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2012-04-25

2012-04-24: The Aardvark Jazz Orchestra, Nicolas Bernier, Peter Hammill


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-04-24

THE AARDVARK JAZZ ORCHESTRA / Evocations (Leo Records)
L’Aardvark Jazz Orchestra du trompettiste Mark Harvey célèbre ses quarante ans cette année. Evocations propose sept nouvelles compositions enregistrées entre 2004 et 2011. Du bon matériel, pas aussi poignant et cinglant que ce que American Agonistes avait à offrir, mais tout de même du solide, avec “March of the Booboisie” représentant tout le côté cabotin-sérieux-cabotin de ce big band.
Trumpeter Mark Harvey’s Aardvark Jazz Orchestra celebrates 40 years of sonic mayhem in 2012. Evocations features seven new compositions recorded between 2004 and 2011. Good material, though not as poignant and edgy as what can be found on their previous Leo effort American Agonistes. Still, there’s some solid stuff herein, with “March of the Booboisie” embodying this big band’s whole childish-serious-childish side.

NICOLAS BERNIER / Travaux mécaniques (empreintes DIGITALes)
Nicolas Bernier est fasciné par les machines - les vraies machines, mécaniques, à l’huile de coude. Travaux mécaniques, un DVD-A (son ambiophonique et stéréo), regroupe quatre œuvres électroacoustiques évoquant de telles machines. “Dans Writing Machine”, des sons de machine à écrire (fortement transformés) accompagnent des cut-up de la voix de William S. Burroughs. “Les chambres de l’atelier” et “Liaisons mécaniques” évoquent rouages, engrenages, assemblages, séries de gestes en entraînant d’autres, des relations oniriques de cause à effet. “Dans le ventre de la machine” nous plonge droit dedans, un voyage immersif au coeur des engrenages avec, en prime, la voix de Mario Savio (oui, sa célèbre harangue “Bodies upon the gears”). Travaux mécaniques brosse un univers sonore multiplexe, où il se passe beaucoup de choses à plusieurs niveaux. On ne s’y ennuie pas une seule seconde. Possiblement son disque le plus dynamique à ce jour. Chaudement recommandé.  [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur média du site electrocd.com, où vous pourrez écoutez des extraits de chaque pièce.]
Nicolas Bernier seems fascinated with machines – the old mechanical kind that needs some elbow grease to get going. Travaux mécaniques (out on DVD-A with surround and stereo mixes) culls four electroacoustic works about these machines. In “Writing Machine”, treated typewriter sounds accompany cut-ups of William S. Burroughs’ voice. “Les chambres de l’atelier” and “Liaisons mécaniques” evoke gears, cogs, assemblages, sequences of actions entailing other actions, fantastic cause-and-effect relationships. “Dans le ventre de la machine” takes us into the belly of the beast, an immersive journey through a soundscape of gears, with Mario Savio’s famous “Bodies upon the gears” speech thrown in for good measure. Travaux mécaniques paints a highly complex soundworld where there’s a lot happening on many levels. There’s not a single second of downtime. Possibly Bernier’s most dynamic record to date. Highly recommended.  [Below: This link will open the electrocd.com media player, where you can listen to excerpts from each track.]

PETER HAMMILL / Consequences (Fie)
Le principe même de ce blogue consiste pour moi à chroniquer mes premières écoutes à chaud - un premier contact, quelques notes pour cristalliser ma réaction et mieux me souvenir de tous ces disques. J’ai donc fait une première écoute de Consequences, le tout nouveau disque de Peter Hammill, mon héros musical toutes catégories. Et je suis très ambivalent. D’abord, ce disque rassemble tous les détails qui peuvent m’irriter chez Hammill (manque de finesse dans les mélodies qui sont plutôt monotones, des textes verbeux, une réalisation gauche). Ensuite, parce que je sais pertinemment que mon impression de ce disque se transformera au fil des écoutes. Pourquoi? Parce que les textes présentent une unité thématique rare chez Hammill (les cinq premières chansons pourraient aussi bien former une suite thématique comme Incoherence), et parce que le tempo incertain (le rubato excessif de Hammill) s’harmonise à ladite thématique (l’incompréhension, la mésinterprétation des paroles de chacun). Enfin, parce que Hammill peut être à son pire et à son meilleur lorsqu’il est simple et direct, tout comme lorsqu’il est obtus. [Ci-dessous: Eh bien voilà, je réécoute “Constantly Overheard” et déjà, je la perçois plus clairement, et je soupçonne qu’elle puisse devenir un classique en concert.]
The very principle of this blog is for me to chronicle my first listens on the spot - a first contact, a few notes to crystallize my reactions and better remember all these records I listen to. So I gave its first spin to Consequences, the latest solo offering from Peter Hammill, my musical hero. And I’m ambivalent about it – the record, and writing about the record. First, this album has all the little things that can irritate me in Hammill’s work: a lack of finesse in the melodies, which are rather monotonous; lyrics that have too much verbiage, haphazard production). Second, I KNOW that my impression is bound to change with each new listen. Why? Because the lyrics show the kind of thematic unity that is rare in Hammill’s work (the first five songs are as closely related as the various parts of Incoherence), and because the imprecise tempi (Hammill’s trademark excessive rubato) harmonize with said theme (incomprehension, the misinterpretation of our words). Finally, because Hammill can be at its best AND worst when he’s simple and direct AND when he’s deliberately obtuse.  [Below: Well, there you go. As I listen to “Constantly Overheard” again, it makes a lot more sense, and I can see this one becoming a live staple.]

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