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2010-02-05

2010-02-05: R.I.S.S., Contreband, El Hombre Astral, The Daedalus Spirit Orchestra, Maximum Prog, Waterloon

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-05


R.I.S.S. / Color& Style (Unit Records)

Quelle est cette mode soudaine de reprendre des chansons de Radiohead en mode jazz? En plus de l’Amnesiac Quartet hier (qui ne faisait que ça), voici maintenant deux ensembles suisses qui glissent des reprises de Radiohead dans leur répertoire! R.I.S.S. est un quatuor (le nom correspond aux initiales des membres). Au programme, trois originales, plus des reprises de Radiohead, Nirvana, Björk, plus “House of the Rising Sun”. Talentueux, mais un peu mièvre - la ligne de saxo dans “High & Dry” fait muzak au possible. Ironiquement, la meilleure pièce du disque est une originale du pianiste Stefan Rusconi, “Gallieni”, qui place une belle mélodie bien sentie hors des sentiers battus.

What’s up with this suddent trend of covering Radiohead songs jazz-style? After Amnesiac Quartet (reviewed yesterday), here we have two Swiss jazz ensembles who slip in Radiohead songs into their repertoire! R.I.S.S. is a quartet (their name corresponds to the members’ initials). On the menu: three originals, plus covers of Radiohead, Nirvana, and Björk, plus “House of the Rising Sun.” Talented, but a bit cheesy - the sax line in “High & Dry” is too muzak-sounding for its own good. Ironically, the best track on this CD is an original by pianist Stefan Rusconi, “Gallieni” - it has a nice, heartfelt melody that eschews clichés.


CONTREBAND / Contreband (Unit Records)

Un trio dirigé par le pianiste électrique Colin Vallon, dont le jeu au Fender Rhodes est à faire rêver. Un autre trio de jazz suisse, donc. Et encore des reprises de Radiohead et de Nirvana (dont “In Bloom”, aussi interprétée par R.I.S.S.), à travers quelques originales de Vallon. L’ambiance est feutrée, délicate, moderne dans ses harmonies mais très vieux club de jazz par l’ambiance. Les compos de Vallon m’enchantent, beaucoup plus que les reprises. D’ailleurs, la lecture de “Paranoid Android” manque franchement de panache, trop dépouillée, il ne s’y passe pas grand chose.

A trio led by electric pianist Colin Vallon, whose Fender Rhodes playing is divine. So it’s another Swiss jazz trio, and once again, they cover some Radiohead and Nirvana (“In Bloom” was also featured on the R.I.S.S. disc), interspersed with Vallon originals. It’s velvety, delicate, modern chord-wise, but old jazz club-like ambience-wise. Vallon’s compositions are a thrill, much more so than the covers. In fact, their take on “Paranoid Android” is lacklustre, too stripped down, and there isn’t much happening.


EL HOMBRE ASTRAL / Tierra (Musea Parallèle)

Un groupe de prog métal espagnol. En fait de prog métal, c’est relativement léger (ce qui me convient très bien). Bon chanteur, des mélodies accrocheuses, de bons musiciens. Pas une copie carbone des plus grands noms du genre. Certains textes sont ridicules “Me Hablan Los Culos”? Come on... Je ne suis pas assez fan du son pesant du prog métal pour revenir à ce disque à l’avenir, mais j’ai passé un bon moment.

A prog metal band from Spain. Actually, from a prog metal point of view, Tierra is rather light (which suits me fine). Good singer, catchy melodies, strong musicianship. And these guys are not a carbon copy of one of the big names in the field. Some lyrics are downright stupid (“Me Hablan Los Culos”? Come on...) I’m not enough of a fan of prog metal’s heaviness to come back to this CD in the future, but I did enjoy listening to it.


2e écoute/2nd listen: THE DAEDALUS SPIRIT ORCHESTRA / Ampulla Magnifying (ind.)

J’aime beaucoup. Et, chose indétectée à la première écoute, j’entends une solide influence d’Echolyn, ce qui a l’heur de me plaire. Et la flûte allège beaucoup le son du groupe qui, autrement, tendrait vers le pesant. Beau jeu de nuances, arrangements variés. Il se passe beaucoup de choses dans ce prog, mais c’est très bien organisé, méticuleux. Bravo.

