Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-10-01

2011-09-30: MC Maguire, Le Pelteux de nuages, Hammill/Evans, Samla Mammas Manna, Diego Chamy


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-09-30

MC MAGUIRE / Nothing Left to Destroy (Innova)
Chaque album de MC Maguire est une décharge sonore, un long coup de poing au plexus qui ouvre les oreilles et sature les neurones. Nothing Left to Destroy propose deux longues pièces typiquement dans la forme Maguire: collage sonore hyperserré d’échantillons très variés et partie instrumentale. Ça me fait beaucoup penser à ce que faisait Bob Ostertag dans les années 90 - et ce commentaire, je le veux un très grand compliment. “S’Wonderful (That the Man I Love Watches Over Me)”, pour flûte (Douglas Stewart) et ordinateur, tourne autour de Gershwin et de la comédie musicale américaine. Je préfère “The Discofication of the Mongols”, un torrent d’idées éclatées que mate le violon de Benjamin Bowman, élément liant qui surnage la marée auditive. Ce disque me semble plus “confortable” (ordonné?) que Trash of Civilization, mais tous deux sont de grands crûs.
Each MC Maguire album is a sonic discharge, a long punch to the plexus that opens up your ears and saturates your brain cells. Nothing Left to Destroy presents two long tracks in typical Maguire format: ultra-tight collages of extremely varied sound samples with a solo instrumental part. I’m strongly reminded of what Bob Ostertag was doing in the ‘90s – and that’s a BIG compliment, in case you didn’t know. “S’Wonderful (That the Man I Love Watches Over Me)” for flute (Douglas Steward) and computer revolves around Gershwin and the American musical. I prefer “The Discofication of the Mongols”, a typhoon of crazy ideas tamed by Benjamin Bowman’s violin, the element of coherence that manages to stay on top of this gigantic wave of sounds. This album sounds more “comfortable” than Trash of Civilization, though both records are highly recommended.

LE PELTEUX DE NUAGES / Sans béquille, on n’a plus d’alibi (ind.)
À propos de Musique laxative: Trash/MIDI, j’ai écrit que “Le Pelteux de nuages est à son meilleur lorsqu’il évite les mots”. C’est encore vrais pour le mini-album Sans béquille, on n’a plus d’alibi… qui est malheureusement est un album de chansons. Des chansons tristes un peu post-rock, qui peuvent rappeler Sylvain Chauveau, mais la livraison est crue. Par exemple, la partie de piano dans “Rêver” est piochée sans nuances, et si les paroles sont plus relevées ici que sur l’album précédent, on ne peut toujours pas qualifier la voix du Pelteux d’agréable ou de juste.
About Musique laxative: Trash/MIDI, I had written that “Le Pelteux is at his best when he avoids words altogether.” It is still true with Sans béquille, on n’a plus d’alibi, which, sadly, is an EP of songs. Sad songs with a slight post-rock feel, somewhat reminiscent of Sylvain Chauveau perhaps, though the delivery is crude. For instance, the piano part in “Rêver” is hammered away without nuance. Also, although lyrics are a bit better on this set, Le Pelteux de nuages’ voice could hardly be described as enjoyable or true.

PETER HAMMILL & GUY EVANS / Spur of the Moment (Fie Records)
C’est vendredi, alors je me gâte. Première écoute de ce disque remontant en 1988, collaboration instrumentale entre Peter Hammill et Guy Evans de Van der Graaf Generator – échantillonnage, percussions électroniques, multipistage, improvisation. Intéressant, pas pleinement réussi. Audacieux, mais rien de plus qu’une note de bas de page dans la discographie de Hammill. Loops & Reels, Sonix et Unsung lui sont supérieurs.
It’s Friday, so I’m treating myself. This is my first listen to this record from 1988, an all-instrumental collaboration between Van der Graaf Generator’s Peter Hammill and Guy Evans. Sampling, electronic percussion, multitracking, improvisation. Interesting, though not quite convincing. A bold record, but hardly more than a footnote in Hammill’s discography. I’d rank Loops & Reels, Sonix and Unsung over this one.

