Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2013-12-24

2013-12-13: Patrick Cornelius, Vincent Bergeron, New German Ethnic Music

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-12-23

PATRICK CORNELIUS / Bass Violin (Spectropol)
Collaboration entre Patrick Derivaz et Cornelius Dufallo. Une rencontre entre basse électrique et violon (électrique, je crois, ou à tout le moins sérieusement transformé). Bass Violin est constitué de pièces assemblées en post-production à partir d’improvisations. Et l’ensemble adopte une approche de musique ambiante à tendance minimaliste, avec des motifs rythmiques répétitifs. Une belle écoute de début de journée, stimulante en douceur. Édition sur CD-R.
Collaboration between Patrick Derivaz and Cornelius Dufallo. A meeting between electric bass and violin (also electric, I believe, or at least with effects pedals). Bass Violin consists of tracks assembled in post-production from a set of improvisations. The album as a whole takes an ambient music approach with minimalist-like repetitions of simple rhythmic cells. An enjoyable early-morning listen, quietly stimulating. A CD-R release.

VINCENT BERGERON / Il y a seulement des apparitions (Spectropol)
Répulsion-attirance, cycle sans fin en ce qui me concerne relativement à l’œuvre de Vincent Bergeron, incroyable OVNI du Québec post-moderne. Ce nouvel opus publié chez l’américaine Spectropol reste fidèle à sa manière: musique constituée de bribes musicales échantillonnées ça et là (et parfois offertes par des collaborateurs), dont l’assemblage répond à des règles inaccessibles mais bien réelles (le sérieux de la démarche n’a jamais fait de doute), et qui intègre un poème narratif dont l’interprétation vocale (de Bergeron) rappelle, dans certains aspects, le speech-singing de Harry Partch. Ce nouveau disque, son treizième, s’ouvre sur un morceau de quatre minutes et demie, “Apparitions”, qui résume parfaitement son travail. C’est quasiment un “single”. Commencez par là et jugez si vous en voulez plus.  [Ci-dessous: L’album sur bandcamp.]
Repulsion/attraction, an endless cycle that runs in me whenever I hear the music of Vincent Bergeron, the unbelievable UFO of Post-Modern Quebec. This new opus out on US label Spectropol is true to his work: music made of bits of sampled music culled here, there and everywhere (and occasionally submitted by guest musicians), whose assemblage follows hermetic rules (there is no doubt that this artistic process is the product of a deep, ongoing reflection). The music integrates a poem/story, and Bergeron’s delivery is reminiscent in part of Harry Partch’s speech-singing. This new CD-R, his thirteenth album, opens with a four-and-a-half-minute piece called “Apparitions”, and this near-single perfectly sums up what he does. Start there, then carry on if you wish to hear more.  [Below: Stream the whole album on bandcamp.]

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / New German Ethnic Music: Immigrant’s Songs from Germany Electronically Reworked (Karaoke Kalk)
Berlin est la capitale mondiale de la musique électronique, mais on y trouve aussi quantité de communautés culturelles exprimant leur différence musicale. New German Ethnic Music propose une synthèse de ces deux facettes de la scène musicale allemande. On y propose des artistes et des ensembles de diverses nationalités mais installés en Allemagne, remixés par électroniciens comme Guido Möbius, Gudrun Gut, Khan, Niobe ou Ulrich Schnauss. On a droit à un peu de tout: chant polyphonique bulgare, rythmes latins, raï, musiques sud-asiatiques, remixées à toutes les sauces: dub, techno, ambiante, etc. C’est un fourre-tout, une “World Music” plutôt factice, mais on s’amuse souvent. Souvent, mais pas tout le temps: inégal.
Berlin is the world capital of electornic music, but it is also host to numerous cultural communities who express their musical difference. New German Ethnic Music attempts a sythesis of these two aspects of the German music scene. It features artists and ensembles of various origins (put living in Germany), remixed by electronica artists like Guido Möbius, Gudrun Gut, Khan, Niobe, or Ulrich Schnauss. There’s a little of everything: Bulgarian polyphonic singing, Latin rhythms, raï, South-Asian music, etc., remixed as dub, techno, disco, ambient, etc. Quite a mixed bag, and pretty fake in terms of “World Music”, but it’s mostly a fun ride, though an uneven one.


