Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2012-05-25

2012-05-24: Craig Pedersen Quartet, MSV Brecht, Johannes Welsch, Accordion Tribe


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-24

CRAIG PEDERSEN QUARTET  Days Like Today (Craig Pedersen)
Un disque auto-produit par le trompettiste ontarien Craig Pedersen. Mes attentes étaient basses (et la pochette n’aidait rien), mais j’ai été agréablement surpris par le néo-bop vif et mordant de Pedersen. Ce n’est pas un grand trompettiste, mais il écrit des thèmes forts et sait sortir de la zone de confort pour garder son auditeur en haleine. Un début de journée stimulant. [CI-dessous: Écoutez l’album sur bandcamp. Commencez par la pièce titre.]
A self-released album by Ontarian trumpeter Craig Pedersen. I had low expectations (and the album cover didn’t help), but Pedersen took me by surprise with his vivacious and edgy neo-bop. He’s not a great jazz trumpet player, but his songwriting is sharp, with strong heads and a propension to step out of the comfort zone in order to keep the listener’s attention. A stimulating morning listen.  [Below: Listen to the album on bandcamp. Start with the title track.]

MSV BRECHT / Hippie Tunes (Unit Records)
Hippie? Pas sûr, mais ce quatuor suisse joue un jazz moderne parfois festif (“Le Clap”), parfois avant-gardiste (“Apart from Being Apart”) et souvent mélancolique. Un quatuor clarinette/saxo ténor, guitare électrique, basse électrique, batterie. Les quatre membres composent, ce qui n’empêchent pas une belle unité d’ensemble.
Hippie? Not so sure, but this Swiss quartet plays a fine brand of modern jazz that can be festive (“Le Clap”), daring (“Apart from Being Apart”), and often melancholic. Tenor sax/clarinet, el. guitar, el. bass, and drums. Although all four members contribute compositions, the album presents a unified sound.

JOHANNES WELSCH / Sound Creation (Deep Listening)
Avec Sound Creation, le percussionniste Johannes Welsch propose sept improvisations aux gongs. Oui, que des gongs (et deux bols tibétains dans une pièce), et principalement les gongs de la série “Sound Creation” de Paiste. Chaque pièce invite à une écoute profonde du spectre harmonique des instruments sélectionnés. La plupart des pièces sont sobres, mais portées par un élan créatif inspiré.
With Sound Creation, percussionist Johannes Welsch proposes seven improvisations on gongs. Yes, nothing but gongs (except for two singing bowls in one track), and mostly gongs from Paiste’s “Sound Creation” line. Each piece is an invitation to listen in depth to the harmonic spectrum of the instruments Welsch is pairing. Most of the pieces are calm and restrained, though carried by an inspired creative impetus.

ACCORDION TRIBE / Sea of Reeds (Intuition)
Tiré du sac du FIMAV, le 2e album d’Accordion Tribe - hé oui, je n’avais que leur premier, acheté lors de leur passage au FIMAV, autour de l’an 2000. Ce second opus est un tantinet moins intéressant, peut-être parce qu’il propose moins de pièces à cinq accordéonistes et plus de sous-groupes. Tout de même un plaisir à écouter, particulièrement pour les contributions de Maria Kalaniemi et de Lars Hollmer.
From the FIMAV haul, Accordion Tribe’s second album – yeah, I only had their debut CD, bought when they performed at FIMAV somewhere around the year 2000. This second opus is a tad bit weaker, perhaps because it offers less quintet pieces and focuses more on smaller subgroupings. Still highly enjoyable, especially for Maria Kalaniemi and Lars Hollmer’s contributions.

2012-05-24

2012-05-23: Black Cracker, Adam Fairhall, Philippe Petit (x2), Mats/Morgan, Merzbow


