls,” a track worked on by the Islands line-up, then dropped in favour of “The Letter” - it would resurface with a whole new line-up as “Larks I” and “Lament.” I’m ecstatic.

2010-12-14

Délire actuel, 2010-12-14


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 14 décembre 2010
Show aired on December 14, 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Les restes avant la grande table : Avant le grand banquet que seront les deux éditions consacrées au Top 30 des musiques exigentes 2010 de Délire Actuel, voici une fournée de disques pas encore présentés et qui méritent d’être entendus cette année!
Leftovers Before the Feast: A Delire Actuel tradition: before the feast that will be the two special shows devoted to Delire Actuel’s 2010 Demanding Music Top 30, here’s one last chance to feature a bunch of albums you should hear at least once before year’s end!

*KEN THOMSON AND SLOW/FAST / Goddamn You Ice Cream Truck (9:04) - It Would Be Easier If (Intuition)
GORD GRDINA TRIO w/ MATS GUSTAFSSON / F.W.R. (4:38) - Barrel Fire (Drip Audio)
**JAMES FALZONE’S ALLOS MUSICA / The Second Lament: Persistent (5:30) - Lamentations (Allos Documents)

NILS OSTENDORF, PHILIP ZOUBEK & PHILIPPE LAUZIER / Slow Collapse (6:27) - Subsurface (Schraum)
KARST / Postpoème synaptique D (10:46) - Toujours traîner des formes étranges (Insubordinations)

LEROUGE / Spiritualité sans Dieu (8:00) - Un peu plus de noir (Gazul)
***VEGETABLE ORCHESTRA / Scoville (3:12) - Onionoise (Transacoustic Research)

ERIC LA CASA / S’ombre Part 1 (7:25) - W2 (Herbal International)
KOBOKU SENJÛ / Nedvekst (om á vokse nedover) (7:51) - Selektiv hogst (Sofa)
***ARMCHAIR TRAVELLER / Reisefieber (7:46) - Schöne aussicht (Staubgold)

THE REMOTE VIEWERS / Journey to the Border (3:53) + To the North (3:42) - To the North (The Remote Viewers)
FRED FRITH / Fukuoka II (9:12) - Live in Japan (Fred Records)
JOEY SELLERS / Tension/Release (2:18) - What the...? (Circumvention Music)

HISATO HIGUCHI / Ogon No Uma (extrait/excerpt: 3:00) - Henzai (Family Vineyard)

merci à/thanks to:
*Brathwaite & Katz



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

GORD GRDINA TRIO
Sans Mats Gustafsson, mais en concert.
Live, though without Mats Gustaffson.

KOBOKU SENJÛ
Extrait de concert au Texas.
Live clip from a concert in Texas.

Délire musical, 2010-12-14


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 14 décembre 2010   (rediffusion le 20 décembre)
Broadcast Date: Dec. 14, 2010  (rebroadcasted on Dec. 20)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: LIMBER LUMBER / Diapassion - Diapassion (Unit Records)

TORTOISE / Yinxianghechengqi (3:39) - Beacons of Ancestorship (Thrill Jockey)
DUB TRIO / Jog On (2:01) - Another Sound is Dying (Ipecac)
LES CLAYPOOL’S FROG BRIGADE / Barrington Hall (4:16) - Purple Onion (Prawn Song)
MAKE A RISING / Bradford’s Big Boatride [Beyond (The Dawn)] (4:20) - Infinite Ellipse and Head with Open Fontanel (High Two Recordings)

*CHRIS THOMPSON / The River Song (2:38) - Chris Thompson (Sunbeam Records)
CALLERS / How You Hold Your Arms (4:00) - Life of Love (Western Vinyl)
*SUSANNA & THE MAGICAL ORCHESTRA / Deer Eyed Lady (3:45) - 3 (Rune Grammofon)
CAPERCALLIE / Iain Ghlinn’ Cuaich (3:20) - Sidewaulk (Green Linnet/Psychobaby)

MIKO / Kikoeru (3:26) - Chandelier (Someone Good)
MEKANIK KOMMANDO / Shadow of a Rose (4:46) - Shadow of a Rose (Cat|Sun)
TULSA DRONE / Ironweed (4:16) - No Wake (Dry County Records)

KING CRIMSON / The Letters (4:29) - Islands (Inner Knot)

 
merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

TORTOISE
Du même album, “Prepare Your Coffin” en concert.
A live version of “Prepare Your Coffin” (originally from the same album).

2010-12-13: Marie Nelson Bennett, Smith/Blackwell, Merzbow


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-12-13

MARIE NELSON BENNETT / Excursions (Ravello Records)
Marie Nelson Bennett est une compositrice du Utah. Cet album double regroupe des œuvres éparses composées entre les années 70 et aujourd’hui. Difficile d’affirmer qu’elle possède un style à elle - je n’entends ici rien de particulièrement original, même si quelques pièces sont réussies (la pièce titre, un concerto pour cor anglais; le solo de piano “A Summer Day”). Ça manque d’audace à mon goût.
Marie Nelson Bennett is a composer from Utah. This 2-CD set culls unrelated works spanning four decades. Hard to tell that she has her own style - there’s nothing here particularly original, although some pieces are successful (the title track, a concerto for horn; the piano solo “A Summer Day”). It lacks boldness to my taste.

