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2009-06-05

2009-06-05: Mangia/Lenoci, As If 3, Mankind, Savoldelli/Sharp, Shuta Hasunuma, Fantasmagoria

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-05


STEFANO LUIGI MANGIA featuring GIANNI LENOCI / Painting on Wood (Leo Records)

Essentiellement une collaboration entre le chanteur jazz Stefano Luigi Mangia et le pianiste Gianni Lenoci (plus une section rythmique). Mangia et Lenoci ont composé chacun la moitié des chansons (il y a aussi un standard et une reprise de Steve Lacy). Lenoci est un excellent pianiste et un improvisateur plus que compétent, mais il limite ici son jeu à un accompagnement jazz mieilleux, ce qui convient effectivement aux interprétations de Mangia, mais, bon, bof. De la chanson jazz de soirée, peu originale, voire convenue. Et les quelques tentatives pour pousser les choses plus loin sont décevantes. Je devrais peut-être donner une deuxième écoute à ce disque (après tout, il est paru chez Leo Records, un label de jazz actuel que j’aime bien), mais le premier contact me laisse très froid.

This is essentially a collaboration between jazz singer Stefano Luigi Mangia and pianist Gianni Lenoci (plus a rhythm section). Mangia and Lenoci split the songwriting credits roughly 50/50, plus one standard and one Steve Lacy song. Lenoci is an excellent pianist and an above-average improviser, but here he limits his playing to a mellifluous jazz accompaniment, which does befit Mangia’s performances, but, well, I don’t care much for it all. This is comfy evening jazz singing with little originality. And the few attempts at pushing things further are disappointing. Maybe I should give this CD a second listen, if only because it came out on Leo Records, an avant-jazz label I hold in high esteem, but this first contact leaves me cold.


AS IF 3 / Klinklaar (Casco Records - Toondist)

Après la déception précédente, ce trio avait beau jeu de me plaire. Mission accomplie! Il s’agit d’un trio néerlandais d’improvisation jazz constitué du pianiste Frank van Bommel, du contrebassiste Raoul van der Weide et du batteau Wim Janssen. J’aime bien le jeu de Wiede, souple à sa manière, un peu flottant. Un disque agréable, à l’audace confortable.

After the previous disappointment, this trio simply had to please me. And they did! This is a Dutch jazz improvisation trio featuring pianist Frank van Bommel, bassist Raoul van der Weide, and drummer Wim Janssen. I like Weide’s playing, supple in its unique way and slightly floating. This is a fine record that doesn’t push things too much, because it doesn’t have to.


MANKIND / Ice Machine (Ambiances magnétiques)

Enfin, le projet collaboratif entre D. Kimm et Alexis O’Hara se concrétise sur disque. J’ai vu ce duo au FIMAV en... 2007? 2006? Ce sont deux poétesses/artistes sonores à l’arc muni de multiples cordes. O’Hara tend vers la dérision et le sarcasme psycho-sexuel sur fond bruitiste; Kimm est plus en demi-teintes, alliant humour et tendresse, profondeur et pulsion. Ensemble, elles concoctent un joli raffût! Textes intrigants, textures sonores froides (après tout, cela s’appelle Ice Machine) et parfois trash. Très réussi. [Ci-dessous: Courte entrevue de Mankind avec extraits de concert (réalisation de Cast Your Art.]

Finally, the collaboration between D. Kimm and Alexis O’Hara has found its way on record. I saw this duo at FIMAV back in...2007? 2006? Kimm and O’Hara are two multitalented poets/performer artists/sound artists. O’Hara tends toward derision and psycho-sexual sarcasm over a noise background; Kimm’s work is more nuanced, combining humour and tenderness, depth and pulsion. Together, they brew quite a sonic stew! Intriguing poems, coldish (hence the title) and occasionally trashy sound textures. Very well done. [Below: Short interview with live footage from Cast Your Art.]


BORIS SAVOLDELLI & ELLIOTT SHARP / Protoplasmic (Moonjune)

J’avais reçu, dernièrement, le disque solo du vocaliste italien Boris Savoldelli, qui avait fait bonne impression sans m’estomaquer pour autant. Cette collaboration avec le guitariste Elliott Sharp est d’un tout autre ordre, quelque chose de saisissant. Les deux improvisateurs font grand usage d’électroniques pour varier et démultiplier leur contribution. Une belle chimie s’installe entre les boucles vocales et les vociférations opératiques de Savoldelli, et les barrages bruitistes de Sharp. Je me prend à rêver d’un trio entre Antoine Berthiaume et ces deux-là! Les habitués de l’étiquette Moonjune auront toute une surprise en entendant ce disque, très loin de son esthétique jazz fusion moderne. Nous sommes ici dans l’improvisation libre à penchant bruitiste. [Ci-dessous: Prestation solo de Savoldelli en mars 2009.]

