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2010-04-15

2010-04-15: Roel Meelkop, Rafael Toral, Lateef/Rudolf, Rudolf/Jones, Jackie-O Motherfucker

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-15

ROEL MEELKOP / Oude Koeien (Herbal International)

Électronicien expériental par excellence, Roel Meelkop se fait discret ces temps-ci. Voici que l’étiquette Herbal International propose, sur CD, une compilation des pièces que Meelkop a publié sur vinyle chez Korm Plastics entre 1998 et 2002. On y trouve un peu de tout: du rythme et de la facétie dans “Drittes Stück im Alten Stil”, du remixage expérimental dans “(Beequeens)”, de l’art sonore conceptuel assez poussé dans “(Jos Smolders)”, et j’en passe. L’univers de Meelkop n’est pas facile d’accès, mais sa démarche artistique embrasse une certaine variété et ne se cantonne pas dans des parti-pris rigides. Notons la présence d’une solide inédite, “Echt Dood”.

Experimental electronician par excellence, Roel Meelkop is keeping to himself these days. And now Herbal International releases a CD culling the tracks Meelkop released on Korm Plastics vinyl between 1998 and 2002. There’s a little of everything: beats and playfulness in “Drittes Stück im Alten Stil”, experimental remixing in “(Beequeens)”, advanced conceptual sound art in “(Jos Smolders)”, and so forth. Meelkop’s universe is not easily accessible, but his artistic process includes a certain degree of variety and it eschews rigid stances. Let’s note the inclusion of one previously unavailable track: “Echt Dood.”

RAFAEL TORAL / Space Elements Vol. II (Staubgold - merci à/thanks to Forced Exposure)

Je ne suis pas un fan de la série Space de Rafael Toral, qui me semble un peu trop conceptuelle pour son propre bien. Cela dit, je fais une exception pour ce disque, une série de collaborations intéresantes avec une belle brochette d’improvisateurs. Toral y dialogue, à l’aide de ses électroniques analogiques, avec Manuel Mota, Sei Miguel, Fala Mariam, plusieurs percussionistes, ainsi qu’Evan Parker. Une musique souvent menue, fragile, faite de gestes étouffés et discrets.

I’m not a fan of Rafael Toral’s Space series, which I find a little too conceptual for its own good. That said, I’m making an exception for this CD, which features a number of interesting collaborations with free improvisers. Toral performs on his homemade analog electronics with Manuel Mota, Sei Miguel, Fala Mariam, several percussionists, and Evan Parker, in various small groupings. The music is often quiet and fragile, made of restrained, discreet gestures.

YUSEF LATEEF & ADAM RUDOLF / Towards the Unknown (YAL Records / Meta Records)

Mardi dernier, je présentais une édition de Délire actuel portant sur des musiques à cheval entre composition et improvisation, entre musique improvisée et musique contemporaine. Towards the Unknown se serait parfaitement inscrit dans cette thématique. Au menu, une œuvre d’Adam Rudolph pour le saxophoniste Yusef Lateef et l’Organic Orchestra Strings, ainsi qu’une œuvre de Lateef pour le percussioniste Rudolph et le S.E.M. Ensemble. Dans le premier cas, Lateef joue du sax et diverses flûtes et récite deux poèmes, accompagné par les multiples percussions et claviers de Rudolph qui, en plus, dirige l’O.O.S. à travers des improvisations texturales. Généralement solide, avec des moments carrément brillants. Dans le second cas, Rudolph fait office de soliste dans un concerto pour percussions, le S.E.M. étant dirigé par Petr Kotik - plus formel, moins enlevant, mais tout de même intéressant.

Last Tuesday, I featured on Delire Actuel music in-between composition and improvisation, between free improvisation and contemporary classical. Towards the Unknown would have fit right in. This CD features one work by Adam Rudolph for saxophonist Yusef Lateef and the Organic Orchestra Strings, and one work by Lateef for percussionist Rudolf and the S.E.M. Ensemble. In the first case, Lateef plays sax and various flutes and reads two poems, accompanied by Rudolf who, in addition to playing various percussion instruments and keyboards, is conducting the O.O.S. through textural improvisastions. The piece is generally strong, with moments of pure brillance. In the second case, Rudolph is the soloist in a concerto for percussion, with Petr Kotik conducting the S.E.M. - more formal, less uplifting, but still interesting.

