Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2012-03-16

2012-03-15: Kjetil Møster, Joke Lanz, Pierre Alexandre Tremblay, Hildegard Lernt Fliegen


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-03-15

KJETIL MØSTER / Blow Job (+3dB Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
N’allez pas vous faire des idées: le titre s’explique par le fait que Kjetil Møster est un souffleur et que ce disque est un album de saxo ténor solo. Møster vient de la scène hardcore expérimentale (Ultralyd, Datarock), mais il a des antécédents jazz et, avec Blow Job, il se positionne comme improvisateur, empruntant à la fois au courant microsonique et au maximalisme de Peter Brötzmann. Un disque court (35 minutes) mais rondement mené, très varié au niveau des techniques et de l’intensité.
No preconceived ideas please! This CD’s title can be explained by the fact that Kjetil Møster is a blower, and that this album is 100% solo tenor sax music. Møster comes from the experimental hardcore scene (Ultralyd, Datarock), but he has roots in jazz and, with Blow Job, he is positioning himself as a free improvisor drawing as much from microsound than from Peter Brötzmann’s maximalism. A short (35 minutes) but packed CD featuring diverse techniques and levels of intensity.

JOKE LANZ / Münster Bern (Cubus - merci à/thanks to Dense Promotion)
Münster Bern est à classer dans la catégorie “platinisme” de la riche carrière de Joke Lanz (Sudden Infant). Il s’agit d’une prestation de 26 minutes mettant en relief ses talents de scratcheur, mais surtout son sens de l’à propos et de la composition sonore. Des cloches d’église à la petite chantant “Somewhere Over the Rainbow”, on traverse un univers peuplé d’idées porteuses. La masse sonore est constamment contrôlée en évitant les débordements, avec des silences choisis. Du grand art. Recommandé malgré sa brièveté.
Joke Lanz (Sudden Infant) has a very long discography. File Münster Bern under its “turntablism” tab. This is a 26-minute performance highlighting his scratching skills and, most of all, his sense of a-propos and his collage composition artistry. From church bells to a little girl saying “Somewhere Over the Rainbow,” we are taken through a soundworld full of meaningful ideas. The sonic mass is constantly under control, never overspilling into noise territory, and laced with selected silences. Pure art. Recommended despite its short duration.

PIERRE ALEXANDRE TREMBLAY / Quelques reflets (empreintes DIGITALes)
Ce disque, le troisième album de musique électroacoustique de Pierre Alexandre Tremblay ([iks], Splice, De type inconnu) a remporté un prix OPUS 2011 et il le mérite grandement. Les œuvres sont fines, fortes, riches en basses fréquences et solidement spatialisées en 5.1. “Ces énigmes lumineuses” est un bijou de mystère auditif et “Walk That Way. Tuesday, Turn” (une vidéomusique), une pièce simple mais efficace de feedback électronique et de pulsation mécanique. Des sept œuvres au programme, seule “For Ever Now Soon an End” m’a paru trop longue et répétitive. Sur DVD-A.  [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur média du site electrocd.com, avec plusieurs extraits de l’album.]
This album – the third electroacoustic music DVD-A by Pierre Alexandre Tremblay of [iks], Splice, and De type inconnu – just won a 2011 OPUS award, and it’s well deserved. The works are sophisticated, strong, bass-heavy, and gorgeously spatialized in 5.1 sound. “Ces énigmes lumineuses” is a gem of aural mystery, and the videomusic piece “Walk That Way. Tuesday, Turn” is a simple yet effective superimposition of electornic feedback and mechanical pulse. Out of seven works, only “For Ever Now Soon an End” seems to long and uneventful.  [Below: This link will open the electrocd.com media player with several audio clips of the album.]