A while ago I received Italian singer Boris Savoldelli’s solo debut, which had made a good impression, without being striking. This collaboration with guitarist Elliott Sharp is something else, entirely. The two improvisers are relying heavily on electronics to diversify and multiply their output. A nice chemistry settles between Savoldelli’s vocal loops and operatic vociferations, and Sharp’s noise barrages. There I am, dreaming of a trio between Antoine Berthiaume and these two! Followers of the Moonjune label are in for a surprise, as this CD hits quite far off the left of its usual jazz-rock/fusion territory. This is noise-minded free improvisation. [Below: Live solo performance by Savoldelli from March 2009.]

SHUTA HASUNUMA / Pop Ooga Plus (Western Vinyl)

D’abord paru en CD sous étiquette Headsz, maintenant en vinyle double sous Western Vinyl. Il s’agit du troisième disque de Hasunuma, qui fait dans l’électro-pop instrumentale (généralement), côté léger enchassé dans une bonne dose de recherche texturale. Il fait généralement dans le court et bien ficelé, mais il s’essaie aussi à la forme longue sur “Flying LOVE,” une pièce plus dansante, voire techno. Pas du grand art, mais sympathique.

First released by Headz on CD, now in double LP format on Western Vinyl. This is Hasunuma’s third album. The man produces (mostly) instrumental electro-pop, something light embedded in well-designed experimental textures. He usually prefers short and tight pieces, but here he takes a dab at the long format with “Flying Love,” a dancefloor-friendly 10-minute epic. Not a classic, but an enyoable listen.


FANTASMAGORIA / Day and Night (Musea / Poseidon)

Ce groupe étant japonais (et sous étiquette Musea), il y a une comparaison automatique à faire avec KBB. Il s’agit en effet d’un groupe de rock progressif à saveur fusion dominé par un violon... UNE violoniste dans ce cas-ci. Elle est moins virtuose que Tsuboy de KBB (ou elle fait moins étalage de sa virtuosité), mais pour le reste, ça se ressemble beaucoup. On pense aussi à Ozone Quartet et à Ain Soph. Bonnes compositions, très bonne exécution. Ça manque un peu d’émotion, mais il y a tout de même du “feeling”. Le claviériste a des choix de sons disgracieux, mais pas assez pour que ça devienne irritant. [Ci-dessous: vidéo officielle en concert.]

This group being Japanese (and signed to Musea), there is an obligatory comparison to KBB. Yes, they play fusion-flavored instrumental prog rock fronted by a violinist – a female one this time. She is less of a virtuoso than KBB’s Tsuboy (either that or she is making less of a show out of her virtuosity), but in all other respects, these two bands are pretty similar. I’m thinking of Ozone Quartet and Ain Soph. Good compositions, very good execution. It lacks a bit of feeling, and the keyboardist makes poor keyboard patch choices, but that’s only a minor complaint. [Below: Official live video.]

2009-06-04

2009-06-04: Evelyn Petrova, Tuonen Tytar II, Darkblueworld, Charity Chan, Biosphere

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-04

EVELYN PETROVA / Living Water (Leo Records)

J’aime Evelyn Petrova. Cette accordéoniste russe me surprend à tous les coups. Et j’adore la manière dont elle intègre des éléments du folklore russe (du moins, inspirés de ce folklore) à l’improvisation libre. Et l’intégration du chant (entre les techniques vocales étendues et les ricanements de farfadets) à son approche. Conceptuellement, Living Water est un duo avec la danseuse Tanya Khabarova, qu’on entend parfois bouger sur cet enregistrement en concert. Point de vue musical et compositionnel, ce disque est très proche de son fabuleux Year’s Cycle. Evelyn est fougueuse et espiègle. Pour les amateurs d’Iva Bittova, entre autres choses.

I love Evelyn Petrova. This Russian accordionist surprises me every time. And I love the way she integrates elements of Russian folk music (at least, inspired by Russian folk) with free improvisation, and singing (extended techniques and fairy-type laughter). Conceptually, Living Water is a duo with dancer Tanya Khabarova, who can be heard moving around on this live recording. Musically and compositionally, this is very close to her fabulous Year’s Cycle CD. Evelyn is fiery and mischievous. Fans of Iva Bittova, among other things, will dig her big time.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Tuonen Tytar II (Musea)

La série de projets albums-concepts du magazine finlandais Colossus avait démarré par un hommage au rock progressif finlandais des années 70, Tuonen Tytar, paru chez Mellow en 2000. Depuis, la série a déménagé ses pénates chez Musea, pris du gallon et publié nombre de projets ambitieux autour d’oeuvres littéraires (le cycle mythique scandinave Kalevala, La Divine Comédie) et cinématographiques (Le Bon, la Brute et le Truand, etc.). Dix ans plus tard (ou presque), on revient au concept original, avec un nouvel album, TRIPLE, de reprises du répertoire progressif finlandais, par des groupes de l’heure, de Finlande et d’ailleurs. Beaucoup de Finlandais en fait, ce qui se comprend, vu que la langue ne pose pas problème. Les groupes étrangers s’attaquent surtout au corpus de Wigwam (en anglais dès le départ). Ce projet n’a pas l’attrait ni l’ampleur des albums concepts plus développé, mais il offre son lot de belles relectures, dont de solides prestations de Kate, Jinetes Negros, Tommy Eriksson, Tkingdkeys, Karmic Jaggernaut et Yesterdays.

