Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-12-01

2011-11-30: Kronos Quartet/Pohjonen/Kosminen, Cindytalk/Petit, Biosphere, Giovanni Guidi, Markus Pesonen Hendectet

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-30

KRONOS QUARTET - KIMMO POHJONEN - SAMULI KOSMINEN / Uniko (Ondine)
Composée en 2004 par le duo Kluster (Kimmo Pohjonen à l’accordéon MIDI, Samuli Kosminen à l’échantillonneur), la suite Uniko a finalement eu droit à une sortie sur disque en 2011. C’est une bonne chose, même si les sept mouvements sont inégaux. Pohjonen et Kosminen n’ont pas toujours su tirer parti du talent du Kronos Quartet - les cordes sont parfois larmoyantes au possible. Il y a tout de même de bons passages inspirés. Le fan de Kluster en moi (plus dominant que le fan du Kronos) est un peu déçu que les Finlandais demeurent si discrets dans l’ensemble.
Composed in 2004 by Kluster (Kimmo Pohjonen on MIDI accordion, Samuli Kosminen on sampler), the Uniko suite finally made it to record in 2011. It’s a good thing, even though its seven movements are rather uneven. Pohjonen and Kosminen have not always been able to get the most out of the Kronos Quartet – at times the strings get unbearably soggy. Still, there are some inspired passages. And the Kluster fan in me (more dominant than the Kronos fan in me) is a bit disappointed that the Finnish guys remain pretty discreet in this ensemble.

CINDYTALK & PHILLIPE PETIT / A Question of Re-Entry (Lumberton Trading Company)
Un mini-album format 12”. Belle collaboration entre Philippe Petit, magicien du vinyle et de la manipulation électronique, et le groupe britannique Cindytalk. Je n’ai pas vu l’objet (paru en édition très limitée), mais j’ai pu écouter son contenu. Électroniques craquelantes, piano enregistré de près, voix fantômatique - deux pièces d’ambiance de 11 minutes chacune, un tantinet trop statique peut-être, mais très agréables.
A 12” EP. Fine collaboration between vinyl magician and master electronic manipulator Philippe Petit and UK group Cindytalk. I haven’t seen the EP itself (it’s a very limited release), but I have had the chance to listen to its contents. Crackling electronics, close-miked piano, ghostly voice – two 11-minute ambient  tracks, perhaps just a bit too static, but quite enjoyable.

 BIOSPHERE / N-Plants (Touch)
Geir Jenssen de Biosphere jure que N-Plants, album qui traduit une inquiétude vis-à-vis la sécurité des centrales nucléaires japonaises, était terminé avant le tsunami de mars 2011. Quoi qu’il en soit, ce disque s’avère étonamment facile d’approche, accessible même. Les neuf pièces qui le composent sont pour l’essentiel rythmées et mélodiques, quoi que minimalistes et très ambiantes. En fait, je n’ai pas entendu un Biosphere si accrocheur depuis son classique Substrata. Évidemment, ce côté accueillant de l’œuvre tranche avec son sujet inquiétant et sa réalisation froide (la musique s’inspirant de l’architecture des centrales).  [Ci-dessous: Un extrait de l’album: “Genkai-1”.]
Geir Jenssen (aka Biosphere) swears that N-Plants, an album expressing concern toward the safety of Japan’s nuclear plants, was completed before the big tsunami of March 2011. True or flse, the record is surprisingly accessible. Its nine pieces are for the most part beat-driven and melodic, although minimalistic and very ambient. Actually, I have not heard a Biosphere album this ear-pleasing since his classic Substrata. Of course, the welcoming aspect of the album is in stark contrast with its disquieting topic and cold production (the music being inspired by the architecture of the nuclear plants).  [Below: “Genkai-1,” a track from the album.]

GIOVANNI GUIDI / We Don’t Live Here Anymore (Cam Jazz)
Un disque du pianiste Giovanni Guidi, avec un quintette new-yorkais: le tromboniste Gianluca Petrella, Michael Blake au saxo, le bassiste Thomas Morgan et le batteur Gerald Cleaver. Un jazz actuel plutôt américain dans ses moments véhéments, plutôt européen dans ses moments tendres (“Dess” et “In Pursuit of Silence” évoquent même Lennie Tristano). Un beau jazz bien senti.
A record by pianist Giovanni Guidi, recorded with a New York-based quintet: trombonist Gianluca Petrella, Michael Blake on sax, bassist Thomas Morgan, and drummer Gerald Cleaver. Creative jazz, rather American in style when heated, rather European when tender (“Dess” and “In Pursuit of Silence” even evoke Lennie Tristano). Good heartfelt jazz.