Joie: un coffret en concert de Hildegard Lernt Fliege, avec un CD, un DVD, un livret de photos et une affiche, le tout dans un coffret splendide et coloré à souhait. Déception: il faudra attendre avant d’avoir droit à du nouveau matériel de ce groupe génial de jazz rétro-actuel dirigé par le vocaliste prodige Andreas Schaerer. Cinéma Hildegard contient deux propositions principales: un disque intitulé Live in Moscow, où le groupe revisite pour l’essentiel le contenu de son deuxième disque ...vom fernen Kern der Sache, et le documentaire Tales Wander de Michelle Brun, sur la tournée russe du groupe. Le documentaire trilingue (anglais, allemand, russe, choisissez vos sous-titres) est léché malgré le petit budget et révélateur de la folie scénique qui anime cet ensemble. Le disque en concert est intéressant et amusant, mais le son est parfois approximatif et il y manque des nouvelles chansons... et “Seldom was covered with snow and an old oak”.  [CI-dessous: La bande annonce du film Tales Wander.]
Joy: a live box set by Hildegard lernt fliegen, with a CD, DVD, booklet of photos and poster, all housed in a gorgeously colourful box. Disappointment: we’ll have to wait actually hear new material from this fantastic retro-avant-jazz outfit led by vocalist extraordinaire Andreas Schaerer. Cinéma Hildegard contains two main propositions: a CD entitled Live in Moscow where the band basically revisits its second album ...vom fernen Kern der Sache, and Michelle Brun’s 45-minute documentary Tales Wander, about the band’s tour of Russia. The trilingual documentary (English, German, Russian, choose your subtitles) is sleek despite the very low budget and revelatory as to the craziness of this group on stage. The live CD is interesting and fun, but sound quality is occasionally subpar, and it lacks new songs... and “Seldom was covered with snow and an old oak.”  [Below: Tales Wander movie trailer.]

2012-03-15

2012-03-14: Pete Stollery, Grant/Ward, David Garland, Cucamonga


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-03-14

PETE STOLLERY / Scènes (empreintes DIGITALes)
Je connais l’électroacousticien Pete Stollery depuis longtemps - en fait, depuis mes débuts à la radio, ou presque. Il a été parmi les tous premiers électroacousticiens à m’envoyer du matériel pour Délire actuel, il y a de ça une quinzaine d’années. Les œuvres qui composaient son premier disque chez empreintes DIGITALes, je les avais d’abord entendues et diffusées sur cassette DAT. Quel plaisir, donc, d’écouter ce nouveau disque (et il s’agit bien d’un CD, pas d’un DVD-A comme le fait souvent empreintes DIGITALes). Six œuvres produites entre 2004 et 2007. Force est de constater que M. Stollery est passé maître dans l’art de l’acousmatique vivante. Il a la perfection plastique d’un Jonty Harrison, l’élégance d’un Francis Dhomont et la verve... de Pete Stollery. La courte “Serendipities and Synchronicities” représente ce qui se fait le mieux dans le genre, y compris au chapitre de la narration/inspiration (l’œuvre dérive de l’univers de Delia Derbyshire). Et “Scènes, rendez-vous” propose une relecture-réimagination d’un célèbre court métrage de Claude Lelouch, C’était un rendez-vous. Chaudement recommandé.  [Ci-dessous: Écoutez des extraits de l’album sur cette page.
I have known electroacoustician Pete Stollery for a long time – almost since I started hosting Délire actuel. Fifteen years ago, he was one of the very first composers to send me material for my show. The works that ended up on his first empreintes DIGITALes releases, I had first heard and broadcasted them from DAT tapes he had mailed me. What a pleasure, then, to listen to this new album (a CD, not a DVD-A). Six works made between 2004 and 2007. Stollery has become a master in the art of lively acousmatic music. He has gained the aesthetic perfection of a Jonty Harrison, the elegance of a Francis Dhomont, and the soul… of Pete Stollery. The short “Serendipities and Sychronicities” represents the best of what can be found in this genre, including in terms of narrative/inspiration (it derives from Delia Derbyshire’s life and work). And “Scènes, rendez-vous” is a rereading/reimagining of Claude Lelouch’s famous short film C’était un rendez-vous. Strongly recommended.  [Below: You can listen to excerpts from all tracks on this page.]