Finnish magazine Colossus’ series of concept album projects had started out with a tribute ‘70s Finnish progressive rock, Tuonen Tytar, released in 2000 on Mellow. Since then, the series has relocated to Musea, garnered deserved praise, and released a number of ambitious projects around literary works (the mythicial Scandinavian cycle Kalevala, The Divine Comedy) and film works (The Good, The Bad, and The Ugly, etc.). Ten years (or so) later, they’re back to their original concept, with another volume of Tuonen Tytar, this one a TRIPLE set of Finnish prog rock covers by modern bands from Finland and elsewhere. Lots of Finnish bands here in fact, understandable since they can understand and sing the language! Foreign bands mostly tackle Wigwam’s repertoire (originally in English). This project doesn’t have the breadth and appeal of the other concept albums, but it still packs a fine number of good rereadings, including strong performances by the likes of Kate, Jinetes Negros, Tommy Eriksson, Tkingdkeys, Karmic Jaggernaut, and Yesterdays.

DARKBLUEWORLD / The Perilous Beauty of Madness (Drip Audio)

Chanson rock tirant sur le rock actuel, autour d’une poétesse-chanteuse vancouveroise (Elizabeth Fischer), d’un groupe rock à deux guitares (et le bassiste Tommy Babin, ex-Montréalais) et d’une solide liste d’invités comprenant le violoniste Jesse Zubot (de Fond of Tigers), les musiciens jazz Tony Wilson et Peggy Lee, ainsi que l’accordéoniste Amy Denio. Il y a une lacune au niveau des mélodies, et les chansons ont tendance à être monotones, mais l’exécution musicale est très intéressante. Je suis intrigué, mais pas entièrement accroché à la première écoute. Cela dit, c’est la genre de disque qui va me séduire à la longue. À suivre... [Ci-dessous: Un extrait de la chanson “Demimonde”, trouvé sur le site de Drip Audio]

Rock songs leaning toward avant/art songs, around a poet/singer from Vancouver (Elizabeth Fischer) backed by a twin-guitar rock group (also with ex-Montrealer bassist Tommy Babin), and a star-studded list of guest musicians: Fond of Tigers’ Jesse Zubot, avant-jazz musicians Tony Wilson and Peggy Lee, accordionist Amy Denio, etc. There is something lacking in the melody department, and the songs tend to stay too uneventful, but musical execution is very interesting. I am intrigued but not quite hooked on upon first listen. That said, this may very well be a “grower”. More about this one soon... [Below: An excerpt from the song “Demimonde,” found on Drip Audio’s website]

http://www.dripaudio.com/darkblueworld_demimonde.mp3

CHARITY CHAN / Somewhere the Sea and Salt (Ambiances magnétiques)

Ambiances Magnétiques qui développe une “connexion Guelph”? Toujours est-il que la pianiste Charity Chan fait son entrée au catalogue AM, avec ce disque de “piano revisité” solo, soit un piano aux préparations spontanées et éphémères. La comparaison avec le disque solo de Sophie Agnel commenté la semaine dernière est inévitable... et légèrement défavorable pour Chan, qui n’arrive pas à tisser autant de mystère et de charme hypnotique autour de son jeu. Tout de même un disque intéressant, joli catalogue de techniques étendues formant un vocabulaire hautement personnel... mais sonnant un peu trop comme un catalogue, justement.

Is Ambiances Magnétiques developing a “Guelph connection”? This solo piano CD is Charity Chan’s debut for the Montreal label. She is credited for “extended piano,” i.e. piano with spontaneous and ephemereal preparations. I cannot not compare this one to Sophie Agnel’s solo CD commented on last week... and the comparison is not in Chan’s favour. She simply doesn’t manage to weave as much mystery and hypmotic charm around her instrument. However, this remains a interesting album, a fine catalogue of extended techniques forming a highly personal vocabulary... but it sounds too much like a catalogue, actually.

BIOSPHERE / Shenzhou (Touch)

J’avais besoin de quelque chose de tranquille pour terminer une longue traduction, et je prépare une heure sur Biosphere pour le prochain Délire actuel, alors... Un de ses premiers disques pour Touch (le Biosphere version expérimentale, contrairement à celui plus techno pré-Touch). Ambiant à la puissance 10.

