Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-01-22

2011-01-21: Labrosse/Lauzier/Tanguay, Tiari Kese, Soixante Étages, Lauri Ainala


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-01-21

DIANE LABROSSE - PHILIPPE LAUZIER - PIERRE TANGUAY / Palétuvier (rouge) (& records)
Un disque d’improvisation libre d’une douce intensité, avec Labrosse à l’échantillonneur, Lauzier à la clarinette basse et aux saxos, Tanguay à la percussion - ces deux derniers étant enregistrés en technique ultra-rapprochée. Quatre pièces d’une dizaine de minutes chacunes, aux événements discrets et complémentaires, avec une très belle qualité d’écoute. Une écoute exigeante aux résultats probants. La note de livret annonce trois autres albums (palétuviers blanc, noir et gris) disponibles en téléchargement sur cdbaby.com, mais je ne les ai pas trouvés...
A quietly intense free improvisation record featuring Labrosse on sampler, Lauzier on bass clarinet and saxes, and Tanguay on percussion - the latter two using close-miking techniques. Four 10-minute tracks with discreet complimentary events and very high-level listening quality. A demanding listen producing convincing results. The liner notes announc three more albums (Palétuvier blanc, noir & gris) downloadable from cdbaby.com, but I don’t see them right now...

TIARI KESE / Ave (& records)
Musiques électroniques commandées par Sylvain Émard Danse, mais qui survivent très bien à leur fonction première. Des pièces aux sources multiples (dont des échantillonnages de Fennez, d’Oval, Tétreault/Falaise, Bernhard Günter, etc.), souvent vives, aux agencements complexes. Mais elles semblent manquer de profondeur. Besoin d’une seconde écoute - la première est passée plutôt inaperçue, me laissant sur ma faim après la pièce d’ouverture, “Unit Vector in Vratsa”, un 14 minutes qui m’a pourtant accroché.
Electronic music commissioned by Sylvain Émard Danse - but these tracks behave well stripped from their original use. Multiple sound sources (including samples from Fennesz, Oval, Tétreault/Falaise, Bernhard Günter, etc.), often lively, with complex arrangements. But it all seems to lack some depth. I need a second listen - the first one went by rather unnoticed, leaving me unsatisfied beyond the opening track “Unit Vector in Vratsa”, a 14-minute chunk that did catch my attention.

Tout nouvel opus de Soixante Étages, réduit cette fois au duo Bruno Fleurence/Dominique Repecaud (ils étaient sept sur le précédent, 6, dont le regretté Olivier Paquotte). Tout de même, participation de Heidi Brouzeng (qu’on remarque surtout pour ces récitatifs tirés d’Emily Dickinson) et le guitariste Hervé Gudin. Henri Jules Julien commence ainsi sa note de livret: “Dino et Bruno sont dans un bateau. Le blues tombe à l’eau. Ils y plongent, avec leur masque de truite.” Additionnez “masque de truite” au titre de l’album pour obtenir l’inspiration première... ça y est: Captain Beefheart. D’ailleurs, il y a en ce disque des reprises très libres de Beefheart (une) et de Zappa (une, “Torture Never Stops”, chantée à l’origine par Beefheart même si peu de gens le savent). L’album consiste en 11 pièces livrées sans interruption, avec forces textures guitaristiques et une ambiance sombre - un disque un peu monolithique, plus troublé que les deux précédents. Je n’accroche pas à fond, mais je lui donnerai volontiers une deuxième chance.  [Ci-dessous: Un extrait de la pièce “Party of special things to do.”]
A brand new opus from Soixante Étages, now reduced to the duo of Bruno Fleurence/Dominique Repecaud (down from a cast of seven on the previous album, 6, including the late Olivier Paquotte). Still, there are guest appearandes by Heidi Brouzeng (mostly noticed for her recitations of Emily Dickinson) and guitarist Hervé Gudin. The final track’s title is a word play on Captain Beefheart’s Trout Mask Replica, echoed in the album title’s “Repli-k” -- not a likeness, but a certain brotherhood of ethos. And there IS a very liberal Beefheart cover, plus a Zappa cover (“The Torture Never Stops”, originally sung by Beefheart, though not a lot of folks know that). The album consists of 11 tracks delivered in segued form, with lots of guitar textures and an overall dark atmosphere – a bit monolithic, and more troubled than the previous two records. I’m not fully getting into it, but I’ll gladly give this one a second chance.  [Below: An excerpt from the track “Party of special things to do.”