KAY GRANT & ALEX WARD / Fast Talk (Emanem)
Kay Grant est une nouvelle voix pour moi, alors que je connais bien le clarinettiste Alex Ward. Les voici en duo dans dix courtes improvisations enregistrées dans cinq occasions différentes entre 2008 et 2011. Des dialogues vifs au début du disque, plus sombres et cacophoniques au milieu (Grant y modifie sa voix électroniquement en temps réel, avec plus ou moins de succès). Je suis ambivalent. Je réserve mon jugement après une seconde écoute.
Kay Grant is a new voice to me, while I have known the work of clarinetist Alex Ward for a while. Here they are duetting in ten free improvisations records on five different occasions between 2008 and 2011. Lively dialogues in the first half of the record, darker and more chaotic ones in the second half (Grant starts putting live electronics into her voice, with shaky results). I’m not sure. I will refrain from making a judgment before having a chance give this one a second spin.

DAVID GARLAND / Conversations with the Cinnamon Skeleton (ind.)
David Garland vient de mettre toute sa discographie en téléchargement payant sur bandcamp, et il a profité de l’occasion pour y ajouter... un tout nouveau disque, cinq longues années après Noise in You! Tout en demeurant du pur Garland, Conversations with the Cinnamon Skeleton est assez différent des deux albums antérieurs. La percussion est largement mise de côté au profit de la guitare 12 cordes et du quatuor à cordes. En cela, on se rapproche de Reveal, opus intercalaire entièrement acoustique de 2006. Le langage très imagé de Garland a un tantinet pâli, et l’écriture pèche parfois par excès de lenteur. Cela dit, quelques chansons m’attireront encore et encore à elles, comme “The Long View”, “Splinter Heart” et l’étonnante “Forever”, pièce épique de 11 minutes.  [Ci-dessous: Écoutez l’album au complet sur bandcamp avant d’acheter.]
David Garland has just put all his discography for sale and download on bandcamp, and while he was at it, he added a brand new album, five long years after Noise in You! Though Conversations with Cinnamon Skeleton is still pure Garland, it is quite different from his previous two major records. Percussion has been largely kicked out in favour of the 12-string guitar and the string quartet. In that, this album is closer to the all-acoustic in-between 2006 opus Reveal. Garland’s metaphorical language is ever-so-slightly losing some vivdness, while the songwriting is occasionally guilty of being too slow and soft. That being said, some songs will draw me back again and again, like “The Long View,” “Splinter Heart,” and the surprising 11-minute epic “Forever.”  [Below: Stream the whole album on bandcamp.]

CUCAMONGA / Alter Huevo (altrOck)
Le nom de ce groupe argentin devrait vous mettre la puce à l’oreille: oui, c’est bien une référence à Frank Zappa, chose qui devient on ne peut plus claire dès la première minute de “Tetascotch”, la folle pièce épique qui lance ce disque fou. Cucamonga tient de la fanfare de rue autant que du groupe de jazz-rock progressif passé à la Zappette. Enchaînements délirants, mélodiques tortueuses, moments où le ridicule ne tue pas – tout ça et bien plus. Sympa et solide.
The name of this Argentinian band should put you on the track of their main influence: yes, it’s a Frank Zappa reference, and that becomes ultra-clear in the first minute of “Tetascotch,” the mad epic track that opens this zany record. Cucamonga are half street fanfare and half Zappafied progressive jazz-rock outfit. Crazy section segues, twisted melodies, moments of pure ridicule – all this and more. Solid stuff, and quite a thrill.

2012-03-14

2012-03-13: Elainie Lilios, Steve Lacy, Marées et hauteurs diverses


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-03-13

ELAINIE LILIOS / Entre espaces (empreintes DIGITALES)
Un premier disque pour Elainie Lilios chez empreintes DIGITALes (et il s’agit d’un CD, pas d’un DVD-A). Sept œuvres réalisées entre 1998 et 2007. Une musique électroacoustique de facture plutôt classique - sons d’eau, pas dans la neige, craquements, activité humaine – mais élégante et assez absorbante pour passer la rampe. Je ne perçois pas ici une identité ou un style marquant.
With Entre espaces (“between spaces”), Empreintes DIGITALes adds a new composer to its roster. This one is a CD, not a DVD-A. Seven works realized between 1998 and 2007. Rather classical-sounding electroacoustic music - water sounds, footsteps in the snow, human activity - but elegantly assembled, and immersive enough to stand the test of deep listening. However, I’m not sensing a clear personal style or identity.