ADAM RUDOLPH & RALPH JONES / Yéyi (Meta Records)

Revoici le percussionniste Adam Rudolph s’alliant à un autre saxophoniste, Ralph Jones, sans orchestre cette fois. Ces deux musiciens sont multi-instrumentistes, avec un penchant pour les instruments traditionnels de cultures diverses. Yéyi propose une longue improvisation de plus de 60 minutes (indexée en dix parties), un voyage à travers plusieurs contrées musicales, entre le free jazz, l’improvisation non idiomatique et le world beat frôlant le nouvel âge. Certains passages sont d’une grande beauté méditative, mais d’autres sont décidemment trop longs. Un disque inégal, mais avec ses moments forts.

Here is percussionist Adam Rudolph pairing up again with a saxophonist, Ralph Jones - no orchestra this time. These two are multi-instrumentalists with a vested interest in traditional instruments from other cultures. Yéyi is a long 60-minute+ improvisation, a journey through many musical territories, from free jazz to non-idiomatic improvisation, world beat and a certain form of New Age. Some passages are strikingly beautiful and meditative, but others are way too long. An uneven record, but it has its share of strong moments.

JACKIE-O MOTHERFUCKER / Ballads of the Revolution (Fire Records)

Avec un titre comme ça, on s’attend à de la chanson, et c’est ce que Jackie-O nous sert. J’aime la transformation progressive de ce groupe de collectif free-folk à groupe néo-folk. Flags of the Sacred Harp était déjà un grand pas vers une musique beaucoup plus écrite et accessible, mais celui-ci va plus loin, avec une seule pièce dans les 10 minutes. On en est pas encore au simple de trois minutes, et il y a encore beaucoup d’espace pour réfléchir, planer et improviser dans la musique de Jackie-O, mais les chansons sont définitivement plus accessibles. Ce qui n’est pas un mal. Pas du tout.

With a title like that, you expect songs, and that’s what you get. I like how Jackie-O Motherfucker gradually transformed from a free-folk collective to a neo-folk band. Flags of the Sacred Harp was already a big leap toward more written-down and accessible music, but this new released (released last year) goes even further. This is not three-minute hit single material yet, but there’s only one track clocking in at 10 minutes. There’s still plenty of room to think, trip, and improvise in Jackie-O’s music, but the songs are definitely getting more accessible. And that’s not a bad thing. Not at all.

2010-04-14

2010-04-14: Zeitkratzer, Rodrigues/Davidson/Rodrigues/Faustino, Mike Majkowski, Baird/Espvall/Kraus, Tremlbing Bells, Lisa O Piu

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-14


ZEITKRATZER / Volksmusik (Zeitkratzer Records)

Je ne sais pas quelle mouche a piqué Reinhold Friedl, mais en 2008 paraissait ce disque incongru de l’ensemble Zeitkratzer, où cette troupe de musiciens expérimentaux issus de la musique contemporaine et de l’improvisation microsonique s’attaquent au répertoire de musique traditionnelle des populations limitrophes au Danube. Résultat: onze courtes pièces toutes plus enjouées, mordantes et stupéfiantes les unes que les autres. Tout y passe: la valse, la cloche à vache, le dulcimer, le iodle, et quoi encore. Plaisir coupable? J’ai pris mon pied et je recommencerai! Quel contraste avec les deux derniers disques de Zeitkratzer consacrés à John Cage et James Tenney!

I don’t know what got under Reinhold Friedl’s skin, but in 2008 came out this unusual disck by Zeitkratzer, a disc where this ensemble of experimental musicians hailing from the contemporary music and microsonic improvisation worlds tackle the folk music repertoire of the Danube area. The result: eleven short tracks, all playful, fierce, and endlessly surprising. Everything but the kitchen sink’s in it: waltzes, cowbells, dulcimer, yodling, and qhat else. A guilty pleasure? You bet! I had a lot of fun and I’m ready to listen again! What a sharp constrat with Zeitkratzer’s two latest, very serious releases devoted to John Cage and James Tenney.