I really like this one. And – it eluded me on first listen – I hear a serious Echolyn influence, which can only rub me the good way. And the flute lightens up what would have been a heavy sound otherwise. Nice dynamics, varied arrangements. There’s a lot happening in this prog rock, but it’s well organized and tidy. Bravo.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Maximum Prog (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Le sous-titre de cette compilation: “16 rare gems from the golden age of British progressive rock”. Le mot clé: rare. Vous risquez peu de reconnaître quelqu’un sur ce disque (outre Quiet World, dans lequel jouait Steve Hackett avant de se joindre à Genesis). Par contre, vous y ferez des découvertes. J’ai été très impressionné par la qualité des chansons incluses. La plupart de ces groupes ont sombré dans l’oubli après un seul long-jeu, mais il y avait du talent: Aardvark, Second Hand, Brainchild, Titus Groan, Czar et Goliath ont tous des chansons solides et complexes. Le mot “progerssif” n’est pas utilisé à tort. Évidemment, pas de longues suites (on parle ici essentiellement de “singles”), mais il s’agit bien de rock progressif, plus pop dans certains cas, plus hard rock ailleurs, symphonique même (dans le cas de Don Shinn, un organiste qui a inspiré Keith Emerson dans sa performance sur scène). Recommandé aux amateurs de prog.

The subtitle of this compilation says: 16 rare gems from the golden age of British progressive rock. The key word here is “rare”. You’re unlikely to recognize the artists featured (except maybe Quiet World, the band Steve Hackett played in before joining Genesis). However, discoveries await. I am quite impressed with the quality of the material herein. Most of these bands have fallen into oblivion after only one LP, but many had talent: Aardvark, Second Hand, Brainchild, Titus Groan, Czar, and Goliath all have strong, complex songs on this comp. And the word “progressive” is not false advertisement. Okay, no epic tracks here (the focus is on singles), but this is progressive rock alright, some leaning more toward pop, some more toward hard rock, and a couple of tracks are downright symphonic (Don Shinn, the organ player that inspired Keith Emerson to develop his circus-like live act). Recommended to prog fans.


WATERLOO / First Battle (Guerssen - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un groupe belge qui a publié un seul long-jeu, en 1970 (maintenant réédité par Guerssen). Il s’agit d’un très bon disque de rock progressif bluesé, avec une solide parenté avec le Jethro Tull des débuts, jusqu’au chanteur Dirk Bogaert qui joue de la flûte à la Rahsaan Roland Kirk. Des chansons courtes pour la plupart, un peu abrasives, beaux arrangements. C’est vif et excitant, j’aime beaucoup. La réédition ajoute six chansons enregistrées après ce premier disque, et elles sont encore meilleures (et mieux enregistrées). Si vous aimez le rock progressif d’inspiration bluesée (Jethro Tull, Blodwyn Pig et le reste), First Battle vous intéressera sûrement. Pas un essentiel, ne serait-ce que parce qu’il est très obscur, mais il s’agit d’un cas où l’histoire et le public ont manqué la coche. [Ci-dessous: un extrait de l’album, “Guy in the Wrong Neighbourhood”, trouvé sur le site de Guerssen.]

Waterloo is a Belgian band who released only one LP, in 1970 (now reissued by Guerssen). It’s a very good record of bluesy progressive rock, with a strong filiation to early Jethro Tull - down to singer Dirk Bogaert also playing flute in a breathy, Rahsaan Roland Kirk style. Mostly short, slightly abrasive songs, with pretty arrangements. Vivid and exciting, I definitely like. And the reissue adds six titles recorded after the LP, and they’re even better (and better recorded). If you like blues-tinged prog rock (Jethro Tull, Blodwyn Pig and the likes), First Battle is a sure thing. Not a must-have, if only because it’s so obscure, but this is a case where rock history and audiences have missed the boat. [Below: A track from the album, “Guy in the Wrong Neighbourhood”, foundon Guerssen’s site.]

http://www.guerssen.com/fotos//mostres/guy_in_the_wrong_neighborhood.mp3

2010-02-04

2010-02-03/04: Cache 2007+2008, Flat122, Amnesiac Quartet, Kawabata/Michishita, Kohoutek, Yahowha 13

