Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-10-09

2009-10-09: VIoleta de Outono, Viviane Houle, Peter Brötzmann, Koshi, Magma

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-09


VIOLETA DE OUTONO / Seventh Brings Return: A Tribute to Syd Barrett (Voiceprint)

Un groupe hommage brésilien qui interprète les chansons de Syd Barrett, quelques jours seulement après la mort de ce dernier. Leur prestation de 50 minutes est captée professionnellement (bon tournage, bon montage) à São Paulo. Le groupe est convaincant, mais pas très “tight”, et leurs relectures son très fidèles aux enregistrements les mieux connus. C’est donc dire que, m

ême si la majeure partie de leur concert est consacré au Pink Floyd première époque, il s’agit en fait d’une interprétation de Piper at the Gates of Dawn, bien plus qu’une reconstitution de l’expérience Pink Floyd en concert d’époque. C’est donc décevant. 50 minutes, 13 chansons, dont “Astronomy Domine” et “Interstellar Overdrive,” ce qui en dit beaucoup sur l’approche “faites ça court”. Et très peu du répertoire solo de Barrett, quoi que l’inclusion de “No Good Trying” fait montre d’un certain cran.

A Brazilian cover band performs the songs of Syd Barrett, a few days after Syd’s passing. Their 50-minute set is captured professionally (and it’s a good filming and editing job) in São Paulo. The band is convincing but not that tight, and their rereading of Barrett’s songs is faithful to the best-known recordings. So, even though most of the set list is devoted to early Pink Floyd, what you get is a retake on Piper at the Gates of Dawn instead of a reenactment of what the Floyd sounded like live in their freakiest period. So it’s a disappointment. 50 minutes, 13 songs (including “Astronomy Domine” and “Interstellar Overdrive,” which goes to show how much the band aims for the short-and-sweet). And very little solo Barrett, though “No Good Trying” is a gutsy move.


VIVIANE HOULE / Treize (Drip Audio)

Vivaine Houle est une chanteuse-improvisatrice vancouveroise. On l’a vu au FIMAV 2008 dans un projet musique-danse-vidéo. Treize est une série de treize duos improvisés avec autant de musiciens de la scène de Vancouver, entre autres Peggy Lee, Ron Samworth, Paul Plimley et Jesse Zubot. Un disque créatif, parfois enjoué, avec de belles rencontres à travers une musique abstraite mais viscérale. Cela dit, je n’aime pas beaucoup ces disques où on multiplie les collaborations - ça passe trop vite, sans aller au fond des choses - j’ai l’impression d’écouter une compilation plutôt qu’un album en bonne et due forme. Mais d’autres apprécieront la variété.

Viviane Houle is a Vancouver-based singer/improviser. I saw her at FIMAV 2008 in a grand music/dance/video art project. Treize is a sequence of thirteen improvised duets with thirteen Vancouver musicians, like Peggy Lee, Ron Samworth, Paul Plimley, and Jesse Zubot. A creative record, cheerful at times, with nice meetings in the form of abstract yet visceral music. However, I personally ton’t like this kind of album featuring multiple collaborations - they go by too fast, we don’t get to go deeper – I feel like I’m listening to a compilation instead of a proper album. Others may appreciate the diversity, though.


PETER BRÖTZMANN / Lost & Found (FMP)

Le saxophoniste allemand Peter Brötzmann est actif depuis si longtemps qu’on a tendance à l’ignorer de nos jours. Pourtant, ce pionnier de l’improvisation demeure un artiste redoutable et extrêmement sincère. À preuve, ce nouveau disque solo, Lost & Found, enregistré en juillet 2006. Cinq solos jouant entre la démonstration de force et un lyrisme frôlant le romantisme. L’homme a encore des leçons à donner et il a possède toujours le pouvoir d’émouvoir. [Ci-dessous: Solo de tarogato, mars 2009.]

German saxman Peter Brötzmann has been around for so long that it’s easy to overlook him nowadays. And yet, this improvising behemoth remains a redoubtable, extremely sincere artist. And this new solo record brings proof. Lost & Found was recorded in July 2006. Five solo pieces ranging from demonstrations in strenght and stamina to near-romantic lyricism. The man still has lessons to teach, and he still has the power to move you. [Below: Tarogato solo, March 2009.]


THE PETER BRÖTZMAN OCTET / The Complete Machine Gun Sessions (Atavistic)

Après le nouveau disque solo de Brötzmann, j’avais envie de retourner à son grand classique, d’autant que je prépare une édition de Délire actuel sur l’essor du free jazz. Décidément, quel coup de poing au plexus ça a dû être en 1968! “Jouons fort et longtemps” semble être le cri de ralliement de ce all-stars en devenir. Une musique improvisée hurlante, même les rares thèmes écrits sont crachés comme du fiel. Et pourtant, il y a de la subtilité dans tout ça (le jeu du pianiste Fred Van Hove). Un disque choc, alimenté par ses propres contradictions – d’ailleurs, il suffit de réécouter Nipples, paru peu après, pour constater à quel point Machine Gun visait à ébranler l’establishment jazz.