2013-12-23

2013-12-20: Xenia Pestova, Glass/Fairouz, Théo Ceccaldi Trio+1, Fields/Lependorf

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-12-20

XENIA PESTOVA / Shadow Piano (Innova)
Innova propose un récital de la pianiste Xenia Pestova. Toutes des œuvres pour piano (ou piano jouet) et bande (ou électroniques). Il y a de l’ordinaire et du très beau, “Shattenklavier” d’Andrew Lewis et “Being and Becoming” de Lou Bunk dans la première catégorie; “X” de John Young et “Fuga Interna (begin)” de Katharine Norman dans la seconde. Ces deux dernières pièces, qui concluent l’album d’ailleurs, valent le détour. Elles font preuve d’intelligence, d’une solide intégration de l’électroacoustique et d’une réelle sensiblilité. Le morceau de Norman intègre aussi un texte et s’inspire du Clavier bien tempéré de Bach, ce qui donne une œuvre riche et profonde.
Innova has released a recital CD by pianist Xenia Pestova. Six works for piano (or toy piano) and tape (or computer, or electronics). Some mediocre music and some beautiful stuff. Andrew Lewis’s “Shattenklavier” and Lou Bunk’s “Being and Becoming” fit in the first category, while John Young’s “X” and Katharine Norman’s “Fuga Interna (begin)” belong to the second one. The latter two pieces, the final two on the album, are worth the price of admission. They show intelligence, a strong integration of electroacoustics, and real performance sensitivity. Norman’s work also integrates a recitation and draws inspiration from Bach’s Well-Tempered Clavier, adding richness and depth to the music.

PHILIP GLASS - MOHAMMED FAIROUZ / In the Shadow of No Towers (Naxos – merci à/thanks to DotdotdotMusic)
Le University of Kansas Wind Ensemble, sous la direction de Paul W. Popiel, livre la création sur disque de la symphonie n° 4 de Mohammed Fairouz, “In the Shadow of No Towers”. Inspirée d’une bande dessinée d’Art Spiegelman portant sur le 11 septembre 2001, cette œuvre alterne entre grandiloquence et silence de mort. Elle a un petit côté dessin animé (importance du xylophone, certains enchaînements) et elle emprunte beaucoup à Philip Glass (cellules réitérées, motifs en croches). Inusitée comme mixture, pas désagréable, bien interprétée, et le troisième mouvement est très réussi. En avant-programme, ce disque propose le même ensemble dans une interprétation enlevante de la transcription pour ensemble à vent du “Concerto Fantasy for Two Timpanists” de Philip Glass (qui a 48 ans de plus que Fairouz; ce dernier n’a pas encore 30 ans), avec les solistes Ji Hye Jung et Gwendolyn Burgett. Fairouz perd dans ce rapprochement, mais il perd avec grâce.  [CI-dessous: Le troisième mouvement de la symphonie de Fairouz.]
The University of Kansas Wind Ensemble, conducted by Paul W. Popiel, delivers the premiere recording of Mohammed Fairouz’s “Symphony No. 4: In the Shadow of No Towers.” Based on a comic book by Art Spiegelman about the 9/11 terrorist attack, the work shifts back and forth between grandiloquence and deadly silence. It has a slightly cartoonish feel (importance of the xylophone, some transitions) and borrows a lot from Philip Glass (repeated cells, eighth-note motifs). An unusual mix, not bad, well performed, and the third movement is very successful. On the CD, this work is preceded by the wind ensemble transcription of the thrilling “Concerto Fantasy for Two Timpanists” by Philip Glass (who is 48 years older than Fairouz, the latter still being in his late 20s), with soloists Ji Hye Jung and Gwendolyn Burgett. Fairouz loses in this match-up, but he does so quite gracefully. [Below: The third movement from Fairouz’s symphony.]

THÉO CECCALDI TRIO+1 / Can You Smile? (Ayler Records)
Trois jeunes loups (Guillaume Aknine, guitares; Valentin Ceccaldi, violoncelle; Théo Ceccaldi, violon/alto) et une grande sage: la contrebassiste Joëlle Léandre. Un disque qui résulte d’une résidence de création, constitué surtout de compositions collectives, d’idées développées mais pas trop, pour leur garder de la spontanéité, et c’est là la grande différence entre ce disque et le premier CD du Théo Ceccaldi Trio chez Ayler: nous ne sommes plus dans le jazz écrit, créatif et sympa mais un peu figé. Cette fois, tous les neurones tournent à plein régime. Léandre stimule, ponctue, s’intègre. Et quand Aknine plaque soudainement un gros accord de guitare électrique, je jubile.
Three young cats (Guillaume Aknine, guitars; Valentin Ceccaldi, cello; Théo Ceccaldi, violin/viola) and one old dog: doublebassist Joëlle Léandre. This record is the fruit of an artists’ residency and consists mostly of collective compositions, ideas that were developped without going to far, to keep them fresh and spontaneous. And that is the biggest different between this CD and the Théo Ceccaldi Trio’s debut CD on Ayler: this is not through-written jazz – creative and fun but a bit stiff – anymore. This time around, all creative brain cells are firing. Léandre stimulates, punctuates, and finds her way deep into the music. And when Aknine suddenly strikes a loud electric guitar chord, I’m thrilled.

