2009-07-10
Van der graafin'
2009-07-09
2009-07-08: All You Need Is Love, Lionel Marchetti, The Mentones, Quicksilver Messenger Service, The Remote Viewers, Mirthkon
Journal d'écoute / Listening Diary
2009-07-08
TONY PALMER / All You Need Is Love (Voiceprint)
Il s’agit d’une série télé sur l’histoire de la musique populaire, en 17 épisodes, réalisée par le Britannique Tony Palmer au début des années 70, maintenant rééditée sur DVD par Voiceprint. J’ai reçu les trois premiers épisodes, que j’ai fini de visionner tôt ce matin. La série embrasse large: de l’origine de la musique populaire américaine dans ses racines noires jusqu’au rock, en passant par le blues, le swing, le jazz, la comédie musicale, etc. Le propos date, le montage inclut des choses douteuses et non identifiées, mais il y a de quoi apprendre. Le premier épisode est une introduction à la série et est inclu avec chaque DVD (les épisodes sont vendus séparément). J’ai visionné le deuxième (“The Beginnings”) et le troisième (“Ragtime”). Dans “The Beginnings”, on brosse un solide portrait de l’essor de la musique afroaméricaine, en soulignant à quel point elle était coupée de l’Afrique. Puis, l’épisode se termine par des images de Fela Kuti et de la tournée africaine de Ginger Baker, question de montrer la différence et la convergence. L’épisode sur le ragtime est en fait une bio de Scott Joplin, sujet qui m’intéresse moins. Gros problème de cette série: les épisodes vendus séparément (16 boîtiers pour 17 fois 53 minutes!), alors qu’un coffret avec plusieurs épisodes par disque aurait fait l’affaire. [Ci-dessous: bande-annonce de la série.]
This is a TV series (17 episodes) on the history of popular music, directed by Tony Palmer in the early ‘70s, now reissued on DVD by Voiceprint. I have seen the first three episodes, which I finished watching early this morning. The series covers a lot of ground, from the origins of American popular music in its Afro-American roots up to rock, by way of blues, swing, jazz, musical, etc. The discourse is dated and the editing includes questionable (and occasionally unidentified) footage, but there’s plenty to learn. Episode 1 is an introduction to the series and comes bundled with every DVD (each episode is sold separately). Episode 2, “The Beginnings,” draws a solid portrait of the advent of Afro-American music and its lack of connection to African music. It concludes with footage of Fela Kuti and Ginger Baker’s African project/tour, just to show the difference and convergence between America and Africa. Episode 3, “Ragtime,” is actually a biography of Scott Joplin, which I found less interesting. The big problem with this series is its marketing: 16 episodes sold separately (and 16 Episode 1 discs, in 16 cases, for 17 times 53 minutes of material!). A box set with several episodes per disc would have been just fine. [Below: Official trailer.]
SWISS IMPROVISERS ORCHESTRA / Zwitzerland (Creative Sources)
Un ensemble d’improvisateurs actif depuis 1998, mais je n’en avais pas entendu parler encore. Est-ce leur premier disque? Ils sont neuf (du lot, seul le nom du pianiste Christoph Baumann évoque quelque chose chez moi). Un bon mélange d’impro dirigée, d’impro libre et de composition (ou canevas?). C’est solide, amusant (“Disturbed Tune”, la “Coda”), belles interactions au sein de l’ensemble. Moins guindé que certains autres orchestres. En fait, ça me fait penser beaucoup au Micro-East Collective de la fin des années 90. Un bon disque.
An improvisers’ ensemble active since 1998, but I’m hearing them here for the first time. Is this their first album? They are nine (I only knew Christoph Baumann prior to this). A nice blend of conducted improv, free improv and composition (or structured improv?). It’s strong, fun (“Disturbed Tune,” “Coda”), nice interplay within the ensemble. Less stuck-up than some other orchestras. It reminds me a lot of what the Micro-East Collective was doing in the late ‘90s.