After Brötzmann’s new solo CD, I felt like going back to his classic opus Machine Gun, especially since I’m preparing a Delire actuel show on the advent of free hazz. What a kick in the plexus this LP must have been back in 1968! “Let’s play as loud and as long as we can” seems to be the motto for this to-be all-stars band. Screaming improvised music – even the few composed themes sound spit out instead of played. And yet, there’s subtlety to be found in here (pianist Fred Van Hove’s playing, for instance). An intentionally shocking record fueled by its own contradictions. Listening to Nipples recorded soon afterwards, one quickly grasps how much Brötzmann wanted to shake the whole jazz establishment with Machine Gun.


KOSHI FEAT. PARS RADIO / The Sky and the Caspian Sea (GEO Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

Il FALLAIT que je réécoute cette perle (voir l’entrée du 2009-10-07). Et je n’avais pas la berlue, c’est vraiment un petit bijou de chanson alternative: simple, beau, délicat. Pour les fans de Tori Amos, de Jane Siberry, de Fovea Hex, etc.

I just HAD to relisten to this gem (see my 2009-10-07 entry). And I didn’t get fooled, this is truly a magnificent alt-pop album: simple, pretty, delicate. For fams of Tori Amos, Jane Siberry, Fovea Hex, etc.


MAGMA / K.A. (Seventh)

C’est vendredi, fin d’après-midi, et je me paie la traite: une stout bien forte et le K.A. de Magma pour finir la journée de travail, en attendant que sorte enfin le nouveau rejeton du grand mastodonte français, Ëmëhntëht-Rê, promis pour le mois prochain. On ne décrit pas Magma, on le vit. Et un extrait ne suffit pas, parce que Magma opère dans les formes longues, l’hypnotisme, la transe extatique. Ajoutez à cela une langue inventée (le kobaïen) et une maîtrise musicale ahurissante, et des chœurs. Que vouloir de plus?!?

It’s late Friday afternoon, and I’m treating myself to a strong stout and Magma’s K.A., while I wait for their new CD, Ëmëhntëht-Rë, slated for release next month (but I’ll believe it once it’s in my hands). You can’t describe Magma, you have to live it. And a clip isn’t enough, for Magma operates in the realm of long durations, hypnotic lengths, ecstatic trance. Add a fictional language (Kobaian), and staggering musical virtuosity, and massed vocals. What more can you ask for?

2009-10-08

2009-10-08: Léandre/Vidal/Boni, Harris Eisenstadt, Secret Saucer, Random Hold

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-08

JOËLLE LÉANDRE, MAGUELONE VIDAL & RAYMOND BONI / Trace (Red Toucan)

Un beau et joyeux concert de janvier 2008 mettant en vedette la grande contrebassiste dans un trio tout français (je crois), avec la saxophoniste Maguelone Vidal et le guitariste Raymond Boni. Dans la bonne moyenne de Léandre et une coche au-dessus de ses deux ou trois dernières parutions sur étiquette Leo Records. L’étiquette montréalaise Red Toucan publie peu mais choisit bien. Et ça fait un disque de Joëlle relativement facile à trouver au Québec, ce qui n’est pas à négliger.

A nice and joyful concert from January 2008, featuring the great bassist Joëlle Léandre in an all-French (I think) trio with saxwoman Maguelone Vidal and guitarist Raymond Boni. This is a fine, slightly-over-average set from Léandre, and definitely a step above her last two or three CDs on Leo Records. The Montreal label Red Toucan releases few albums, but they are carefully selected. And now we have another Léandre CD relatively easy to find in Quebec, which is a plus!

HARRIS EISENSTADT / Canada Day (Clean Feed - merci à/thanks to improvised communications)

Le batteur Harris Eisenstadt est Canadien, ce qui n’excuse pas ce piètre choix de nom pour son nouveau groupe! D’autant plus que cet assemblage convaincant de jazzmen new-yorkais méritait mieux. Composé de Nate Wooley (trompette), Matt Bauder (saxo ténor), Chris Dingman (vibraphone - cet instrument fait un retour en jazz, ma foi!), Eivind Opsvik (contrebasse) et Eisenstadt, l’ensemble propose un jazz moderne, actuel, mais relativement accessible. Pas d’impro libre ici: on trouve du rythme et de la mélodie, mais aussi du jeu non orthodoxe et des compositions qui font fi des formes traditionnelles du jazz. Un bel enregistrement en plus. Je m’arrête ici, je veux l’explorer plus à fond avant d’en rajouter... [Ci-dessous: Écoutez un ou deux extraits de l’album sur la page web d’Eisenstadt.]

Drummer Harris Eisenstadt is proudly Canadian. Fine, but that doesn’t excuses his new group’s awful name! This convincing band of New York jazzmen deserved better. Canada Day consist of Nate Wooley (trumpet), Matt Bauder (tenor sax), Chris Dingman (vibraphone - man, is that instrument making a come back in jazz or what!), Eivind Opsvik (doublebass) and Eisenstadt. Their music is a modern jazz, slightly avant-garde but rather friendly. No free improvisation here: there’s rhythm and melody, but also non-orthodox playing and compositions that eschew conventional structures. And it’s a very nice recording. I’ll stop here: I want to dig into it a bit more before I start lining up a ton of adjectives... [Below: Listen to one or two tracks from the album on Eisenstadt’s web page.]

http://www.harriseisenstadt.com/

SECRET SAUCER / Tri-Angle Waves (Salad Farm Studios)

Pour ce disque, Dave Hess (le claviériste au cœur du projet de musique spatiale Secret Saucer) s’est entouré de la crème du space rock américain, particulièrement Steve Hayes, Greg Kozlowski (Architectural Metaphor), le bassiste Billy Spear et Jay Swanson et Paul Williams de Quarkspace. Un disque qui oscille entre pièces planantes (“Night Encounter,” un quatuor de synthés) et gros jams space rock. Très près du son actuel de Quarkspace. Réussi, bien qu’un peu trop prévisible à mon goût.