SAMLA MAMMAS MANNA / Samla Mammas Manna (Silence Records)
On dit du premier disque de ce grand, grand groupe suédois (1971) qu’il est son plus accessible. Soit. Ce qui n’en fait pas une écoute facile. Divertissante et folle, oui. Je préfère Maltid, plus fou, et Klossa Knapitatet, plus abouti.
Folks say this great Swedish band’s debut LP (1971) is their most accessible. Fine. But it doesn’t make it an easy listen. Entertaining and zany. Still, I prefer Maltid, crazier, and Klossa Knapitatet, more fully realized.

DIEGO CHAMY / The Intelligent Dancer (Absinth Records)
Ex-musicien improvisateur, Diego Chamy s’est réinventé danseur expérimental. Le DVD The Intelligent Dancer propose un duo avec Tamara Ben-Artzi, un solo , ainsi qu’une série de duos avec des improvisateurs (Axel Dörner, Christof Kurzmann, Robin Hayward, Nikolaus Gerszewski). Près de trois heures de matériel. Chamy est une révélation, une belle découverte. Je me suis grandement amusé, questionné et pincé aux fils de ses performances dadaïstes, minimalistes et incongrues. Je n’ai pas tout regardé, mais je souhaite tout de même souligné deux numéros. 1: le duo avec Ben-Artzi, où Chamy prend des poses pseudo-sensuelles statiques, avant de tendre au public un portable qui joue une vidéo de France Gall. 2: le premier duo avec Dörner, une succession cocasse de situations étranges, ou Chamy prend des poses, déclame, sort de scène pour hurler, revient en caleçon, regarde son lutrin, reprend une poses; et Dörner qui ne fait qu’alterner entre jouer une note, toujours la même, et souffler sans son dans sa trompette.  [Ci-dessous: Le montage ci-dessous donne un EXCELLENT aperçu de ce DVD.]
Ex-improvising musician, Diego Chamy has reinvented himself as an experimental dancer. The DVD The Intelligent Dancer features a duo with Tamara Ben-Artzi, a solo, and a series of duos with improvisers (Axel Dörner, Christof Kurzmann, Robin Hayward, Nikolaus Gerszewski). Almost three hours of material. Chamy is a revelation, a wonderful discovery. I was highly entertained and puzzled by his Dada, minimalistic and incongruous performances. I haven’t watched the whole thing, but I’d like to point out two pieces. 1: The duo with Ben-Artzi, where Chamy takes static pseudo-sensual poses, before holding for the audience a laptop playing a France Gall video. 2: The first duo with Dörner, a funny series of weird situations where Chamy strikes poses, declaims, walks off stage to shout, comes back in briefs, stares at his music stand, strikes a new pose; and Dörner alternates strictly between one trumpet note (always the same one) and tone-less breathing. [Below: This preview gives an EXCELLENT idea of what this DVD is about.]
the intelligent dancer - preview from diego chamy on Vimeo.


2011-09-30

2011-09-28/29: Mural, Lotz/Islak Köpek, Broening/Duo Runedako, Ig Henneman Sextet


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-09-28/29

MURAL / Live at the Rothko Chapel (ind.)
Le deuxième album du trio Mural est une autoparution documentant un excellent concert donné au Texas en mars 2010. Une seule pièce de 50 minutes où se crée instantanément un espace d’improvisation intense mais dépouillé. Jim Denley (flûtes), Kim Myhr (guitare) et Ingar Zach (percussions sur grosse caisse) forment l’un des plus fascinants groupes de l’heure en musique improvisée posée. Commencez par l’album studio chez Sofa, mais ce deuxième opus est chaudement recommandé.
Mural’s second release is a self-released CD documenting an excellent performance in Texas, March 2010. A single 50-minute piece where an intense yet stripped-down improvisational space is instantly created. Jim Denley (flutes), Kim Myhr (guitar), and Ingar Zach (percussion over a concert bass drum) form one of the most fascinating quiet free improvisation groups currently at work. Start with their studio album on Sofa, but I highly recommend this second opus too.

MARK LOTZ & ISLAK KÖPEK / Istanbul Improv Sessions May 4th (Evil Rabbit - merci à/thanks to Toondist)
Rencontre intérssante d’improvisation libre entre le flûtiste globe-trotter Mark Alban Lotz et le groupe d’improvisation turc Islak Köpek (un quintette comptant deux saxos, violoncelle, guitare et électroniques). Quinze pièces courtes développant des idées parfois convenues mais intelligemment exécutées. Ça grouille, ça bouille, ça vit.
An interesting free improvisation meeting between globe-trotting flutist Mark Alban Lotz and Turkish improv group Islak Köpek (a quintet comprising two saxes, cello, guitar & laptop). Fifteen short tracks developing occasionally conventional ideas, though always in clever ways. This music is slithering and shaking with life.

