Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2010-08-20

2010-08-19: Aviva, The Psychedelic Ensemble, John Zorn

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-19

AVIVA / Peer Gynt In Favour (Musea)

Le claviériste russe Dimitri Loukanienko refait des classiques de la musique... classique comme le faisait Keith Emerson à une certaine époque. Peer Gynt in Favour le présente en solo, après le projet de groupe sur “Casse-noisette” crédité à Aviva Omnibus. Il s’agit ici d’une relecture très personnelle de l’œuvre de Grieg, où les thèmes principaux servent de plateforme à des variations parfois très éloignées. On est donc dans le connu et l’inconnu à la fois. L’album a une qualité très “one-man-band”, avec parties rythmiques programmées et arrangements synthétiques, ce qui dérobe à cette musique une partie de sa dimension humaine. Dommage, parce que l’écriture mérite qu’on s’y arrête. Tout de même d’un certain intérêt pour les amateurs de rock progressif symphonique.

Russian keyboardist Dimitri Loukanienko remakes classical music... classics a la Keith Emerson way back when. Peer Gynt in Favour features him solo, after a band project around “The Nutcracker” billed to Aviva Omnibus. This one is a rereading of Grieg’s famous music, where the main themes are used as springboards for variations that can stray quite a way’s away from the originals. This is known approach as unknown. The album as a “one-man-band” quality, with programmed beats and synth-based arrangments, which robs the music of some of its human dimension. Too bad, because the songwriting deserves attention. Still, of interest to symphonic prog rock fans.

THE PSYCHEDELIC ENSEMBLE / The Art of Madness (Musea Parallèle)

Un nom de groupe générique, un homme-orchestre qui tait son nom - ça m’agace et j’ai abordé ce disque sans disposition particulièrement positive. Pourtant, force est de constater la qualité de The Art of Madness, un album concept ambitieux et réussi, dans une veine Dark Side of the Moon métissée de néo-progressif. Pink Floyd est une grosse référence, mais j’attends aussi le genre d’arrangements qu’utilise Steve Thorne. Un album sur la maladie mentale, où les pièces s’enchaînent sous forme de suite. Le tempo est lent, mais on n’y perd pas son temps. Les mélodies sont efficaces, l’enregistrement soigné. Dans le genre, c’est du grand art, et on s’y laisse prendre facilement. Alors, que The Psychedelic Ensemble sorte de l’anonymat et se dévoile, qu’on puisse l’encenser comme il se doit!

A generic band name, a one-man-band who keeps his name under wraps – it annoys me, so I came to this CD with a not particularly good disposition. Yet, I have to admit that The Art of Madness is a very strong album, and an ambitious concept album to boot, in the vein of Dark Side of the Moon with neo-progressive overtones. Pink Floyd is definitely a major influence, but I also hear the kind of arrangements Steve Thorne favours. An album about mental illness, where tracks segue in suite form. Tempi are slow, but the music doesn’t drag on. Melodies are efficient, the recording is skillful. In this genre, this is a great piece of music, and it’s easy to be seduced by it. So may The Psychedelic Ensemble step out of anonymousness, that we can laud his efforts appropriately!

JOHN ZORN / O’o (Tzadik)

Deuxième album des Dreamers, paru en 2009. Comme sur The Dreamers (et The Gift avant ça), Zorn écrit mais ne joue pas, et il écrit des musiques dansantes, sorte d’hybride entre exotica, film noir et musique juive. Ça s’écoute si facilement. Cela dit, au premier contact, O’o est moins substantiel que The Dreamers - encore plus léger, sans occasionnels passages sombres, sans participation de Mike Patton. Plus uniforme donc, ce deuxième opus, mais la magie opère encore.

The Dreamers’ second album, released in 2009. As on The Dreamers (and The Gift before that), Zorn wrote the music but doesn’t play. And the music is dancing, a hybrid of sorts between exotica, film noir, and Jewish music. It goes down very easy. However, on first contact, O’o is less substantial than The Dreamers - even lighter, without the occasional darker passage, with a cameo from Mike Patton. More homogenous, this second opus, but the magic’s still there.