For this CD, Dave Hess (the keyboardist behind space music project Secret Saucer) has drafted the creme de la creme of US space rock, especially Steve Hayes, Greg Kozlowski (Architectural Metaphor), bassist Billy Spear, and Quarkspace’s Jaw Swanson and Paul Williams. This record shifts back and forth between spacy tracks (“Night Encounter,” a synth quartet) and space rock jams. It comes very close to Quarkspace’s current sound. Successful, though a bit predictable for my own taste.

RANDOM HOLD / View with Suspicion (Voiceprint)

Avec The View from Here, le groupe britannique Random Hold a publié l’un des meilleurs albums “pop” de la première moitié des années 80. À mon goût. Je suis un fan de ce disque glauque, sur lequel le guitariste David Rhodes s’est fait les dents avant de se faire recruter par Peter Gabriel. Atmosphère lourde, synthétique, dominée par la basse pesande de Bill MacCormick, le tout nappé dans la réalisation no-nonsense de Peter Hammill. Malheureusement, le groupe n’a RIEN fait arrivant à la cheville de ce disque par la suite. Il faut dire qu’avec le départ de MacCormick et de Rhodes, il ne restait plus grand chose entre les mains du claviériste-chanteur David Ferguson, qui s’est alors tournée vers une pop mainstream tellement ordinaire que ça en devient triste. Cette compilation prouve tout ça largement, jusqu’aux trois nouvelles pièces annonçant un prochain nouveau disque, qui sont pitoyables. (Incidemment, Ferguson est décédé en juillet 2009, mais il semble qu’il avait eu le temps de terminer l’album.) Au moins, on y trouve “Avalanche”, peut-être la meilleure chanson pop des années 80. Mais il y manque “Montgomery Clift.” Alors oubliez cette compil et procurez-vous The View from Here. [Ci-dessous: “Avalanche,” de The View from Here, mais aussi sur la compilation View with Suspicion.]

UK group Random Hold’s The View from Here is one of the best pop LPs of the first half of the ‘80s. To me, at least. I’m a fan of that particular – and particularly bleak – record, which revealed the talents of guitarist David Rhodes, who would spend the next 25+ years in Peter Gabriel’s band. An ominous synthetic mood dominated by Bill MacCormick’s leaded bass, and wrapped up in Peter Hammill’s no-nonsense production. Sadly, NOTHING the group did after came even close to that LP. Of course, with MacCormick and Rhodes gone, singer/keyboardist David Ferguson was left with very little to continue, and he turned to a terribly common form of MOR pop. This compilation album proves my point again and again and again, including the three new tracks from a forthcoming new album. (Incidentally, Ferguson died in July 2009, but it seems he had had time to finish the album.) At least, the CD includes “Avalanche,” which might be the best ‘80s pop song ever – well, if your definition of pop corresponds to mine. But it lacks “Montgomery Clift.” So forget this best-of and grab The View from Here instead. [Below: “Avalanche” from The View from Here, also included on View with Suspicion.]

Critiques AMG Reviews: 2009-10-08

Gabriel Séverin: Soliloques

2009-10-07

2009-10-07: Rupp/Pliakas/Wertmüller, Bradford/Heasley/Rosser, Samuel Blatters Eigenbrot, Roshi, João Orecchia

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-07

OLAF RUPP - MARINO PLIAKAS - MICHAEL WERTMÜLLER / Too Much is Not Enough (FMP)

Un peu bruyant pour commencer la journée (quoique, après deux heures d’Acid Mothers Temple sur Délire actuel hier soir, j’y vois presque une suite logique des choses...). Y a pas à dire, voilà un disque qui a du punch. Le bassiste Marino Pliakas (Steamboat Switzerland) et le batteur Michael Wertmüller forment une section rythmique free du tonnerre: énergique, la pédale au plancher en tout temps, inarrêtable. Cette recette simple mais puissante, ils l’appliquent depuis quelque temps avec divers compères: KK Null (à Victo en 2007), Peter Brötzmann, et ici le guitariste Olaf Rupp, peu connu en Amérique mais figure presque culte en Allemagne. Une musique improvisée de type “high-energy”, où la subtilité (car il y en a) se déroule derrière le mur de son, rarement devant (la pièce titre faisant figure d’exception). Pour les amateurs de Robert Fripp, sachez que le jeu de Rupp a un côté tranchant qui fait fortement penser au Fripp de 1972-1974. Un bon disque, plus nuancé que l’impression qu’il laisse d’abord.