LIONEL MARCHETTI / Knud, un nom de serpent (Le Cercle des entrailles) (Intransitive Recordings)
Si je tiens Lionel Marchetti en si haute estime, c’est principalement à cause de ce disque. C’est le disque de musique concrète que j’ai écouté le plus dans ma vie, après Forêt profonde et Sous le regard d’un soleil noir de Francis Dhomont. Marchetti retourne à l’essence même de la musique concrète: le collage et la superposition de sons sans liens, pour en faire jaillir la poésie et que l’oreille (et le cerveau qui y est attaché) se tisse sa propre histoire. Knud s’ouvre sur un griot africain en pleine transe, auquel se superpose bientôt un hymne religieux particulièrement gaga. Pour le reste: enregistrements de treks, fusées de rire sur fond de machines, et une pléthore d’autres sons, triviaux ou non, formant une épopée auditive qui vous laissera pantois... ou confus... ou les deux. Paru à l’origine en 2001, épuisé, et maintenant réédité (nouvelle pochette, pareil pour le reste). [Ci-dessous: Un extrait de l’album, trouvé sur le site d’Intransiive.]
If I have such a good opinion of Lionel Marchetti, it is mostly because of this album. Thia ia the musique concrète record I have listened to the most over the years, after Francis Dhomont’s Forêt profonde and Sous le regard d’un soleil noir. Marchetti goes back to the very essence of musique concrète: a collage and superimposition of unrelated sounds in order to let poetry fly and let the ear (and the brain attached to it) make up its own narrative. Knud opens with an African storyteller in trance, soon joined by the kitschiest religious hymn. The rest is all trekking field recordings, bouts of laughter, machinery, and tons of other trivial and less trivial sounds, arranged in an aural odyssey that will leave you breathless… or confused… or both. First released in 2001, sold out for a while, and now reissued (new artwork but the music is the same). [Below: An Excerpt from the album, found on Intransitive’s website.]
http://media.brainwashed.com/intransitive/sounds/int014.mp3
STEUART LIEBIG/THE MENTONES / Angel City Dust (pfMENTUM)
Du delta blues sale aux sonorités toujours un peu à côté. Oui, du blues actuel, qui n’a pas peur de l’atonalité. Avec le fabuleux bassiste Steuart Liebig, et l’harmoniciste Bill Barrett, qui ne fait qu’améliorer son rôle avec le groupe avec chaque nouveau disque. Celui-ci est leur troisième. Personnellement, je crois préférer Nowhere Calling, mais je n’ai rien à redire sur celui-ci, qui est peut-être encore plus facile d’approche.
Dirty delta blues that always sounds a bit off. Yep, avant-blues that isn’t scared of stepping outside the scale. With the fabulous bassist Steuart Liebig, and harmonica player Bill Barrett whose has been improviing his role in the group with each release. This is their third CD. I personally prefer Nowhere Calling, but I have nothing negative to say about this one. It might be an even easier listen than the first two.
QUICKSILVER MESSENGER SERVICE / Reunion (Voiceprint)
Le vénérable “jam band” de la côte ouest a connu en fait une courte heure de gloire, mi-années 60 (à l’époque, ils étaient les égaux de Grateful Dead et de Jefferson Airplane, même si l’histoire a poussé leur nom hors de la liste des grands). Personnellement, je n’ai jamais été un mordu de QMS, mais je respecte ce qu’ils ont fait. Puis, les réunions se sont succédées, épisodiques et d’un intérêt décroissant. La dernière en lice est survenue en 2006, autour des membres originaux Gary Duncan et David Freiberg, entourés de musiciens plus jeunes. Reunion tente de chroniquer un concert de cette tournée. Oui, tente. Parce que, sur mon exemplaire, les disques 1 et 2 sont interchangés (pas trop grave) et les deux premières pièces du disque 2 (marqué 1) sont en fait la même piste mise deux fois! Au-delà de ces bévues, disons que les messieurs ne sont plus en voix et que la prestation au complet est plutôt bancale.