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-23

BLACK CRACKER / Incisions (It'll Be Awesome)
Première parution pour une micro-étiquette de Sydney (Australie) spécialisée en musiques “autres”, un CDR limité à 100 exemplaires. Première parution aussi pour le duo Black Cracker de Sydney composé de Rishin Singh au trombone et de Jon Watts à la console de mixage sans entrée. Au fil d’une improvisation de 40 minutes, ces deux instruments s’amalgament d’une manière confondante. Je joue moi-même de la console sans entrée, et j’avais parfois de la difficulté à distinguer l’un de l’autre. Des cliquettements, des larsens bien contrôlés, des sons électroacoustiques qui s’agencent selon une courbe d’intensité croissante. Une pièce très aride mais solide et fort convaincante.  [Ci-dessous: Écoutez l’album sur bandcamp.]
The first release from a new microlabel based in Sydney (Australia) and focusing on “other” music – a CDR limited to 100 copies. Also the debut album from Sydney-based duo Black Cracker consisting of Rishin Singh on trombone and Jon Watts on no-input mixing board. In the course of a 40-minute improvisation, these two instruments are blended in confounding ways. I myself play NIMB and I was having trouble separating the two. Clicking sounds and well-controlled feedback, electroacoustic sounds arranged following a rising curve of intensity. Arid but strong music, a very convincing work.  [Below: Listen to the album on Bandcamp.]

ADAM FAIRHALL / The Imaginary Delta (SLAM Productions)
Le pianiste britannique Adam Fairhall propose sur ce disque de post-moderniser le “delta blues”. Au fil de six compositions originales, il combine instrumentation traditionnelle (clarinette, trombone, trompette, basse, batterie, “jug”) et électronique (ordinateur, tourne-disque) et s’inspire à la fois du delta blues, de l’improvisation libre et du mash-up. Paul J. Rogers fait tourner des extraits d’enregistrements d’époques qu’il manipule et intègre au jeu de Fairhall (mélange de ragtime, de stride et de “free”). Arrangements solides, moments déroutants, une grande réussite artistique.
With this record, UK pianist Adam Fairhall is rethinking the delta blues in post-modern terms. Through six original compositions, he manages to combine traditional instrumentation (clarinet, trombone, trumpet, bass, drums, jug) and electronic devices (laptop, turntable), drawing inspiration from the delta blues, European free improvisation, and the mash-up culture. Paul J. Rogers spins period recordings, which he treats and integrates to Fairhall’s playing (a blend of ragtime, stride, and free). Strong arrangements, puzzling moments, a very successful artistic proposition.

Ce mini-album est disponible en format 10” ou numérique. Eugénie est le prénom de la fillette de Philippe Petit - on l’entend d’ailleurs dans “Magma from the Aquarium”. L’album consiste en trois courtes pièces avec invités sur la face A (Petit en mode “and friends”) et une longue pièce solo sur la face B. Bela Emerson, Hervé Vincenti (de Strings of Consciousness), Monty Adkins et Paul J. Rogers (le même qu’on trouve sur le disque d’Adam Fairhall ci-dessus!) figurent parmi les amis ayant fourni des pistes que Petit assemble et auxquelles il ajoute. Textures électroacoustiques mi-sombres à travers lesquelles percent de jolies mélodies. “Magma from the Aquarium” est plus expérimentale au niveau des traitements et requiert quelques écoutes. Disponible à compter du 28 mai. [Ci-dessous: “Pyramid of the Moon” avec Jenny Hames et Paul J. Rogers.]
This EP is available on 10” vinyl or as a download. Eugénie is the name of Philippe Petit’s young daughter – she’s heard in “Magma from the Aquarium.” The album consists of three short tracks with guests (Petit in “and friends” mode) on side A and a single long track on side B. Bela Emerson, Strings of Consciousness’s Hervé Vincenti, Monty Adkins, and Paul J. Rogers (also featured on Adam Fairhall’s above-reviewed CD) are among the friends who recorded tracks for Petit to assemble and add to. Semi-dark electroacoustic textures through which pretty melodies dart. “Magma from the Aquarium” (the long track) features more deeply experimental treatments and requires a few listens. Available May 28.  [Below: “Pyramid of the Moon,” featuring Jenny Hames and Paul J. Rogers.]