STEVE LACY / Avignon and After, Volume 1 (Emanem)
Sur Avignon and After, Volume 1, Emanem réédite la partie solo de l’album Weal & Woe (la partie quintette vient d’être rééditée sur The Sun, voir l’entrée du 2012-03-12) et y ajoute du matériel supplémentaire tiré des deux premiers concerts solo de Lacy (Avignon, août 1972) et d’un concert à Berlin en 1974. Le matériel d’Avignon demeure un must: Lacy qui se laisse aller au concert solo, armé de compositions puissantes, comme “The Breath”, “Josephine”, “Weal” et “The Wool”, plus quatre titres inédits. Le matériel de 1974 voit aussi le jour pour la première fois: il s’agit de la suite “Clangs”, où Lacy développe des trésors de techniques étendues, mais la qualité sonore est inférieure.
On Avignon and After, Volume 1, Emanem reissues the solo part of the CD Weal & Woe (the quintet part is being simultaneously reissued on The Sun, see the 2012-03-12 entry), and adds extra material from Lacy’s very first two solo concerts (Avignon, August 1972) and a Berlin 1974 solo concert. The Avignon material remains a must-have: Lacy diving for the first time in solo recital mode, armed with powerful compositions like “The Breath,” “Josephine,” “Weal” and “The Wool,” plus four previously unreleased tracks. The 1974 material is also being released for the first time. It consists in the entire “Clangs” suite, where Lacy unpacks many extended techniques. However, the sound quality is inferior on this tail end of the disc.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Marées et hauteurs diverses (Insubordinations)
Marées et hauteurs diverses propose une série de remixes, pièce par pièce, de l’album Complaintes de marée basse du groupe de percussionnistes Diatribes et du guitariste Abdul Moimême. Y participent Blindhæd, Nicolas Bernier, Honoré Feraille, Ludger, Hennig, Mukuhen, Francisco López et Herzog. Des pièces que j’ai pu écoutées (mon exemplaire, défectueux, ne me donne pas accès aux deux dernières), c’est la contribution de Bernier qui réussit le mieux à mystifier l’original tout en le respectant - il fait “Crustacés” sienne, au point où je diffuserai bientôt l’original et le remix bout à bout à Délire actuel.
Marées et hauteurs diverses is a remix album covering, track by track, Complaintes de marée basse by percussion group Diatribes and prepared guitar player Abdul Moimême. The remixers are Blindhæd, Nicolas Bernier, Honoré Feraille, Ludger, Hennig, Mukuhen, Francisco López, and Herzog. Out of the tracks I have been able to audition (my copy is defective, it locks up halfway through the penultimate track), Bernier’s contribution is the most successful at mystifying AND respecting the original – he truly makes “Crustacés” his. I’ll be broadcasting the original and the remix side by side on Délire actuel soon.

2012-03-13

Délire musical, 2012-03-13


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 13 mars 2012
Broadcast Date: 13 mars 2012

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: QUARKSPACE / Surfer Attack - Spacefolds 11 (Eternity’s Jest)
(7:00 pm)




UKON & NJURMÄNNEN
Fadern
Standardmodellen
6:26
Kning Disc
A Quiet Life
Music, Film. Music
6:01
Spècula
RÊVERIE DUO
Stagioni
Stagioni
4:17
The Pain That’s Yet to Come
The Broken Man
3:41
Ici d’ailleurs
Water Music I
Exposure
1:27
DGM






(7:30 pm)




HILMAR ÖRN HILMARSSON & SIGUR ROS
On the Road
Angels of the Universe
2:28
Fat Cat
YANN TIERSEN & SHANNON WRIGHT
While You Sleep
Yann Tiersen & Shannon Wright
2:33
Ici d’ailleurs
VAZYTOUILLE
Si... Si...
Vazytouille
5:08
VOLAPÜK
La chanson du vô
Slang!
2:54
SLIVOVITZ
Egiziaca
Bani Ahead
6:57
Suden Joiku (extrait/excerpt)
Korven Kuningas
3:00
Nuclear Blast

merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SLIVOVITZ
Présentation officielle du plus récent disque, Bani Ahead.
Official preview of their latest CD Bani Ahead.