LAURI AINALA / Unien Savonlinna (Fonal - merci à/thanks to Forced Exposure)
Je ne sais trop quoi penser de ce court pseudo-documentaire (50 minutes) sur un pan de la scène underground finalndaise, celle qui s’est développée dans les squats de Savonlinna et qui nous a donné Paavoharju, Joose Keskitalo et Harmao Getto. Mi-documentaire mi-fantaisie urbaine collagée à partir de sources de mauvaise qualité (forte pixellisation dans certaines scènes). Extraits de concerts, scènes des squats, discours poético-fantaisistes et retour à la terre... urbaine. Simplicité, pauvreté, saleté, musique et relations humaines. Bref: je n’y comprends rien de plus que la musique de Paavoharju. En finnois, avec sous-titres anglais (même pour les paroles de chansons), DVD à deux faces (PAL et NTSC).
I’m not sure what to think of this short pseudo-documentary (50 minutes) on a chunk of Finland’s underground scene - the one that developed in the squats of Savonlinna and gave birth to Paavoharju, Joose Keskitalo and Harmao Getto. Half documentary, half urban fantasy collaged from lo-fi sources (some scenes suffer from heavy pixelation). Live bits, scenes from the squats, poetico-fantastic speechs and back-to-earth takes. Simplicity, poverty, garbage, music, and human relations. I don’t get it any more than Paavoharju’s music. In Finnish with English subtitles (even for song lyrics). Two-sided DVD (PAL and NTSC).

2011-01-21

2011-01-20: Fabian M. Mueller, Morgenthaler/Röllin, Blessing/Pitched Battle

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-01-20

Un petit disque fort agréable du pianiste Fabian M. Mueller qui, s’il part d’une certaine forme de piano jazz influencée par Lennie Tristano, va au-delà de cette forme en ajoutant des préparations, un peu de percussion, de mélodica et même d’enregistrements de terrain. Cela donne un disque qui berce sans endormir, intime et riche. Je suis charmé par son jeu tendre mais déterminé.  [Ci-dessous: Un extrait de l’album.]
A fine little record by pianist Fabian M. Mueller who, though proceeding from a Tristano-influenced form of jazz piano, goes beyond said form by adding preparations, a bit of percussion, melodica, and even field recordings. The result is an intimate record that lulls you without putting you to sleep. I’m seduced by his tender yet determined playing.  [Below: An excerpt from the album.]

MORGENTHALER & RÖLLIN / Off Road (Unit Records)
Une pochette parfaitement et uniformément noire orne le disque de ce duo: Robert Morgenthaler et Urs Röllin, respectivement tromboniste et guitariste, tous deux utilisant aussi des effets. Un disque longuet de duos jouant entre le jazz actuel et l’expérimentation rythmée. Parfois rigolo (on n’échappe pas à certains clichés comiques du trombone), facétieux aussi.
A perfectly solid blanc cover adorns this record by Robert Morgenthaler and Urs Röllin, respecively trombonist and guitarist, both also using effects. A longish record made of duets falling somewhere between avant-jazz and beat-driven experimentation. Comical at times (we are not spared a few cliched avant-antique trombone tricks), wistful too.

BERTRAND BLESSING & PITCHED BATTLE / Genève (Unit Records)
Hé! Là, je m’amuse! Du jazz actuel vif, primesautier, festif, mais aussi mordant. En bon Québécois que je suis, malgré l’origine suisse de ce quintette, je le décrirais à mi-chemin entre l’Orchestre des Pas Perdus et Jean Derome et les Dangereux Zhoms. Dirigé par un batteur, présence d’un tubiste - la rythmique compte pour beaucoup dans l’écriture, mais il y a aussi de belles lignes mélodiques partagées entre Martin Wisard (sax alto et flûte) et Nicolas Masson (saxo ténor et clarinette).
Oh, now I’m having fun! Lively avant-jazz, playful, festive, but with some bite. Despite the Swiss origins of this quintet, the Quebecer that I am would describe them as halfway between Orchestre des Pas Perdus and Jean Derome et les Dangereux Zhoms. Led by a drummer, presence of a tubist - rhythmics account for a lot in the songwriting, but there’s also pretty melodic lines shared between Martin Wisard (alto sax and flute) and Nicolas Masson (tenor sax and clarinet).