PHILIPPE PETIT / Extraordinary Tales of a Lemon Girl, Chapter 2: Fire-Walking to Wonderland (Aagoo)
Si Eugénie est somme toute prévisible lorsqu’on connaît l’univers de Philippe Petit, Fire-Walking to Wonderland (deuxième volet du triptyque Extraordinary Tales of a Lemon Girl) m’a pris complètement par surprise. C’est qu’au fil du temps, Petit a changé son modus operandum: des tourne-disque et des électroniques maison, il est passé aux instruments. Ici, le cymbalum électrique la guitare percussive “Triple Caterpillar” prennent le pas sur le reste. Résultat: un univers sonore beaucoup plus bruitiste, cru même. Le côté “bande sonore imaginaire” est moins fort, remplacé par une approche électroacoustique plus dure. J’aime bien. Cela dit, devant l’écart stylistique entre le premier volet et le second (disponible à compter de la fin juin), je me questionne sur ce que nous réserve la conclusion de cette série!
If Eugénie sounds rather predictable when you’re already familiar with Philippe Petit’s universe, Fire-Walking to Wonderland (the second installment in the Extraordinary Tales of a Lemon Girl triptych) took me completely by surprise. You see, Petit has been altering his m.o. From turntables and home-made electronics, he has been moving on to more orthodox instrument playing. Here, the electric cymbalum and the “Triple Caterpilla” drum-guitar take over. As a result, the soundworld is a lot less akin to an imaginary film soundtrack and closer to noise-based electroacoustic music. I like it a lot. Now, considering the stylistic distance between the first and the second installment (the latter will be available in late June), I’m wondering about what the triptych’s conclusion will sound like!

MATS/MORGAN / Trends and Other Diseases (Cuneiform)
Chaque année, je reviens du FIMAV avec, disons, quelques disques en plus. Appelons ça mon “sac du FIMAV”, que je dépouillerai au cours des prochains jours. À commencer par Trends and Other Diseases, le tout premier disque de Mats/Morgan (1995?), réédité en 2008 par Cuneiform. Dès le départ, le duo prodige suédois s’est lancé dans un rock progressif zappaesque à l’os: la chanson légère détournée (“I See You”), les métriques instables (“Guardian Witch”), les instrumentales en copier-coller, etc. Ce premier tour de piste est fort convaincant, même s’il n’atteint pas encore le niveau de son successeur, The Music or the Money?.
Every FIMAV, I come back with, say, a few more records. Let’s call it my “FIMAV haul”, and in the next few days I will be listening to that haul, one or two albums a day. Starting with Trends and Other Diseases, the debut album by Mats/Morgan (1995?), reissued on Cuneiform in 2008. The Swedish prodigy duo started right way with a Zappa-drenched form of prog rock: diverted pop songs (“I See You”), complex metrics (“Guardian Witch”), collage-like instrumentals, etc. This first public bout is very convincing, though it does not yet reach the heights of its successor, The Music or the Money?.

MERZBOW / Merzbuddha (Important)
Sac du FIMAV. La période numérique de Merzbow, certains aiment, d’autres non. Personnellement, je n’ai rien contre, mais je n’en faisais pas une priorité. Néanmoins, Merzbuddha (2005) est fort intéressant - presque léger pour du Merzbow, avec des arrêts, des redémarrages, un arc compositionnel plus évident. Recommandé.
FIMAV haul. Merzbow’s digital period – some like it, some don’t. Personally, I have nothing against it, but it wasn’t a priority for me. However, Merzbuddha (2005) is a very good record - almost light for Merzbow, with stops, pauses, and a more palpable compositional arc. Recommended.

2012-05-23

2012-05-22: Pjusk, Frances White, Marraffa/Iemulo/Giust, Gerold/Guazzaloca/Giust


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-22

PJUSK / Tele (Glacial Movements - merci à/thanks to John Bourke P.R.)
J’ai beaucoup aimé l’album que Pjusk a publié chez 12k il y a quelque temps. J’attendais donc avec impatience ce nouvel opus du duo et il remplit toutes mes attentes. Musique ambiante expérimentale. Neuf pièces présentées en une suite continue, un voyage musical qui vous bercera à bas volume et qui offrira une expérience méditative immersive à volume élevé. Tout l’album semble mener à ou découler de “Krystall”, pièce centrale, la seule ayant une rythmique appuyée. Pour le reste, c’est une successions d’ambiances léchées, de boucles suaves, et de tons de bleus clairs et de gris.
I loved Pjusk’s album for 12k a while ago, so I was eagerly expecting the duo’s new opus. And it lives up to my high expectations. Experimental ambient music. Nine tracks presented as a continuous suite, a musical voyage that will lull you at low volume and provide an immersive meditative experience at high volume. The whole album seems to be leading up to and deriving from “Krystall”, the linchpin, the central track, the only one with a well-affirmed beat. The rest is a succession of sophisticated ambiences, quiet loops, and shades of light blue and grey.