ERNESTO RODRIGUES, NEIL DAVIDSON, GUILHERME RODRIGUES & HERNÂNI FAUSTINO / Fower (Creative Sources)

Une session enregistrée en novembre 2007, avec le duo père-fils Rodrigues, Neil Davidson à la guitare acoustique et le bassiste Hernani Faustino (du Red Trio). Fower propose trois pièces sidérantes, extrêmement texturales. Je ne crois pas avoir entendu une seule attaque de note. Tout est grincement, frottement, textures rêches, l’aspect brut de matériaux bruts qui frottent les uns sur les autres. Pourtant, l’intention artistique est là et se déploie, orchestrant l’inorchestrable. Une musique fantômatique qui déroute et fascine. Bravo.

A session recorded in November 2007 and featuring the Rodrigues father-and-son team, Neil Davidson on acoustic guitar, and bassist Hernani Faustino (of the Red Trio). Fower offers three stunning, extremely textural pieces. I don’t think I’ve heard a single note attack. It’s all rubbing, grinding and emphasized stroking, gritty textures, the raw feel of raw materials rubbing one against another. Yet, the artistic intent is there, unfolding, orchestrating the unorchestrable. Disconcerting, fascinating ghostly music. Bravo.


MIKE MAJKOWSKI / Ink on Paper (Creative Sources)

Un album de contrebasse solo qui surprend. Mike Majkowski (que je ne crois pas avoir entendu auparavant) présente ici une gamme étonnante de techniques étendues, au fil d’une série de pièces parfois longues, mais au contenu ciblé. “Pizzicato” est la plus “normale” du lot, et le bassiste y montre un solide sens de la composition spontanée, ainsi que quelques sonorités originales. Mais y a mieux. Sur “Ink on Paper”, il utilise le multipiste pour créer des effets inusités, bien maîtrisés et pertinents. Et sur “Current”, il semble manipuler une plaque de tôle sur sa contrebasse pour générer de profonds claquements. Ici, il s’éternise, mais je n’avais jamais rien entendu de tel.

A surprising doublebass album. Mike Makjowski (I don’t remember hearing him before) presents a stunning range of extended techniques thrugh a set of sometimes long but always focused tracks. “Pizzicato” is the most “normal” track, and the bassist shows a strong sense of spontaneous composition, with a few original sounds. But there’s better. On “Ink on Paper” he uses multitracking to generate unsual effects that are well controlled and relveant. And on “Current”, he seems to be using sheet metal over his bass to produce deep rumbles. Here, he goes on for too long, but I had never heard something quite like that.


Et maintenant, je compte passer l’après-midi en compagnie de cinq charmantes dames... (bon, six, mais mon épouse ne chante pas...)

And now, let’s spend the afternoon with five charming ladies… (well, six, but my wife doesn’t sing…)


MEG BAIRD, HELENA ESPVALL & SHARRON KRAUS / Leaves From Off The Tree (Bo’Weavil Recordings - merci à/thanks to Forced Exposure)

Pour un amateur de folk undeground aussi sexualisé que moi, Leaves From Off The Tree est un “rêve mouillé” devenu réalité. Sérieusement! Que voulez-vous de plus? La séduisante Sharron Kraus qui joint sa voix et sa guitare aux talents des deux grandes dames d’Espers, Meg Baird et Helena Espvall, pour une séance de réarrangements de chansons traditionnelles d’Angleterre et des Appalaches. J’en bave de plaisir! Et c’est encore mieux en écoutant le disque! :-) Sans blague, voilà un disque qui tient toutes ses promesses. Les trois dames harmonisent fabuleusement bien, elles approchent le matériel avec créativité mais retenue - pas d’improvisations texturales ou de trucs du genre, tout ce qui est joué au chanté l’est pour le bienfait de la chanson. Du pur bonheur acoustique. [Ci-dessous: “Bruton Town”. D’autres extraits sur le site de Bo’Weavil.]

For a fan of new-folk as sexually-charged as I am, Leaves From Off The Tree is a wet dream come true. Seriously! What more could you ask for? Here you have the British seductress Sharron Kraus joining her voice and guitar to the talents of the two ladies from Espers, Meg Baird and Helena Espvall, for a session of rearranged traditional folk songs from England and the Appalachians. How salivating is that! And it’s even better once you put the record on! :-) No kidding, this is a CD that fulfills all its promises. The three ladies harmonize marvelously well, and they approach the material creatively but with restraint - no textural impovisations and such. Eveyrthing that’s played or sung is done so for the benefit of the song. Pure acoustic bliss. [Below: “Bruton Town”. More audio clips on Bo’Weavil’s site.]