2011-01-19: Markus Reuter, Rotterdam, Hanno Leichtmann, Hikashu, The Legendary Pink Dots


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-01-19

MARKUS REUTER / Todmorden 513 (Hyperfunction - merci à/thanks to Dense Promotion)
Très agréable début de journée avec Todmorden 513. Il s’agit d’une œuvre algorythmique constitue de 513 harmonies et triades, organisées en un mouvement continu d’une heure. Les mathématiques décident de leur agencement et de l’assignation des notes aux divers instruments en présence (cordes, guitare, électroniques). Le résultat, s’il est unilatéral dans sa progression, est surprenant de douceur, de tension et de beauté. Ça m’a fait penser à _UTL d’Alva Noto et Ryuichi Sakamoto. Une œuvre longue mais qui habite - et qui s’écoute très bien en fond sonore, sans rien perdre de sa richesse.  À noter: Achetez la version numérique de l’album pour au moins 4 € et obtenez un exemplaire physique gratuitement. Tous les détails sur le site bandcamp de Reuter. [Ci-dessous: Écoutez l’album sur bandcamp.]
Very enjoyable start today with Todmorden 513. This is an algorhythmical work made of 513 harmonies and triads, arranged in a continuous one-hour piece. Mathematics rule how the notes are organized and assigned to the various instruments (strings, guitar, electronics). The result, though progressing unilateraly, is surprising soft, tense, and beautiful. I’m reminded of _UTL by Alva Noto and Ryuichi Sakamoto. A long work, but it fills up space and works great as background listening, without losing any of its richness.  Note: Buy the album download for at least €4 and get a free physical copy. Details on Reuter’s bandcamp site.  [Below: Listen to the album on bandcamp.]


ROTTERDAM / Cambodia (Everest Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Rotterdam est un duo viennois: Susanne Amann et Michael Klauser, deux électroniciens qui jouent aussi des instruments acoustiques. Cambodia est un disque d’électronique ambiante aux textures recherchées mais toujours reposant sur le rythme. Sympa, plus chaud que ce que laisserait croire la mise en place un peu minimaliste et l’approche répétitive. Mais tout de même pas génial.
Rotterdam is Viennese duo: Susanne Amann and Michael Klauser, two electronicians who also play acoustic instruments. Cambodia is an ambient electronica record with sophisticated textures and a constant reliance on rhythm. Nice, and warmer than one might expect from the rather minimalistic setting and the repetitive approach. However, it wasn’t great.

HANNO LEICHTMANN / The African Twintower Suite (Dekorder - merci à/thanks to Dense Promotion)
En 2006, le réalisateur Christoph Schlingensief demande à Hanno Leichtmann (de Denseland et Groupshow) d’enregistrer de la musique pour son film The African Twintowers, destiné à être essentiellement sans paroles. Chose faite. Puis, Schlingensief change d’idée, transforme la pellicule en installation, dont la musique est évacuée. The African Twintower Suite est donc une trame sonore avortée, constituée de fragments musicaux repensés, remontés et collagés spécialement pour ce disque. Une œuvre agréable, aux inflexions expérimentales mais surtout ancrée dans l’univers des musiques de film. Certaines ambiances et l’approche du genre me font penser à Middle of the Moment de Fred Frith. Une sortie surprenante par contre pour Dekorder, étiquette qui nous a habitué à des musiques beaucoup moins accessibles.
In 2006, filmmaker Christoph Schlingensief hired Hanno Leichtmann (of Denseland and Groupshow) to record music for his film The African Twintowers, planned to be near-wordless. Then, he changed his mind and transformed the footage into an installation devoid of music. The African Twintower Suite is thus an aborted soundtrack made of rethought, re-edited and collaged musical fragments. An enjoyable work with experimental inclines - the approach of the soundtrack genre makes me think of Fred Frith’s Middle of the Moment. A surprising release from Dekorder, a label usually delving in much less accessible musics.