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-03

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Cache 2007 + Cache 2008 (Productions électro Productions)

Chaque année, la Communauté électroacoustique canadienne (CEC) organise un concours pour les jeunes artistes sonores en émergence, Jeu de temps / Time’s Play. Les œuvres sélectionnées sont ensuites mises sur disque. J’ai récemment reçu les cuvées 2007 et 2008 de Cache, ladite série de disques. J’aime ces compilations, on y fait toujours des découvertes parmi ces noms pour la plupart inconnus (sur la cuvée 2007, je reconnais ceux d’Olivier Girouard et de James Duhamel; sur celle de 2008, Thierry Gauthier, mais uniquement parce qu’il figure sur d’autres cuvées antérieures). Tout n’est pas phénoménal ou particulièrement original (dans bien des cas, on est à deux pieds dans l’électroacoustique académique), mais il y a des perles. Comme “MIMIK” de Duhamel et “Nuit noire, nuit grise” de Dominic Thibault, ou encore “Catacombes” de Jean-François Blouin (malgré l’influence pernicieuse de Gilles Gobeil). Ces disques sont vendus à petit prix et on peut écouter toutes les œuvres sur le site de la CEC, ici pour Cache 2007 et pour Cache 2008.

Every year, the Canadian Electroacoustic Community (CEC) holds a competition for emerging sound artists called Jeu de temps / Time’s Play. Works selected are culled on a CD (among other benefits). I recently received the 2007 and 2008 editions of Cache, said series of CDs. I like these compilations, there’s always gems to be found among those little-known names (out of 2007 crop, I recognize only Olivier Girouard and James Duhamel; from Cache 2008, only Thierry Gauthier, and that’s because he’s been featured on previous installments). It’s not all great or particularly original music (in many cases, we’re knee deep into academic electroacoustics), but gems there are. Like Duhamel’s “MIMIK” and Dominic Thibault’s “Nuit noire, nuit grise”, or even Jean-François Blouin’s “Catacombes” (despite the obvious influence of Gilles Gobeil). These CDs sell for cheap, and you can listen to all tracks on the CEC website here for Cache 2007 and there for Cache 2008.

Arghh! Le travail m’assaille de toutes parts! Fini l’écoute pour aujourd’hui.

Arghh! Work assails me from all directions at once! No more listening today!


2010-02-04


FLAT122 / Kagerou (Musea / Poseidon)

Un trio japonais de jazz-fusion. Leur disque précédent, sans être désagréable, ne m’avais pas fait une grande impression. Celui-ci, en concert, est plus vivant, mais ça demeure, à mon avis, un fusion prévisible et convenu, même s’il est joué par des musiciens très talentueux. Avec le pianiste Takao Kawasaki et le guitariste Satoshi Hirata.

Japanese jazz-fusion trio. Their previous record wasn’t bad, but it didn’t leave a mark on me. This one is a live recording, and indeed more lively, though it remains to my ears predictable fusion. The musicianship is pretty nice though. Featuring pianist Takao Kawasaki and guitarist Satoshi Hirata.


AMNESIAC QUARTET / Tribute to Radiohead (Great Winds/Musea)

Un quatuor de jazz-rock progressif (Sébastien Paindestre au clavier, Joachim Florent à la contrebasse, Fabrice Theuillon au saxo, Antoine Paganotti à la batterie) qui reprend des chansons de Radiohead. Drôle d’idée? Définitivement. Et ça marche? Oui. Sérieusement, oui. Mais vous pourriez être tout à fait ignorant de l’œuvre de Radiohead et ça marcherait tout aussi bien. Amnesiac Quartet a retenu cinq chansons qu’ils déconstruisent, réassignant les parties ajoutant de longues intros, développant les rythmiques - bref, “I Might Be Wrong” se retrouve à faire 12 minutes, 14 dans le cas de “Everything in its right place”. Une voix féminine non créditée (Himiko Paganoti?) vient parfois nous rappeler, sans parole, qu’une chanson pop se cache là-dessous. Dans les faits, Tribute to Radiohead est de l’excellent rock progressif moderne, avec une forte tendance fusion et une touche de RIO. Nuancé, touchant parfois, impressionnant souvent. J’aime… par-devers Radiohead. [Ci-dessous: une reprise de Radiohead en concert, également jouée sur le disque.]