I needed something quiet to complete a long translation project, and I’m preparing a one-hour theme on Biosphere for the next Delire Actuel, so... One of Biosphere’s first Touch CDs (the experimental Biosphere, as opposed to the Ambient Techno Biosphere of pre-Touch days). Ambient at the 10th power.

2009-06-03

2009-06-03: Nico Huijbregts, Fredy Studer, Lerner/Brubeck/Fraser, Spring Heel Jack

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-03

NICO HUIJBREGTS / Free Floating Forms (Vindu - Toondist)

Quelle agréable façon de commencer la journée! C’est mon premier contact avec ce pianiste néerlandais (du moins dans un rôle de soliste ou de leader). Un disque de piano solo, 14 courtes pièces improvisées, beaucoup de grâce et de vivacité d’esprit. On sent la formation jazz, mais ce n’est certes pas du jazz. Quelque part entre le free jazz de Misha Mengelberg et une approche plus musique contemporaine. Parfois des préparations, mais légères et axées sur la résonance (“Mission”, superbe de retenue). Et des titres de pièces saugrenus (“I Said Ernie Get Off...”, “Ways of Approaching Your Superiors”), ce qui me plaît immanquablement. Je vais revenir à ce disque à quelques reprises, je crois.

What a nice way to start the day! This is my first contact with this Dutch pianist (at least in a soloist or leader capacity). This is a solo piano record, 14 short improvised pieces, lots of grace and spirit. You can feel the jazz upbringing, but it’s not jazz music. It lies somewhere between Misha Mengelberg’s free jazz and a more “contemporary music” approach. There are light preparations on some tracks, with a focus on resonance (“Mission” is superbly subdued). And I’m a sucker for twisted track titles (“I Said Ernie Get Off...,” “Ways of Approaching Your Superiors”). I think I’ll be getting back to this CD a few times.

FREDY STUDER / Voices (Unit Records)

Ce disque collige des séances d’enregistrement entre le batteur-improvisateur suisse et trois vocalistes-improvisatrices: Lauren Newton, Saadet Türköz et Ami Yoshida. Newton possède une voix de cantatrice réformée à coups de techniques étendues. Celle de Türköz procède des chants de gorge pour développer une identité animale. Celle de Yoshida est extra-terrestre, faite de grincements et de chuintements qui n’ont presque rien d’humain. Avec ces trois partenaires, Studer varie les approches, valsant ainsi, résonant là. C’est solide, élégant et captivant. 12 improvisations relativement courtes.

This CD culls recording sessions between the Swiss improvising drummer and three female improvising vocalists: Lauren Newton, Saadet Türköz, and Ami Yoshida. Newton is gifted with an operatic singer’s voice reformed through extended techniques. Türköz’s roots are found in throat singing and develops into something animal. Yoshida’s voice is extra-terrestrial: quiet squeaks and whispers, it has hardly anything human. With these three partners, Studer cycles between waltzing, resonating, pacing, and gracing. It’s a strong, elegant, captivating music. 12 relatively short improvisations.

MARILYN LERNER, MATT BRUBECK & NICK FRASER / Ugly Beauties (Ambiances Magnétiques)

Un beau projet de la pianiste de Queen Mab, ici en trio avec le violoncelliste Matt Brubeck (le fils de l’AUTRE Brubeck) et le batteur Nick Fraser. Quelques improvisations et des compos des trois musiciens. Un jazz actuel feutré et mélodique, quelque part entre Marilyn Crispell (pour la grâce) et Satoko Fujii (pour le côté anguleux de certaines compositions). Plus qu’une rencontre, un trio solide, voué à un avenir prometteur.

A nice project featuring Queen Mab pianist Marilyn Lerner with cellist Matt Brubeck (son of the OTHER Brubeck) and drummer Nick Fraser. A few improvisations plus compositions from all three. This is velvet, melodious avant-jazz, somewhere between Marilyn Crispell’s grace and Satoko Fujii’s angular compositions. More than a casual meeting, this is a strong trio with a promising future.

SPRING HEEL JACK / The Sweetness of the Water (Thirsty Ear)

Je viens de ramasser ce disque sur eMusic. Je connaissais Spring Heel Jack pour les remous qu’ils ont fait avec leurs disques dans la “Blue Series” de Thirsty Ear (dont celui-ci). Belle expérimentation entre électro et impro libre, dont le résultat penche beaucoup plus vers l’impro libre. Avec la section rythmique de John Edwards et Mark Sanders et les solistes Wadada Leo Smith et Evan Parker qui volent la vedette. Spring Heel qui, déjà? Ah oui, ils sont là, à divers instruments, dont des électroniques. Impro libre “light” pour amateurs de jazz actuel type ECM. (Ce qui n’est pas pour moi une manière de rabaisser la chose.)