http://www.boweavilrecordings.com/mp3s/bruton_town.mp3


TREMBLING BELLS / Abandoned Love (Honest Jons Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Je suis heureux de voir un nouveau disque de Trembling Bells si rapidement (Carbeth remonte à l’été 2009). C’est signe que le groupe va bien et qu’il compte durer. Bravo! Mon histoire d’amour avec Carbeth n’est pas terminée, ce qui met la barre haute pour son successeur. À toute première écoute, Abandoned Love ne déçoit aucunement, mais d’autres écoutes sont nécessaires pour vérifier si la magie opère autant, voire plus. Pour l’instant, qu’il suffise de dire que Lavinia Blackwall possède toujours une voix envoûtante de sirène folk, qu’elle l’utilise à merveille sur “Adieu, England” et que l’élément comique ou parodique qui créait des contrastes si marqués sur le premier disque cède le pas à une écriture un peu plus mûrie (mais il est encore présent, notamment sur “You Are On The Bottom (And The Bottle’s On My Mind)”). À paraître le 11 mai.

I’m glad to see a new Trembling Bells CD so soon (Carbeth came out in the summer of 2009). It’s a sign that the band is doing well and willing to carry on. Great! My infatuation with Carbeth is not over, which sets the bar pretty high for this one. On first listen, Abandoned Love is not the least bit disappointing, but I’ll have to give it a few more spins to know if the magic works as well (or even better) than on the debut. For now, suffice it to say that Lavinia Blackwall still possesses a rapturing folk siren’s voice, which she puts to great use on “Adieu England,” and the wacky/comic-relief element found on the first album has been toned down a bit in favour of more mature songwriting (but it’s still there, as heard in “Tou Are On The Bottom (And The Bottle’s On My Mind)”). Coming out on May 11.


LISA O PIU / Behind the Bend (Subliminal Sounds) - merci à/thanks to Forced Exposure)

Lisa Isaakson est ma dernière dame de l’après-midi. Elle aussi m’avait d’abord séduit l’été dernier, avec When This Was the Future, le premier opus de Lisa O Piu. Behind the Bend est un disque très court (moins de 30 minutes), on sent qu’il y avait pression pour produire du neuf. Mais il est superbe. Six chansons, dont quatre sont des chansons folk semblables à ce qu’on trouvait sur le premier disque, avec une ambiance toute suédoise. La graine de Joanna Newsom qu’on trouvait sur le premier a germé: moins de guitare acoustique, plus de violon, surtout plus de harpe. Et plus de développements audacieux, surtout dans “Child of Trees”. De la belle folk à structure ouverte, avec une voix séduisante et des arrangements simples mais léchés.

Lisa Isaakson is my last lady for the afternoon. She first seduced me last summer with When This Was The Future, Lisa O Piu’s debut album. Behind the Bend is very short (under 30 minutes), so you can feel there was pressure to release new material. But it’s a splendid record. Six songs, four of which are folk songs similar to what is found on the first album, with an oh-so-Swedish atmosphere. The seed of Joanna Newsom planted on the first CD has sprouted: less acoustic guitar, more violin, and more harp. And more progressive developments, especially in “Child of Trees.” Fine open-ended folk, with seductive vocals and simple but careuflly-chiselled arrangements.

2010-04-13

Délire actuel, 2010-04-13

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 13 avril 2010
Show aired on April 13, 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Improvisation ou composition?: Quand les improvisateurs se mêlent de composer. Sept pièces jouant sur diverses frontières: improvisateurs-compositeurs, canevas d'improvisation, composition entre musique contemporaine et improvisation libre, composition fait d'échantillons d'improvisations, etc.
Composed or Improvised?: When improvisers start composing. Seven works playing on the edge of categories: composing improvisers, improvisation frameworks, compositions between contemporary music and free improvisation, compositions made of sampled improvisations, etc.