A progressive jazz-rock quartet (Sébastien Paindestre on keys, Joachim Florent on doublebass, Fabrice Theuillon on sax, Antoine Paganotti on drums), playing Radiohead covers. Strange idea? Absolutely. Does it work out? Yep. I’m serious, it does. But you could know nothing about Radiohead’s oeuvre and it would still work out great. Amnesiac Quartet selected five songs and deconstructed them, reassigning parts, adding long intros, developing rhythms out – “I Might Be Wrong” ends up lasting 12 minutes, 14 for “Everything in Its Right Place.” An uncredited female singer (Himiko Paganoti?) occasionally steps in to remind us, wordlessly, that there’s a pop song lurking inside somewhere. Tribute to Radiohead is excellent modern progressive rock with marked fusion leanings and a touch of RIO. Moody, occasionally moving, often impressive. I like, Radiohead notwithstanding. [Below: A Radiohead cover performed live (also performed on the CD).]


Et maintenant, un après-midi tout en psychédélose vinylistique, gracieuseté de Prophase Music!

And now, for an afternoon of vynilified psychedelia, thanks to the fine folks at Prophase Music!


KAWABATA MAKOTO & MICHISHITA SHINSUKE / Maru Mankaku Shikaku [Circle Triangle Square] (Prophase Music)

Troisième collaboration entre les gourous guitaristes d’Acid Mothers Temple et de LSD March, respectivement. Contrairement aux deux premiers disques, Maru Mankaku Shikaku [“Cercle Triangle Carré”, le titre est en fait un symbole graphique] n’est pas à base de guitare électrique. Il y a une bonne douzaine de guitares et luths de toutes nationalités sur ce disque, plus des percussions de main (gongs, bols). L’album consiste en deux longues improvisations bourdonnantes, planantes, méditatives à souhait. Très réussi dans son genre, et particulièrement recommandé aux amateurs du premier Inui de Kawabata. En plus, Prophase Music a sorti ce disque sur un superbe vinyle coloré (vert émeraude éclaboussé de blanc). [Ci-dessus: une photo du vinyle et de la pochette en carton épais.]

Number three for this collaboration between the guitar gurus from Acid Mothers Temple and LSD March (respectively). Unlike the first two albums, Maru Mankaku Shikaku [“Circle Triangle Square” - the title is actually a graphic symbol] is not electric guitar-based. There’s a baker’s dozen guitars and lutes of various origins in there, plus percussions like gongs and bowls. The album consists of two side-long droning, spacy, meditative improvisations. Very good, heady stuff, warmly recommended to those who enjoyed Kawabata’s first Inui album. AND, Prophase Music has released this one on splendid multi-colored vinyl (emerald green with white splotches). [Ci-dessus: a picture of the actual vinyl and heavy gatefold sleeve.]


KOHOUTEK / Lossless Loss (Prophase Music)

Kohoutek est un groupe d’improvisation lysergique, le genre qui plane sans se commettre, jusqu’à ce que la batterie se déclare à mi-chemin et que le tout décolle. Lossless Loss est une pièce continue de 44 minutes, longue à partir, lente à conclure, mais inspirée. C’est Jackie-O Motherfucker métissé d’Emeralds. Solide. Paru sur vinyle également (un beau modèle creamsicle: blanc et orange). Et une superbe pochette (trouvez la grenouille!).

Kohoutek is a lysergic improv band, that kind of jam that trips away uncommittedly until the drums kick in halfway through and everything lifts off. Lossless Loss is a continuous 44-minute improvisation that’s slow to start, long to conclude, but it’s definitely inspired. Jackie-O Motherfucker crossed with Emeralds. Solid stuff. Also released on vinyl (a nice creamsicle model - milky white and vivid orange). And great cover artwork (spot the frog!).