En anglais, “hendectet” désigne un ensemble de onze musiciens (j’arrive pas à trouver le terme français). Hum met en valeur l’écriture musclée et percutante du guitariste Markus Pesonen. Il mène son ensemble à vents (essentiellement, on y trouve aussi une violoniste, une accordéonniste et une section rythmique) de main de maître, allant chercher des textures originales. L’album se termine sur une lecture inusitée et réussie d’un classique des Beatles, “A Day in the Life”. [Ci-dessous: La pièce “Sugar Rush” en concert.]
Hendectet means an 11-piece ensemble. Hum highlights the muscular and powerful composition skills of guitarist Markus Pesonen. He runs his wind ensemble (basically a wind ensemble, though it also includes a violin, an accordion, and a rhythm section) with an iron fist and manages to draw unique textures out of it. The CD ends on an unusual and successful reading of the classic Beatles song “A Day in the Life.”  [Below: A live performance of “Sugar Rush” from the album.]
Markus Pesonen Hendectet - Sugar Rush from Markus Pesonen on Vimeo.


2011-11-30

2011-11-29: Burnt Friedman, Halvorson/Pavone, Jason Kao Hwang, Maussade, Lanterner


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-29

BURNT FRIEDMAN / Bokoboko (Nonplace - merci à/thanks to John Bourke P.R.)
Le Friedman nouveau est une proposition solide, un de ses meilleurs opus des dernières années. La percussion y occupe l’avant-scène, et particulièrement le steel pan, que Friedman manie encore avec souplesse. À ses côtés, le fidèle anchiste Hayden Chisholm, plus Joseph Suchy à la guitare dans quelques pièces, Daniel Schröter à la basse dans quelques autres, et Takeshi Nishimoto au sarod dans deux pièces, dont l’exquise “Sendou.” Le rythme à six temps (4/2) de “Uzu” ne me sort plus de la tête. Un dub tropical métissé de krautrock, épuré dans les arrangements, mais riche en polyrythmie. Bravo.
The new Friedman is a strong proposition, one of his best records of late. Percussion is front and center throughout, especially the steel pans, which Friedman still plays very smoothly. By his side is his trusty reedsman Hayden Chisholm plus guitarist Joseph Suchy on a few tracks, bassist Daniel Schröter on a few too, and even Takeshi Nishimoto playing sarod on two numbers, one of them being the exquisite “Sendou.” The 4-2 beat pattern in “Uzu” is stuck in my head. Tropical dub wth a krautrock approach – stripped-down arrrangements but a lot of polyrhythms. Great stuff.

MARY HALVORSON & JESSICA PAVONE / Departure of Reason (Thirsty Ear)
Ce duo roule sa bosse depuis un bon bout de temps, mais je n’avais jamais eu l’occasion d’entendre un de leurs disques. Voici leur tout dernier. Agréable. Une approche originale de la chanson et de l’instrumentale, un peu simpliste à l’occasion - j’aurais préféré quelque chose d’un peu plus complexe, même d’un peu plus rock-in-opposition. Tout de même, “Why Should You Surrender?” est un must.
This duo has been around for a while, but I hadn’t had an opportunity to hear them yet. This is their latest album. Enjoyable. An original take on songs and instrumentals, though a bit simplistic at times – I would have preferred something a little more complex, a little more RIO-style perhaps. Still, “Why Should You Surrender?” is a must.

JASON KAO HWANG’S EDGE / Crossroads Unseen (Eunymous Records)
Un troisième album pour le quatuor Edge du violoniste Jason Kao Hwang, avec le cornettiste Taylor Ho Bynum, le bassiste Ken Filiano et le batteur Andrew Drury. Cinq compositions d’une dizaine de minutes chacune, une écriture complexe et sautillante, qui rappelle parfois celle de Bynum, justement. “Elemental Determination” est excitée à souhait.
A third outing for violinist Jason Kao Hwang’s quartet EGE, featuring cornetist Taylor Ho Bynum, bassist Ken Filiano, and drummer Andrew Drury. Five compositions, over 10 minutes each, complex and bouncy writing at times reminiscent of Bynum’s. “Elemental Determination” is excited and all over the place. I like.