HIKASHU / Tententen (Makigami Records)
Ce groupe avant-rock japonais (principal véhicule du chanteur expérimental Koichi Makigami) existe depuis longtemps, mais Tententen paru en 2009 est ma première exposition à sa musique. Favorablement impressionné. Difficile de faire des comparaisons, puisque moins “extrême” que la plupart de mes références japonaises (Ground-Zero, Boredoms, Koenjihyakkei, Melt-Banana). Des chansons aux arrangements créatifs et expressifs, aux rythmiques parfois complexes, avec une prédominance de la guimbarde et de la voix. Pas frappant (à l’aune des références précédentes), mais j’aime la voix de Makigami et c’est assez convaincant pour mériter une investigation plus approfondie.
This Japanese avant-rock group (experimental vocalist Koichi Makigami’s main vehicle) has been around for a long time, and yet 2009’s Tententen is my first foray into their discography. I’m favourably impressed. Hard to make comparisons, since this is less “extreme” than most of my Japanese references (Ground-Zero, Boredoms, Koenjihyakkei, Melt-Banana). Songs with creative and expressive arrangements, occasionally complex rhythms, jaw’s harp gets a lot of spotlight time, and Koichi’s vocals of course. Not striking (given the preceding references), but I do like Makigami’s voice, and this is convincing enough to warrant a more thorough investigation.

THE LEGENDARY PINK DOTS / Seconds Late for Brighton Line (ROIR)
Un nouvel album studio, paru en octobre 2010 - il aurait fait la liste de fin d’année de Délire musical s’il m’était tombé entre les mains avant. Premier album après le départ du guitariste et du saxophoniste. Seconds Late for Brighton Line marque un retour à un son plus épuré, construit autour de Ka-Spel, The Silverman et le guitariste Erik Drost. L’écriture est plus brutale, plus viscérale aussi, même si elle offre aussi de très beaux moments (“Endless Time”, “Haupfbahnhof 20:10”). Du solide, cette mouture des Dots. “Russian Roulette” est une excellente chanson. Faut que je réécoute - au moins autant que Plutonium Blonde - pour comparer, mais la première impression est très satisfaisante, enthousiasmante même, pour le fan en moi.  [Ci-dessous: Vidéo officielle pour “Haupfbahnhof 20:10”.]
A new studio album released in October 2010 - had I stumbled upon it earlier, it would have made Délire Musical’s year-end list. The LPD’s first album since they lost their guitarist and their saxophonist. Seconds Late for Brighton Line marks a return to a more stripped-down sound, built around Ka-Spel, The Silverman, and guitarist Erik Drost. The songwriting is more brutal, more visceral too, although its leaves room for some very pretty moments (“Endless Time”, “Haupfbahnhof 20:10”). This version of the Dots is strong. “Russian Roulette” is an excellent song. I’ll have to listen again - at least as many times as Plutonium Blonde - to compare, but the first impression is very satisfying, the fan that I am is enthusiastic.  [Below: Official music video for “Haupfbahnhof 20:10.”]



2011-01-19

2011-01-18: Adieu Fantôme, Basil Kirchin


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-01-18

ADIEU FANTÔME / Aucun animal (ind.)
Un projet québécois de musique électronique. Aucun animal est un album distribué gratuitement (lien ci-dessus) et paru en mai 2010. Il commence en mode Legendary Pink Dots pour passer ensuite à quelque chose de plus électro avec une touche industrielle et beaucoup d’échantillons de voix trouvées. J’ai bien aimé “This is America” et “We Want Peace”. Le reste a des longueurs et des moments manquant d’inventivité, mais il y a là du talent et de la manière.
A Quebecois electronic music project. Aucun animal is a freely distributed album (link above) released in May 2010. It starts in Legendary Pink Dots mode, then switches to something more electronica-like, with an Industrial touch and lots of found voice samples. I’m quite fond of “This is America” and “We Want Peace,” but the rest of the album features overlong passages and moments of lustre-lacking invention. Still, I hear talent and skill in these tracks.

ADIEU FANTÔME / Chants du Westboro (ind.)
Celui-ci est un mini-album (17 minutes), plus intéressant à mon avis. Intéressant mélange d’ambiances synthétiques expérimentales à la Legendary Pink Dots, de voix tirées de films et de disques de croissance personnelle (possiblement), de rythmes lancinants. Pas super original, mais bien fait. Et gratuit! (lien ci-dessus).
This one is an EP (17 minutes), and it’s better in my opinion. Interesting blend of experimental synthetic ambiances a la Legendary Pink Dots, vocals taken from movies and self-help records (I think), and languid beats. Not super-original, but well done. And free! (Link above).