YAHOWHA 13 / Sonic Portation (Prophase Music)

Croyez-le ou non, mais voici le groupe qui accompagnait Father Yod, de retour après un silence de 33 ans! Et ma foi, ces vieux routiers (Octavius, Djin et Sunflower) se débrouillent très bien encore. Un rock psychédélique guitare/basse/batterie improvisé, un peu croche, avec des moments orientaux (“Raga Nova”) et des jams solides, sans jamais devenir bruyants. Sympathique et plutôt accessible, même si c’est très trippy. Deux éditions: CD et vinyle (très joli, encore une fois; je suis impressioné par la qualité des vinyles de Prophase Music à titre de bonbons pour les yeux).

Believe it or not, but this is the band that used to play with Father Yod, now back 33 years laters! And slap me silly but these old-timers (Octavius, Djin, and Sunflower they’re called) can still pull it off. Guitar/bass/drums psychedelic rock, improvised, slightly askew, with oriential moments (“Raga Nova”) and strong jams that never quite become noisy. Fun and rather accessible, but still very trippy. Available on CD or vinyl (gorgeous again; I’m impressed by the eye-candy quality of Prophase Music’s LPs).

2010-02-02

Délire actuel, 2010-02-02

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 2 février 2010
Show aired on 2 February 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Drones, blues, improvisations: Presqu'un parcours libre, une courbe d'écoute qui mène rapidement du post-rock au drone, puis vers le blues actuel, et enfin vers l'improvisation libre.
Drones, Blues, Improvisations: Almost a freestyle journey, a listening curve that will take you quickly from post-rock to drone, then on to avant-blues, and on to free improvisation.

TEHO TEARDO / Plans (4:35) - Voyage au bout de la nuit (Japan Apart)
*RICHARD SKELTON / Noon Hill Wood (8:26) - Landings (Type)

**DUNCAN Ó CEALLAIGH / 139 (9:44) - Psalms (Parvoart Recordings)
*OREN AMBARCHI / The Strouhal Number (7:05) - Intermission 2000-2008 (Touch)

DARIN GRAY & LOREN CONNORS / Part 5 (7:47) - The Lost Mariner (Family Vineyard)
SUSAN ALCORN & CAROLINE KRAABEL / Sad Ebb (7:01) - Giving Out (Mass Producers)

ANNIE LEWANDOWSKI & CAROLINE KRAABEL / Playing with Twigs (9:40) - In the Garden City (Mass Producers)
JOE MANERI & MASASHI HARADA / Threads Melted (3:47) + Point Contact (5:18) - Pinerskol (Leo Records)

RHODRI DAVIES, S. RIVES, E. RODRIGUES, G. RODRIGUES & C. SANTOS / Twrf Neus Ciglau (extrait/excerpt: 6:44) - Twrf Neus Ciglau (Creative Sources)
GROSSE ABFAHRT / CA Mirror (12:30) - Vanity (Emanem)

*CIRCULASIONE TOTALE ORCHESTRA / Yellow Bass & Silver Cornet II [Part 2] (13:10) - Bandwidth (Rune Grammofon)



Merci à/Thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

CIRCULASIONE TOTALE ORCHESTRA
En concert (1er de 5 vidéos).
Live (1st of 5 vids).

Délire musical, 2010-02-02

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 2 février 2010
Broadcast Date: 2 février 2010

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: *MARTIN REV / Laudamus - Stigmata (Blast First Petite)

BALMORHEA / Bowsprit (5:17) - Constellations (Western Vinyl)
CALIFONE / 1928 (4:30) - All My Friends Are Funeral Singers (Dead Oceans)
FULTON READ / Synchronize (4:59) - Synchronize (ind.)

CHANCE:RISIKO / Beating a Dead Horse (4:05) - Sleep Talking (altrOck)
LOST WORLD BAND / Sound Source (3:58) - Sound Source (Musea)
SLOCHE / J'un oeil (4:47) - J'un oeil (ProgQuébec)

VIOLETA DE OUTONO / Aqui e Agora (4:44) - Em Todo Parte (Voiceprint Brazil)
GONG / The Pot Head Pixies (3:03) - Flying Teapot (Charly Records)

HOLDSWORTH PASQUA HASLIP WACKERMAN / BLues for Tony (extrait: 6:00) - Blues for Tony (Moonjune)


merci à/thanks to:
*Forced Exposure
***Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

FULTON READ
Voici une chanson du disque précédent, interprétée en concert. N'oubliez pas de télécharger gratuitement le mini-album Synchronize.
Here's a song from the previous album, performed live. Don't forget to download the new EP Synchronize for free.