BENJAMIN BROENING & DUO RUNEDAKO / Recombinant Nocturnes (Innova)
Le compositeur Benjamin Broening propose ici un cycle de nocturnes interreliées, sorte de variations (très variées) autour des mêmes matériaux compositionnels. Ce cycle est confié principalement au pianiste Daniel Koppelman, secondé ici et là par sa partenaire Ruth Neville (quelques duos et quatre mains). L’écriture est troublante et arrive à faire oublier l’aspect recombinatoire du projet – aspect dont on perd le fil si on se laisse aller dans la musique, mais qui demeure constamment, fournissant discrètement l’architecture de ces œuvres, la plupart distinctes mais formant un grand tout.
Composer Benjamin Broening delivers a cycle of inter-related nocturnes, like (quite varied) variations on a bunch of compositional materials. This cycle has been entrusted mostly to pianist Daniel Koppelman, helped out here and there by his colleague Ruth Neville (for a few duets and four-hands). Broening’s writing is deep, troubling, and succeeds in making you forget the recombinant aspect of the project – an aspect you can easily loose track of when loosing yourself in the music, yet always discreetly providing the architecture of these works, most of which are stand-alone pieces, yet forming a greater whole.

IG HENNEMAN SEXTET / Cut a Caper (Stichting Wig - merci à/thanks to Toondist)
Je trouve ce disque légèrement plus convaincant que le concert qu’a donné cet ensemble au FIMAV 2011. Les compositions de l’altiste Ig Henneman sont parfois très subtiles (“A Far Cry,” “Cut a Caper”), parfois trop évidentes (“Moot” et son air repris de Monk, “Toe and Heel”). Henneman marche sur un fil tendu entre la composition contemporaine pour ensemble de chambre et le canevas pour groupe d’improvisation libre. C’est une démarche périlleuse, mais elle solidement entourée (Ab Baars, Axel Dörner, Lori Freedman, Marilyn Lerner, Wilbert de Joode) et, lorsqu’elle réussit, c’est avec brio (comme dans “Narration”).
I find this recording slightly more convincing than the concert this ensemble performed at FIMAV 2011. Violist Ig Henneman’s compositions are at times very subtle (“A Far Cry,” “Cut a Caper”), occasionally too obvious (“Moot” and its tune stolen from Monk, “Toe and Heel”). Henneman is walking on a tightrope between contemporary chamber music and free improvisation frameworks. It’s a perilous journey, but she is supported by a stellar team (Ab Baars, Axel Dörner, Lori Freedman, Marilyn Lerner, Wilbert de Joode), and, when things work out, they work out great (as in “Narration”).

2011-09-28

2011-09-27: Daunik Lazro, Guionnet/Murayama, Murayama/Rives, Klare/Platz/Kneer/Elgart

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-09-27

DAUNIK LAZRO / Some Other Zongs (Ayler Records)
Le grand saxophoniste français Daunik Lazro donne une suite à son album solo Zong Book (Émouvance, 2000). Some Other Zongs adopte la même approche qu’il y a dix ans: des solos émotifs, présentés sans flafla, saisis dans d’excellentes conditions. L’essentiel du disque a été enregistré dans une église. Du grand Lazro - le roi du saxo baryton, qu’il fait vibrer avec une chaleur incroyable.
The great French saxman Daunik Lazro has released a follow-up to his solo CD Zong Book (Émouvance, 2000). Some Other Zongs takes the same approach as ten years ago: emotional solos presented bare and captured under excellent conditions. Most of the record was recorded in a church. Some great Lazro music – he is the king of the baritone sax, an instrument he sets to vibrate with incredible warmth.