2012-03-12: Steve Lacy, Monolake, Sly & Robbie

Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-03-12

STEVE LACY / The Sun (Emanem)
Sur The Sun, l’étiquette Emanem a compilé les œuvres plus politiques de Steve Lacy. On a droit à quatre séries d’enregistrements, entre 1967 et 1973, dont la moitié étaient encore inédits. Au menu donc: deux pièces étonnantes de 1968 avec Lacy, Irene Aebi, Kent Carter, Enrico Rava, Karl Berger et Aldo Romano; le matériel du trio Lacy/Aebi/Teitelbaum de 1968 déjà paru sur vinyle chez Roaratorio; une longue pièce  inédite intitulée “Chinese Food”, avec ce même trio, sur des textes de Lao Tseu; et enfin la suite “The Woe” enregistrée en 1973 par Lacy, Aebi, Carter, Steve Potts et Oliver Johnson (publiée à l’origine en 1979, puis rééditée par Emanem sur un CD aujourd’hui épuisé et retiré du marché). Jazz trouble, dur, protestataire, mais aussi habité par un espoir de jours meilleurs. Une période mal connue (et mal documentée) de la carrière de Lacy.
On The Sun, the Emanem label has compiled Steve Lacy’s more political works. We are treated to four sets of recordings from 1967-1973, half of which are previously unreleased. What’s on the disc: two striking pieces from 1968 with Lacy, Irene Aebi, Kent Carter, Enrico Rava, Karl Berger, and Aldo Romano; the 1968 Lacy/Aebi/Teitelbaum material previously released on LP by Roaratorio; a long previously unreleased piece entitled “Chinese Food” featuring the same trio and texts by Lao Tseu; and finally the suite “The Woe” as recorded in 1973 by Lacy, Aebi, Carter, Steve Potts, and Oliver Johnson (first released in 1979 and reissued by Emanem on a now deleted CD). Troubled, raw protest avant-jazz, though there’s also a hope for better days in this music. A little known (and little documented) period of Lacy’s stellar career.

MONOLAKE / Ghosts (Imbalance Computer Music - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un solide nouvel opus signé Monolake (son neuvième?). Avec Ghosts, Robert Henke propose une techno minimaliste qui n’a plus grand chose de minimaliste, sans pour autant succomber aux diktats de la piste de danse. Le rythme est omniprésent, mais les textures, sons bruités et pollutions diverses aussi. Un disque accompli, léché, au noyau atomique intense, avec des atmosphères fantômatiques très réussies (“Hitting the Surface” et “Phenomenon” ressortent du lot). Je trouve mon compte dans ce disque, plus que dans les deux ou trois autres albums de Monolake qui m’a été donné d’entendre.  [Ci-dessous: Un montage d’extraits de l’album.]
A strong new opus from Monolake (his ninth?). With Ghosts, Robert Henke delivers minimal techno that hasn’t much minimal left in it, though it doesn’t cater to the dance floor diktats either. The beath is an omnipresent feature, but so are noisy textures and other aural pollutions. A well-rounded record, refined, with an intense atomic core, and gripping ghostly atmospheres (“Hitting the Surface” and “Phenomenon” stand out in that regard). I like this album, more than the two or three other Monolake discs I have had the opportunity to hear.  [Below: Audio clips of every track on the album.]

SLY & ROBBIE / Blackwood Dub (Groove Attack - merci à/thanks to Forced Exposure)
La section rythmique la plus connue de l’univers dub est de retour avec Blackwood Dub, un disque instrumental sans grandes surprises mais plein de grooves solides... et répétitifs. Plutôt bien appuyés aux guitares, claviers et percussions, Sly & Robbie pèchent par une approche trop stricte, qui manque de variété. Les dix pièces de l’album font toutes entre trois minutes trente et quatre minutes trente, quelques-unes d’entre elles sont presque interchangeables. On demeure dans un dub souple mais sans fantaisie, sans envolées, sans excès.
The dub world’s best-known rhythm section is back with Blackwood Dub, a 100% instrumental record full of heavy grooves that pack no surprises. Rather well supported on guitars, keys and percussion, Sly & Robbie sadly stick to a too strict approach that lacks variety. All ten tracks fit in the three-thirty-to-four-thirty duration range, and some are almost interchangeable. The whole album sticks to a suave but fanciless form of dub, without any memorable flights or excesses.