FRANCES WHITE / In the Library of Dreams (Pogus)
Un disque TRÈS planant de la compositrice Frances White. Trois œuvres électroacoustiques mixtes, deux œuvres électroacoustiques et une pièce traditionnelle pour shakuhachi servant de prélude à “The Ocean Inside”, spartiate mais belle, interprétée par l’ensemble eighth blackbird. “The Book of Roses and Memory” est une composition flottante pour violon (préenregistré), alto (interprétée) et narration. C’est le moment fort du disque – la voix de Thomas Buckner parlant de culture des roses sur un fond sonore mélangeant art électroacoustique et néo-romantisme. Intéressant, mais vraiment très tranquille dans l’ensemble.
A VERY quiet record by composer Frances White. Three mixed electroacoustic works, two electroacoustic works, and one traditional piece for shakuhachi as an introduction to “The Ocean Inside,” Spartan yet beautiful, performed by the chamber ensemble eighth blackbird. “The Book of Roses and Memory” is a floating composition for prerecorded violin, performed viola, and narration. It is the album’s key track – Thomas Buckner telling about cultivating roses over a musical backdrop of electroacoustic art and neo-romantic strings. Interesting, but overall really quiet.

Concert italien d’improvisation libre entre le saxo Edoardo Marraffa, le guitariste Chris Iemulo et le batteur Stefano Giust. Ça fait longtemps que je n’ai pas entendu Marraffa être aussi puissant et sauvage. Ça fait plaisir à attendre. Trois pièces d’une quinzaine de minutes, enregistrées en janvier 2008. De belles prestations qui brassent la cage.
An Italian free improvisation concert between sax player Edoardo Marraffa, guitarist Chris Iemulo and drummer Stefano Giust. It’s been a while since I’ve heard Marraffa playing such wild and powerful music. Three pieces, aournd 15 minutes each, recorded in January 2008. Fine smoking performances.

NILS GEROLD, NICOLA GUAZZALOCA & STEFANO GIUST / Transition (Setola di Maiale)
Un autre trio italien, avec le même batteur, entouré cette fois du pianiste Nicola Guazzaloca et du flûtiste Nils Gerold. Court (35 minutes) mais sustentant. Un feeling plus européen, moins américain que Live at Crash. Flûte et piano tour à tour s’ignorent et s’embrassent dans la longue première pièce, puis dans les deux plus courtes (et surtout “Tséntsak”) le trio atteint un très beau niveau de connivence.
Another Italian trio, featuring the same drummer, this time with pianist Nicola Guazzaloca and flutist Nils Gerold. Short (35 minutes) but satisfying. More of a European feel than the American-leaning Live at Crash reviewed above. Flute and piano in turn ignore and embrace each other in the long first track. Then, in the two shorter ones (and especially in “Tséntsak”), the trio achieves a very fine level of telepathy.

2012-05-22

Journal du FIMAV 2012 FIMAV Diary - Jour 4 / Day 4



2012-05-21 au matin/in the morning

ESMERINE
Mon concert préféré de cette 28e édition. Une prestation splendide, purement et simplement. Une musique délicate, interprétée avec soin, un post-rock de chambre aguicheur. Au quatuor de base s’est ajouté Miles Perkin pour quelques pièces et les projections étaient magiques – de l’art en direct sur table de projection, tellement plus intéressant que des projections pré-faites mises en boucle. Séduit de A à Z.
My favourite concert this year. A gorgeous performance, pure and simple. Delicate music performed with care, sensual chamber post-rock. Miles Perkin joined the core quartet for a few songs, and the live projections on light table were great, and so much more interesting than the prerecorded looped video art we’re used to.

MATANA ROBERTS “Coin Coin Chapter One”
Ouh là là! Quelle belle bande! Et quelle belle saxophoniste! Matana a mené de main de maître sa troupe à travers l’exécution complète de son disque paru chez Constellation. L’histoire poignante d’une esclave du 18e siècle. Un free jazz en feu doublé d’un fond de gospel qui a soulevé la foule. Ce cycle a été interprété d’une traite et la foule s’est retenue jusqu’à la fin pour exploser en applaudissements délirants. Un des grands concerts qu’a présenté le FIMAV ces dernières années. Souhaitons vite le retour de cette femme pleine de coeur et de joie.
Oh my, oh my! What a nice band! And what a beautiful saxophone player! Matana masterfully led her troupe through a complete performance of her recent Constellation Records release. The poignant story of an 18th-century slave. Smoking free jazz with gospel roots. They performed the whole set without a rest, and the crowd erupted with applause after the whole thing was over. One of the greatest concerts FIMAV has presented lately. Let’s hope this lady comes back soon!