A little too noisy to start the day (athough, after two hours of Acid Mothers Templ on Delire Actuel last night, it feel like a logical continuation). And there’s no denying the punch of this record. Bassist Marino Pliakas (Steamboat Switzerland) and drummer Michael Wertmüller form a thunderous free-rock rhythm section: energy-driven, pedal-to-the-floor unstoppable. Their recipe is simple yet powerful, and they apply with various musicians, like KK Null (at FIMAV in 2007), Peter Brötzmann, and here guitarist Olaf Rupp, little known in America but a minor cult figure in Germany. High-energy-type music, where subtleties happen behind the wall of sound, rarely in front of it (the title track being an exception). Fans of Robert Fripp, take note that Rupp’s playing has an angular side to it that strongly brings to mind Fripp circa 1972-1974. A good record, more nuanced than your first impression might lead you to believe.

BOBBY BRADFORD - TOM HEASLEY - KEN ROSSER / Varistar (Full Bleed Music)

Une instrumentation inhabituelle sur ce disque de jazz exploratoire: cornet (Bradford), tuba (Heasley) et guitare électrique (Rosser). Il s’agit d’une session enregistrée en 1999 et que Heasley vient tout juste de publier. C’est d’ailleurs la première fois que j’entends ce tubiste dans un contexte de musique jazz ou improvisée (ces disques précédents se concentrent sur du travail de boucles et d’électroniques). Intéressant, pas toujours réussi. Bradford est un jazzman avec une belle sensibilité, mais Heasley est plutôt répétitif sur cette session. Quant à Rosser, il est souvent trop discret. Une exception: la superbe “Elegy for John Carter”, où Rosser adopte un son plaintif, d’une douce tristesse.

Unusual instrumentation on this experimental jazz CD: cornet (Bradford), tuba (Heasley), and electric guitar (Rosser). A session recorded in 1999 but just released by Heasley on his own label. This is actually the first time I hear Heasley in a jazz/improvised setting (his previous albums focus on looping and electronics). Interesting, though not always successful. Bradford has a nice sensibility, but Heasley proves to be repetitive in this session. As for Rosser, he often remains to discreet. One exception: the gorgeous “Elegy for John Carter,” where Rosser goes for a plaintive, sweetly sad sound.

SAMUEL BLATTERS EIGENBROT / Eigenbrot (Unit Records)

Un disque qui surprend. Publié par un label jazz suisse, il sonne jazz, mais ce n’en est pas tout à fait. C’est que le pianiste-chanteur Samuel Blatter est auteur-compositeur-interprète. Mais son groupe (deux saxos, contrebasse, batterie) fait très jazzé et les musiciens utilisent l’espace entre les notes écrites comme des improvisateurs. Résultat: on ne sait trop où on en est. À certains endroits, le disque ne lève pas (la suite “Azrael” se cherche en vain). Puis soudainement, la musique érupte, les choses se mettent en place et surviennent, coup sur coup, “The Nail” et “There’s No Me,” deux chansons qui évoquent à la fois Radiohead et Psí Vojací, Theo Bleckmann et Adrien Kessler. Sérieusement. La première moitié du disque me laissait froid, mais soudain, vers la fin, j’allume. Est-ce que les dernières pièces sont meilleures que les premières, où est-ce moi qui me suis défait de mes préconceptions et qui “comprend”? À vérifier avec une deuxième écoute.

A surprising platter. Released on a Swiss jazz label, it sounds like jazz, but it’s not quite jazz. Pianist/singer Samuel Blatter is actually a singer-songwriter, but his group (two saxes, doublebass, drum kit) sounds very jazzy, and the musicians fill the spaces between written notes like free improvisers. So the listener is left wondering what it’s all about. In some places, things fail to pick up (the “Azrael” suite). Then, suddenly, the music erupts, things fall into place and, bang-bang, you get two killer songs, “The Nail” and “There’s No Me,” which bring to mind both Radiohead and Psí Vojací, Theo Bleckmann and Adrien Kessler. Seriously! The first half of the album left me cold, but I suddenly light up toward the end. Are the last few tracks better than the first ones, or is it me pushing through my expectations and finally “getting it”? I’ll make sure with a second spin later this week.

ROSHI FEAT. PARS RADIO / The Sky and the Caspian Sea (Geo Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

Soit je fais de la fièvre, soit je suis tombé amoureux (encore), mais je pencherais définitivement pour la seconde option. Roshi est une chanteuse galloise d’origine iranienne. Elle possède une voix superbe, douce et feutrée, qui rappelle Tori Amos dans les graves, Kate Bush dans les aigues, et Clodagh Simmonds pour ses qualités éthérées. The Sky and the Caspian Sea est son premier long-jeu, après un mini-album paru l’an dernier. Pour ce disque, elle fait équipe avec Pars Radio (Graham Dids-Gagarin) aux électroniques et boîtes à rythme. Le résultat est saisissant de beauté évanescente, de douceur, de filigranes. Un mariage parfait entre les mélodies délicates de Roshi et les traitements subtils de Pars Radio. Ajoutez à cela l’influence de chansons traditionnelles iraniennes, intégrées à l’écriture de Roshi. Je suis immédiatement séduit. Vous le serez fort probablement aussi. [Ci-dessous: Sa page MySpace offre cinq extraits en écoute libre.]