2010-08-19

2010-08-18: Prester John, Salo, Lapouge/Pabœuf, Klimperei, Premiata Forneria Marconi

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-18


PRESTER JOHN / Desire for a Straight Line (Innova)

Quelle surprise de voir Shawn Persinger, ex-guitariste du grand groupe avant-prog Boud Deun, publier un disque chez Innova - d’accord, cette étiquette s’est affranchie de son image un peu guindée de musique contemporaine américaine depuis quelque temps, mais tout de même. Et quel beau disque! Notons que ce n’est plus “Shawn Persinger is Prester John”, mais bien Prester John tout court. Pourquoi? Parce que Persinger n’est plus seul dans ce projet! Si les musiques sont toutes de sa main, elles sont toutes interprétées en duo avec le mandoliniste David Miller. Seize duos mandoline-guitare acoustique, certains développant l’élégance de Philarmonie, d’autre l’exactitude du California Guitar Trio, d’autres encore l’audace du Fred Frith Guitar Quartet. Pourtant, Prester John n’est rien de tout cela - la légèreté de l’exécution, l’emprunt à des genres très dansants (tango, flamenco), l’immédiateté de cette musique (sans nuire à sa profondeur). Sans oublier trois délicieuses miniatures, des silhouettes musicales de Janet Feder, Mike Sary (de French TV!) et Dave Kerman qui collent merveilleusement aux modèles.

What a surprise to find Shawn Persinger – ex-guitarist of the great avant-prog band Boud Deun – releasing an album on Innova. Okay, that label has shaken off its tight American contemporary music image lately, but still. And what a fine record! First, please note that it’s not “Shawn Persinger as Prester John” anymore, since it’s not only Persinger anymore. The once-solo project is not a duo with the addition of mandolin player David Miller (the compositions are all Persinger’s though). Sixteen duos for mandolin and acoustic guitar, some unfolding with the elegance of Philarmonie, others with the exactness of the California Guitar Trio, others with the boldness of the Fred Frith Guitar Quartet. And yet, Prester John is like none of them – the lightness in the playing, the borrowing to bouncy genres (like tango and flamenco), the immediacy of the music (which doesn’t deter its depth). And not to forget the three splendid miniatures, musical silhouettes of Janet Feder, Mike Sary (of French TV!) and Dave Kerman, so befitting to their namesakes.


SALO / Sundial Lotus (Innova)

Hola la belle surprise! Un disque délicieux, le premier de l’ensemble Sola, un octette réunissant des membres du Respect Sextet, de Little Women (mais pas Darius Jones) et Jerseyband. Le bassiste Ben Gallina semble en être le capitaine (les compositions sont de lui). Une musique riche, ensoleillée, qui me fait penser à Frank Zappa en mode Wazoo, à Brian Woodbury, à Hardscore - à un big band avant-progressif qui puiserait aussi dans la musique contemporaine, sans trop se prendre au sérieux. L’écriture de Gallina vaut le détour! Et les fans de Jaga Jazzist devraient apprécier. [Ci-dessous: “Metamorphistopheles”, trouvée sur le site de Salo.]

What a nice surprise! A gorgeous CD, the first by Sola, an eight-piece ensemble bringing together members of the Respect Sextet, Little Women (though not Darius Jones) and Jerseyband. Bassist Ben Gallina seems to be at the helm of this project (all compositions are his). Rich, sunny music reminiscent of Wazoo-era Frank Zappa, Brian Woodbury, Hardscore – avant-prog big band music that also borrows from contemporary music and doesn’t take itself too seriously. Gallina’s writing deserves your attention. Fans of Jaga Jazzist will dig too. [Below: “Metamorphistopheles,” found on Salo’s website.]

Salo: Metamorphistopheles


JEAN LAPOUGE & CHRISTIAN PABŒUF / Atlas (Great Winds)

Quelque quatre ans après la séparation de Noëtra, les deux figures de proue de ce groupe, soit le guitariste-compositeur Jean Lapouge et l’hautboïste/flûtiste Christian Pabœuf ont enregistré un dernier disque. Cette mouture 1987 tend plus que jamais vers un son ECM, mais l’écriture de Lapouge demeure aussi posée et distinctive. Et le hautbois est merveilleusement utilisé comme instrument principal. Pour les amateurs de RIO acoustique, de jazz nordique, de musique contemporaine néo-mélodique. Beau.