The venerable West-Coast jam band ended up having a relatively short time at the top, in th emid-‘60s (back then, they were seen on equal standing with the Grateful Dead and Jefferson Airplane, though history has relegated them to the B list since). Personally, I have never gotten into QMS, although I do respect their original accomplishments. Then, the reunions began, short-lived and of decreasing interest. The latest happened in 2006 and featured two original members, Gary Duncan and David Freiberg, supported by younger musicians. Reunion attempts to chronicle one concert from that tour. Yes, “attempts,” for my copy has discs 1 and 2 swapped around (not too bad) AND the first tracks on disc 2 (mislabeled 1) are actually the same track repeated! These manufacturing mistakes aside, let’s just say that there isn’t much voice left in these guys, and the whole performance is shaky.
THE REMOTE VIEWERS / Sinister Heights (The Remote Viewers)
Je suis un fan des Remote Viewers depuis une dizaine d’années, dès la première fois que j’ai entendu la voix mielleuse et inquiétante de Louise Petts. Les choses ont quelque peu changé depuis, surtout dernièrement, alors que le groupe a délaissé la chanson pour se concentrer sur la composition instrumentale complexe. Sinister Heights est un album double auto-produit (sur CDR) mettant en vedette David Petts et Adrian Northover, ainsi qu’une pléthore d’invités (dont John Edwards, Caroline Kraabel, Darren Tate et Dave Tucker). Stylistiquement, c’est très proche du disque October Rush de leur coffret Control Room, quoique que le premier disque fasse beaucoup appel au rythme. Une écriture solide, qui allie mélodisme, accessibilité et recherche, le tout enveloppé dans cette aura “film noir” qui demeure (quoique atténuée par l’absence de Louise). Le second disque est plus sombre et laisse plus de places aux choeurs de saxo tortueux typiques du groupe. Si, comme moi, vous avez accepté le changement de direction des Remote Viewers, voici un très bon album, fort en contenu à digérer graduellement. Si vous vous attendiez à des chansons glauques, vous êtes prévenus.
I am been a fan of The Remote Viewers for over a decade, ever since I heard the sweet and disquieting voice of Louise Petts for the first time. Things have changed since then, especially lately, as the group has turned away from the song format to focus on complex instrumental compositions. Sinister Heights is a self-released double CDR set featuring David Petts and Adrian Northover, plus a long list of guests (among which are John Edwards, Caroline Kraabel, Darren Tate, and Dave Tucker). Stylisitically, this is very close to October Rush, disc 1 of the Control Room boxset, although the first of the two discs relies more heavily on rhythm. Strong writing blending melodicism, accessibility, and experimentation, with those angular sax lines, all wrapped into the “film noir” aura that is typical to this band (although less strongly since Louise’s departure). If, like me, you have come to terms with the group’s change of direction, this is a very good album with lots of material to be digested slowly. And if you are still expecting dark, moody art songs, well you’ve been warned.

Convaincu à la première écoute: quel fabuleux disque de ce groupe américain, mixé par Dan Rathbun de Sleepytime Gorilla Museum. Vehicle tombe quelque part entre le premier Sleepytime et le dernier Beardfish -- oui! Très rock progressif, mais aussi fortement RIO, avec un côté métal indéniable. Et que dire de la pochette, truffée de parodies tordues et d’histoires étranges. Un délice pour amateur d’avant-prog! [Ci-dessous: un extrait de “Kharms Way” trouvé sur le site du groupe. D’autres extraits à cet endroit.]