WADADA LEO SMITH & ED BLACKWELL / The Blue Mountain’s Sun Drummer (Kabell Records - merci à/thanks to Braithwaite & Katz)
Ouf! Quel splendide concert! Un enregistrement pour diffusion radiophonique daté du 23 octobre 1986, la première prestation de ce duo. Un programme de compositions du trompettiste, qui joue aussi du mbira et récite deux ou trois textes. Des mélodies fluides, enlevantes, appuyées sur les rythmiques non moins fluides de Blackwell. Magique.
Wow, what a splendid concert! A recording for a radio broadcast dated October 23, 1986, the first performance by this duo. A program of Smith compositions. The trumpeter also plays mbira and recites two or three lyrics. Fluid, uplifting melodies backed by Blackwell’s no less fluid rhythms. Magical.

MERZBOW / Another Merzbow Records (Dirter Promotion)
Notez le titre, ce pluriel erroné mais motivé, puisqu’il s’agit d’un album triple. Ceux qui s’inquiétait de la surutilisation de la batterie dans la série 13 Japanese Birds se réjouiront de ce nouvel opus, un Merzbow sans rythmes acoustiques mais aux pulsations électroniques effrennées. Que de bruit sur cet album! On a parfois l’impression que la scie à chaîne y participe. Le premier des trois disques est le plus intéressant, avec ses pièces courtes et qui ne font pas de quartiers. Bon, sur trois disques, c’est lassant, d’autant plus que cet album n’est pas particulièrement remarquable à travers la production actuelle de la légende du japanoise.
Note the title, that erroneous though motivated plural, since this is a triple set. Anyone who worried about the overuse of drums in the 13 Japanese Birds series can rest in peace with this new opus: Merzbow without acoustic rhythms, only frantic electronic pulses! This album makes quite a racket. I’m pretty sure I even heard a chainsaw somewhere on disc 2. The first of these three CDs is the best one, with its flurry of short take-no-prisoner tracks. Okay, it gets tiring over three discs, especially since this album offers no truly remarkable traits considering the King of Japanoise’s current production.

2010-12-13

2010-12-10: Eric La Casa, Fred Frith, Kawabata Makoto


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-12-10

Eric La Casa est l’un des grands artistes de l’enregistrement de terrain (field recording). W2 est une compilation double regroupant les essentiels de sa production de la dernière décennie, sous deux thèmes: l’eau (disque 1) et le vent (disque 2). Un généreux menu de prises de son délicates, riches, composées avec soin, où les mystifications sonores se glissent entre nos oreilles au lieu de survenir. Notons particulièrement la présence de plusieurs pièces de la série “Les pierres du seuil” (à l’origine sur The Stones of the Threshold et Les Pierres du seuil 4-7). Et trois inédites. À déguster quelques-unes à la fois en immersion totale, ou en fond sonore continu, question de se dépayser.
Eric La Casa is one of the greatest field recording artists out there. W2 is a 2-CD compilation of his essential works of the last decade, organized into two themes: water (disc 1) and wind (disc 2). A generous helping of delicate, rich sound art works composed with care, where sonic mystifications quietly slip inside your ear instead of marching in or deafening you with surprise. I’ll point out the inclusion of several pieces from the “Les pierres du seuil” series (originally published on The Stones of the Threshold and Les Pierres du seuil 4-7). And three previously unreleased tracks. Immerse yourself into a few at a time, or use as background music to alter your environment.

FRED FRITH / Live in Japan (Fred Records / ReR Megacorp)
Une réédition importante: celle d’un vinyle double en concert de 1982 (réédité pour la première fois sur CD, à partir d’un vinyle intact, les bandes originales étant perdues depuis longtemps). Frith y est fin seul. Des performances d’une grande audace, où la guitare est préparée de maintes façons. De la grande musique actuelle, parfois brutale, parfois subtile, un maître non pas au sommet de son art, mais à un moment où il poussait son art sans relâche, toujours plus loin. Un essentiel.
A major reissue. Live in Japan was originally released as a double LP in 1982. It is now reissued on CD for the first time, from an intact vinyl (the master tapes have been lost for a long time). Frith is mano solo on this live recording. Extremely bold performances in which the electric guitar is prepared in many different ways. Great creative music, occasionally brutal, subtle elsewhere. Frith not as the undisputed master he would become, but in a moment when he was pushing his art further, again and again. An essential item.

KAWABATA MAKOTO / Sex, Voyage, and Echo Chamber (Beta-lactam Ring Records)
Un album solo de 2008, guitare électrique multipiste. Nettement moins planant que la série Inui, avec des moments de psychédélisme mordant. J’aime beaucoup “Me and Bitter Psychedelic Tokyo”. Quatre pièces de 10 à 15 minutes chacunes, mais ça passe très vite - très peu d’immobilisme sur ce disque. Un effort solo particulièrement relevé pour le guitariste d’Acid Mothers Temple.
A solo album from 2008, multitracked electric guitar. A lot less trippy than the Inui series, with moments of fierce psychedelism. I like “Me and Bitter Psychedelic Tokyo” a lot. Four 10-to-15-minute tracks, and they go by fast - very little immobility on this record. A particularly solid solo album from Acid Mothers Temple’s guitarist.