Four years or so after Noëtra’s break-up, the band’s two main figures - guitarist/composer Jean Lapouge and oboe/flute player Christian Pabœuf – recorded one final album. This 1987 vintage gets closer than ever to the ECM sound, though Lapouge’s writing remains as assured and singular as ever. And the oboe is marvelously showcased as the lead melodic instrument. For fans of acoustic RIO, Nordic jazz, and neo-melodic contemporary music. Beautiful.


KLIMPEREI / Octogonale impérative (Gazul)

Publié sous le nom de Klimperei, Octogonale impérative est en fait une vieille collaboration entre Klimperei (alors encore un duo) et Pierre Bastien. Les 16 pièces présentées ici ont été enregistrées à la même époque que ceux de Mécanologie portative, soit 1986-1987. Les mécanos de Bastien ont fourni les pistes de base de ces fantaisies musicales, dont certaines sont sombres et douloureuses. Beau et brinqueballant, plein de sonorités hétéroclites, la mécanique transmuté par l’humain, totalement. Comme quoi Klimperei a beaucoup changé depuis (cf. Quai des hannetons, splendide mais différent), tout en restant la même.

Released as a Klimperei album, Octogonale impérative is actually a old collaboration between Klimperei (then still a duo) and Pierre Bastien. The 16 tracks presented here were recorded at the same time as the material on Mécanologie portative, i.e. 1986-1987. Bastien’s automatons provided the basic tracks for the musical fantasias, and some of them are rather dark and sad. Pretty, shaky, full of awkward sounds, mechanics transmuted by the human hand. Klimperei has changed a lot since then (see Quai des hannetons, beautiful and different) while basically staying the same.


PREMIATA FORNERIA MARCONI / Chocolate Kings (Esoteric Recordings)

Non, ce n’est plus la meilleure période de ce grand groupe progressif italien. Mais inutile de faire la moue en parlant de Chocolate Kings: ce disque tient la route. Oui, le nouveau chanteur (à l’accent plus anglais) a la voix chevrotante; oui les arrangements sont moins développés, mais l’écriture demeure solide, autant sur la pièce titre très rock (et qui, somme toute, rappelle “E Fiesta” du même PFM. Et “From Under” est solide. Et le reste aussi. En plus, la réédition récente chez Esoteric ajoute tout un disque boni, soit un concert de 1976 - son “bootleg” plutôt bien nettoyé.

No, it’s not this great Italian progressive rock band’s golden era. But there’s no need to pout whenever Chocolate Kings gets mentioned: this record holds up. Yes, the newly-drafted singer – he handles the English lyrics better – has a shaky voice; yes, the arrangements are less gorgeous. But the writing remains strong, on the rocking title track (reminiscent of PFM’s own earlier hit single “E Fiesta”), and “From Under” is a fine track, just like the rest of the record. Plus, the recent Esoteric reissue adds a whole extra CD: a live performance from 1976 - a bootleg recording with a cleaner sound than what used to circulate.

2010-08-18

2010-08-17: Gen Ken Montgomery, Electroacousticsilence, Lasse-Marc Riek, Noëtra

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-17


GEN KEN MONTGOMERY / Birds + Machines (1980-1989) (Pogus)

Artiste sonore particulier, aux idées souvent stimulantes, Gen Ken Montgomery propose ici une compilation de pièces enregistrées dans les années 80 - tirées de cassettes, de diffusions radiophoniques et d’archives personnelles. À cette époque, Montgomery s’intéressait aux machines, aux jouets à piles, aux objets de la vie courante. Birds + Machines est donc un assemblage de musiques bruitistes, de constructions sonores aux rythmes résultant de multiples pulsations, avec un fort apport de sources radio/télé. Un capharnaüm plus ordonné qu’il n’en paraît, avec beaucoup d’idées surprenants (la pièce titre en deux parties est fascinante).

A pecualiar sound artist with often-stimulating ideas, Gen Ken Montgomery offers here a compilation of tracks recorded in the ‘80s – from cassettes, radio broadcasts, and personal archives I guess. At the time, Montgomery was interested in machines, battery-powered toys, and domestic objects. Birds + Machines is a collection of noise-based music, sonic constructions where beats are actually overlays of pulses, and sound sources can be raw but puzzling (radio/TV sources too). Ordered chaos is what you might call it, with lots of surprising ideas in it (the two-part title track is fascinating).