SCOTT FIELDS ENSEMBLE / Eh Joe (20:52) - Samuel (New World Records)

SFQ [Simon H. Fell] / Composition No. 40.5d: Trapped by Formalism 2 (12:41) - Four Compositions (Red Toucan)

ANTHONY BRAXTON (+DUKE ELLINGTON) / Concept of Freedom (extrait/excerpt: 12:00) - Concept of Freedom (hatOLOGY)

ROVA & NELS CLINE SINGERS / The Buried Quilt (15:56) - The Celestial Septet (New World Records)

THE REMOTE VIEWERS / Spring Flood (6:35) - Sinister Heights (The Remote Viewers)
MIKE OLSON / Incidental 2 (8:19) - Incidental (Henceforth)

ROSCOE MITCHELL [Janacek Philarmonic] / Non-Cognitive Aspects of the City I-II-III (16:57) - Spectrum (Mutable Music)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ROVA & NELS CLINE SINGERS
En concert, 2008 (vidéo amateure).
Live, 2008 (amateur video)

Délire musical, 2010-04-13

DÉLIRE MUSICAL
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Édition du 13 avril 2010
Broadcast Date: April 13, 2010

(avec/with Stéphane Rocheleau remplaçant/filling in for Daniel Ouellette)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST


Thème/Theme: Popol Vuh / Steh auf, zieh mich Dir nach - Das Hohelied Salomos (Revisited)

RENÉ LUSSIER / Cé ça qu'on va faire (revisitée) (4:44) - Le Trésor de la langue (La Tribu)
LES FAUX-MONNAYEURS / Brique jaune (5:57) - Check Engine (Monsieur Fauteux m'entendez-vous?)
LARVAL / One Last Flight (4:53) - Predator or Prey (Knitting Factory)

*PHANTOM BAND / Brain Police (4:10) - Freedom of Speech (Bureau B)
**KAYA PROJECT / Desert Phase (5:29) - Desert Phase (Interchill)
DHAFER YOUSSEF / 27th Ethos (5:05) - Divine Shadows (Jazzland)

BALMORHEA
/ Night Squall (3:36) - Constellations (Western Vinyl)
OLAFUR ARNALDS / Lokad'u augunum (Dyad 1909 Version) (3:54) - Dyad 1909 (Erased Tapes)

TANAKH / Devil's Interval (extrait/excerpt: 4:00) - Villa Claustrophobia (Alien8 Recordings)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**John Bourke P.R.


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

DHAFER YOUSSEF
Une autre pièce du même disque, en concert.
Another track from the same album, performed live.

2010-04-12

2010-04-12: TonArt Ensemble/Rodrigues, Jason Kahn, Adrian Frey, HolUnderblÜten, Paul Flaherty

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-12


TONART ENSEMBLE & ERNESTO RODRIGUES / Murmúrios (Creative Sources)

Le TonArt Ensemble de Hambourg est un ensemble de musique contemporaine qui travaille souvent avec des improvisateurs (je me souviens d’un disque sympathique avec Evan Parker, il y a une douzaine d’années). Murmúrios présente le résultat d’une résidence de composition effectuée par l’altiste portugais Ernesto Rodrigues. Oui, la musique de Rodrigues se compose souvent de gestes très discrets, des murmures sonores. Pourtant, ce disque est plutôt actif. C’est à dire qu’il donne beaucoup à entendre, même si la musique est en fait assez statique et constituée de microgestes. Les relations entre ceux-ci sont souvent obscures, ce qui laisse un sentiment d’arbitraire. Intéressant, mais à réécouter pour saisir la structure compositionnelle qui sous-tend cette longue pièce en deux parties.

Hamburg’s TonArt Ensemble is a contemporary music ensemble that often works with free improvisors (I remember one particular CD with Evan Parker, a dozen years ago or so). Murmúrios came out of a composer’s residence with Portuguese violist Ernesto Eodrigues. Yes, his music usually consists in very quiet gestures, sonic murmurs. Yet, this album is rather on the active side. I.e. there is a lot to hear, even though the music is rather static and made of microevents. The relationships between the events are often blurry, which leave a feeling of randomness. Interesting, but I will have to listen again in order to grasp the compositional structure underpinning this long two-part piece.


JASON KAHN / Timelines Los Angeles (Creative Sources)

Le percussionniste expérimental Jason Kahn enregistrait en 2004 Timelines avec un ensemble de musiciens suisses. Voici, quatre ans plus tard, un nouveau Timelines présenté à Los Angeles avec Olivia Block (piano préparé), Ulrich Krieger (saxo) et Mark Trayle (guitare et électroniques). Il s’agit d’une nouvelle partition graphique spécifique à ce groupe. La musique est tout aussi minimaliste, composée de plages d’actions abstraites et dépouillées, superposées les unes aux autres, parallèles sans vraiment interagir. Dans la forme, ça me fait penser à certaines pièces de John Cage. Derrière ce cadre un peu aride, les musiciens rivalisent d’ingéniosité pour proposer des textures sonores inédites. Une écoute difficile et peu captivante.