BASIL KIRCHIN / Primitive London (Trunk Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Deux trames sonores de Basil Kirchin: Primitive London, un film de 1965, très étrange, type exploitation/Mondo, aux images frappantes et cruelles. La musique est tout à fait dans les intérêts de Jonny Trunk: groovy, kitsch, mais intelligente aussi. En bonus, la trame de The Freelance, plus jazzée, avec des passages assez “free” pour l’époque. Très sympa. Pour les amateurs de trames sonores mythiques (comme La Planète sauvage).
Two soundtracks by Basil Kirchin: Primitive London, a cult movie from 1965, very strange in a exploitation/Mondo vein, with striking and cruel images. The music is totally within the range of Jonny Trunk’s interests: groovy, kitsch, and intelligent. As a bonus, the soundtrack to The Freelance, jazzier, with rather “free” passages for the times. Quite nice. Fans of mythical soundtracks (like La Planète sauvage) will enjoy.

2011-01-18

Délire actuel, 2011-01-18

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 18 janvier 2011
Show aired on Jan. 18, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Jazz actuel / Portrait musical: Nicolas Bernier : En première heure, quelques parutions récentes en jazz actuel. En deuxième heure, un portrait musical de l’électronicien québécois Nicolas Bernier.
Avant-Jazz / Musical Profile: Nicolas Bernier: In the first hour, a handful of recent releases in creative jazz. In the second hour, a musical profile of Quebecois electronic artist Nicolas Bernier.

*WILLIAM PARKER ORGAN QUARTET / Theme for the Tasters (7:47) - Uncle Joe’s Spirit House (Centering Records)
PIERRE LABBÉ +12 / Freeleux (6:21) - Tremblement de fer (Ambiances magnétiques)

ALEXEY KRUGLOV / Ascension (7:00) - Russian Metaphor (Leo Records)
UNDIVIDED / Treason of Judas (12:26) - The Passion (Multikulti Project)

THE RENT / Blues for Aïda (suite) (13:20) - Musique de Steve Lacy (Ambiances magnétiques)


**NICOLAS BERNIER / line (strings) (2:54) + line (a) (10:35) - strings.lines (Crónica)
NICOLAS BERNIER / The Dead Deer (7:25) - The Dancing Deer EP (Home Normal)

NICOLAS BERNIER / Bourrasques électriques (6:04) + Petit port bien abrité (3:21) + Menace, incertitude, le temps se (dé)couvre (3:03) - courant.air (Ahornfelder)
NICOLAS BERNIER / Post (8:44) - Les Arbres (No Type)

**NICOLAS BERNIER & JACQUES POULIN-DENIS / SAU (4:09) - Sur fond blanc (Ekumen)


merci à/thanks to:



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

PIERRE LABBÉ
La même pièce (Freeleux) en concert au lancement du disque.
The same track (Freeleux) live at the CD release concert.



NICOLAS BERNIER
Son entrée dans electrocd.com.
His electrocd.com entry.
Nicolas Bernier: bio (français)     bio (english)

Un extrait en concert de l’œuvre Les Arbres, gagnante d’une mention Ars Electronica en 2009.
A short live excerpt of Les Arbres, honorary mention at Prix Ars Electronica 2009.

Délire musical, 2011-01-18


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 18 janvier 2011 (rediffusion le 24 janvier)
Broadcast Date: Jan. 18, 2011 (rebroadcasted on Jan. 24)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: *BASIL KIRCHIN / Primitive London 1 - Primitive London (Trunk Records)

PIKAPIKA TEART / Slavyanskaya 1 (4:03) - Moonberry (altrOck)
ORGIA PRAVEDNIKOV / Across Thin Ice (5:16) - For Those Who See Dreams, Vol. 1 (Electroshock Records)
CHURCH OF HED / Prairie Lights (2:57) - Rivers of Asphalt (Eternity’s Jest)

*ROEDELIUS / Übern Fluß (3:45) - Selbstportrait, Vol. II (Bureau B)
BEPPE CROVELLA / Many Moons, Many Junes (3:05) - What’s Rattlin’ on the Moon? (Moonjune)
CARON - DONATO / Missing You (3:25) - Basse contre basse (Disques Avant-Garde)

JÓNSI / Around Us (5:18) - Go (XL Recordings)
SUFJAN STEVENS / All for Myself (2:56) - The Age of Adz (Asthmatic Kitty)
PETER HAMMILL / Stumbled (4:47) - Thin Air (Fie!)

**THE MACHINE / Continental Drift (extrait/excerpt: 7:00) - RedHead (Rekids)

Merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

PIKAPIKA TEART
En concert, juin 2010 (vidéo amateure).
Live in June 2010 (amateur footage).