Just grabbed this one off eMusic. I knew Spring Heel Jack from the waves they made with their records in Thirsty Ear’s Blue Series (this one being among them). Nice experiments between electronica and free improvisation, with results leaning strongly toward the latter. With a rhythm section consisting of John Edwards and Mark Sanders, and soloists Wadada Leo Smith and Evan Parker, both stealing the show. Spring Heel who? Oh, right, I can hear them now, playing various instruments and electronics. This is light free improv for the ECM crowd (and that is not my way of putting down this CD.)

2009-06-02

Délire actuel, 2009-06-02

DÉLIRE ACTUEL

Émission du 2 juin 2009
Broadcast Date: 2 June 2009


DESCRIPTION
Avant-Rock / Électronique: Une émission en deux temps. D'abord, une heure de rock d'avant-garde qui tape, du rock belliqueux, métronomique, hypnotique, voire unijambiste. En deuxième heure, des musiques électroniques allant de l'abstrait au "field recording".
Avant-Rock / Electronics: A show in two unrelated parts. First hour: avant-garde rock that hits hard, attitude rock, metronomic rock, hypnotic rock, even one-legged rock. Second hour: electronic music ranging from abstract noise to "field recording".

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

*COMFORT / The Missed Environment (4:27) - Sleep Talking Shared (Off)
**METALYCÉE / Cordelia's Song (4:39) - It Is Not (Mosz)
*PROJEKT / What You Want (5:39) - Transmit (Staubgold)

*KINGS OF BELGIUM / All About Boys Music (8:04) - Unchained Melodies (Off)
RAVACHOLE / Djazz (11:18) - Coloriage (ind.)

ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO UFO / Recurring Dream and Apocalypse of Darkness (extrait/excerpt: 10:00) - Recurring Dream and Apocalypse of Darkness (Important)


PAAL ASLE PETTERSEN / Komposisjon 23 (5:11) - Komposisjoner 2005-2008 (Zang:Records)
TOSHIMARU NAKAMURA & MARK TRAYLE / [1] (10:16) - Stationary (Creative Sources)
*FENN O'BERG / Gürtel Eins (6:55) - The Magic Sound of Fenn O'Berg (Editions Mego)

**STEPHEN SPERA / Chalkwhite Sea (7:25) - 4{H2O} (Parvoart)
GINTAS K / Just 1 (2:53)
/ Before When (2:40)
/ When I Was Able to Laugh 2 (1:27)
/ Just 2 (2:44) - Lovely Banalities (Crónica)
*MARK TEMPLETON / At Your Feet (3:52) - Inland (Anticipate)

**SEAWORTHY / Inside (0:43)
/ Ammunition 1 (4:57) - 1897 (12k)

merci à / thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ACID MOTHERS TEMPLE
En concert
Live footage


GINTAS K
En concert
Live footage


MARK TEMPLETON
Vidéo d'une autre pièce sur Inland (vidéo par aA Munson)
Video for another track off Inland (video by aA Munson)

Délire musical, 2009-06-02

DÉLIRE MUSICAL

Émission du 2 juin 2009
Broadcast Date: 2 June 2009

LISTE DE DIFFUSION

Thème/Theme: OLA & THE JANGLERS / We Got a Groovy Thing Going - We All Love the Human Race (Psychic Circle)

*THE LATE CALL / Put Your Lights On (3:31) - Leaving Notes (Tapete)
NADINE GABARD & ERIK BARON / Alta Va La Luna (2:52) - Noches Buenas (Ethnéa)
MINDFLOWER / Unreal Fall into the Point (4:56) - Little Enchanted Void (Musea)

*EL REGO ET SES COMMANDOS / E Nan Mien Nuku (4:28) - Legends of Benin (Analog Africa)
OGHENE KOLOGBO & AFROBEAT ACADEMY / Don't Follow Fashion (4:05) - Remember Fela Anikulapo Kuti (MKZwo)
ALEX CATTANEO / L'étoffe de mes rêves (5:10) - Absinthe (ind.)

*ESTHER OFARIM / Gnostic Serenade (4:17) - Esther Ofarim in London (Bureau B)
*WAYNE FONTANA / We All Love the Human Race (2:02) - We All Love the Human Race (Psychic Circle)
*THE SOUNDCARRIERS / Time Will Come (4:45) - Harmonium (Melody)

THE BIRD ARCHITECTS / Under the Influence (4:26) - Gone (Slam Productions)

*merci à / thanks to: Forced Exposure


COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS

THE SOUNDCARRIERS
Documentaire en studio pour l'enregistrement du disque
In-studio documentary about the album


LATE CALL
Une autre chanson du disque "Leaving Notes"
Another song off "Leaving Notes"

2009-06-02: Chihei Hatakeyama, Jack Beauregard, Baars/Henneman/Mengelberg, I Compani, Paolo Baltaro, Group Doueh, Rush

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-02

Une autre journée toute mélangée, une variété étourdissante de musiques.