ELECTROACOUSTICSILENCE / Flatime (Amirani Records)

Un quintette italien, avec trompette, basson, basse (acoustique et électrique), batterie et concepteur sonore. Flatime brasse beaucoup pour un disque d’impro, avec des rythmiques troubles mais bien présentes, une trompette souvent planante (fait penser à Harry Beckett). Spaceheads en mode free, Supersilent en plus acoustique. Besoin d’une autre écoute, mais ça me laisse une impression sympathique. [Écoutez des extraits de l’album sur le MySpace du groupe (lien ci-dessus).]

An Italian quintet with trumpet, bassoon, bass (acoustic and electric), drums, and sound designing. Flatime grooves a lot for a free improv record, with shaky yet persistent beats and an often-trippy trumpet (I’m thinking Harry Beckett). Spaceheads in free mode, or a more acoustic Supersilent. I need another listen, but the first one leaves an enjoyable impression. [Listen to tracks from the album on the band’s MySpace (link above).]


LASSE-MARC RIEK / Harbour (Herbal International)

Mon premier contact avec cet artiste sonore. Harbour propose des enregistrements de terrain non retraités. Il y a là une palette sonore large, très métallique comme il se doit (un port et ses conteneurs, après tout). Mais surtout, cette série de courtes pièces (formant un court disque de 32 minutes) bouge beaucoup, elle sont très actives. Et un enregistrement de qualité, qui offre donc une écoute courte mais soutenue. Facile de faire rejouer immédiatement.

My first contact with this sound artist. Harbour features untreated field recordings. The sound palette is wide, though very metallic (lots of containers in a harbour, not to mention the ships). But most of all, this collection of short pieces (making up a short record, 32 minutes) has a lot happening. These tracks are very active. And a quality recording. A short listen that sustained my interest throughout. Pressing “Play” again is a no-brainer.


2e écoute/2nd listen: NOËTRA / Live 83 (Musea)

Vraiment splendide. Du rock progressif de recherche de type RIO. C’est décidé, je me procure les deux albums studio.

Really beautiful. Sophisticated progressive rock, RIO style. That’s it, I’m getting their two studio releases.

2010-08-17

Délire actuel, 2010-08-17

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 17 août 2010 (rediffusion le 22 août)
Show aired on August 17, 2010 (repeated on August 22)

DESCRIPTION
DESCRIPTION

Duos : Deux heures de duos par des artistes à la démarche unique ou au style singulier. Assortiments hétéroclites et compromis illuminants. Parutions récentes.
Duos: Two hours of solo music by artists who have developed a unique approach to music, a distinctive voice. Unnatural assortments and luminous compromises. Recent releases.

*ANDY MOOR & YANNIS KYRIAKIDES / Five in Hell (6:58) - Rebetika (Unsounds)
*ANDY MOOR & YANNIS KYRIAKIDES / Folia, part 1 (7:40) - Folia (
Unsounds)
*PHILIP JECK & MARCUS DAVIDSON / Tenderberries Version (3:53) - Spliced (Touch Seven)

IGNAZ SCHICK & MARTIN TÉTREAULT / Cave12part2 (3:19) - Live 33 - 45 - 78 (Ambiances Magnétiques)
*VERNON & BURNS / A Touch of the Vapours (3:43) - The Light at the End of the Dial (Gagarin Records)
*PEOPLE LIKE US & WOBBLY / Pain (5:18) - Music for the Fire (Illegal Art)

SABINE ERCLENTZ & ANDREA NEUMANN / Bialetti (8:35) - LAlienation (Herbal International)
CAROLYN HUME & PAUL MAY / Come to Nothing, Part 2 (7:02) - Come to Nothing (Leo Records)

IVO PERELMAN & BRIAN WILLSON / The Stream of Life (2:24) - The Stream of Life (
Leo Records)
IVO PERELMAN & GERRY HEMINGWAY / Lisboa (7:40) - The Apple in the Dark (
Leo Records)
BORAH BERGMAN & STEFANO PASTOR / Spirit Song (10:52) - Live at Tortona (Mutable Music)