THE MACHINE
Vidéo musicale pour une autre longue pièce de l’album: “Opening Ceremony”.
Music video for another extended track on the album: “Opening Ceremony”.

2011-01-17: Derome/Ninh, Denley/Lauzier/Martel/Myhr/Normand, Gustaffson/My Cat is an Alien, Funky Frauleins 2


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-01-17

JEAN DEROME & LÊ QUAN NINH / Fléchettes (Tour de bras)
L’étiquette Tour de bras de Rimouski (dirigée par Éric Normand) vient de publier deux titres, tous deux en lien avec des concerts présentés là-bas. D’abord, en novembre 2009, dans le cadre des Rencontres de musiques spontanées, cette rencontre entre Jean Derome (flûte, saxo, mais surtout appeaux et petits instruments) et Lê Quan Ninh (manipulations sur grosse caisse). Ce n’est pas l’accord du siècle entre ces deux musiciens de grand talent - sur 45 minutes d’improvisation, on sent beaucoup de tâtonnements et de “je fais mon truc, tu fais ton truc, on verra bien où ça nous mène.” Et la fin de la piste coupe abruptement, alors que commencent les applaudissements.
Rimouski-based label Tour de bras (directed by Éric Normand) just released two new CDs, both related to live concerts presented over there First up, in November 2009, as part of Rencontres de musiques spontanées, is this meeting between Jean Derome (flute, sax, but mostly birdcalls and small instruments) and Lê Quan Ninh (objects over a bass drum). This is not the match of the century, despite the obvious talent of both musicians - lots of tentative steps and “I do my thing, you do your thing, let’s see where it takes us” in the course of this 45-minute improvisation. And the track cuts abruptly, as the applause starts.

JIM DENLEY, PHILIPPE LAUZIER, PIERRE-YVES MARTEL, KIM MYHR & ÉRIC NORMAND / Transition de phase (Tour de bras)
Celui-ci est nettement plus intéressant. Enregistré en mai 2010, juste après le passage du quatuor Denley/Lauzier/Martel/Myhr au FIMAV. Denley et Myhr ont travaillé précédemment ensemble en duo, Lauzier et Martel aussi, et les quatre ont donné leur premier concert au FIMAV. S’ajoute le bassiste/électronicien Éric Normand, pour une séance intense d’improvisation libre de type microsonique. Haute voltige télépathique, trésor d’inventivité (les techniques de flûte de Denley, Martel et ses feedback contrôlés, les interventions de guitare acoustique distillées par Myhr). Très réussi.
This one is a lot more interesting. Recorded in May 2010, right after the appearance of the Denley/Lauzier/Martel/Myhr quartet at FIMAV. Denley and Myhr have worked together as a duo before, and so have Lauzier and Martel, and all four had given their premiere performance at FIMAV. Bassist/electronician Éric Normand joins this line-up for an intense microsonic-type free improvisation session. Telepathic acrobatics, a treasure of invention (Denley’s flute techniques, Martel’s controlled feedback, Myhr’s distillations of acoustic guitar interventions). Very successful.

MATS GUSTAFSSON & MY CAT IS AN ALIEN / Cosmic Debris, Volume IV (A Silent Place)
D’abord paru en vinyle puis publié sous forme numérique, ce quatrième volume de la série Cosmis Debris de My Cat is an Alien propose une longue pièce des frères Opalio et une autre du saxo Mats Gustafsson. Ce dernier utilise un saxo basse pour créer des fréquences très basses auxquelles il ajoute en filigrane des lignes assez bruitistes. Le tout tient plus de la pièce électroacoustique que de l’improvisation à laquelle il nous a habitué par le passé. La pièce des frères Opalio est spatiale à souhait, avec une certaine influence de Keiji Haino dans la voix - la plus réussie de cette série, éminemment étrange et singulière improvisation d’électroniques maison/déconstruites et de voix lysergiques.
First released on vinyl, then as a digital download, the fourth volume in My Cat is an Alien’s Cosmic Debris series features an extended track by the Opalio borthers and one by saxman Mats Gustafsson. The latter creates very low cycling frequencies, presumably with a bass saxophone, to which he adds rather noisy lines, in a track closer to electroacoustic music than the free improvisation we’re used from him. The Opalios’ piece is very spacey, shows a certain influence from Keiji Haino in the vocals department, and is the most convincing in the series: a strange and singular improvisation on home-made/toy electronics and lysergic vocals.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Funky Frauleins, Vol. 2 (Grosse Freiheit - merci à/thanks to Forced Exposure)
Tiens donc, un deuxième volume de jeunes Allemandes funky des années 70. Plutôt relevé, ce volume, avec beaucoup de soul funky, de beat gogo et (un peu) de disco. Je me serais passé dans la dernière catégorie. Pour le reste, notons l’entraînante “Mein Wochenende” d’Uschi Glas, “Die Entdeckung des Jahrhunderts” de Peggy March (hmm, pas très teuton comme nom...) et “Sunny Honey” d’Uschi Moser, hilarante tellement elle cherche à accrocher.
Hey, a second volume of those funky German ‘70s singers just dropped. This one is a heady mix, with lots of funky soul, gogo beats, and (a little bit of) disco. I would have done without the latter category. Among the rest, let’s point out Uschi Glas’ driving “Mein Wochenende,” Die Entdeckung des Jahrhunderts” by Peggy March (hmm, not what I would call a Teutonic name…) and Uschi Moser’s “Sunny Honey”, trying so hard to be catchy it gets hilarious.