JEAN-LUC GUIONNET & SEIJIRO MURAYAMA / Window Dressing (Potlatch)
L’étiquette française Potlatch spécialisée dans les musiques improvisées microsoniques vient de publier deux disques mettant en vedette le percussionniste Seijiro Murayama. Le premier le place en duo avec le saxophoniste alto Jean-Luc Guionnet, homme capable d’une approche extrêmement épurée (mais ce n’est pas son seul dada). Les quatre pièces offertes ici proposent des assemblages de sons discriminés, parfois des notes, mais surtout des chuintements, des claquements, des frottements. Trois des quatre pièces ont été captées par Éric La Casa en se déplaçant, offrant d’intéressants changements de perspective auditive.
French label Potlatch – specialized in microsonic free improvisation – just released two CDs featuring percussionist Seijiro Murayama. The first one puts him in a duet with alto saxophonist Jean-Luc Guionnet, a man capable of an extremely stripped-down approach (though it’s not his only interest in music). The music offers assemblages of discriminate sounds, occasionally tones, but mostly rubbing, slapping and breathing sounds. Three out of four tracks were captured by Éric La Casa as he wandered around the performers, which produces interesting changes of aural perspective.

SEIJIRO MURAYAMA & STÉPHANE RIVES / Axiom for the Duration (Potlatch)
Celui-ci est nettement plus intéressant, mais d’une écoute plus difficile. Ici, Murayama se concentre essentiellement sur des sons continus (archet sur métal, surtout), et Stéphanes Rives, au saxo soprano, fait la même chose. Résultat: des tons qui battent les uns contre les autres - parfois on jurerait des ondes sinusoïdales, alors que tout ici est acoustique. L’application de Rives à produire et soutenir des sons incroyablement aigüs tient de la haute voltige.
This one is a lot more interesting, but a more demanding listen. Here, Murayama focuses essentially on sustained sounds (mostly arco on metal), and Stéphanes Rives, on soprano sax, does the same thing. Result: tones that flap one against the other – at times you’d swear you’re in the presence of two sine waves, but everything here is purely acoustic. Rives’ skill at producing and sustaining incredible high-pitched tones is downright incredible.

JAN KLARE, JEFF PLATZ, MEINRAD KNEER & BILL ELGART / Modern Primitive (Evil Rabbit - merci à/thanks to Toondist)
Un quatuor d’improvisation libre qui part du jazz pour se lancer dans une musique effectivement moderne et primitive à la fois. L’anchiste Jan Klare (qui dirige l’ensemble The Dorf), le guitariste Jeff Platz (qui évoque Fred Frith en mode impro), le batteur Bill Elgart (qui me fait beaucoup penser à Paul Lovens) et le contrebassiste Meinrad Kneer, un habitué de l’étiquette Evil Rabbit et un improvisateur redoutable, qui m’épate ici par ses glissandis tonitruants. Cela dit, tout ne s’agence pas parfaitement sur ce disque assez brouillon.
A free improvisation quartet that starts from jazz to leap toward music that is actually both modern and primitive-sounding. Reedsman Jan Klare (who leads The Dorf), guitarist Jeff Platz (reminiscent of Fred Frith in improv mode), drummer Bill Elgart (strongly reminiscent of Paul Lovens), and doublebassist Meinrad Kneer, a regular on Evil Rabbit records and a fierceful improviser – I’m very impressed by his thunderous glissandi on this release. That said, everything doesn’t always fall in its rightfull place on this uneven recording.

2011-09-27

Délire actuel, 2011-09-27


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 27 septembre 2011
Broadcast of September 27, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Électroacoustique d’ici et d’ailleurs: Deux heures d’œuvres électroacoustiques d’ici et d’ailleurs, surtout des parutions récentes, avec une place de choix laissée aux femmes.
Local and Foreign Electroacoustics: Two hours of electroacoustic music from Quebec and abroad, mostly recent releases, with several female composers being featured.

ROXANNE TURCOTTE / Attractions (17:38) - Désordres (empreintes DIGITALes)
*ANNABELLE PLAYE / Archipel électronique, vol. 1 (d’autres cordes)

*NICOLAS BERNIER / 10 passages (10:00) - usure.paysage (Hrönir)
CHRISTIAN CALON / Les hommes (5:48) - Le projet Ulysse (empreintes DIGITALes)

*MONTY ADKINS / Memory Box (7:58) - Fragile.Flicker.Fragment (Audiobulb Records)

FRANCIS DHOMONT / Premières traces du Choucas (15:05) - Études pour Kafka (empreintes DIGITALes)
KIM CASCONE / The Knotted Constellation (Fourteen Rotted Coordinates) (extrait/excerpt: 9:45) - The Knotted Constellation (Fourteen Rotted Coordinates) (Monotype Records)

*HANNA HARTMAN / Nightlock (8:23) - H^2 (Komplott)
*ANGELICÁ CASTELLÓ / La Fontaine 1 (8:32) - Bestiary (Mösz)

MERZBOW / Audio Public (5:28) - Another Merzbow Records (Dirter Promotions)


Merci à/thanks to:




COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ROXANNE TURCOTTE
La pièce “Attractions” a aussi donné lieu à une installation sonore, documentée dans cette vidéo.
Turcotte also used “Attractions” in a sound installation documented in this video.