SCOTT FIELDS & JEFFREY LEPENDORF / Everything is in the instructions (Ayler Records)
Ahhhhhh… Splendide session studio entre Jeffrey Lependorf au shakuhachi et Scott Fields à la guitare classique. Des improvisations libres feutrées, alliant merveilleusement abstraction et mélodisme. Lependorf manie le shakuhachi (flûte traditionnelle japonaise) avec beaucoup de grâce, alliant dans son jeu tradition et innovation. Et Fields trouve le moyen de respecter l’esprit de cet instrument divin tout en demeurant lui-même. En finale, une interprétation très libre, incroyablement aérienne de “Naima” de Coltrane.
Ahhhhh… Gorgeous studio session between Jeffrey Lependorf on shakuhachi and Scott Fields on classical guitar. Zen free improvisations marvelously pairing anstraction and melodicism. Lependorf handles the shakuhachi (a traditional Japanese flute) with much grace, working tradition and innovation into his playing. And Fields finds the way to respect the spirit of this divine instrument while staying true to himself. The CD concludes on a wonderfully free and aerial rendition of Coltrane’s “Naima.”


2013-12-19

2013-12-18: Koji Asano, Anthony Braxton, Akiyama/Gburek

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-12-18

KOJI ASANO / Bingo Tower (Solstice)
Cinquante-et-unième album de Koji Asano et le deuxième publié uniquement en mode virtuel, Bingo Tower est (encore) une œuvre massive, sans début ni fin, un continuum sonore présenté comme une tranche de… vie?... de 69 minutes. Il semble s’agir d’un ou de plusieurs enregistrements de terrain, urbains ou domestiques (nous sommes clairement dans le domaine de la vie humaine), fortement traités/filtrés pour former une purée sonore dominée par une couche de bruit blanc, à travers laquelle pointent des voix et des sons électroniques (communications par modem? bandes passées en accéléré? simple résultat de transformations extrêmes?). Une énigme longue et statique.
Koji Asano’s fifty-first album, and his second one to be released only in digital download form, Bingo Tower is (yet another) massive work without beginning or end, a sonic continuum presented as a 69-minute slice of… life? It seems to be made of one or several field recordings of an urban or domestic nature – we are clearly in the realm of human activity – heavily treated/filtered to form a sonic puree dominated by a layer of white noise through which voices and electronic sounds (modem communications? sped-up tapes? the result of extreme transformations?). A long and static enigma.

ANTHONY BRAXTON / Solo (NYC) 2002 (New Braxton House)
La nouvelle parution numérique chez New Braxton House est la réédition d’un album double paru en 2003 chez Parallactic. Une heure et demie de Braxton seul au saxo, en grande forme. Dans ce concert, il mélange sections d’une œuvre récente (312), fragments de pièces plus vieilles (remontant jusqu’à la 26 et la 77) et quelques standards. Le tout coule de source et l’enregistrement est de très bonne qualité, ce qui fait de ce disque un must en termes de Braxton solo. [Ci-dessous: “Peace” d’Ornette Coleman.]
New Braxton House’s new download-only release is a reissue: Solo (NYC) 2002, first released by Parallactic in 2003. An hour and a half of solo Braxton, the man in top shape, blending sections from a new piece (312) with fragments from older works (going back to Nos. 26 and 77) and three standards. The whole thing flows with an incredible level of natural, and the sound is very good, making this a must-have in terms of solo Braxton. [Below: Ornette Coleman’s “Peace.”]

TETUZI AKIYAMA & JEFF GBUREK / Respect (Spectropol Records)
Deux guitaristes, Akiyama à l’acoustique, Gburek à l’acoustique, la préparée, la slide te des électroniques. Quatre pièces extrêmement tranquilles, épurées, fragiles, expérimentales – pensez onkyo. Captivant, une fois que l’oreille s’ajuste à la douceur. Court: 32 minutes.
Two guitarists: Akiyama on acoustic; Gburek on acoustic, prepared, slide, and electronics. Four pieces, extremely quiet, stripped-down, fragile, experimental music. Think onkyo scene. Captivating, once your ears adjust to the ultra-quiet volume level.