SYLVAIN POHU & PIERRE-ALEXANDRE TREMBLAY “De Type inconnu”
Euh. Ai-je manqué quelque chose? Où était la profondeur qu’on entend sur le disque? Ce concert, c’était deux gars de guitare qui mettent des sons en boucle. Sans réel esprit, sans virtuosité aucune. En fait, sans intérêt. Cela dit, je sais que ces deux-là (deux membres ou ex-membres de [iks]) peuvent et savent faire mieux.
Hmm. Did I miss something? Where was the depth found on their record? This concert was about two guys looping guitar sounds. No real creative spirit, no virtuosity whatsoever. No interest, in fact. And I know these guys are capable of much, much more.

THEE SILVER MT. ZION MEMORIAL ORCHESTRA
Un ami (salut Stéphane!) grand fan du groupe s’est dit déçu de ce concert, prétendant qu’il n’a pas levé autant que les autres auquel il a assisté. Quant à moi, c’était ma première expérience du Zion live et je suis comblé. Les nouvelles chansons sont bonnes, “Horses in the Sky” était fort réussie (bien qu’écourtée) et la présence de Matana Roberts pour une pièce, fort appréciée. Trois en trois pour la thématique “Constellation Records” de cette journée (avec Esmerine et Roberts).
A friend (hey there, Stéphane!) who is a great fan of the band said he was disappointed, that this performance did not take off as much as live SMZ usual does. But it was my first time seeing this band live and I was thrilled. The new songs are good, “Horses in the Sky” was shortened down but well done, and the addition of Matana Roberts for one track was a welcome surprised. That’s three homeruns for this day’s “Constellation Records” theme (along with Esmerine and Roberts).

MUHAL RICHARD ABRAMS, GEORGE LEWIS & ROSCOE MITCHELL “The Trio”
Une grande leçon d’écoute en improvisation libre. Ces trois légendes vivantes de l’AACM ont livré une prestation sobre, mystifiante et d’une assurance presque crâneuse. Mais j’aurais préféré voir ce concert avant Zion et avoir Zion en finale - question de fatigue mentale.
We were served a great lesson in listening when free improvising. These three AACM living legends delivered a sober, mystifying performance with such aplomb it was almost an insult to younger, less experienced musicians. However, I would have preferred seeing this concert before Zion, and then have Zion conclude the festival - just a matter of mental fatigue.

2012-05-21

Journal du FIMAV 2012 Diary - Jour 3/Day 3



2012-05-20 au matin / morning

Une journée en dents de scie hier - six concerts, dont certains étaient exigeants à l’écoute, mais une journée très satisfaisante dans l’ensemble.
This was an uneven and demanding day – six concerts. But a satisfying day overall.

MILES PERKIN QUARTET
Beau comme c’est pas possible. Un jazz actuel hyper-tranquille, tout en finesse, dirigé par un contrebassiste à la touche d’une douceur incroyable. Du bonbon en début de journée.
Sooo beautiful... Super-quiet avant-jazz, very sophisticated, led by a bassist gifted with an incredibly light touch. Candy for the ears to start the day.

ENSEMBLE SUPERMUSIQUE “Bruit court-circuit”
Un concert de musique exigeante - la fine pointe de la musique expérimentale. L’Ensemble Supermusique continue de repousser la définition de la musique d’ensemble, avec cinq compositions complexes et clairement travaillées à fond. J’ai bien aimé celles de Martin Tétreault et de Danielle P. Roger. Celle d’Alexandre St-Onge était plus étrange qu’étrange - bref, à l’égal de lui-même.
A concert of demanding music – experimental music at its most avant-garde. Ensemble SuperMusique kept on pushing back the definition of ensemble music, with five complex and well-rehearsed compositions. I quite enjoyed Martin Tétreault’s and Danielle P. Roger’s pieces. Alexandre St-Onge’s was stranger than stranger, but that was to be expected coming from him.