MAUSSADE / À la néantisation de la vie par l’homme rationel: chapitre premier (Oral)
Maussade n’est pas jovial - une tautologie, vous me direz, mais, bon, sachez qu’il s’agit ici de grosse noise bien sale. Un mur de bruit impénétrable, encore plus opaque que Merzbow. Une pièce, 38 minutes, démarrage et arrêt abrupts, variations existantes mais presque entièrement gommées par la saturation. À prendre ou à laisser en bloc.  Quant à moi, j’attendrai la suite pour faire la part entre la gammick et la démarche.
Maussade (French for “sullen”) is not really a happy fellow – goes without saying, you might say. Well, do know that this is blatant dirty noise art. An impenetrable wall of noise, even more opaque than Merzbow. One track, 38 minutes, abrupt beginning and end, variations are there but they’ve been near-obliterated by saturation. Take it or leave it. I, for one, will wait to hear more from this fellow before I can differenciate between the gimmick and the artistic process.

LANTERNER / Lanterner (Oral)
Intéressant, ce duo formé par le batteur montréalais Marc-Alexandre Reinhardt et un guitariste de Winnipeg, Steve Bates. Cela dit, il y a beaucoup d’électroniques impliquées dans ce projet. Ce premier disque propose sept titres allant d’un noise rock acide à du bourdon puissant. L’ouverture “The Files of Endless Correspondences” est saisissante et exangue, alors que “Broken Strings” s’approche d’une forme de musique folk improvisée. Chaque pièce porte son propre point de fuite.
An interesting duo consisting of Montreal drummer Marc-Alexandre Reinhardt and Winnipeg guitarist Steve Bates, although there’s a lot of electronics involved (played by both of them). This debut CD features seven tracks ranging from acid noise rock to powerful drone music. The opener “The Files of Endless Correspondences” is striking and disruptive, while “Broken strings” gets close to a form of improvised folk music. Each track carries its own springboard to something else.

2011-11-29

Délire actuel, 2011-11-29


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 29 novembre 2011
Broadcast of November 29, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Parcours actuel: Deux heures de parutions récentes en musique actuelle et en avant-prog.
Actuelle Journey: Two hours of recent releases in musique actuelle and avant-prog.

*JAC BERROCAL, DAVID FENECH & GHÉDALIA TAZARTÈS / Joy Divisé (4:11) + J’attendrai (2:44) - Superdisque (Sub Rosa)
KLIMPEREI & GRIMO / Kashiwara/Lampasa (3:22) (radiolaires) (Acidsoxx Musicks)
MECHA FIXES CLOCKS / Stresses Due to Galactic Bending (6:42) - Teoria dell'elasticità di Girolamo Papariello (Ambiances Magnétiques)

DAVE WILLEY & FRIENDS / Too Much Light (Ionesco's Theme) (3:48) + Winter (3:23) - Immeasurable Currents (altrOck)
KLEZMERSON / Seven (6:27) - Siete (Tzadik)

POCKET ORCHESTRA / Regiments (11:32) - Phoenix (altrOck)

THE REMOTE VIEWERS / Full Universe (6:46) - Nerve Cure (ind.)
HASSE POULSEN / Tradition of Dissent (5:57) - Progressive Patriots (Das Kapital Records)
PETER ROM - ANDREAS SCHAERER - MARTIN EBERLE / Diplomat (4:52) - Please Don't Feed the Model (Unit Records)           **HUMCRUSH & SIDSEL ENDRESEN / ha! 4 (6:21) - ha! (Rune Grammofon)
*WINTER FAMILY / Dancing in the Sun (13:37) - Red Sugar (Sub Rosa)
COLIN STETSON / Judges (5:13) - New History Warfare, Vol. 2: Judges (Constellation)

DE TYPE INCONNU / Musique de chambre voisine (extrait/excerpt: 8:00) - De Type Inconnu (Ora)


merci à/thanks to:

JAC BERROCAL, DAVID FENECH & GHÉDALIA TAZARTÈS
En concert, 2009.
Live, 2009.

HUMCRUSH & SIDSEL ENDRESEN
En concert, 2008, en mode beaucoup plus tranquille.
Live, 2008, in a much softer mood.