LOST WORLD BAND
Un autre extrait de l'album Sound Source, en concert.
Another track from the Sound Source CD, here live.


2010-02-02: Send + Receive, Fulton Read

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-02


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Send + Receive: 10 Years of Sound (send + receive)

AVERTISSEMENT: Voici un commentaire préliminaire, alors que je suis LOIN d’avoir terminé l’écoute de cet album. Mais le terminer va prendre du temps, alors j’en parle tout de suite un peu. Le festival de musique expérimentale Send + Receive de Winnipeg vient de publier un coffret de deux DVD pour célébrer son 10e anniversaire. Ce coffret n’y va pas de main morte. Un DVD présente un documentaire de 83 minutes sur le festival (je ne l’ai pas encore visionné). L’autre DVD propose PLUS DE 11 HEURES de prestations musicales puisées au fil de l’histoire du festival. Elles sont présentées en fichiers WAV sur un DVD format données (data DVD). AU menu: Lee Ranaldo & Dean Roberts (très intéressant), Martin Tétreault (une impro très abstraite et bruitiste, sans vinyles), Oval, Tomas Jirku (un bon set de dub minimaliste), Tim Hecker, Taylor Deupree, Jason Kahn, i8u, Aki Onda, Oren Ambarchi, et j’en passe plusieurs. Quelques prestations sont très courtes (une chanson de David Grubbs, 4 minutes), d’autres sont des “sets” complets de 45 minutes. Beaucoup, beaucoup de viande, et de la bonne en plus. Présentation dans un coffret DVD, avec un épais livret qui, malheureusement, ne contient que les bios d’artistes qu’on trouve partout sur Internet.

WARNING: This is a preliminary assessment. I am FAR from having listened to all of this album. And since getting there will take time, I want to write something about it now. The Winnipeg experimental music festival Send + Receive has just released this 2-DVD set to commemorate its 10th anniversary. A hefty set it is. One DVD contains a 83-minute documentary about the festival (I have yet to watch it). The other DVD culls OVER 11 HOURS of live musical performances from throughout the festival’s history. These are presented as WAV files on a data DVD. On the menu: Lee Ranaldo & Dean Roberts (quite a fine set), Martin Tétreault (a very noisy abstract improv, no vinyls at all), Oval, Tomas Jirku (a good minimal dub set), Tim Hecker, Taylor Deupree, Jason Kahn, i8u, Aki Onda, Oren Ambarchi, and many more. Some performances are very short (David Grubbs: one song, four minutes), others are complete 45-minute sets. Lots and lots of meat - tasty meat - around this particular bone. Presented in a DVD case with a thick booklet, though sadly, said booklet contains only the same old artist bio blurbs you can find all over the net.


FULTON READ / Synchronize (ind.)

Il s’agit d’un EP, le troisième de ce groupe texan (ils ont aussi un long-jeu) de powerpop. Le terme ne rend pas justice à la musique de Fulton Read, une pop intelligente mais amusante, appuyée par une grande musicalité, beaucoup de subtilités dans les coulisses (le jeu de basse, entre autres), et des mélodies entraînantes. L’essentiel de mon écoute hebdomadaire se déroule dans des régions musicales que d’aucuns qualifieraient de bizarres, mais j’ai encore un faible pour la chanson bien tournée, du moment qu’elle ne succombe pas aux clichés aux diktats du marché. Fulton Read remplissent toutes ces conditions: ils me font penser à Big Ass Truck de Toronto. C’est-à-dire qu’il y a pop indie (la prévisible, la complaisante) et pop indie (l’audacieuse, l’excitante). Synchronize? Dans le deuxième groupe, sans aucun doute. Mettez-y aussi les autres disques du groupe, tous très bons, quoique ce mini-album de trois titres les coiffe. Maintenant, êtes-vous prêt pour la VRAIE BONNE NOUVELLE? Synchronize est disponible gratuitement, dans le cadre d’une grosse campagne médiatique alternative. N’hésitez pas à télécharger tout le truc sur fultonread.com.