VROMB & LUCIEN FRANCOEUR
Le mélange entre les électroniques denses de Vromb, la guitare psychédélique de Michel Meunier et les textes récupérés des années 70 de Francoeur est saisissant à souhait. Mais le meilleur est venu lorsque Francoeur a récité un poème de Miron choisi pour son à-propos avec les troubles sociaux actuels. Ah oui, et un rappel improvisé sur le texte du “Rap à Billy”, un tour de force d’autodérision.
The blend between Vromb’s dense electronic scapes, Michel Meunier’s psychedelic guitar, and Francoeur’s poems salvaged from the ‘70s was striking. But the best part of the show came when Francoeur recited a poem by Gaston Miron specifically selected to match current events (the Government of Quebec’s fascist Bill 78). Francoeur came across as nearly pathetic at first, but he visibly warmed up during the show, and his level of self-derision was commanding. The old Aut’chose fan in me had a blast.

HENRY GRIMES / RAOUL BJÖRKENHEIM & MORGAN AGREN
L’affiche disait Bill Laswell, Björkenheim et Agren, mais M. Laswell n’a pas pu venir. Le festival a décidé d’appaiser les déçus en proposant une prestation impromptu de 20 minutes du grand contrebassiste de jazz Henry Grimes (présent à titre de festivalier), qui a su séduire une foule qui ne lui était pas acquise d’avance. Malheureusement, le contraste entre son set et celui très rock des Norvégiens a joué contre ces derniers – qui n’ont pas réussi à faire oublier l’absence de Laswell. À travers tout le concert, je pouvais entendre où la basse de Laswell se serait inscrite. Et j’ai entendu des envolées guitaristiques autrement plus inspirées de la part de Björkenheim que ce qu’il nous a livré. Par contre, Agren est un batteur rock phénoménal.
The bill said Bill Laswell, Raoul Björkenheim & Morgan Agren, but Mr. Laswell didn’t show up. So the festival decided to appease potentially disappointed souls with an impromptu 20-minute set by legendary jazz bassist Henry Grimes (who has been attending the festival this year), who managed to please a crowd that wasn’t won over from the start. Sadly, the sharp contrast between his set and the Norwegians’ rock jamming worked against the latter – and they failed to cover up Laswell’s absence. Throughout, I could hear where his bass would have fitted. And I’ve heard much more inspired shredding from Björkenheim. Agren is a phenomenal rock drummer though.

WADADA LEO SMITH “Ten Freedom Summers”
Je n’ai pas du tout aimé les projections en direct, mais la musique, malgré ma fatigue évidente, était complexe et poignante, à l’image de l’album tout frais sorti. Voir Susie Ibarra à l’œuvre demeure un privilège.
The live projections I didn’t like at all, but the music was complex and poignant, despite my advanced state of exhaustion. The music was on par with the new album. And watching Susie Ibarra perform still feels like a privilege.

COPERNICUS
Que dire. Très peu de gens sont restés jusqu’à la fin de ce numéro, cette pièce de théâtre, où un vieil homme, sorte de preacher nihiliste, commence par expliquer que nous sommes faits de 12 particules subatomiques et, à travers un enchaînement de réflexions philosophiques, arrive à nous convaincre que rien n’existe. Seul sur scène, il répète inlassablement les mêmes phrases, accompagné par une bande-son jouée à très bas volume - c’est presque de la muzak de supermarché à ce stade. Pourtant, la force dramatique est là, la puissance du verbe. Je suis resté jusqu’à la fin et j’ai aimé. Le personnage est fidèle à lui-même, le message porte. Et l’expérience était très différente - et c’est aussi ça le FIMAV.
What can I say. Few people stayed until the end of this performance, a play, where an old man, a kind of nihilistic preacher, starts by explaining to us that we are made of 12 subatomic particles and, through a sequence of philosophical reflections, ends up convincing us that nothing exists. Alone on stage, he kept repeating the same imprecations over and over, backed by a soundtrack played at such a low volume that it felt like supermarket muzak. Yet, the drama was there, the power of the word. I stayed until the end and I liked it. The character was true to hisegens, and the message carried. It was a very different experience, unusual, and that is also what FIMAV is about.