Another day of extreme, dizzying musical diversity.

CHIHEI HATAKEYAMA / Saunter (Room40)

Mon premier contact avec ce compositeur japonais, dont la musique ambiante se rapproche plus, par l’architecture et l’approche, de celle d’un John Luther Adams que de l’électronique ambiante expérimentale qui est l’apanage d’étiquettes comme Room40 et Touch. Agréable, d’une beauté esthétique un peu détachée mais invitante. À réécouter dans de meilleures circonstances pour y plonger à fond. [Ci-dessous: un extrait du disque, trouvé sur le site de Room40.]

This is my first contact with this Japanese composer whose ambiant music is closer (bu its architecture and process) to John Luther Adams’ than to the usual fare of labels like Room40 and Touch. Enjoyable, with a beautiful esthetic, a bit disincarnate but inviting just the same. Must listen again under better conditions, so as to dive in deeper. [Below: An excerpt from the album, found on Room40’s website.]

http://www.room40.org/mp3/chiheihatakeyama_saunter_4.mp3

2e écoute/2nd listen: JACK BEAUREGARD / Everyone is Having Fun (Tapete Records)

Préparation en vue du Délire Musical de ce soir. Ce duo est toujours aussi agréable. De très belles chansons, bien arrangées, avec un joli équilibre entre folk et pop. (Mon premier commentaire se trouve ici). [Ci-dessous: Vidéo d’une chanson de l’album.]

Preparing for tonight’s Delire Musical. This duo’s CD is just as enjoyable as the first I gave it a listen. Very nice, well-arranged songs, with a nice balance between folk and pop. (Read my initial comment here.) [Below: First video off the album.]

AB BAARS, IG HENNEMAN & MISHA MENGELBERG / Sliptong (Wig - Toondist)

Une belle rencontre entre deux générations d’improvisateurs néerlandais: le patriarche Misha Mengelberg (piano) et Ab Baars (saxo, clarinette, shakuhachi) et Ig Henneman (alto). Une session d’improvisation sans prétention et civilisée, avec son lot de beaux moments et de demi-surprises.

A good meeting between two generations of Dutch improvisers: pioneer Misha Mengelberg (piano), and Ab Baars (sax, clarinet, shakuhachi) and Ig Henneman (viola). A pretenseless free improv session, a bit too civilized perhaps, with its share of beautiful moments and not-quite-surprises.

I COMPANI / Circusism (I Compani - Toondist)

L’ensemble de Bo van de Graaf nous arrive avec une autre production avant-jazz à grand déploiement, autour de l’art du cirque. La composante audio (ce disque) laisse entrevoir de grandes choses pour ce spectacle. Entre Sun Ra et la musique de cirque, que trouve-t-on? Le Willem Breuker Kollektief, essentiellement, et c’est de cette borne que se rapproche le plus I Compani avec ce projet. À ma grande surprise, je retrouve au sein du groupe l’excellent trio jazz d’Albert van Veenendaal (avec Meinrad Kneer et Yonga Sun) qui m’avait tant charmé en 2007. [Ci-dessous: Un extrait du spectacle Circusism.]

Bo van der Graaf’s ensemble is back with another large-scale avant-jazz production, this one about the circus arts. The audio component of the project (this CD) hints at somthing spectacular. What lies between Sun Ra and circus music? The Willem Breuker Kollektief, basically, and that is the most meaningful marker with this project. To my surprise, I found within this ensemble all three members of the Albert van Veenendaal trio (with Meinrad Kneer and Yonga Sun) that delighted me so much in 2007. [Below: Video from the Circusism live production.]

PAOLO BALTARO / Low Fare Flight to the Earth (Musea)

Paru l’an dernier chez Musea, sur vinyle s’il-vous-plaît (une version CD est incluse), ce disque est le premier effort solo du chanteur d’Arcansiel. Il s’agit de pop progressive aux fords accents Porcupine Tree et Pink Floyd. Pas mauvais du tout, mais inégal. Les bonnes chansons sont solides et planantes (“Good Care”, “Manchester”), mais il y a du remplissage.

Released last year by Musea, on vinyl if you please (a CD version is also included), this album is the solo debut by Arcansiel’s lead singer. This is progressive pop with strong references to Pink Floyd and Porcupine Tree. Not bad at all, but uneven. The good songs are strong and trippy (“Good Care,” “Manchester”), but there’s a hefty chunk of filler material too.

GROUP DOUEH / Treeg Salaam (Sublime Frequencies - Forced Exposure)

Deuxième compilation d’enregistrements du guitarist Salmou Baamar sous étiquette Sublime Frequencies. Cinq pièces sur vinyle, toutes dans un mode transe-rock maghrébien psychédélique. Étrange? Un peu, tiens! Vous ne vous doutiez pas que le Sahara occidental abritait un guitariste virtuose de ce genre! La qualité sonore est plutôt bonne (sauf une pièce dont l’inclusion est douteuse). [Ci-dessous: Group Droueh en spectacle.]