This is an EP, the third by Texas powerpop band Fulton Read (they also have one full-length). Intelligent and entertaining indie pop/rock supported by top musicianship, lots behind-the-scenes sophistication (the bass playing, among other details), and catchy melodies. Now, most of my listening time is spent in music realms many would describe as bizarre, but I can still get a huge kick out of a good song, as long as it avoids clichés and the diktats of the market. Fulton Read fulfills all requirements. They remind me of Toronto’s Big Ass Truck, somehow. I mean, there’s indie pop (the predictable, complacent kind) and indie pop (the bold, exciting kind). Synchronize clearly belongs to the second category, along with all the other releases by this fine band, although this new three-track EP tops everything they previously recorded. Now, are you ready for the clincher? Fulton Read are GIVING SYNCHRONIZE AWAY. Free to download, my friends, as part of a major alternative advertisement campaign. Download the whole thing at fultonread.com.


Et pour le reste aujourd’hui, réécoute de Slow Six et Balmorhea, en prévision du Délire musical de ce soir...

For the rest, I’m listening again to Slow Six and Balmorhea, in preparation for tonight Delire Musical show…


2010-02-01

2010-02-01: Noah Creshevsky, Cédric Leroy, Tabula Smaragdina, VIoleta de Outono

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-02-01

NOAH CRESHEVSKY / The Twilight of the Gods (Tzadik - merci à/thanks to Pogus)


Évidemment, il FALLAIT que je reçoive ce disque APRÈS avoir consacré une heure de Délire actuel sur l’échantillonnage - il en aurait été la vedette! Creshevsky est un compositeur électroacoustique qui travaille par échantillonnage. Il qualifie sa musique d’hyperréaliste, terme auquel je substitue parfois celui de maximaliste (comme dans: “Merzbow est un compositeur maximaliste”). C’est que, chez Creshevsky, tout est hyperactif, volubile et voué à saturer l’ouïe. La meilleure comparaison penche vers le duo Furt, même si ces derniers ont une approche plus axée vers l’improvisation, alors que la musique de Creshevsky donne l’impression d’être ultra-méticuleuse. Cela dit, j’aime beaucoup ce disque, qui réunit sur des œuvres très récentes (trois sur huit sont antérieures à 2008). “Götterdämmerung” mettant en vedette le groupe The Klez Dispensers est merveilleusement agréable, avec un fort côté John Oswald à son plus rigolo. Dans un registre plus sérieux et dense, “La Belle Dame sans merci” est très réussie. Des deux ou trois disques de Creshevsky à être parvenus à mes oreilles, celui-ci est le plus convaincant et le plus accessible. Chaudement recommandé.

Of COURSE, I just HAD to listen to this CD AFTER devoting a one-hour segment to sampling on my radio show Delire Actuel - it would have stolen the show! Creshevsky is an electroacoustic composer working with sampling. He calls his work “hyperrealistic music”, but I would use the word “maximalist” (as in “Merzbow is a maximalist composer”). Everything’s hyperactive, talkative and leading to sensory overload in Creshevsky’s music. The best comparison lies in the duo Furt, although Furt’s approach derives from free improvisation, whereas Creshevsky’s music looks ultra-carefully composed. That said, I really like this record. It features mostly recent works (only three out of eight are prior to 2008). “Götterdämmerung” features the group The Klez Dispensers - marvelous, with a strong John Oswald-like whimsicality. In a more serious range, “La Belle Dame sans merci” is striking. Of the two or three Creshevky CDs I have heard, this one is the most convincing and accessible. Warmly recommended.


CÉDRIC LEROY / Eologie (Dreaming/Musea)

Sénégal d’origine, Cédric Leroy est, clairement, émule de Jean-Michel Jarre. L’influence du grand électronicien est palpable partout (mélodisme, boucles rythmiques, progressions, grandiosité) dans Eologie, sauf, malheureusement, au chapitre de la production. Musicalement, c’est une musique électronique agréable, conviviale, chaude même. Mais l’album échoue sur deux points qui peuvent sembler mineurs mais qui, dans mon cas, ruinent mon expérience d’écoute. D’abord, l’album est mastérisé très fort, inutilement. Surtout, chacune des treize pièces se termine TRÈS abruptement: absence totale d’accord tenu, de réverbération, de quoi que ce soit. Chaque fois, j’ai l’impression qu’on a appuyé sur “pause” à mon insu. C’est énervant au possible et ça traduit une ignorance des conventions d’écoute ou un je-m’en-foutisme impardonnable.

