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2010-08-07

Bleu Jazz (chronique Jazz actuel), 2010-08-07

BLEU JAZZ

Chronique mensuelle JAZZ ACTUEL présenté par François Couture (Monsieur Délire)
Monthly CREATIVE JAZZ segment hosted by François Couture (Monsieur Délire)

Édition du 7 août 2010
Broadcast Date: August 7, 2010

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST


*MYRA MELDFORD'S BE BREAD / Through the Same Gate (6:29) - The Whole Tree Gone (Firehouse12)

(STEKPANNA) / (Stek)-Paranoid (3:49) - Starlight Barking (Slam Productions)

AXIS TRIO / L'enfant symptôme (5:14) - Anthem (Accretions)


JAMIE BEGIAN BIG BAND
/ Funky Coffee (7:58) - Big Fat Grin (Innova)

MARTIN STREULE JAZZ ORCHESTRA / Going Down (18:45) - Fire (Unit Records)

SEBASTIANO MELONI
, NICOLA COSSU & ROBERTO DANI / A New Theme (2:56) - Dialogues (Slam Productions)

merci à/thanks to:
*Improvised Communications



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

MYRA MELFORD'S BE BREAD
En concert (tournage amateur).
Live (amateur footage).


AXIS TRIO
En concert (tournage professionnel).
Live (professional footage).


2010-08-06

AMG Reviews / critiques

Frank Bretschneider: EXP

2010-08-05: pq, Ni

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-05


PQ / You’ll Never Find Us Here (Expanding Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

PQ est un duo belge: Samir Bekaert et Maarten Vanderwalle. Ce disque propose une musique planante, cinématique (mot utilisé à bon escient ici), qui allie acoustique (guitares surtout) et électronique (chill, un peu de glitch). Doux, gentil, un peu mélancolique, rythmé, agréable, berçant. Pas très marquant, mais on s’y attacherait facilement.

PQ is a Belgian duo: Samir Bekaert and Maarten Vanderwalle. This record delivers trippy, cinematic music (and yes, “cinematic” is the right word here), blending acoustic (mostly guitars) and electronic (chill, with some glitch) sources. Quiet, gentle, nice, a little melancholy, beat-driven, lulling. Not quite remarkable, but you could easily grow fond of it.


NI / Ni (Zach Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

Ça, c’était rigolo. Ni est un quatuor allemand de rock d’avant-garde, trois guitares et une batterie. Leur nom vient d’un célèbre passage du film Monty Python and the Holy Grail où il est question de buissons. Ni joue un rock dissonant et complexe qui rappelle, d’un côté, La Société des Timides à la Parade des Oiseaux et, de l’autre, Les 4 Guitaristes de l’Apocalypso-Bar ou The Orthotonics. Ce premier album est paru en format vinyle et propose six pièces, toutes introduites par un passage tiré d’un film, question de bien se décontextualiser avant de passer à l’action. Sympa, humoristique, parfois agressif, avec une pointe d’amateurisme assumé plutôt comme une attitude de je-ne-me-prends-pas-au-sérieux. [Ci-dessous: Pour preuve, un extrait de concert.]

Now, THAT was fun! Ni is a German avant-rock quartet (three guitarists and a drummer). They take their name from a famous scene from Monty Python and the Holy Grail (you know, something about shrubbery?). Ni plays dissonant complex rock music bringing to mind La Société des Timides à la Parade des Oiseaux on the one hand, Les 4 Guitaristes de l’Apocalypso-Bar or The Orthotonics on the other. This debut album is out on LP only and features six tracks, all introduced by a snippet stolen from a film, just to decontextualize things before leaping into action. Fun, humourous, occasionally aggressive, with a touch of amateurism that translates into a I-don’t-take-myself-seriously-so-why-should-you attitude. [Ci-dessous: Exhibit A, this live footage.]

2010-08-05

Monsieur Délire à Bleu Jazz!

[For English announcement, plese scroll down]

À compter de ce samedi (7 août 2010), Monsieur Délire (François Couture) présentera une chronique mensuelle sur le jazz actuel à Bleu Jazz, vénérable institution jazz à l'antenne de CFLX 95.5 FM, la radio communautaire de l'Estrie.