Either I’m having a fever or I’m falling in love (again), and I’d definitely bet on the second option. Roshi is a Welsch singer, but her parents are both Iranians. She has a beautiful, quiet and velvety voice reminiscent of Tori Amos in the lower range, Kate Bush in the higher range, and Clodagh Simmonds by its ethereal quality. The Sky and the Caspian Sea is her full-length debut, following an EP released last year. For this CD, she teamed up with Pars Radio (Graham Dids-Gagarin) on electronics and beats. Their music is stunning, with its evanescent beauty, softness, and filigrees. The perfect match between Roshi’s delicate melodies and Pars Radio’s subtle treatments. Add a strong influence (and input) from the Iranian traditional songs Roshi’s parents sang at home. I’m instantly and utterly seduced. And I’m willing to bet you’ll fall for her too. [Below: Her MySpace player contains five clips from the album.]

http://www.myspace.com/roshisongs

JOÃO ORECCHIA / Hands & Feet (Other Electricities)

Aucune idée de qui est ce João Orecchia, mais c’est une parution chez Other Electricities, une petite étiquette que je commence à bien aimer. Cela dit, si Hands & Feet a ses bons moments, ce n’est pas un grand disque. Orecchia fait dans l’électro-pop un peu déstabilisante, mais pas trop. C’est plutôt créatif, mais poli à sa manière, et sans rien qui ressort, outre une reprise de “It’s a Rainy Day, Sunshine Girl” de Faust. Évidemment, probable que n’importe quel disque aurait souffert de se présenter à mes oreilles après celui de Roshi (ci-dessus). Je lui donnerai une seconde chance, par souci d’équité.

No idea who is this João Orecchia is, but this CD is being released on Other Electricities, a small label I’ve taken a shine to this year. That said, Hands & Feet has its goo dmoments, but it’s not a great record. Orecchia makes slightly but not too destabilizing electro-pop. It’s rather creative, but polite in its own way, and nothing really stands out, except a cover of Faust’s “It’s a Rainy Day, Sunshine Girl.” Of cours, any record would have had a hard time convincing me after Roshi’s CD (see above). That’s what I’ll give this one a second chance at some point. For the sake of fairness.

2009-10-06

Délire actuel, 2009-10-06

DÉLIRE ACTUEL

Émission du 6 octobre 2009

Broadcast Date: 6 October 2009


SUJET
TOPIC

Portrait musical: Acid Mothers Temple: Deux heures consacrées au glorieux groupe japonais de rock psychédélique expérimental. Entre les jams interminables et les explorations texturales saturées d'écho, Acid Mothers Temple construit une oeuvre à la fois monolithique et protéiforme (oserais-je comparer ce paradoxe à Merzbow? Oui!). Une mince sélection qui regroupe favoris et parutions récentes, dans un souci de représentativité. [Info et liens au bas de l'entrée.]

Musical Portrait: Acid Mothers Temple: Two hours devoted to the glorious Japanese experimental psychedelic rock band. Between the endless jams and the echo-drenched textural experiments, Acid Mothers Temple is building an oeuvre both monolithic and multi-facetted (dare I compare this paradox to Merzbow? Yes!). A small cross-section of the band's work, featuring personal favorites and recent releases, with fair representation in mind. [Info and links at the bottom of this post.]

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

ACID MOTHERS & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Cosmic Audrey + Acid Takion (11:31) - Pataphysical Freakout MU (PSF)

ACID MOTHERS & THE MELTING PARAISO U.F.O. / The Incipient Light of the Echoes (12:15) - Absolutely Freak Out (Zap Your Mind) (Static Resonance)
ACID MOTHERS & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Eleking the Clay (13:59) - Lord of the Underground: Vishnu & The Magic Elixir (Alien8 Recordings)

ACID MOTHERS & THE MELTING PARAISO U.F.O. / 4000000000000000 Love Hotel (6:52) - Are We Experimental? (Prophase Music)
ACID MOTHERS TEMPLE SWR / Bad Buddha (3:28) - SWR (Very Friendly)

ACID MOTHERS & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Soleil de cristal et d'argent (22:26) - Univers zen ou de zéro à zéro (Fractal Records)

ACID MOTHERS & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Five Dimensional Nightmare (13:41) - Love of the Myth Electrique (Riot Season)
ACID MOTHERS GONG / Virtual Lover (7:33) - Live in Nagoya (Vivo Records)
ACID MOTHERS TEMPLE & THE COSMIC INFERNO / Ecstasy in Hell (4:57) - Ominous from the Cosmic Inferno (Essence Music)

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

BIOS/DISCOGS
Acid Mothers Temple sur Wikipedia (mais la version anglais ci-dessous est plus complète)
Acid Mothers Temple on Wikipedia

CRITIQUES / REVIEWS
En juillet-août, j'ai chroniqué de nombreux disques d'AMT dans mon journal d'écoute. Vous les trouverez ici.
In July and August, I reviewed several AMT records in my listening diary. You can find them all here.