2013-12-18

2013-12-17: Viv Corringham, Salmo, Sarah Neufeld, Colin Stetson

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-12-17

VIV CORRINGHAM / Walking (Innova)
La chanteuse Viv Corringham propose avec Walking un concept original et charmant: elle a demandé à quelques personnes de lui proposer de prendre une marche, tout simplement – un trajet ayant une signification pour eux. Elle a enregistré ces ballades à pied, conversations comprises. Puis, elle a refait le même trajet seule, en tentant de récreer l’atmosphère par le chant. Enfin, elle a réalisé un montage de ces sources pour composer sept pièces de trois à dix minutes. Les conversations, toutes en anglais, se mêlent aux vocalisations de Corringham et aux sons des endroits visités. Finement réalisé, attachant, mais l’idée s’épuise vers la fin.
With Walking, singer Viv Corringham delivers an original and charming concept: she simply asked people to take her on a walk – a course that has a special meaning for them. She recorded these walks, conversations included. Then, she repeated those walks on her own while trying to recreate the feel of the original walk through singing. Finally, she composed seven 3-to-10-minute field recording pieces by editing and mixing these sources together. Conversations blend in with Corringham’s vocalizations and the sounds of the locations she and her companions walked through. Finely produced, endearing, but the interest tends to wear off toward the end.

SALMO / Salmo (Salmo)
Créature étrange que ce disque, un album concept, une ode à la truite! Salmo (ça sent le poisson comme nom) est un trio guitare/basse/batterie composé de Grégory Compagnon, Kévin Gouthard et Olivier Guyomar. Compagnon est responsible de tout le concept (textes, musiques, dessins, etc.). En 30 minutes, on suit le périple d’une truite, de l’éclosion de l’œuf jusqu’à sa digestion par un héron. Rock complexe mais tant que ça – ça me rappelle le premier disque de Jack Dupon, côté musique et côté folie – surtout instrumental, sauf pour “Le Festin du Héron”. Disque court donc, et qui se termine en queue de poisson avec le groupe qui nous passe un “Won Ton On” (les amateurs de Zappa sauront de quoi je parle).
A strange creature, this concept album about a trout! Salmo (a fishy band name if there ever was) is a guitar/bass/drums trio consisting of Grégory Compagnon, Kévin Gouthard, and Olivier Guyomar. Compagnon did everything in therms of music, lyrics/texts, drawings, etc. In 30 minutes, we follow the life of a trout, from eclosion to digestion by a heron. Complex/not-so-complex rock thast reminds me of Jack Dupon’s debut CD, in terms of both music and and zaniness. Mostly instrumental, except for “Le Festin du Héron.” A short record capped by a very fishy ending: the band pulls a “Won Ton On” on us (Zappa fans should catch my drift).

SARAH NEUFELD / Hero Brother (Constellation)
La violoniste d’Arcade Fire a pondu en 2013 un premier album solo qui convient parfaitement à l’écurie Constellation: éléments de post-rock et de post-classique, musicalité conjuguée avec l’auxiliaire recherche, le tout réalisé par Nils Frahm. Un disque instrumental agréable, posé, mesuré, mélancolique aussi. Neufeld ne s’y dépeint pas sous les traits d’une virtuose, mais sous celui d’une artiste sensible – aux résonances de l’instrument, aux relations entre les sons.
Arcade Fire violinist Sarah Neufeld released her solo debut in 2013, a platter that fits perfectly with Constellation Records’ artistic direction: elements of post-rock and post-classical, musicality paired with research – and the sessions were produced by Nils Frahm. An enjoyable instrumental album, measured, serious, melancholic too. Neufeld is not depicted here as a virtuoso, but as a sensitive artist – sensitive to her instrument’s resonances and to the relationships between sounds.

COLIN STETSON / New History Warfare Vol. 3: To See More Light (Constellation)
Tant qu’à chroniquer Sarah, aussi bien chroniquer Colin aussi (ils sont en couple). Le troisième album solo du grand souffleur montréalais est à la hauteur de sa renommée. On a droit à 50 minutes de saxos puissants et de techniques étendues. Incroyablement difficile de croire qu'il n'y a aucune mise en boucle là-dedans… et pourtant! Le vrai talent de Stetson réside dans son sens du “juste assez” – inutile d'étirer la sauce. Même dans “To See More Light” (15 minutes), il dose parfaitement force, intensité et profondeur – et il y en a de la force dans cette pièce dominée par le saxo basse. L’ombre au tableau de ce disque, c’est son invité spécial, le chanteur de Bon Iver, qui, somme toute, ajoute bien peu de choses et ne fait que détourner l’attention du réel intérêt de ce disque. [Ci-dessous: “High Above a Grey Green Sea”.]
Since I’m reviewing Sarah, I might as well review Colin (they are a couple). Montréal’s loudest horn blower has delivered a third solo album on par with his renown. 50 minutes of powerful sax playing and noisy extended techniques. Incredibly difficult to believe that there's no looping involved… and yet! Stetson’s true talent is his sense of “just enough” – no need to overextend things. Even in the 15-minute behemoth “To See More Light” he gives us the right dose of strength, intensity and depth. The only flaw of this record is its special guest, Bon Iver’s singer, who actually brings very little to the table, nothing more than a distraction.  [Below: “High Above a Grey Green Sea.”]