Monsieur Délire en profitera pour donner plus de visibilité à de très bons disques de jazz qui n'ont pas (ou peu) l'occasion de jouer sur ses propres émissions, Délire Musical et Délire Actuel. Le créneau visé est donc le jazz progressiste d'aujourd'hui, sans pour autant verser dans l'improvisation libre ou l'expérimentation à tout crin. Le public de Bleu Jazz sera respecté.

La première chronique "Jazz Actuel" de Monsieur Délire sera présentée le samedi 7 août 2010. Elle occupera toute la troisième heure de l'émission, soit de 18h à 19h. Une liste de diffusion avec compléments sera publiée sur ce blog.

Pour écouter en direct: http://cflx.qc.ca/en-direct/
Pour écouter en baladodiffusion (une semaine): http://cflx.qc.ca/podcasting/


[English announcement]

Starting this Saturday (August 7, 2010), Monsieur Délire (François Couture) will be presenting a monthly segment on creative jazz on Bleu Jazz, CFLX's venerable jazz program. CFLX 95.5 FM is Sherbrooke's community radio station. It already broadcasts Monsieur Délire's two radio shows Délire Musical and Délire Actuel.

Monsieur Délire will take this opportunity to give more exposure to those very good jazz records that get little or no airplay on his own shows, for lack of experimentalness. The segment will focus on modern progressive jazz, without going over to free iprovisation or all-out experimental music. The tastes of Bleu Jazz's general (and large) audience will be (mostly) respected.

Monsieur Délire's first "Jazz Actuel" segment will air on Saturday, August 7, 2010. It will occupy the whole third hour of the show, i.e. 6-7pm. A playlist with supplements will be posted on this blog afterward.

Listen live: http://cflx.qc.ca/en-direct/
Podcast (for one week): http://cflx.qc.ca/podcasting/

2010-08-04: Rivière Composers' Pool, Paolo Angeli

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-04


RIVIÈRE COMPOSERS’ POOL / Summer Works 2009 (Emanem)

D’abord, deux points soulignant l’importance de cette parution. 1) L’étiquette Emanem publie rarement des albums triples et, lorsqu’elle le fait, il s’agit habituellement de documents d’archives; l’arrivée d’un triple de nouvelle musique mérite donc une attention particulière. 2) J’ai appris avec le temps à ne pas sous-estimer les projets du contrebassiste Kent Carter. Il est du type subtil et ses disques peuvent facilement passer inaperçus à premier abord, mais leur intérêt croît avec l’usage. Me voici donc, oreilles grandes ouvertes, prêt à boire ce nouveau cru, un projet avec le clarinettiste Theo Jörgensmann, le violoniste Albercht Maurer et le clarinettiste Etienne Rolin. Tous ont déjà travaillé ensemble, mais jamais en quatuor. Le premier disque présente une splendide session studio entre Carter, Jörgensmann et Maurer. La musique est fluide, ennivrante, sensible; elle fleure bon le classicisme, l’improvisation libre à l’européenne, l’échange, le partage. Un duo violon-contrebasse (“Up and Away”) est le moment fort de ce disque uniformément fort. Le second disque propose d’abord une session studio entre Rolin et Carter - sympa, mais plutôt ordinaire - suivie d’une session pré-concert en quatuor où il se passe beaucoup de choses: échanges vifs, lyrisme mesuré. Le troisième disque présente le concert du quatuor. IL s’agit de l’enregistrement le plus vivant et bouillant du lot, avec des passages joyeusement cacophoniques. Beaucoup de plaisir, un son excellent (dans une église, belle acoustique) et un splendide mariage entre cordes et anches.