ÉTIQUETTES ET VENDEURS / LABELS & SELLERS

Acid Mothers Temple ont publié de nombreux disques sur de nombreuses étiquettes, parfois en éditions limitées. Voici quelques suggestions pour les trouver.
Acid Mothers Temple have released tons of albums on several labels, often in limited editions. Here's a few pointers to find some AMT.
Forced Exposure (USA)
Alien8 Recordings (Montréal)
Cheap Thrills (Montréal)
AMT sur/on eMusic

VIDÉOS
Voici un extrait d'un concert de 2007, filmé par LastFM. On peut visionner tout le concert à cette adresse:
Here's an excerpt from a 2007 concert filmed by LastFM. You can watch the whole show at this adress:

Délire musical, 2009-10-06

DÉLIRE MUSICAL

Émission du 6 octobre 2009
Broadcast Date: 6 September 2009


LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: PREMIATA FORNERIA MARCONI / E Fiesta - Storia di un minuto (BMG-Italy)

JAKOB / Oran Mor (5:16) - Solace (Graveface Records)
KWOON / The Beast (5:36) - Tales and Dreams (Les Lucioles de la nuit)
*FUQUGI / Nightingale (4:15) - Gransofa+nightingale (Plop)

**KLANG / G.F.O.P. (3:18) - Tea Music (Allos Documents)
OZRIC TENTACLES / Oolong, Oolong (5:54) - The Yumyum Tree (Snapper)
*REC.TANGLE / Elliptical Equilibria (3:06) - Heavy Maple (Melodic)

*LEE EVERTON / Don't Make It Too Hard (3:43) - Sing a Song for Me (Rootdown)
CHRISTIAN KIEFER & SHARON KRAUSDE / On the Chase (3:58) - The Black Dove (Tompkins Square)
JIM CORCORAN & BERTRAND GOSSELIN / J'ai la tête en gigue (2:54) - La Tête en gigue (Audiogram)

CELTIC FIDDLE FESTIVAL / Ton Basle Plevin-Dans Fisel (4:40) - Équinoxe (Loftus Music)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**improvised communications

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

OZRIC TENTACLES
Vidéo non officielle pour "The Yumyum Tree"
Unofficial video for "The Yumyum Tree"
:


LEE EVERTON
Vidéo officielle pour "So Proud of You", extrait de son disque précédent:
Official video for "So Proud of You," from his previous CD
:


2009-10-06: Forgas Band Phenomena, Fast 'n' Bulbous, Led Bib, B.B. Blunder

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-06


Tiens, ce matin, rattrapons quelques disques de l’étiquette Cuneiform arrivés tardivement...

Okay, this morning, I’m catching up on late arrivals from Cuneiform...


FORGAS BAND PHENOMENA / L’Axe du Fou (Cuneiform Records)

Le batteur Patrick Forgas offre ici son meilleur disque en carrière. Un jazz-rock actualisé bien senti, serré, créatif, aux pièces longues mais bien articulées. Influence du style de Canterbury, mais aussi du Mahavishnu Orchestra, mais surtout un son bien à lui. Et un septet de musiciens impressionnants, avec un excellent jeu d’ensemble. La pièce titre et “La 13ème Lune” sont particulièrement réussies. Le groupe sera de l’édition 2010 du NEARFest, avec peut-être une petite tournée nord-américaine? Un passage au festival de jazz de Montréal peut-être? Souhaitons-le.

Drummer Patrick Forgas delivers with L’Axe du Fou his best album in career. Modernized jazz-rock, well thought out, creative, tight, with long but well articulated compositions. There’s an influence from the Canterbury style, but also from Mahavishnu Orchestra. Yet, the band has its own sound. And it’s an impressive septet displaying a great level of ensemble playing. The title track and “La 13ème Lune” are particularly strong. The band will be at the 2010 NEARFest. Let’s hope for a few more North-American dates – maybe one at the Montreal Jazz Festival? My fingers are crossed!


FAST ‘N’ BULBOUS / Waxed Oop (Cuneiform Records)

Deuxième CD pour ce groupe hommage à Captain Beefheart - et pas des moindres: Gary Lucas du Magic Band, Philip Johnston du Microscopic Septet, Rob Henke de Doctor Nerve, Jesse Krakow, et j’en passe! Ce second disque est un peu plus fou et aventureux que le premier (qui m’avais laissé un peu froid). Des relectures osées, déjantées, dégénérées, en ceci qu’elles sont plus réservées que les originales, l’objectif étant de faire ressortir la qualité de l’écriture musicale de Don Van Vliet. Très réussi.

A second CD for this Captain Beefheart tribute band. And quite a band it is, with, among others, Magic Band’s Gary Lycas, Microscopic Septet’s Philip Johnston, Doctor Nerve’s Rob Henke, and the ubiquitous Jesse Krakow. This second opus is a little crazier and more adventurous than the first one (which had left me a bit cold). Bold degenerate rereadings, in that they are more streamlined than the originals, with the intent of highlighting Don Van Vliet’s songwriting skills. Well done.


LED BIB / Sensible Shoes (Cuneiform Records)

On entend beaucoup de bruit autour de Led Bib dernièrement, avec toutes les bonnes raisons du monde. Ce groupe britannique fait un jazz d’avant-garde métissé de rock-in-opposition, de skronk et de sonorités métallisantes. De durée moyenne, les pièces sont enlevantes, bourrées d’idées et d’un cacophonisme contrôlé. De beaux thèmes aussi. Une instrumentation double saxo, clavier, basse et batterie. Dense et intense mais pas aliénant. Une première écoute plus que satisfaisante et sachant très bien que deux ou trois écoutes supplémentaires permettront aux pièces de pénétrer plus à fond dans le cortex.