I’m convinced on first listen: what a fabulous CD from this American group, mixed by Sleepytime Gorilla Museum’s Dan Rathbun. Vehicle falls flat in between SGM’s first and Beardfish’s latest – seriously! Very progressive rockish, but also resolutely RIO, with an undeniable avant-metal base. And a gorgeous booklet filled with visual parodies and twisted stories. An avant-prog fan’s delight! [Below: An excerpt from “Kharms Way” found on the group’s website. More samples there too.]
http://www.mirthkon.com/audio/KHA_Sample.mp3
2009-07-07
Délire actuel, 2009-07-07
Émission du 7 juillet 2009
Broadcast Date: 7 July 2009
SUJET
TOPIC
Le Top 15 de la mi-2009: Une tradition à Délire actuel: un palmarès des six premiers mois de l'année. Ces disques feront-ils partie de la revue de fin d'année en décembre? Certains oui, d'autres p'têt pas - tout dépend de ce que l'avenir rapproché nous réserve! En attendant, voici les disques à ne pas manquer en 2009, jusqu'à présent. Sous chaque sélection vous trouverez un micro-commentaire.
The Mid-2009 Top 15: It's a Delire Actuel tradition: the mid-year best-of list! Will these records be part of the year-end list in December? Some will, some might not - it all depends on what the rest of the year will bring. Meanwhile, these are records you shouldn't let pass you by in 2009. Under each selected track is a very short commentary (French/English).
LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST
QUARTET BASE / OB1 (6:22) - Allo? (Circum Disc)
Un jazz actuel qui tape. / Hard-hitting avant-jazz.
JEAN DEROME ET LES DANGEREUX ZHOMS +7 / Ta Ferveur (5:09) - Plates-formes et traquenards (Disques Victo)
Le meilleur disque de Jean depuis belle lurette. Deux oeuvres complexes et touffues. / Jean's best record in ages. Two complex and dense works.
SPEAK EASY / Backchat 2 (7:34) - Backchats (Creative Sources)
De l'impro libre de haut niveau, avec deux vocalistes survoltés. / Top-grade free improvisation, featuring two highly-strung vocalists.
*ANTHONY PATERAS & ROBIN FOX / Prelude (3:26) - End of Daze (Editions Mego)
Ce duo australien joue au ping-pong avec les électroniques. / This Australian duet plays electronics like it were table tennis.
MATHEW ADKINS / Urban Soundscape (7:05) - [60]Project (empreintes DIGITALes)
Une collaboration de masse autour de la musique concrète. / A mass collaboration around musique concrète.
SOPHIE AGNEL / Capsizing Moments, Part 2 (8:49) - Capsizing Moments (Emanem)
Une prestation qui définit une carrière. / A career-defining performance.
ROBERT MILLIS / 1 (40s is not good) (8:06) - 120 (Etude Records)
Vieux 78 tours, voyages dans de vieux pays, nouvelle forme de collage sonore. / Old 78s, travel recordings in old countries, a new form of sound collage.
QUATUOR BOZZINI / 8 mots d'ordre sur un constat (2:23) - Hozhro (Collection QB)
Une oeuvre incroyablement dense de Michel Gonneville. / An incredibly dense work by Michel Gonneville.
COPERNICUS / 12 Subatomic Particles (9:52) - disappearance (Nevermore/Moonjune)
Le mage noir du "spoken word" est de retour! / The dark magus of spoken word is back!
**MIRIODOR / Réveille-matin (7:54) - Avanti! (Cuneiform)
Différent, plus sombre, toujours phénoménalement bon. / Different, darker, as fantastically good as ever.
RODÉOSCOPIQUE / Loo (2:33) - Rodéoscopique (Audiogram)
Western spaghetti et musique actuelle, une combinaison rafraîchissante. / Spaghetti western and "musique actuelle," a refreshing combination.
VIALKA / Premiers pas (6:36) - Succès planétaire international (Dual Plover)
Avant-rock entre l'Europe de l'Est et Étron Fou Leloublan. Et leur meilleur disque à ce jour. / Avant-rock between Eastern Europe and Etron Fou Leloublan. And their best CD to this day.
***KINIT HER / The Fifth Refract (3:29) - Glyms or Beame of Radicall Truthes (Hinterzimmer Records)
Un culte de gnomes tourne mal à Stonehenge. La chose la plus étrange que j'aie entendu cette année. / A gnomic cult gone wrong at Stonehenge. The strangest thing I've heard this year.