First of all, two things to point out the importance of this release. 1) Emanem rarely releases triple albums, and when it does it’s usually for archival documents; the arrival of a triple album of brand new music is therefore worth special attention. 2) I have learned with time to not underestimate bassist Kent Carter’s projects. The man tends to be subtle, and his records can fade in the background on first listen, but they’re highly addictive. So here I am, ears wide open, ready to drink this new vintage, a project also featuring clarinetist Theo Jörgensmann, violinist Albercht Maurer and clarinetist Etienne Rolin. They all knew each other and had played with one another, albeit never in this particular configuration. Disc 1 features a beautiful studio session between Carter, Jörgensmann and Maurer. The music is fluid, heady, sensitive; it smells of classicism, European-style free improvisation, sharing, and exchange. A violin/bass duet (“Up and Away”) turns out to be the highlight of a very strong record. Disc 2 features a studio session between Rolin and Carter - nice, but not extraordinary - followed by a pre-concert session with the quartet, where there’s a lot happening: lively exchanges, measured lyricism. Disc 3 features the quartet concert. This is the most ebullient record of the set, with some raucous cacophonic passages. Lots of fun, excellent sound (recorded in a church, nice acoustics), and a splendid marriage of strings and reeds.


PAOLO ANGELI / Tibi (ReR Megacorp)

Une expérience émouvante, d’une beauté indicible. Le topo: Paolo Angeli joue de la guitare sarde préparée - une guitare surdimensionnée qu’il joue comme un violoncelle et qu’il a muni de cordes supplémentaires (superposées et perpendiculaires), de mécanismes vibratoires et percussifs, de ressorts, et de nombreux “picks-ups”. Il en joue depuis une dizaine d’années et il a atteint un degré de virtuosité et de sensibilité digne d’un homme-orchestre. Tibi est son nouvel album, une prestation sans “overdubs”, offerte en CD et en DVD (un dual-disc). Le DVD offre le son 5.1 (chaque “pick-up” étant situé individuellement dans l’espace, ce qui donne des coups d’archet transperçants) et un film constitué de la prestation filmée d’Angeli et de photos de Nanni Angeli chroniquant les dix ans d’évolution de l’instrument. Fascinant, étourdissant, mais surtout beau, beau, beau. [Ci-dessous: La bande-annonce du DVD.]

A moving experience of untold beauty. Here’s the story: Paolo Angeli plays prepared Sardinian guitar - an oversized guitar he plays like a cello and fitted with extra (overlaid and perpendicular) strings, rotating mechanisms, percussive mechanisms, springs, and several pick-ups. He has been playing this instrument for ten years, and he has achieved a one-man-band-like level of virtuosity. Tibi is his latest album, a live performance without overdubs, offered on CD and DVD (a dual-disc). The DVD side features 5.1 sound (each pick-up is neatly placed in space, so that each stroke of the bow goes right through you) and a movie consisting of Angeli’s performance and a montage of photos by Nanni Angeli chronicling the evolution of the instrument. Fascinating, dizzying, but most of all beautiful, incredibly beautiful. [Below: Official DVD trailer.]

2010-08-04

2010-08-03: Kihlstedt/Bossi/Ismaily, Ciccada, Jean René, Mecha Fixes Clocks, Chris Watson

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-03

CARLA KIHLSTEDT - MATTHIAS BOSSI - SHAHZAD ISMAILY / Causing a Tiger (Disques Victo)

Splendide collaboration entre trois musiciens qui travaillent ensemble depuis longtemps et dans divers alignements (de plus, Kihlstedt et Bossi forment un couple dans la vraie vie). Ce projet est parti d’enregistrements de terrain réalisés en tournée par la violoniste. Ces enregistrements (cloches d’église, chiens, ambiances de rue) sont au cœur des courtes compositions présentées ici, mais ils sont toujours appuyés par une importante partie musicale qui, elle, varie entre le traditionnel est-européen et l’avant-rock pesant. Oui, nous sommes entre l’univers musical des Charming Hostess (ou de Cosa Brava) et celui de Secret Chiefs 3, mais déconstruit, ramené à une instrumentation plus restreinte. L’élément onirique est également très fort et, d’une pièce à l’autre, on vogue d’une narration à un texte évocateur à un enregistrement de terrain qui déclenche un nouveau rêve. Un disque peut-être un peu fourre-tout, un peu éparpillé, mais ça lui réussit bien. Et ça faisait longtemps que Les Disques Victo n’avait pas proposé un disque appartenant au domaine du rock, et un disque en studio de surcroît, alors bravo!