2012-03-12

2012-03-05/11: Keijser/Strid, Anthony Braxton

Journal d'écoute / Listening Diary
2012-03-05/11

C’est la relâche scolaire et j’en profite pour faire relâche aussi. Je n’ai fait qu’une ou deux écoutes cette semaine, que j’ai décidé de regrouper en une seule entrée.
It’s spring break week here in Quebec, and I’m taking a (partial) break too - from work and from listening duties - so what little listening I did this week I decided to lump together in a single entry.

ROLAND KEIJSER & RAYMOND STRID / Yellow Bell (Umlaut Records)
Un album triple pour documenter le duo bien spécial entre le batteur Raymond Strid et le saxophoniste/flûtiste Roland Keijser. Mélange de jazz, de musique traditionnelle suédoise et d’improvisation libre. Une approche bon enfant sans légèreté, un répertoire établi mais utilisé avec beaucoup de liberté. Une musique festive, émotive, enregistrée devant public en prise de son naturelle pour laisser ressortir toute la finesse du jeu de Strid et mettre sur un pied d’égalité les nombreux instruments à vent utilisés par Keijser (qui, dans une autre vie, était membre de l’excellent groupe Arbete och Fritid). Plusieurs redites entre les trois concerts, mais chaque version d’une pièce est unique.
A triple CD set to document the unique duo formed by drummer Raymond Strid and sax/flute player Roland Keijser. A blend of jazz, traditional Swedish music, and free improvisation. A relaxed approach, though not too light, and a well-established repertoire used with a lot of freedom. Festive, emotional music recorded live with a natural sound capture that lets Strid’s sophisticated playing shine and puts Keijser’s numerous wind instruments on equal footing. (By the way, Keijser used to play in the excellent trad/prog band Arbete och Fritid). Many titles are represented more than once across these three 2009 concerts, but each performance is unique and different.

ANTHONY BRAXTON / GTM (Iridium) 2007 Volume 1 (New Braxton House)
Un bel enregistrement remontant à mars 2007, alors que Braxton retournait à l’Iridium de New York pour quatre soirs, pour célébrer la sortie du coffret 9 Compositions (Iridium) 2006. Ce volume double, offert aux abonnés de New Braxton House en guise de lancement de l’an 2 de son programme (accompagné d’une révision de son site web), documente la première soirée. Il met en présence deux pièces d’époques différentes: la “Composition No. 254”, à la pulsation relativement marquée, pleine d’entrain et de folie (Aaron Siegel y va d’un solo fou fou fou), et la nouvelle “Composition No. 322”, aux ramifications plus complexes et en phase avec le matériel du coffret célébré. Dans ce second set, Mary Halvorson vole la vedette. L’ensemble mis de l’avant est le Sextet+1 avec Braxton, Bynum, Pavone, Rozen, Testa, Siegel, Halvorson et la flûtiste Nicole Mitchell.  [Ci-dessous: Un extrait de “Composition No. 254”.]
A fine recording from March 2007, when Braxton came back to the Iridium in New York for four nights, to celebrate the release of the 9 Compositions (Iridium) 2006 box set. This 2-CD set offered to New Braxton House subscribers as the Year 2 launch release (paired with a website redesign) documents the first evening. It features side by side two compositions from different eras: “Composition No. 254”, with its rather insistent pulse, cheerful and crazy (Aaron Siegel goes nuts in a percussion solo), and the new “Composition No. 322” with more complex ramifications more in tune with the material found on the celebrated box set. In this second set, Mary Halvorson steals the show. The ensemble featured here is the Sextet+1, with Braxton, Bynum, Pavone, Rozen, Testa, Siegel, Halvorson, and flutist Nicole Mitchell.  [Below: A clip from “Composition No. 254.”]

Pour le reste, je me suis plongé corps et âme dans la discographie complète de Silver Mt. Zion. Pourquoi? Outre le fait que c’est de l’excellente musique, j’ai mes raisons...
Beside the above, I immersed myself in the complete works of Silver Mt. Zion. Why? Beside the fact that it’s fantastic music, I have my reasons...