2011-01-17

2011-01-14: Ulrich Krieger, Bill Orcutt, BVDUB


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-01-14

ULRICH KRIEGER / Fathom (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)
Je ne suis pas un fan d’Ulrich Krieger - rien de personnel, simplement un manque d’atomes crochus. Néanmoins, me voilà surpris et presque prêt à reconsidérer mes opinions sur son travail. La raison? Fathom, une composition de 50 minutes interprétée par Krieger (saxo contrebasse), Lee Ranaldo et Alan Licht (guitares) et Tim Barnes (percussion). Une œuvre minimaliste, qui laisse beaucoup de place aux résononances. Il se passe peu de choses, mais c’est vibrant, ça occupe immédiatement tout l’espace sonore (que ce soit votre salon ou entre vos deux oreilles) - bref, c’est en vie. Simplement puissant.
I’m not a fan of Ulrich Krieger - nothing personal he simply doesn’t tickle my fancy. Yet, here I am, totally taken by surprise and willing to reconsider my opinions about his work. The reason is Fathom, a 50-minute composition performed by Krieger (contrabass sax), Lee Ranaldo & Alan Light (guitars) and Tim Barnes (percussion). A minimalistic work with lots of room for notes to resonate. There’s little happening, but it’s vibrant, it fills up your listening space (be it your living room or the space between your ears) – in short, it’s alive. Powerful.

 BILL ORCUTT / A New Way to Pay Old Debts (Editions Mego - merci à/thanks to Forced Exposure)
Une proposition tout à fait inhabituelle pour Editions Mego: un disque (presque) acoustique! Bill Orcutt est un guitariste acoustique aussi idiosyncratique que Loren Connors ou John Fahey. Sur cet album (d’abord paru sur vinyle, ici augmenté de six pièces), il joue d’une guitare Kay munie de seulement 4 cordes et d’un pick-up. Orcutt en joue comme si elle était en feu, ajoutant une distortion au passage. Le son est incroyable - et très lo-fi. Un blues urbain dément, entêté, révélateur. Et un style de jeu unique. Je suis estomaqué.
A rather unusual proposition from Editions Mego: a (near) acoustic record! Bill Orcutt is an acoustic guitarist as idiosyncratic as Loren Connors or John Fahey. On this album (first released on LP, here augmented with six tracks), he plays a Kay guitar with only four strings, and a pick-up. Orcutt plays this instrument like it were on fire, adding a distortion effect along the way. The sound is incredible - and incredibly lo-fi. Demented urban blues, obnoxious and revelatory. And a unique playing style. I’m flabbergasted.

BVDUB / The Art of Dying Alone (Glacial Movements - merci à/thanks to John Bourke P.R.)
Ouuuuuuh... L’œuvre de Brock Van Wey, qui travaille depuis Shaoxing, en Chine. De l’électronique ambiante avec une très légère tendance expérimentale (quelques textures plus grattantes). Mais splendidement fait, avec de belles voix féminines en fond. De longues pièces méditatives - économes dans les arrangements, mais très efficaces. Charmant.
Oooooh... The work of one Brock Van Wey, working out of Shaoxing, China. Ambient electronica with a very light experimental tendency (some grittier textures). Gorgeously executed, with fine female vocals in places. Long meditative tracks - sparse yet efficient arrangements.