Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2014-02-12

2014-02-11: John Luther Adams, Andrea Hermenau Quartet, Knyst!, Bolide, Matana Roberts

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-02-11

JOHN LUTHER ADAMS / For Lou Harrison (New World Records)
Fin du cycle d’hommages d’Adams (après Clouds of Forgetting, Clouds of Unknowing et In the White Silence), cette fois au grand compositeur Lou Harrison, qui fut son mentor. Composée en 2003-2004 (et parue sur disque en 2007), For Lou Harrison est une vaste œuvre d’une heure pour quatuor à cordes “solo”, ensemble à cordes (18 musiciens) et deux pianos. Toutes ces parties sont confiées au Callithumpian Consort dirigé par Stephen Drury. Comme les autres œuvres de cette série, on ne sait plus trop si on se trouve dans une composition linéaire ou dans un environnement sonore. J’opte pour le second terme. L’alternance entre deux thèmes principaux crée une impression d’éternel recommencement, d’espace sans fin qui est typique d’Adams et qui m’enchante, encore plus ici que dans les deux premiers volets. Les pianos plaquent des accords et égrènent des arpèges, les cordes entrent et sortent avec délicatese, on se laisse bercer par l’ensemble. Le tout rayonne de beauté, de sollicitude, d’un amour profond et élégiaque.
The conclusion of Adams’ cycle of homages (after Clouds of Forgetting, Clouds of Unknowing and In the White Silence), and this one is a tribute to Adams’ mentor Lou Harrison. Composed in 2003-2004 (and released on CD in 2007), For Lou Harrison is a vast hour-long piece for “solo” string quartet, 18-piece string ensemble, and two pianos. All these parts are handled by The Callithumpian Consort conducted by Stephen Drury. As with the other works in this cycle, the music feels more like a sound environment than a linear composition. The shifting between two main themes creates a feeling of walking in circles, of endless space, which is typical to Adams and which thrills me, more so here than in the first two installments. The pianos strike chords and runs arpeggios while the strings enter and exit delicately. I let myself be rocked by the whole thing. The piece resonates with beauty, sollicitude, deep and elegiac love.

Andrea Hermenau est une chanteuse de jazz à la voix agréable et séduisante, mais ses compositions sont un peu trop BCBG à mon goût. Elle fait tout de même preuve de créativité et laisse ses musiciens s’amuser un peu. L’album s’écoute bien, mais il est trop propre.
Andrea Hermenau is a jazz singer with a fine, seductive voice, but her compositions are too yuppie for me. Still, she displays some creativity and lets her musicians have fun. The album goes down well; it’s just too “clean” for me.

Un trio norvégien de jazz actuel qui vient de publier un CD chez Gaffer. Saxo alto (Kasper Skullerud Værnes), contrebasse (Christian Meaas Svendsen) et batterie (Andreas Wildhagen). Beaucoup de place à l’improvisation, mais des pièces plutôt courtes, ramassées. Solide, bien mené, belle interaction, mais rien pour se distinguer des nombreux autres trios du genre.
A Norwegian avant-jazz trio who just released a CD on Gaffer. Alto sax (Kasper Skullerud Værnes), doublebass (Christian Meaas Svendsen), and drums (Andreas Wildhagen). Lots of room for improvisation, but the tracks are rather short and to the point. Strong, good interaction, but there’s nothing here to let this band stand out from all the similar trios.

Mon premier contact avec Bolide, groupe formé à Brighton en 2007 et dont les membres utilisent des pseudonymes. Il s’agit d’un groupe d’improvisation électroacoustique où se mélangent enregistrements et instruments – je crois. En fait, c’est possiblement à rapprocher de ce que faisait Violence and the Sacred dans les années 80-90, mais en moins... convaincant.
My first contact with Bolide, a group formed in Brighton in 2007, and whose members use pseudonyms. Electroacoustic improvisation blending instruments and recordings – I think. Actually, this could be compared to what Violence and the Sacred used to to in the ‘80s and ‘90s... though in a less convincing manner.

MATANA ROBERTS / Coin Coin Chapter Two: Mississippi Moonchile (Constellation)
La suite attendue du projet Coin Coin. J’ai eu le bonheur d’attraper le premier chapitre sur scène: tout simplement fabuleux. Pour ce deuxième volet, Roberts maintient le sujet (l’émancipation des Afroaméricains) et l’approche (mélange d’histoire officielle et familiale), tout en changeant la manière (une suite en 18 mouvements au lieu d’une série de pièces indépendantes) et en réduisant le personnel. Au lieu du grand groupe de musiciens montréalais du premier album, on a droit à un sextette américain. Notons la présence de Shoko Nagai au piano, de Tomas Fujiwara à la batterie, et d’un ténor lyrique: Jeremiah Abiah. Voilà [le ténor] qui aurait pu tourner au drame (littéralement et figurativement), mais sachez que Roberts ne cède pas sa place et pousse chansons et harangues, souvent soutenues par tous les musiciens. Le ténor apparaît à des moments bien spécifiques et il sert très bien son rôle, apportant un contraste flagrant entre blues et musique sérieuse, haute société et plèbe, blancs et noirs, etc. Un disque conçu pour bousculer des idées reçues, pour émouvoir aussi, et c’est parfaitement réussi. [Ci-dessous: Un extrait de l’album.]
The anticipated second part of Roberts’ Coin Coin project. I was blessed to catch a live performance of Chapter One, and it was phenomenal. For this second installment, Roberts maintains the topic (the emancipation of Afro-Americans) and the approach (blending national history with family history), while changing the manner (a suite in 18 movements instead of a cycle of autonomous pieces) and reducing the line-up. Indeed, instead of the large ensemble of Montrealers featured on Chapter One, this time we have a US sextet. Of note are pianist Shoko Nagai, drummer Tomas Fujiwara, ...and operatic tenor Jeremiah Abiah. This [the tenor] could have turned sour, but rest assured: Roberts stills sings and rants, often backed by the whole band. The tenor appears at specific moments, bringing in sharp contrasts – serious music vs. blues, elite vs. litter, white vs. black, etc. This record is designed to shake things up, also to move, and it’s a complete success.  [Below: An excerpt of the album.]


No comments:

Post a Comment