Experimental percussionist Jason Kahn recorded Timelines in 2004 with a Swiss crew. Four years later, here comes a different Timelines presented in Los Angeles with Olivia Block (prepared piano), Ulrich Krieger (sax) and Mark Trayle (laptop & guitar). This is a new graphic score made designed specifically for this ensemble. The music is as minimalist as the first time and consists of superimposed abstract and stripped-down periods of action. They run in parallels with hardly no (obvious) interactions in between them. Form-wise, I’m reminded of some of John Cage’s pieces. Within this rather arid framework, the musicians try hard to play unusual sonic textures - and succeed. A demanding listen that won’t spare your attention span.


ADRIAN FREY / No Flags (Unit Records)

Un trio de jazz, piano-contrebasse-batterie. Ça commence bien avec “No Flags”, une pièce complexe aux multiples contrastes. Malheureusement, par la suite, ça devient mièvre - un jazz moderne inspirée, soit, bien interprété, re-soit, mais peu excitant et plutôt convenu.

A jazz trio, piano/bass/drums. It kicks off nicely with “No Flags”, a complex track with multiple contrasts. Sadly, the rest of the album gets trite: inspired modern jazz, fine, well performed, fine again, but excitement-lacking and predictable.


HOLUNDERBLÜTEN / Blank (Unit Records)

Nettement plus intéressant! HolUnderblÜten est un trio composé du saxo Ganesh Geymeier, de l’accordéonniste Noémie Cotton et du batteur Fred Bürki. De courtes compositions jouant entre le tendre et le frivole, avec une forte composante créative, autant au niveau des mélodies que des textures d’ensemble. Évidemment, l’instrumentation est distinctive dès le départ, mais ce que fait ce groupe de cette instrumentation m’a séduit d’emblée. Il y a là une forte affinité avec le travail de Bratko Bibič.

Much more interesting! Holynderblüten is a trio consisting of saxman Ganesh Geymeier, accordion player Noémie Cotton and drummer Fred Bürki. Short compositions blending tenderness with playfulness, with a strong creative undercurrent, both in terms of melodies and group textures. Of course, the instrumentation is distinctive from the start, but what this trio does with that particular instrumentation won me over from track one. I hear affinities with the work of Bratko Bibič.


PAUL FLAHERTY / Aria Nativa (Family Vineyard)

Icône, héros, force de la nature – le saxophoniste Paul Flaherty est un cas à part, le “maverick” type, à la carrière atypique, au succès élusif, à l’art sans compromis. J’ai manqué Aria Nativa à sa parution sur vinyle en 2008 - je ne sais trop pourquoi d’ailleurs, puisque je suis un fan de Flaherty. Ce troisième album solo est enregistré en spectacle. On y trouve tout ce qui fait de Flaherty… Flaherty: l’ardeur, la douleur, l’animalisme, le lyrisme à fleur de peau. Quatre improvisations dont les titres sont tirées du poème “No More America” de Ken Delponte, dont le texte ornait l’arrière de la jaquette. La version vendue par les services de musique numérique contient une pièce supplémentaire, une simple mais poignante lecture dudit poème par Flaherty. Un disque moins coup de poing que Whirl of Nothingness, mais très recommandable tout de même. [Ci-dessous: “I Don’t Live Here Anymore”, offerte sur le site de Family Vineyard.]

An iconic figure, a hero, a force of nature – saxophonist Paul Flaherty is a special case, your typical maverick, with an atypical career, elusive success, uncomprimising art. I somehow missed Aria Nativa on its original release on LP in 2008. This third solo outing was recorded live. There’s on it everything that makes Flaherty… Flaherty: the fire, the pain, the animalism, the heart-on-sleeve lyricism. Four improvisations, their titles lifted from Ken Delponte’s poem “No More America”, the text of which is found on the back sleeve. The version sold by digital music services includes a bonus track, a simple yet poignant reading of said poem by Flaherty. This album is less striking than Whirl of Nothingness, but still highly recommended. [Below: “I Don’t Live Here Anymore,” available on Family Vineyard’s website.]

http://mp3.fvrec.com/fv57_idontlivehereanymore.mp3