***LAWRENCE ENGLISH / ...And Clouds for Company (6:21) - A Colour for Autumn (12k)
La beauté faite son. Beauty incarnate as sound.
PHOSPHOR / P8 (extrait/excerpt: 8:00) - II (Potlatch)
Impro électroacoustique aride et exigeante, mais d'une cohérence sidérante. Difficult and arid electroacoustic improv, but so coherent it rivets you to your seat.
merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Six Média Marketing
***Dense Promotion
COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:
Kinit Her (vidéo)
Kinit Her video
Vialka en concert (vidéo amateure)
Live Vialka (amateur footage)
Délire musical, 2009-07-07
Émission du 7 juillet 2009
Broadcast Date: 7 July 2009
LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST
*Thème/Theme: KIILA / Kevätlaulu - Tuota Tuota (Fonal)
*DAVE BIXBY / Drug Song (3:20) - Ode to Quetzalcoatl (Guerssen)
*THE TREE PEOPLE / Thomas (4:42) - Human Voicews (Guerssen)
PETER HAMMILL / Undone (4:25) - Thin Air (Fie!)
**BROKEN ARM TRIO / Spinning Plates (3:23) - Broken Arm Trio (Skipstone)
SIMAK DIALOG / Disapih (extrait/excerpt: 4:00) - Demi Masa (Moonjune)
DIALLÈLE / Maya (4:56) - Diallèle (Great Winds)
*THE MIND'S EYE / Help I'm Lost (2:21) - Acid Dreams: Testament (Past & Present)
*THE ROGUES / The Train Kept A-Rollin' (2:37) - Acid Dreams: Epitaph (Past & Present)
*OTIS WAYGOOD / A Madman's Cry (4:23) - Ten Light Claps and a Scream (Shadoks)
RAIMUNDO RODULFO / Blue (extrait/excerpt: 5:30) - Mare et Terra (Musea)
merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Braithwaite & Katz Communications
COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:
Peter Hammill en concert, en décembre 2008, un de ses classiques
Perter Hammill, live in December 2008, performing one of his classic songs
Vidéo promotionnelle de simakDialog
simakDialog promotional video
2009-07-07: Rodrigues/Rodrigues/Santos/Drury, Jim Haynes, Jonesin', Matt Malley
2009-07-07
ERNESTO RODRIGUES, GUILHERME RODRIGUES, CARLOS SANTOS & ANDREW DRURY / Eterno Retorno (Creative Sources)
J’aime beaucoup le style d’improvisation libre développé par Ernesto (alto) et Guilherme (violoncelle) Rodrigues, ce duo père-fils portugais. Sur Eterno Retorno, ils sont accompagnés de l’électronicien Carlos Santos et du percussionniste Andrew Drury. De l’improvisation qui capte et soutient l’attention par ses jeux d’interactions et de silences qui tissent un univers sonore fort en profondeur de champ, mais à la dimension temporelle extrêmement flexible. Beau travail de Drury, dont le jeu minutieux imite les grattements et les frottements des cordes. Les électroniques de Santos sont subtiles et bien choisies. Une écoute exigeante mais révélatrice.
I really like the style of free improvisation adopted by Ernesto (viola) and Guilherme (cello) Rodrigues, the Portuguese father-son duo. On this, they form a quartet with electronician Carlos Santos and percussionist Andrew Drury. Improvisation that draws and retains your attention, its games of interplay and silence weaving a soundworld that has a lot of depth and an extremely flexible timeline. Good work from Drury, whose minute playing mimicks the strokes and scratches of the strings. Santos’ electronics are subtle and tasteful. A demanding but revelatory listen.

JIM HAYNES / Sever (Intransitive Recordings)
Des drones envoûtants, aux résonances métalliques, pures et léchées. Pas de lo-fi ici: très belle qualité sonore. Pas d’hésitation dans la démarche non plus: les sons suivent leur cours avec assurance, composant des pièces à la grâce presque chorégraphique. Très bon. Jim Haynes était du duo Coelancanth (avec Loren Chasse). [Ci-dessous: Un extrait du disque, trouvé sur le site d’Intransitive.]