There’s been much noise made about Led Bib lately, and it’s all for the best reasons. This UK band plays avant-jazz crossed with RIO, skronk, and metal-leaning sounds. Their tunes are boisterous, overflowing with ideas, and encased in controled chaos. Nice themes too. The instrumentation is twin saxes, keys, bass, and drums. Dense and intense without getting alienating. The first listen is highly satisfactory, and I just know that two or three more spins will unlock the tracks and allow them to permeate my cortex.


B. B. BLUNDER / Workers’ Playtime (Sunbeam Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

B.B. Blunder: un projet de courte durée qui a réuni, début des années 70, quelques membres des défunts Blossom Toes. Un rock psychédélique sympathique, un peu bluesé, avec quelques envolées instrumentales où on sent le désir d’expérimenter avec le studio. Et la participation de Julie Driscoll (plus tard Julie Tippetts), Brian Auger et même, sur une des pièces boni, Keith Tippett. À inscrire dans la continuité étrange à tisser entre le Trinity de Brian Auger, le Centipede de Keith Tippett (auquel les Blossom Toes ont participé), l’ensemble de Mike Westbrook et la frange plus ouverte d’esprit du rock psychédélique britannique.

B.B. Blunder was short lived project reuniting some of the members of The Blossom Toes in the early ‘70s. A fun brand of psychedelic rock, slightly bluesy, with a few instrumental flights where you can feel the musicians’ desire to tinker with the studio equipment. And appearances from Julie Driscoll (soon to become Julie Tippets), Brian Auger and even, on one of the bonus tracks, Keith Tippett. Put this inside the spectrum of UK projects that ran from Brian Auger’s Trinity to Keith Tippet’s Centipede (in which were The Blossom Toes), Mike Westbrook’s band, and the open-minded fringe of UK psychedelic rock.


2e écoute/2nd listen: ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Willkommen Collective Volume 1 (Willkommen - merci à/thanks to Forced Exposure)

En préparation du Délire musical de ce soir, je revisite cette sympathique compilation de folk alternative récente d’Angleterre. Pour en savoir plus, relisez mon commentaire du 29 septembre 2009.

Preparing for tonight’s Délire Musical, I’m revisiting this enjoyable collection of recent alternative folk from England. If you want to know more, go back to my original commentary on 29 September 2009.

2009-10-05

2009-10-05: Bergman/Pastor, Fay Victor Ensemble, Moodring, Orchestre Poly Rythmo de Cotonou, Collage

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-05


BORAH BERGMAN & STEFANO PASTOR / Live at Tortona (Mutable Music)

J’ai une relation amour-haine avec Borah Bergman. Sa logorrhée pianistique peut autant me séduire que me repousser, selon le disque, le concert, le cas. Il sonne parfois sur le pilote automatique, et ça m’horripile. Ce n’est pas le cas ici, au contraire: il est alerte, vif et magistral, en compagnie du violoniste Stefano Pastor, dont on parle de plus en plus. Pastor a

pproche le violon différemment, cherchant un son puissant, éloigné de l’héritage classique de l’instrument. Il va même jusqu’à utiliser des cordes de guitare électrique extrêmement rigides pour altérer le son de son instrument. Live at Tortona a été enregistré lors de leur tout premier concert en duo, en extérieur, lors d’un festival de jazz. Le clocher du coin se mêle de la partie à deux reprises d’ailleurs, ce qui n’est pas désagréable. Un jazz actuel volubile, fortement improvisé, mais galvanisant.

I have a love/hate relationship with Borah Bergman. His piano logorrhea can repulse me or seduce me, depending on the record or concert. Sometimes he can sound like he’s on auto-pilot, and that sickens me. But that’s not the case here, on the contrary: Borah sounds awake, attuned, and magnificent. He is accompanied by violinist Stefano Pastor, a man we’re seeing and hearing more and more of since 2007 or so. Pastor has a different approach of the violin. He ven uses extremely rigid electric guitar strings to alter his sound and push it toward something more powerful and remote from the classical heritage of the instrument. Live at Tortona was recorded at the duo’s premiere performance, at an outdoor festival concert – the local church bells make two appearances, which ain’t a disturbance. Talktative, highly improvised, galvanizing avant-jazz.


FAY VICTOR ENSEMBLE / The Freesong Suite (Greene Avenue Music)

WOW! Très impressionné par ce disque, pourtant pas le premier de la chanteuse jazz Fay Victor qui me passe entre les mains. Une session en quartet, avec Anders Nilsson à la guitare, le contrebassiste Ken Filiano et le batteur Michael Thompson. Un recueil de chansons jazz liées entre elles par des improvisations, le tout adoptant une approche “stream of consciousness” où l’on entre et sort des chansons en douceur. Chansons qui allient tradition jazz et approche free. Je pense à Jeannette Lambert, entre autres. Alice Coltrane aussi, étrangement. Victor possède une belle voix d’alto, chaude et flexible, pas toujours parfaitement assurée mais prête à se lancer vers l’inconnu. Un disque superbe dès la première écoute. [Ci-dessous: Vous trouverez trois extraits de l’album en haut de cette page.]