A second Sublime Frequencies-produced compilation of recordings from guitarist Salmou Baamar. Five tracks on LP, all in a Northern Africa psychedelic trance rock mode. Strange? I’d say! You don’t expect to find this kind of guitar virtuoso in Western Sahara! Sound quality is rather good, except on one track (a dubious choice). [Below: Live footage of Group Droueh.]

RUSH / Hemispheres (Anthem)

Ben quoi. Je viens de réaliser qu’eMusic offre tout le catalogue de Rush! Je vais en profiter pour acheter à petit prix les meilleurs que j’ai déjà en long-jeu. Pour moi, Hemispheres demeure leur grand classique. Évidemment, je viens d’un profil rock progressif, ce qui explique certaines choses...

What? I just found out that Rush’s whole catalog is available on eMusic! I’ll take this opportunity to buy cheap their best albums, which I still have in LP format. To me, Hemispheres is their undisputed classic. Of course, I come from a prog rock background, which may explain a few things...

2009-06-01

2009-06-01: Peter Evans, 39 Clocks, Miriodor, Pictures of Then, Matmos

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-01

PETER EVANS / Nature/Culture (Psi)

J’ai entendu quelques enregistrements du trompettiste Peter Evans avant celui-ci, sans jamais porter une grande attention à son jeu. Sa musique ne me frappait pas, tout simplement. Le moment est venu de réviser mon jugement, à la lumière de Nature/Culture, un disque solo double, chose audacieuse en soi et qui commande le respect. Le premier disque est enregistré en studio, avec plusieurs micros à l’intérieur et autour de l’instrument. Le second disque est en concert. Evans se révèle un improvisateur plein de ressources et de techniques étendues, au jeu sensible mais contrôlé, aussi minutieux que celui du saxophoniste John Butcher, en moins clinique (mais moins merveilleusement aliénant, ajouterai-je). Je préfère le premier disque, bourré d’inventivité.

I had previously heard a few recordings by trumpet player Peter Evans, but they had failed to grab me. I simply didn’t dig his playing. However, the moment to reassment my take on him has come, in the light of this 2-CD solo set – a bold move in itself, one that commands respect. The first disc is a studio recording with several microphones placed inside and around the instrument. Disc 2 is live. Evans proves to be a resourceful improvisor with quite a bag of extended techniques. His playing sensitive but well controled, as precise as saxophonist John Butcher’s, although less clinical (and, I might add, les marvelously alienating). I prefer disc 1, which is stuffed with inventions.

39 CLOCKS / Pain It Dark (Bureau B - Forced Exposure)

Réédition du premier album de ce duo allemand, paru à l’origine en 1981. Pas inintéressant, mais ça vieillit mal. Un son près de Suicide, dans le genre no-wave ou punk-pop, avec un côté “rock garage et boîte à rythmes”.

Reissue of the first LP from this German duo, first released in 1981. Not uninteresting, but this music doesn’t age well. They sound close to Suicide, in a no-wave/punk-pop spectrum, with a “rock garage with beatbox” vibe.

MIRIODOR / Avanti (Cuneiform - GROS merci à/BIG thanks to Six Média Marketing)

Fabuleux, fantastique, différent! Je m’explique: le merveilleux groupe montréalais de rock progressif d’avant-garde (ou avant-prog, ou Rock-In-Opposition, ou comme vous voulez) produit peu mais bien. Cependant, depuis deux ou trois disques, les choses stagnaient, comme si la popularité (toute relative, mais quand même) qu’il connaît depuis une dizaine d’années avait fixé la recette musicale. Sur Avanti, on identifie facilement le “son” Miriodor, mais on trouve aussi une attitude fraîche (et plus sombre, comme sur “Envoûtement”). Les pièces sont plus longues, complexes, denses, mais avec cette légèreté et ce côté facétieux typiques au groupe. Un grand crû. Dans le genre disque de l’année! [Ci-dessous: un extrait de “Envoûtement”, tiré du site de Cuneiform.]

Fabulous, fantastic, different! Let me explain: the wonderful Montréal avant-garde prog rock (or avant-prog, or rock-in-opposition, or whatever) group records rarely but strongly. However, over the past two or three records, things had been stagnating a bit, as if the (relative) popularity the band has been enjoying for the past decade had set its music evolution into stone. On Avanti, Miriodor’s trademark sound is easily identified while sounding fresh (and darker, as on “Bewitchment”). Tracks are also longer, complex, dense, while featuring the lightness and playfulness Miriodor got us used to. This is a major work, and a serious contender for the title of Best Album of 2009. [Below: An Excerpt from “Bewitchment” found on Cuneiform’s website.]

enouvtement.mp3


PICTURES OF THEN / Pictures of Then and The Wicked Sea (ind. - merci à/thanks to XO Publicity)

Un groupe de Minneapolis qui fait dans le son “rock classique” dans une démarche “indie rock”. C’est bien fait, plutôt intelligent, pas toujours réussi, mais quand ça marche, ça marche fort (par exemple sur “When It Stings”). Bref, du rock collégien qui a du chien et une bonne pelletée de bravade.