Rapturing drones, pure and slick, with metallic overtones. No lo-fi here: great sound quality. No shaky artistic process either: sounds follow their course with assurance, composing pieces with near-choreographic grace. Very good. Jim Haynes was one half of Coelacanth (with Loren Chasse). [Below: An excerpt from the album, found on Intransitive’s website.]
http://media.brainwashed.com/intransitive/sounds/int032.mp3
JONESIN’ / Hi, We’re Jonesin’ (ind.)
On me les a présenté comme de la pop bubblegum, mais il s’agit plutôt d’électro-pop légère et d’apparence innocente. Collaboration entre Matt Jones (Master Slash Slave) et sa fiancée Jenny Jones, Jonesin’ (dont ceci est le premier album) fait dans l’irrévérence déguisée en naïveté: qu’on écoute seulement le texte de “2012,” qu’on lise le titre “Too Stoned to Screw” ou qu’on remarque le pénis pas si discrètement glissé au sein de la pochette. Sympathique, mais pas particulièrement illuminant dans le genre estival. Tout de même, une ou deux écoutes de plus pourraient changer les choses, si une ou deux chansons se met à se forer un chemin jusqu’à mon cerveau reptilien. Pour amateurs de vieilles boîtes à rythmes poussés à l’excès.
The press release says “bubblegum pop,” but my ears say light and innocent-looking electro-pop. This is a collabroation between Matt Jones (Master Slash Slave) and his betrothed Jenny Jones, and Hi, We’re Jonesin’ is their debut. Their music is irreverence camouflaged as naivete. Just listen to the lyrics to “2012,” or read the title of “Too Stoned to Screw,” or notice the penis not-so-discreetly slipped into the childish artwork. Enjoyable, but not particlarly illuminating, even for a summer-centric record. Still, another listen or two might change my opinion, especially if a song or two can worm its way down to my reptilian brain. For fans of abused old beatboxes.
MATT MALLEY / The Goddess Within (Voiceprint)
Premier album solo de l’ex-bassiste des Counting Crows. Entre le rock bien senti et le voyage spirituel. Un disque rondement mené, où Malley se charge de tous les instruments avec talent. Une reprise de Steeleye Span (“Our Queen”, elle-même un air traditionnel celtique), une reprise de Nick Drake (“Hanging on a Star”). Pour le reste, de bonnes chansons originales, sauf la toute dernière, “The Dawning of Your Day”, tellement bourrée de clichés que le disque a failli se retrouver à la poubelle.
First solo effort by Counting Crows’ ex-bassist. Somewhere between good ol’ rock and spiritual journey. A well-rounded record, where Malley plays every instrument, and capably so. A Steeleye Span cover (“Our Queen,” itself a Celtic traditional song), a Nick Drake cover (“Hanging on a Star”). The rest are all good originals, except for the very last song “The Dawning of Your Day,” an awful bundle of clichés that almost moved me to throw the disc in the garbage bin.
2009-07-06: João Lucas, Harbinger, KRK, Skakkamanage
Journal d'écoute / Listening Diary
2009-07-06
JOÃO LUCAS / Abstract Mechanics (Creative Sources)
Une musique écrite pour la chorégraphie “It was a very abstract thing” d’Andresa Soares. Une musique axée sur l’improvisation, même s’li y a effectivement un canevas, voire des parties entièrement écrites. João Lucas au piano, accordéon et électroniques (légères et occasionnelles); Miguel Mira au violoncelle. La musique se concentre sur la complicité entre Lucas (surtout au piano) et Mira, une musique non idiomatique, chargée d’émotion et de mouvement, avec une légère touche de tango qui pointe à l’occasion.