WOW! Very impressive record, and yet it’s not the first time I listen to Fay Victor. This is a quartet session with Anders Nilsson on guitar, bassist Ken Filiano, and drummer Michael Thompson. It is a book of jazz songs tied together with improvisations, in a “stream of consciousness” form that delicately eases you in and out of the songs. Songs that combine jazz tradition and freeform approach. I’m thinking of Jeannette Lambert, among others, but Alice Coltrane too, surprisingly. Victor has a very nice alto voice, warm and flexible, not always perfectly steady, but always ready to launch into the unknown. A splendid record from the very first listen. [Below: You’ll find three sound clips from the album at the top of this page.]

http://fayvictor.wordpress.com/discography/


MOODRING / Scared of Ferret (Silber Records)

Mon premier contact avec ce groupe (un duo à ses débuts, maintenant un quatuor) qui roule depuis 2005. Il s’agit à la base d’un sous-projet du groupe Rollerball, qui fait dans l’indie rock un peu tordu. Sur Scared of Ferret, j’entends une version plus sombre, “doom” même de Rollerball. Même qualité d’écriture, mais une tournure éthérée, aux accents post-jazz et fantômatiques (la voix de Mae Tarr, surtout). Bien, sans être remarquable. Mais une seconde écoute pourrait me faire changer d’avis.

My first contact with this band (a duo at first, now a quartet) that’s been active since 2005. It is basically a side project of the band Rollerball, who does slightly twisted indie rock. On Scared of Ferret, I’m hearing a darker, doom take on Rollerball. Same quality in songwriting, but in an ethereal, ghostly post-jazz guise (Mae Tarr’s vocals definitely have a doomed quality). It’s nice but not particularly remarkable, although a second spin could change my mind.


ORCHESTRE POLY RYTHMO DE COTONOU / Volume Two: Echos hypnotiques (Analog Africa - merci à/thanks to Forced Exposure)

Le premier volume de cette série m’a échappé, mais je risque de partir à sa recherche! Orchestre Poly Rythmo de Cotonou a été un grand groupe afrofunk du Bénin. L’étiquette Analog Africa lui avait consacré une première compilation l’an dernier, axée sur des enregistrements faits pour de petites étiquettes obscures. Depuis, les studio EMI à Lagos (Nigéria) ont ouvert leurs archives au compilateur Samy Ben Redjeb. Au menu, des enregisterments endiablés et d’excellente qualité, de 1969 à 1979, par un groupe qui change de peau avec les années mais qui garde une belle constance au niveau des grooves et des vocaux. Certains guitaristes sont moins intéressants que d’autres, certaines pièces ont une section de cuivres et d’auters non, mais en général ce volume présente un afrofunk de qualité supérieure, très dansant.

I missed Volume 1 in this series, but I think I’ll track it down! Orchester Poly Rythmo de Cotonou was a great afrofunk band from Benin. The Analog Africa label had released last year a first best-of CD focusing on their recordings for obscure Benin labels in the early ‘70s. Since then, EMI’s Lagos (Nigeria) studios have opened their vaults to compiler Samy Ben Redjeb, who was able to cull high-quality recordings dating from 1969 to 1979. The band has changed its skin a few times during that period, but it maintains a nice level of consistency in the grooves and vocals. Some of the guitar players are better than others, and some tracks have a horn section while others don’t, but overall this CD features superior afrofunk that’ll get you up and stompin’. A nice find.


COLLAGE / Forty Seven Minutes Four Seconds (Wool - merci à/thanks to Forced Exposure)

D’abord, puisqu’il y a eu plusieurs groupes du nom de Collage dans l’histoire de la musique, il s’agit ici de l’ensemble formé par Rivo Dikson en 1966 à Tallin, en Estonie. Ce groupe, qui évoluait à l’époque au sein de l’URSS, a endisqué trois fois pour Melodiya (seule étiquette soviétique autorisée, fortement contrôlée par l’état) dans les années 70. La musique du groupe est fabuleusement kitsch: jazz-pop orchestrale qui rappelle Michel Legrand, Sergio Mendes ou les Hellers, pleine de violons et de “ba-dou-ouas.” Cela dit, elle intègre aussi des musiques traditionnelles estoniennes, ce qui lui donne un aspect différent. Original mais mièvre? C’est possible, croyez-moi. Forty Seven Minutes Four Seconds (quel titre atroce!) collige des extraits des trois disques du groupe.

First of all, since there’s been a few bands named Collage, this is the ensemble founded by Rivo Dikson in 1966 in Tallin, Estonia. This group, who was active while Estonia was a part of the USSR, recorded three LPs in the ‘70s for Melodiya (the sole official record label in the USSR, tightly controlled by the state). The band’s music is incredibly kitsch: orchestra pop-jazz reminiscent of Michel Legrand, Sergio Mendes, and The Hellers, full of violins and “ba-doo-wah” vocals. It also integrated traditional Estonian folk songs, which gives it a different twist. Can you be original yet trite? Definitely, and this CD is ample proof. Forty Seven Minutes Four Seconds (what an awful title!) compiles tracks from their three LPs.