A splendid collaboration between three musicians who have been working together in various groupings for a long time (plus, Kihlstedt and Bossi form a couple in real life). This project spun from field recordings the violinist made while on tour. These recordings (church bells, dogs, street ambiences) are found at the heart of short compositions. These always rely on a strong musical component which varies from East-European folk to heavy avant-rock. Yes, this trio’s soundworld encompasses Charming Hostess (or Cosa Brava) and Secret Chiefs 3, though in a deconstructed form and a stripped-down instrumentation. The dream element is also quite strong. From track to track, we are led through narrations, evocative lyrics, and field recordings that trigger new dreams. This record may be a bit of a hodge-podge, a little scattered, but it wears that well. And it had been a long time since Les Disques Victo’s last rock music proposal - and studio album - so kudos for that.

CICCADA / A Child in the Mirror (Fading Records)

Wow, quel beau disque. Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant accroché sur un disque de rock progressif. Ciccada est un quatuor grec qui existe, sous une forme ou une autre, depuis 2005, bien que la formation actuelle se soit concrétisée récemment. A Child in the Mirror est son premier album, paru sur un nouveau subsidiaire de l’étiquette italienne altrOck. Il s’agit d’un rock progressif plutôt symphonique, avec une forte composante pastorale-médiévale. Oui, je sais, certains d’entre vous grincent des dents, mais ce trio accomplit cette recette avec tant de brio et de mesure que le résultat est simplement charmant. La voix d’Evangelia Kozoni y est pour beaucoup, mais les arrangements sont aussi bien fignolés. Et les mélodies, chantées ou instrumentales, ont du corps. Notons la présence de nombreux invités, dont tous les membres (ou presque) de Yugen et Alberto de Grandis, batteur de DFA. A Child in the Mirror a le lyrisme du meilleur néo-prog, dans une facture sonore se rapprochant des Strawbs ou de Renaissance. Très chaudement recommandé. [Ci-dessous: “An Endless Sea”, mp3 offert sur le site d’altrOck.]

Wow, what a fabulous record. It has been a while since I have been moved that much by a progressive rock album. Ciccada is a Greek quartet who have been around, in one form or another, since 2005, although the current line-up gelled only recently. A Child in the Mirror is their debut CD, out on a new sub-label of Italian label altrOck. This progressive rock is rather of the symphonic persuasion, with a strong Medieval/pastoral component. Yeah, I know, some of you are wincing, but this trio applies that recipe with such brio and good taste that the result is simply charming. Evangelia Kozoni’s voice has a lot to do with it, although the arrangements are also quite skillful. And the melodies, either vocal or instrumental, have body. Worth noting among the guest musicians are the whole line-up of Yugen and DFA drummer Alberto de Grandis. A Child in the Mirror has the lyrical power of the best Neo-Prog rolled in a sound palette close to Strawbs or Renaissance. Heartily recommended. [Below: “An Endless Sea”, a free mp3 from the altrOck website.]

http://production.altrock.it/files/endless.mp3

JEAN RENÉ / Fammi (&records)

Alors qu’il a derrière lui de nombreuses années d’une illustre carrière à titre d’instrumentiste en musique actuelle - son alto a accompagné les plus grands de la scène montréalaise, voilà que Jean René ose un premier album à son nom, solo de surcroît. Et bien bravo. De un, il était temps. De deux, c’est excellent. Fammi propose dix compositions, la plupart multipistes, où René joue alto acoustique, alto électrique et guitare électrique. La pièce titre est tout simplement fascinante, ses contrepoints rappelant une méthode baroque mais son harmonie étant résolument contemporaine. On trouve aussi sur ce disque cette forme d’humour musical qui caractérisait la musique actuelle québécoise à ses débuts (des titres comme “La triste vie d’une puce” ou “Le grand boudin” évoquent Les Granules). Pourtant, ce n’est pas la facétie qui l’emporte sur Fammi, c’est l’intelligence et des émotions complexes.