NATE WOOLEY & PAUL LYTTON / The Mbala Effect (14:03) - Creak Above 33 (Psi)
MIKE NORD & GEORG HOFFMAN / Dialogue (6:13) - The Flow (Leo Records)

JOHN BILOTTA / Shadow Tree (5:15) - Conversations (Navona Records)


merci à/thanks to:
*Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

rien cette semaine
nothing this week

Délire musical, 2010-08-17

DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 17 août 2010 (rediffusée le 22 août)
Broadcast Date: August 17, 2010 (repeated August 22)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST


Thème/Theme: JANINA ANGEL BATH / Folk Songstress - Gypsy Woman (Prophase Music)


CHARMING HOSTESS / Oh Barren One (4:27) - The Bowls Project (Tzadik)
MIKE PATTON / Ore d'amore (2:52) - Mondo Cane (Ipecac)
AMON DÜÜL II / Jalousie (3:26) - Vive la trance (Revisited)
BIRCH BOOK / Life's Lace (3:52) - A Hand Full of Days (ind.)

RENÉ LUSSIER / La valse qui console (6:16) - Le prix du bonheur (La Tribu)
VACLAVEK, ZIMMERMAN, DVORACEK, MACHT / Horská Jeskyne (4:58) - Edel (Indies Scope)

NIMAL / Tarotska (3:40) - Voix de surface (RecRec)
NOËTRA / Le voyageur égaré se noie incognito (3:21) - Live 83 (Musea)
GABRIEL YACOUB / Le nom des oiseaux (2:36) - De la nature des choses (Le Roseau)

QUARKSPACE
/ Tourist Music (extrait/excerpt: 5:30) - Spacefolds 10 (Eternity's Jest)



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

BIRCH BOOK

Prestation d'une chanson de l'album précédent.
Live performance of a song from the previous album.


2010-08-16: Klaus Schulze, Thomas Ankersmit, Chris Abrahams, Ethnic Duo, John Zorn

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-08-16


KLAUS SCHULZE / La vie électronique 6 (MIG)

Ce volume couvre une période légèrement plus longue que le volume 5, plus diversifiée aussi. Sur près de quatre heures de musiques, il propose des prestations en concert de 1976 à 1979, ainsi que des enregistrements en studio de 1976 (les deux “Schwanensee”) et 1978 (“BarracudaDrum”). Il s’agit d’œuvres solos de Schulze, sauf “BarracudaDrum” avec Harald Grosskopf à la batterie (seule pièce inédite sur cet album) et “There was Greatness in the Room” avec Arthur Brown. À souligner: les deux élégants mouvements de “Schwanensee”, les 50 minutes de “Zeitgeist,” une solide pièce, très rythmée, presque dans le style de Tangerine Dream, et la très longue “La vie secrète” (63 minutes!), splendide exemple de la magie que tissait Schulze en concert à partir de sons préplannifiés et d’une étincelle d’improvisation - merveilleusement planant.

This volume covers a period slightly longer than Volume 5, and more diverse. Over four hours of music consisting of concert performances from 1976-1979 and studio recordings from 1976 (both “Schwanensee” tracks) and 1978 (“BarracudaDrum”). They are mostly solo Schulze performances, except for “BarracudaDrum” with drummer Harald Grosskopf (it’s also the only previously unreleased track on this set) and “There was Greatness in the Room” with Arthur Brown. Highlights are the elegant two-movement “Schwanensee”, the 50-minute “Zeitgeist” - a strong piece, beat-driven, almost Tangerine Dream-like – and the very long “La vie secrète” (63 minutes!), a splendid example of the kind of magic Schulze could weave live from pre-planned sounds and a spark of improvisation – marvelously trippy!


THOMAS ANKERSMIT / Live in Utrecht (Ash International - merci à/thanks to Forced Exposure)

Impressionnant, ce premier opus officiel de Thomas Ankersmit (après un mini-CD et des figurations sur des compilations). Ankersmit est saxophoniste à la base, mais il travaille aussi beaucoup avec les synthétiseurs et ordinateurs, dans une recherche microtonale qui rapelle celle de Phill Niblock (avec qui il travaille régulièrement). Une longue pièce de 40 minutes, en deux temps séparés par un long quasi-silence qui permet presque une remise à zéro. Hantant, bourdonnant, avec des juxtapositions de phase déstabilisantes (vers la fin) et un beau travail de dialogues avec bande (au début). Très convaincant.