Délire musical, 2011-11-29


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
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Édition du 29 novembre 2011 (rediffusion le 5 décembre)
Broadcast Date: November 29, 2011 (rebroadcasted on Dec. 5)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: HANS REICHEL / Death Procession - Yuxo (a|l|l)

MY BRIGHTEST DIAMOND / She Does not Brave the War (4:05) - All Things will Unwind (Asthmatic Kitty)
KATE BUSH / The Fog (5:07) - The Sensual World (EMI)
ESMERINE / Little Streams Make Big Rivers (3:32) - La Lechuza (Constellation)

*HAPPY JAWBONE FAMILY BAND / Book of Fire (3:52) - OK Midnight, You Win (Feeding Tube Records)
THE PETALS / Stone Circle Dancers (2:25) - Butterfly Mountain (Camera Obscura)
OFFENBACH / Marilyn (6:32) - Tabarnac (ProgQuébec)

CYNIC / Carbon-Based Anatomy (6:24) - Carbon-Based Anatomy (Season of Mist)
WHITE WILLOW / Snowswept (4:12) - Terminal Twilight (Termo Records)

1982 / [8] (3:52) - Pintura (Hubro)


Merci à/thanks to:




COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

WHITE WILLOW
Un montage d’extraits du nouvel album.
A generous preview of the new album.

2011-11-28: Stillman/Abramovic, Anna Thorvaldsdottir, Eric Glick Rieman

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-28

MIMI STILLMAN - CHARLES ABRAMOVIC / Odyssey: 11 American Premiers for Flute and Piano (Innova)
Trop “classique” pour moi, mais joli tout de même. La flûtiste Mimi Stillman fait du bon boulot dans ces onze solos et duos (avec le pianiste Charles Abramovic). Le Michael Djupstrom est joliment romantique, le Daniel Kellogg a de la gueule et le Zhou Tian une certaine originalité.
Too “classical” for me, but still pretty. Flutist Mimi Stillman does a fine job throughout these eleven solos and duos (with pianist Charles Abramovic). The Micharl Djupstrom is nicely romantic, the Daniel Kellogg has body, and the Zhou Tian is rather original.

Très beau disque consacré aux compositions de l’islandaise Anna Thorvaldsdottir. Quatre œuvres au programme: la glaciale “Dreaming” pour orchestre (l’orchestre symphonique d’Islande); deux pièces pour orchestre de chambre interprétées par l’ensemble CAPUT (“Hrím”, très texturale; “Streaming Arhythmia”, chaotique et percussive); et enfin “Hidden” pour percussionniste sur piano à queue, dont les cinq courts mouvements sont éparpillés à travers le disque. Rhízoma crée une ambiance mystérieuse et troublante qui invite à l’écoute approfondie et à la rêverie. Puissant.  [Ci-dessous: “Hrím”.]
A beautiful composer profile for Icelander Anna Thorvaldsdottir. This CD features four works: the icy “Dreaming” for orchestra (Iceland Symphony Orchestra); two pieces for chamber orchestra performed by the CAPUT Ensemble (“Hrim,” very textural; “Streaming Arhythmia,” chaotic and percussive); and “Hidden” for percussionist on grand piano, with five short movements disseminated throughout the record. Rhizoma sets a dark and mysterious mood, and it provides a deep listening experience that can easily trip you into reverie. Powerful.  [Below: “Hrim.”]

ERIC GLICK RIEMAN / In My Mind, Her Image Was Reversed (Accretions - merci à/thanks to John Bourke P.R.)
J’aime beaucoup le travail d’Eric Glick Rieman, qui joue du piano électrique modifié et préparé. In My Mind, Her Image Was Reversed expose son travail de manière plus condensée et plus claire que l’album triple Trilogy from the Outside. Ici, on entend clairement chacun de ses gestes - touches, tiges métalliques, manipulations. À partir d’un seul instrument - modifié pour produire huit sources sonores interdépendantes mixées en temps réel - il arrive à créer tout un univers sonore. C’est fascinant, doux, original et ultra-personnel.  [Ci-dessous: Écoutez des extraits de toutes les pièces sur cette page.]
I love the work of Eric Glick Rieman, who plays modified and prepared electric piano. In My Mind, Her Image Was Reversed exposes his work in a clearer and more concise manner than the triple set Trilogy from the Outside. Here, I can hear every gesture clearly - keys, bowed rods, manipulations. From a single instrument - modified to produce 8 interdependent sound sources mixed live - he manages to weave a whole sound universe. It’s fascinating, sweet, original and truly unique.  [Below: This page has soundclips of all album tracks.]