Jean René has a long and illustrious career in avant-garde music behind him. His viola has accompanied near everybody on the Montreal scene. Now, Jean René releases his very first album under his own name, and a solo opus to boot. Well, congratulations. First of all, it was about time! Second of all, it’s an excellent record. Fammi features ten compositions, most of them multitracked, where René plays acoustic and electric viola, plus some electric guitar. The title track is fascinating: its counterpoint brings to mind Bach, while its harmony is resolutely modern. And this record boasts a form of musical humour that once was the trademark of Quebec “musique actuelle” (titles like “La triste vie d’une puce” and “Le grand boudin” evoke Les Granules). Yet, mischieviousness is not the key trait of this record - that would be intelligence and complex emotions.

MECHA FIXES CLOCKS / À l’inattendu les dieux livrent passage (&records)

Première réaction: ENFIN un deuxième album de Mecha Fixes Clocks. Second réaction: Est-ce vraiment Mecha Fixes Clocks? Je m’explique: ce projet de Michel F. Côté est passé à travers de nombreuses (per)mutations depuis ses débuts et son premier disque, éponyme, chez alien8. Ce deuxième disque sonne en fait beaucoup plus près de Les Fleurs de Léo de Bruire, disons, que de Mecha Fixes Clocks. Les pièces allient composition et improvisation en strates superposées, les invités sont nombreux, le ton plutôt irrévérencieux, encore une fois dans l’esprit de la musique actuelle telle qu’Ambiances Magnétiques la présentait dans les années 90. Pas que À l’inattendu les dieux livrent passage soit passéiste, mais c’est un retour à une forme musicale plus… musicale, justement. Beau, aérien, avec deux insertions rigolotes d’airs de Max Steiner et un duo avec Diane Labrosse qui nous ramène presqu’au Duo déconstructiviste.

My first reaction was: FINALLY a second album from Mecha Fixes Clocks. My second reaction: Is this REALLY Mecha Fixes Clocks? Let me explain: this project led by Michel F. Côté (notice the initials) has gone through a few (per)mutations since its beginnings and its eponymous debut released on alien8 recordings. This second album sounds far from that first step. In fact, it sounds closer to Bruire’s Les Fleurs de Léo (another MFC project). The tracks ally composition and improvisation in overlaid stratas, there’s a ton of guest musicians, there’s an irreverent aura about the project, and the album has the feel of a ‘90s Ambiances Magnétiques CD – not that À l’inattendu les dieux livrent passage is backward-looking, but it’s a comeback to a more... musical form of music. Beautiful, aerial, with two Max Steiner tunes funnily inserted, and a duet with Diane Labrosse that almost takes us back to their Duo déconstructiviste CD.

CHRIS WATSON / Cima Verde (Kudos Records)

Paru en 2008, un disque un peu différent pour Chris Watson, maître preneur de son en nature, qui habituellement propose de longues plages sonores. Ce disque offre sept pièces variant entre deux et dix minutes, des ambiances naturelles où la frontière entre son brut et retravail est très mince. Le dialogue entre tourterelle et félin dans “Bucaneve” est génial. Pour le reste, il me faudra lui consacrer une meilleure écoute (sur casque, peut-être?) pour entrer dans cet univers discret.

Released in 2008, a slightly different record for Chris Watson, master field recordist, who usually releases long soundscapes. This CD features seven tracks in the 2-to-10-minute range, natural ambiences where the line between raw recording and creative editing gets very thin. The duet between pigeon and feline in “Bucaneve” is pure genius. For the rest, I’ll have to give this a dedicated listen (on headphones, perhaps?) to fully immerse in this discreet soundworld.

2010-08-03

Délire actuel, 2010-08-03

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 3 août 2010 (rediffusion le 8 août)
Show aired on August 3, 2010 (repeated on August 8)

DESCRIPTION
DESCRIPTION

Parcours libre : Aucune thématique, qu'une sélection onirique de musiques récentes, tous azimuts exigeants.
Freestyle Journey: No specific topic tonight, only a dreamy selection of recent releases from all fronts of demanding music.