An impressive official debut CD from Thomas Ankersmit (after an EP and appearances on compilations). Ankersmit is basically a saxophonist, although he also works a lot with analog synths and computers, in microtonal experiments bringing to mind Phill Niblock (with whom he works regularly). A long 40-minute track in two sections separated by a long near-silence that almost allows for a reset. Haunting, droning, with unsettling phase overlaps (toward the end) and some fine dialogue with a tape part (in the beginning). Very convincing.


CHRIS ABRAHAMS / Play Scar (Room40)

Un très beau disque solo du claviériste des Necks, un disque étonnant aussi, puisque Chris Abrahams y dévoile une instrumentation large qui y comprend, en plus des claviers d’époque, orgue d’église et enregistrement de terrain, des percussions et même de la guitare électrique. Chaque pièce est finement ciselée et combine parties acoustiques, électriques et électroniques. Fragments mélodiques, textures ambiantes recherchées, expérimentation dans le grain mais aussi dans l’écriture (“Jellycrown”, “Bird and Wasps”). Chapeau. [CI-dessous: Chris Abrahams dans son élément normal: The Necks. (Désolé, mais Room40 n’a distribué aucun extrait gratuit de ce disque.)]

A beautiful solo record from The Necks’ keyboardist. A surprising disc too, where Chris Abrahams unfolds a large instrumentation that encompasses period keyboards, church organ and field recordings - as usual - but also percussion and even an electric guitar. Each track is finely chiselled and combines acoustic, electrical and electronic sources. Melodic fragments, sophisticated ambient textures, experiments in grain andin composition (“Jellycrown,” “Bird and Wasps”). Congratulations. [Below: Chris Abrahams in his normal element: The Necks (sorry, Room40 has released no free mp3 excerpts of this album).]


ETHNIC DUO / En public au Chêne noir d’Avignon, 1980 (Musea)

Ethnic Duo, ce fut la réunion momentanée (le temps d’un album studio) des deux pierres angulaires de Zao (et membres originaux de Magma) Yochk’o Seffer et François “Faton” Cahen. Cette nouvelle parution vient donc de doubler la discographie officielle de ce duo formé trois ans après la dissolution de Zao. Qui plus est, il propose huit titres inédits (aucune de ces pièces ne figurait sur l’album studio). Ces duos piano-saxo sont pour l’essentiel vifs, complexes, répétitifs et parfois martelants - ce qu’on s’attend du plus grand duo zeuhl hors-Magma de l’époque. Avec une teinte jazz, évidemment, la même qui a toujours été présente dans leur musique (même du temps de Magma). Intimiste en plus. Recommandé.

Ethnic Duo was the short-lived reunion (for a single studio album) of Zao mainmen (and founding member sof Magma) Yochk’o Seffer and François “Faton” Cahen. This new release just doubled the official discogrpahy of this duo formed three years after Zao disbanded. Furthermore, none of the eight compositions featured here appeared on the studio album. These piano/sax duos are mostly lively, repetitive and insistent - everything you’d expect from the greatest zeuhl duo out of Magma. With jazz overtones, of course, as always with these two. And an intimate performance to boot. Recommended.


JOHN ZORN / Duras/Duchamp (Tzadik)

Classique indémodable? Oui, je crois. Deux œuvres si disparates, réunissables uniquement sur la base qu’elles sont, avec un peu d’imagination, du classique contemporain - de la musique de chambre. Mais au-delà de ce trait commun (ayant plus à voir avec la forme que le fond), comment rapprocher “Duras”, pleine d’une subtile élégance, d’un raffinement qui frôle l’effacement, et “Duchamp” la déconstruite, suite de gestes musicaux provocateurs. Et pourtant, oui, il existe un autre point commun à ses deux œuvres: le génie, pur et simple.

Timeless classic? I think so. Two works so different, their only common thread being that, with a little bit of imagination, they can be filed as “contemporary classical” - chamber music. That aside (and that has more to do with format than substance), how can one bring together “Duras” - filled with delicate elegance, refinement bordering on self-effacement - and “Duchamp”, deconstructed sequence of provoking sound gestures. And yet, yes, there do share something: genius, pure and simple.