A band from Minneapolis playing classic rock from an indie rock perspective. It’s well done, rather intelligent, not always successful. But when it works, it works darn well (like on the addictive “When It Stings”). In this dog-eat-dog world, college rock bands come and go in a flash, but if this crew can shovel its music to the right ears, they might have a chance to score.

MATMOS / Supreme Balloon (Matador)

Paru l’été dernier, mais il m’avait passé sous le nez. Un disque différent pour Matmos, beaucoup plus axé sur les synthétiseurs analogiques (ou de sonorité analogique) que sur l’échantillonnage. Parfois plaisantin, sérieux à d’autres moments (et tirant vers l’hommage aux pionniers de la musique électronique), Supreme Balloon est un joyeux voyage à travers un univers d’électro affranchie de l’IDM. Pas aussi révolutionnaire que certains de leurs autres disques, mais ce sera un de mes préférés, avec le magnifique (et magnifiquement loufoque) The West. [Ci-dessous: vidéo de la pièce “Exciter Lamp and the Variable Band”.]

Released last summer, but it had eluded me until now. A different kind of record for Matmos, more based on analog synthesizers (or analog-sounding sunths) than on samplers. Playful at times, serious elsewhere (and pushing toward a homage to electronic music pioneers), Supreme Balloon is a joyous ride through an electronic world freed from the diktats of IDM. It may not be as revolutionary as some of their other releases, but this will remain among my personal favorites, alongside the magnificent (and magnificently silly) The West. [Below: Video for the track “Exciter Lamp and the Variable Band.”]

2009-05-30/31: Dante's Inferno, Gilles Aubry

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-05-30

2e écoute/2nd listen: ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Dante’s Inferno (The Divine Comedy, Part 1) (Musea)

J’ai revisité une bonne partie de cette compilation concept aujourd’hui et, encore une fois, je suis émerveillé par la qualité de cette série de projets entre Musea et le magazine Colossus. Celui-ci est le plus ambitieux du lot: mettre en musique, dans le style rock progressif des années 70, La Divine Comédie de Dante Aligheri, texte fondateur de la littérature italienne et l’un des grands textes de la littérature mondiale. Nous avons ici QUATRE disques pour couvrir le premier tome de l’ouvrage: L’Enfer. Chaque groupe en présence s’est vu attribuer un chapitre (un chant), qu’il traite à sa manière (littéralement ou symboliquement), dans sa langue. Les contributions de Yesterdays, Nathan Mahl et Sinkadus sont dignes de mention, mais le niveau de qualité est élevé d’un bout à l’autre. Cet album est parmi les meilleurs de la série, juste en dessous des trois volumes de Spaghetti Epic.

Had some work to do today, so I revisited part of this concept compilation and, once again, I have flabbergasted by the consistent quality of this string of collaborative projects between Musea and the magazine Colossus. This project is the most ambitious of them all: setting to music (‘70s prog rock style) Dante Aligheri’s Divine Comedy, a founding text of the Italian literature, and one of the great works of World Literature. What we have here is FOUR CDs covering only the first volume of the work: Inferno. Each contributing band was attributed one chapter (or chant), with the mission to make what they wanted of it (taking it literaly or symbolically), in their own tongue. There are great songs from the likes of Yesterdays, Nathan Mahl, and Sinkadus, but everyone turns in at least a more-than-decent contribution. This album ranks among the best ones in the series, just behind the three volumes of Spaghetti Epic. And it’s a crash course in modern progressive rock bands.

2009-05-31

2e écoute/2nd listen: GILLES AUBRY / Berlin Backyards (Crónica)

Retour sur ce disque d’art sonore à base d’enregistrements sur le terrain, dans les arrière-cours des buildings de Berlin. (Mon premier commentaire se trouve ici.) Un disque solide, qui réussit à donner un vernis onirique à des espaces qui, à la base, n’ont rien de poétique. Beau jeu de profondeurs spatiales. Une écoute qui demande beaucoup d’attention, sans quoi l’oeuvre se fond rapidement dans le décor, mais il suffit d’un petit effort mental pour la ramener au premier plan.

Back to this sound art record based on field recordings in the backyards of Berlin buildings. (Find my initial comment here.) A strong record that manages to create a dreamy outlook on spaves that basically have nothing poetic about them. Nice play on spatial distances and depths. That said, it’s a demanding listen; as soon as your attention drifts off, the music blends into the background. However, it only takes a small mental effort to tug it back to the fore.