2011-09-26: Tim Brady, Marc Ducret, Szilárd Mezei Wind Quartet


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-09-26

TIM BRADY / 24 Frames: Scatter (Ambiances Magnétiques)
Il aura fallu cinq ans à Tim Brady pour compléter son projet 24 Frames, une série de 24 solos et duos de guitare électrique et électroniques. Sur disque, 24 Frames se décompose en deux parutions. 24 Frames: Trance, paru plus tôt cette année, regroupe les pièces 19 à 24 sur un CD accompagné d’un DVD. Les pièces 1 à 18 viennent de paraître sur le CD double 24 Frames: Scatter. Le premier disque propose six duos avec des membres de Bradyworks et de Quasar, ainsi que d’autres musiciens. La chanteuse de jazz Karen Young est la plus étonnante du lot, dans “Frame 1: Scatter,” mais c’est “Frame 2: In Almost Unison” avec le saxo baryton Jean-Marc Bouchard qui est la plus réussie. Le disque 2 propose 12 courtes pièces pour guitare électrique solo, regroupées en trois cycles, avec ou sans effets - un tour de force qui rappelle qu’au delà de ses symphonies et de ses projets multimédia, Tim Brady demeure un guitariste d’exception et un compositeur de grand intérêt pour son instrument. Recommandé.  [Ci-dessous: Un extrait de “Frame 1: Scatter”.]
It took Tim Brady five years to complete 24 Frames, a series of 24 solo and duo pieces for electric guitar and electronics. On record, 24 Frames is split across two separate releases. Released earlier this year, 24 Frames: Trance features the last six “frames” on a CD accompanied by a DVD. 24 Frames: Scatter features pieces 1 through 18 on two CDs. Disc 1 contains six duos with members of Bradyworks and Quasar, plus other musicians. Jazz singer Karen Young is the most surprising duettist here, in “Frame 1: Scatter,” but the best track is “Frame 2: In Almost Unison” with baritone sax player Jean-Marc Bouchard. Disc 2 features 12 short pieces for solo electric guitar grouped in three cycles, with and without electronics – a tour de force that brings back the fact that, beyond his symphonies and multimedia projects, Tim Brady remains an exceptional guitarist and a commanding composer for his instrument. Recommended.  [Below: An excerpt from “Frame 1: Scatter,”]

MARC DUCRET / Tower, Vol. 2 (Ayler Records)
Surprise! Le volume 2 de Tower n’est pas la suite à proprement parler du volume 1. Lieu d’enregistrement différent (un studio français) et ensemble différent (cette fois: Tim Berne, Dominique Pifarély et Tom Rainey). Deux choses demeure: la qualité et l’aspect très pompé et énergique de ces compositions. Oubliez le Ducret qui fait courir les foules dans les grands festivals de jazz: il se révèle ici compositeur aussi audacieux et anguleux qu’un René Lussier ou un Fred Frith. Les deux Tower forment un solide coup fumant qui confondra les amateurs de jazz plus mielleux et ravira les fans de musique actuelle. Bravo.  [Ci-dessous: Un extrait de “Sur l’électricité”.]
Surprise! Volume 2 of Tower is not quite the sequel I expected. Different recording venue (a French studio), different ensemble (this time: Tim Berne, Dominique Pifarély, Tom Rainey). Two things are retained though: the quality and the exciting nature of Ducret’s compositions. Forget the guitarist who draws large crowds in major jazz festivals: here Ducret delivers bold, angular compositions in a René Lussier/Fred Frith vein. Both Tower CDs form a striking opus that may puzzle smoother jazz fans and will surely delights avant-jazz aficionados. Bravo.  [Below: An excerpt from “Sur l’électricité.”]