THE ELEMENT CHOIR / Cloud Hands (12:54) - At Rosedale United (Barnyard Records)
*SEPTEMBER COLLECTIVE / Zimbel (3:31) - Always Breathing Monster (Mosz)
*BILL WELLS, A. WHITEHEAD, S. SCHNEIDER & B. MORGENSTERN / Loitering with Intent (6:21) - Paper of Pins (Karaoke Kalk)

GAËL MEVEL QUINTET
/ Cette nuit, là (18:18) - Images et personnages (Leo Records)

INCLUSION PRINCIPLE / Fiery Restlessness of the Rebel (2:36) + Factory Upsetting (3:21) - The Leaf Factory Fallback (Discus)

**LUC FERRARI / Didascalies 2 (19:27) - Didascalies 2 (Sub Rosa)

SZILARD MEZEI OCTET / Ülö Bika [Sitting Bull] (8:21) - Tönk (Slam Productions)
TWITS / L'axe tord en périphérie (8:46) - Dispositifs de tension (Rude Awakening présente)

*DIRAC / Phon (extrait: 10:30) - Phon (Valeot)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

THE ELEMENT CHOIR
En concert, lancement du disque (vidéo amateure).
In concert, at the CD release party (amateur video).

Délire musical, 2010-08-03

DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 3 août 2010 (rediffusée le 8 août)
Broadcast Date: August 3, 2010 (repeated August 8)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST


Thème/Theme: AXIS TRIO / ...Then It Walked - Anthem (Accretions)

*LEONA ANDERSON / Rats in My Room (2:20) - Music to Suffer By (Trunk)

BLONDE REDHEAD / Messenger (3:21) - Misery is a Butterfly (4AD)
JÓNSI / Boy Lilikoy (4:30) - Go (XL Recordings)
SUPERTERZ / 01:00 AM (4:13) - Insomnia (Unit Records)

SOFT MACHINE / Fanfare (0:48) + All White (3:38) - NDR Jazz Workshop (Cuneiform)
MENTAT ROUTAGE / Zonder's Kilt Vacations (7:07) - Mentat routage (Musea Parallele)
ETRON FOU LELOUBLAN / Tous le poussent (3:39) - Face aux éléments déchaînés (Gazul)

*ORANGE PEEL / I Got No Time (2:35) - Psych Bites, Vol. 2 (Past & Present)
*ÓDMENN / Betri Heimur (3:36) - Ódmenn (Shadoks Music)
-123 MIN. / Your Satellite (3:44) - Dream (Indies Scope)

EXPLOSIONS IN THE SKY / Six Days at the Bottom of the Ocean (extrait: 4:00) - The Earth is Not a Cold Dead Place (Temporary Residence Ltd.)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

-123 MIN.
En concert (tournage professionnel).
Live (professional footage).


2010-08-02: Christian Marclay, Puma, Señor Coconut, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-02

CHRISTIAN MARCLAY / Graffiti Composition (Dog w/a Bone - merci à thanks to Forced Exposure)

Christian Marclay ne joue pas sur ce disque, dont la direction musical est assumée par Elliott Sharp, mais il a composé l’œuvre qui y est présenté — Marclay étant un artiste conceptuel sans formation musicale formelle. Lors d’une résidence d’artiste à Berlin, Marclay a eu l’idée de tapisser les babillards de la ville de feuilles de musique vierges (feuilles de portées), comme on le ferait pour annoncer un concert rock underground. Tel que prévu, ces affiches ont été couvertes de graffitis de toutes sortes (incluant des bribes de notation musicale). Marclay et son équipe ont photographié les affiches et les ont remplacer régulièrement pour accumuler du matériel. Des centaines de “pages” ainsi récoltées, Marclay en a retenu 150, selon des critères esthétiques, qui forment maintenant une partition graphique à structure très ouverte. Pour cette réalisation de “Graffiti Composition”, Marclay a demandé à Sharp de mettre sur pied un ensemble de guitares. Ainsi, Melvin Gibbs, Mary Halvorson, Vernon Reid, Lee Ranaldo et Sharp tracent un chemin (parmi plusieurs possibles) à travers la partition pendant 40 minutes. Un panel de guitaristes aussi disparate que faire se peut (ou presque), une musique étonnamment nuancée, peu brutale malgré son côté féroce, et frôlant parfois le drone. Un concept génial, une réalisation brillante.