Born in Senegal, Cédric Leroy is clearly a pupil of Jean-Michel Harre. The great electronic artist’s influence can be felt in every aspect of Eologie (melodism, beat loops, progressions, pompousness) except, sadly, its production values. Musically, this is enjoyable electronic music, friendly, warm even. But the album fails on two counts that may seem unimportant but severely marred my listening experience. First, the album is mastered really loud, and unnecessarily so. But most of all, each one of the thirteen tracks ends VERY abruptly: total lack of sustain or reverb at the end. Thirteen times, I have felt like someone had hit the pause button. It’s very aggravating and shows either a disturbing lack of understanding of music production conventions, or an unforgivable form of carelessness.


TABULA SMARAGDINA / A Szavakon Túl (Beyond Words) (Musea)

Un très beau disque de rock progressif venu de Hongrie. Tabula Smaragdina est la créature d’Akos Bogáti-Bokor (du groupe Yesterdays). Une forte influence Flower Kings, mais aussi des éléments hongrois (After Crying et Solaris, dans certaines chansons), ainsi que du Genesis et du Yes. Des voix solides (en hongrois), de très beaux développements mélodiques, une écriture complexe mais pas chargée, un joli sens de l’humour à certains endroits. Et une production impeccable. Vraiment, ce disque me surprend et j’y ai pris goût dès la première chanson. Les amateurs de rock progressif symphonique un peu vieux genre ont de quoi s’amouracher de ce disque. Bravo! [CI-dessous: Quelques extraits du disque sur la page MySpace du groupe.]

A beautiful album of progressive rock from Hungary. Tabula Smaragdina is the creature of Yesterdays’s Akos Bogáti-Bokor. Strong influence from The Flower Kings, elements of Hungarian prog (After Crying, Solaris), plus ingredients of Yes and Genesis. Strong vocals (in Hungarian), very pretty melodic developments, complex though not leaded songwriting, a keen sense of humour in some places. And an impeccable production. Trylu, this CD has taken me by surprise and I fell for it from the first track. Fans of vintage symphonic progressive rock have all the right reasons to fall head over heels over that one. Bravo! [Below: Listen to a few clips from the album on the group’s MySpace.]

http://www.myspace.com/smaragdina


VIOLETA DE OUTONO / 7 (Voiceprint Brazil/Rock Symphony)

Paru en 2007, voici un très bon disque de Violeta de Outono qui, à cette date, comptait déjà 20 ans d’existence. L’influence de Gong est presque entièrement disparue à a surface et intégrée profondément dans le noyau du groupe (elle ressort à l’occasion, comme dans le longue “Fronteira”). En fait, bien que 7 demeure dans le créneau de la pop-rock psychédélique, on détecte un fort penchant pour le son de Canterbury, explicite dans “Caravana” (oui, c’est un hommage au groupe Caravan), plus subtilement ailleurs. Peu importe la tournure du jour, l’écriture demeure sensible et les solos de guitare bien dosés. La voix de Fabio Golfetti semble plus frêle et aérienne ici, ce qui donne à ce disque un air plus léger, croisement entre Caravan, Il Volo et le Gong de la première époque.

Released in 2007. This one is a very good Violeta de Outono vintage, especially considering that the band was already 20 years old by then. The Gong influence has faded as it is now integrated deep inside the band’s core (it occasionally comes out, as on “Fronteira”). In fact, although 7 still fits the psychedelic pop/rock genre, there’s a strong leaning toward the Canterbury sound too, obvious in “Caravana” (yes, it’s a tribute to the band Caravan), more subtle elsewhere. No matter the style of the day, the songwriting remains sensitive and the guitar solos are sparse and elegant. Fabio Golfetti’s vocals sound more fragile and aerial on this record, which gives the proceeding a lighter feel, like a cross between Caravan, Il Volo, and early Gong.