Un deuxième disque pour ce projet bien particulier de l’altiste serbe Szilárd Mezei: un quasi-quatuor à vent, soit saxo/clarinette, trombone, tuba et violon alto. Comme pour le premier album (chez Leo Records), les compositions de Mezei adoptent ici un côté plus folklorique, avec une base jazz de chambre métissée d’improvisation libre - un mélange complexe d’influences, réussi, bien que ce disque soit un peu long et qu’il y manque une mélodie aussi touchante que l’était “Milos” sur We Were Watching the Rain.
A second CD for this unusual project from Serbian violist Szilárd Mezei: a quasi-wind quartet consisting of sax/clarinet, trombone, tuba, and viola. As on their debut CD (on Leo Records), Mezei’s compositions fall here more tward traditional folk music, though rooted in chamber jazz with a hefty dose of free improvisation thrown in. Yes, it’s a heady mix of influences, and it works out fine, although the CD runs a bit long and lacks a melody as a moving as “Milos” was on We Were Watching the Rain.

2011-09-26

2011-09-23: Benjamin Duboc, Jon DeRosa, Tom Waits, Barzin


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-09-23

BENJAMIN DUBOC / Primare Cantus (Ayler Records)
C’est plutôt inusité pour moi d’être exposé pour la première fois à un musicien à travers un coffret triple. Primare Cantus propose divers projets du contrebassiste Benjamin Duboc. Le premier disque consiste en une pièce solo, sorte de bourdon microtonal continu qui rappelle certains territoires défrichés par Peter Kowald. Les deux autres disques proposent divers duos et trios d’improvisation libre avec Sylvain Guérineau, Didier Lasserre, jean-Luc Petit, Sophie Agnel, Pascal Battus et Christian Pruvost, dont le son de trompette très caractéristique est à l’origine du meilleur moment du coffret. Une somme imposante pour un premier tour de piste (en ce qui me concerne).
It’s rather unusual for me to get my first exposure to a musician through a 3-CD set. Primare Cantus features various projects from doublebassist Benjamin Duboc. Disc 1 consists in a solo piece, a continuous microtonal drone somewhat reminiscent of territories pioneered by Peter Kowald. The other two discs feature free improvisation duos and trios with Sylvain Guérineau, Didier Lasserre, Jean-Luc Petit, Sophie Agnel, Pascal Battus, and Christian Pruvost – the latter’s unmistakable trumpet tone being responsible for the highlight of this set. An impressive introduction.

JON DE ROSA / Anchored EP (Silber Records)
L’homme derrière le projet Aarktica livre un premier disque solo, un EP comportant quatre splendides chansons aux arrangements acoustiques délicats. Une voix grave et juste, des textes tendres – c’est In Gowan Ring moins le côté gothique. Court mais joli.  [Ci-dessous: Écoutez la chanson titre, gracieuseté de Silber Records.]
The man behind Aarktica delivers his debut solo album, an EP with four gorgeous songs with delicate acoustic arrangements. A rich true-sounding baritone voice and tender lyrics – it’s In Gowan Ring minus the Gothic element. Short but very nice.  [Below: Listen to the title song, available on Silber’s website.]

TOM WAITS / Rain Dogs (Island)
C’est vendredi, alors je me fais plaisir. Je pourrais argumenter que Rain Dogs représente le summum de la carrière de Tom Waits, mais rien ne fait l’unanimité parmi les fans de ce grand maître de la voix rauque et de l’arrangement claudiquant. Alors qu’il suffise que je dise que c’est mon album préféré, qu’il touche toutes mes cordes sensibles et que je n’y changerais rien.
It’s Friday, so I’m treating myself. I could argue that Rain Dogs represents Tom Waits at his peak, but the great master of the raspy voice’s fans are notorious for disagreeing on everything. Therefore, suffice it to say that this is my favourite record of his, that it pushes all the right buttons, and that I wouldn’t change the smallest detail in it.

BARZIN / Notes to an Absent Lover (Monotreme Records)
Troisième album de Barzin, splendide auteur-compositeur-interprète qui publie un disque aux trois ans - celui-ci remonte à 2009, je viens tout juste de tomber dessus. Des chansons d’amour tendres et douloureuses, d’une simplicité désarmante, arrangées avec soin. De la chanson accessible à tous, mais issues du shoegazing et influencées par les courants post-rock.
Third album for Barzin, a splendid singer-songwriter who releases an album every three years – this one goes back to 2009, but I just stumbled upon it. tender and painful love songs of disarming simplicity, carefully arranged. Songs for all audiences, but born out of the shoegazing movement and influenced by post-rock.