Christian Marclay is not performing on this CD, whose musical direction was handed out to Elliott Sharp, but he did design the composition it features (Marclay being a conceptual artist with no formal musical training). During an artist residency in Berlin, Marclay decided to paste virgin sheet music all over the city – underground marketing blitz-style. As expected, these posters were soon covered with graffitis of all kinds (and even some music notation). Marclay and his team photographed the posters and replaced them regularly with fresh ones to collect more material – hundreds of “pages”, as it turned out. Out of the lot, Marclay retained 150 for esthetical reasons, and these now make up a graphic score with a very open-ended structure. For this particular realization of “Graffiti Composition”, Marclay entrusted Elliott Sharp with the task of putting together a guitar ensemble. Melvin Gibbs, Mary Halvorson, Vernon Reid, Lee Ranaldo and Sharp trace a path (one of many possibilities) through the score for 40 minutes. A panel of guitarists as diverse as they come (well, almost), very nuanced music, not brutal despite its ferocious aspect, and occasionally getting very close to drone music. A brilliant concept, a great performance.

PUMA / Half Nelson Courtship (Rune Grammofon - merci à thanks to Forced Exposure)

Voici le groupe que partage le guitariste Stian Westerhus (dont j’ai chroniqué le nouvel album solo la semaine dernière) avec le claviériste Øystein Moen (Jaga Jazzist) et le batteur Gard Nilssen (Bushman’s Revenge). Un trio de rock improvisé à tendance progressive, pas très pesant, assez textural même si la musique renferme de solides moments d’intensité et d’énergie. Disons que c’est plus rock que Supersilent, mais beaucoup moins formel ou énergique que Bushman’s Revenge. Pas super-marquant mais agréable. J’y prendrai probablement goût au fil d’autres écoutes.

This is the band guitarist Stian Westerhus (whose latest solo opus I reviewed last week) shares with keyboardist Øystein Moen (Jaga Jazzist) and drummer Gard Nilssen (Bushman’s Revenge). An improvised rock trio with a progressive slant, not too heavy, rather textural even, though the music holds some intense and energetic moments. More rock than Supersilent, but a lot less formal or beat-driven than Bushman’s Revenge. Not super-remarkable, but nice. It’s probably a grower.

SEÑOR COCONUT / Fiesta Songs (Essay Recordings)

C’est l’été, il fait chaud, j’ai pas de boulot, je fais du ménage: le scénario idéal pour goûter pleinement le kitsch à froufrous de Señor Coconut. Je préfère son disque consacré à Kraftwerk (pour l’étrangeté de la chose), mais celui-ci était plutôt bien tourné aussi. Pas toujours réussi, par contre. Sa reprise de “Blue Eyes” d’Elton John respecte beaucoup trop l’original et tombe à plat. Il aurait fallu plus de miel ou moins d’obséquiosité, au choix. Par contre, “Riders on the Storm”, “Beat It” et l’étonnante “Oxygène II” sont des classiques de la reconstruction kitsch (sauce latine). Et la “Version Suave” de “Smooth Operator” (une face B ajoutée à la réédition à titre de bonus) est irrésistible, non?

It’s summertime, it’s hot, I don’t have any work to do, so I’m cleaning around the appartment: the perfect scenario to fully enjoy the frilly kitsch of Señor Coconut. I prefer his Kraftwerk record (soooo weird), but this one was pretty nice too. Not always successful though – his cover of Elton John’s “Blue Eyes” sticks too close to the original, falling flat. It needed more honey or less obsequiousness. On the other hand “Riders on the Storm,” “Beat It” and the surprising “Oxygene II” are all classic in the field of kitsch reconstruction (latin style). And the “Version Suave” of “Smooth Operator” (a B side later added to the reissue as a bonus track) is quite irresistible, right?

ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Dark Side of the Black Moon: What Planet Are We On? (Important Records)

Paru en juin 2009, ce disque est, disons, peu remarquable. Un bon Acid Mothers Temple, sans plus. Bien équilibré entre les jams frénétiques et les thèmes plus planants, mais rien qui se démarque. Soulignons tout de même l’étrange chanson “Blessing of the Load Galaxy”, sorte de mélange entre Bob Dylan et Timothy Leary. Pour le reste, c’est bien mais ordinaire. (La version vinyle ajoute deux pièces aux cinq du CD; peut-être ont-elles un impact).

Released in June 2009, this album is unremarkable. It’s good Acid Mothers Temple, but that’s it. Well balanced between frenetic jams and more aerial themes, but nothing stands out compared to other albums in the 2008-2010 time bracket. Still worth mentioning is the strange song “Blessing of the Load Galaxy”, which sounds like Bob Dylan singing some Timothy Leary. The other tracks are run-of-the-mill. (The vinyl edition adds two tracks; they may change the perception of the album).

2010-08-02

2010-07-30: Harley Gaber, Psychoangelo, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-07-30


HARLEY GABER / I Saw My Mother Ascending Mount Fuji (Innova)

Une longue pièce faite d’interventions de violons et d’une flûte alto traitée, sur toile d’ambiances électroniques. L’œuvre de 65 minutes intègre deux compositions antérieures en un tout qui se tient bien, mais qui devient longuet. Tout de même, un beau jeu de contraste entre la quiétude des ambiances, le côté un peu grinçant du violon et les sautes d’humeur de la flûte. Une musique qui s’approche du son de la côte ouest américaine (Jim Fox, Rick Cox). Méditatif.

A long piece consisting of violin interventions and treated alto flute over a backdrop of electronic ambiences. This 65-minute work includes two earlier compositions, here integrated to the new fabric. It holds well, but it gets a bit tiresome. Still, some fine work on contrasts between the textures’ quietness, the grating sound of the violin, and the flute’s mood swings. This music gets close to the US West Coast sound (Jim Fox, Rick Cox). Meditative.


PSYCHOANGELO / Panauromni (Innova)

Un duo trompette (Glen Whitehead) et ordinateur (Michael Theodore) qui propose une musique relativement ambiante, placide même, qui me fait penser aux paysages sonores tissés par Tom Heasley ou Stephen Smallwood. Une palette sonore restreinte pour une vision musicale grand-angle. Réussi, mais pas particulièrement original ou captivant.

A trumpet (Glen Whitehead) and computer (Michael Theodore) duo offering rather ambiant music, placid even, that evokes to me the soundscapes woven by Tom Heasley or Stephen Smallwood. A wide-angle picture out of a restricted sound palette. Successful, though not particularly original or captivating.


ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / In 0 to oo (Important Records)

Wow! Du grand Acid Mothers Temple et, ironiquement, nettement meilleurs que leur In C. Quatre pièces de 18 minutes chacune, quatre variations sur un jam typique d’AMT, quatre envolées psychédéliques dignes de l’époque d’Absolutely Freak Out. À faire jouer fort pour tripper fort! Avec la voix de Cotton Casino, pour la première fois depuis quelques années (mais est-ce une nouvelle collaboration ou une vieille bande?). [Ci-dessous: Un extrait de “In 0” trouvé sur le site d’Important.]

Wow! A great opus from Acid Mothers Temple and, ironically, much better than their recording of In C. Four 18-minute tracks, four variations on AMT’s typicial jam form, four psychedelic flights worthy of the Absolutely Freak Out era. Play loud and enjoy! With Cotton Casino on vocals for the first time in ages (although, is it a new collaboration or an old tape?). [Below: An audio clip from “In 0” found on Important’s website.]

http://importantrecords.com/sounds/imprec297_in0.mp3