Music written for Andresa Soares’ choreography “It was a very abstract thing.” Music focused on improvisation, although there is a canvas, and even entirely scored bits it seems. João Lucas plays piano, accordion and (light and occasional) electronics; Miguel Mira on cello. The music focuses on the deep-running interplay between Lucas (mostly at the piano) and Mira. Non-idiomatic music charged with emotion and busy with motion, with a slight touch of tango surfacging here and there.
HARBINGER / Second Coming (Guerssen Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Deuxième disque de Dave Bixby, enregistré immédiatement après son Ode to Quetzalcoatl (voir l’entrée du 2009-07-01). Encore de la folk psychédélique de type “loner/downer.” Si Quetzalcoatl chroniquait sa recherche spirituelle, Second Coming est nettement plus religieux. D’ailleurs, le gourou Don DeGraaf a fait office de producteur, harnachant la musique de Bixby à un projet lié à sa secte. Tout de même beaucoup d’honnêteté et d’incertitude dans les textes, et quelques chansons qui touchent, mais je trouve celui-ci moins fort que le précédent. Le son est meilleur par contre.
Dave Bixby’s second LP, recorded immediately after Ode to Quetzalcoatl (see my diary entry on 2009-07-01. Again, it’s loner/downer psychedelic folk. If Quetzalcoatl was about soul searching, Second Coming is more clearly about religion. In fact, the guru Don DeGraaf acted as producer on this album, highjacking Bixby’s music for a project tied to his cult. Still, a lot of honesty and incertitude in the lyrics, and some songs are moving, but I find this effort weaker than the first. On the other hand, the sound is better.
KRK / Acouasm (Acheulian Handaxe)
Un disque court (une demi-heure) mais solide d’improvisation électroacoustique, avec la contrebasse de George Cremaschi (qui utilise des électroniques analogiques) manipulée numériquement par Matthew Ostrowski. Une musique profonde mais frénétique, qui fait penser à l’approche utilisée par le duo Furt. Il y a de la finesse, mais ce n’est pas de la contemplation quasi silencieuse de ce qui pourrait être fait. Ces deux-là vont directement au vif du sujet.
A short recod (half an hour) but a strong record of electroacoustic improvisation, featuring George Cremaschi’s doublebass (also using analog electronics) being digitally manipulated by Matthew Ostrowski. Deep but frenetic music that makes me think of the stype developed by the duo Furt. There’s finesse, but no near-silent contemplation of what could be done. These two go straight to the heart of the matter.
SKAKKAMANAGE / All Over the Face (Kimi Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Peu impressionné par ce groupe islandais, dont c’est le second disque. De la pop-rock indie, bruyante parfois, qui manque de sincérité ou d’excitation. Très ordinaire. Örvar Smárason de múm fait une apparition à l’harmonica, et c’est là le point fort de cette galette.
I’m not impressed with this Icelandic group – this is their second full-length. It’s indie pop/rock, occasionally noisy, but lacking sincerity and excitement. Very ordinary. Orvar Smárason of múm makes a guest appearance on harmonica, and that’s the highlight of the album.
2009-07-03
2009-07-03: Quatre Têtes, Kommissar Hjuler and Mama Bär
Journal d'écoute / Listening Diary
2009-07-03
QUATRE TÊTES / Figuren (Creative Sources)
Un autre quatuor de femmes improvisatrices, suisse cette fois: Susann Wehril (flûte), Priska Walss (trombone et cor des Alpes), Gabriela Friedli (piano) et Claudia Ulla Binder (piano), cette dernière étant la seule dont je connaissais le travail avant d’entendre ce disque. Instrumentation originale, avec deux pianos, une rareté en improvisation libre. Figuren est au beau disque offrant plusieurs moments de grâce, mais ce n’est pas un disque qui frappe. Rien ici n’est étonnant ou choquant ou particulièrement audacieux, outre le fait qu’il s’agit d’impro libre.
Another quartet of female improvisers. This one is Swiss and consists of: Susamm Wehril (flute), Priska Walss (trombone, alphorn), Gabriela Friedll (piano), and Claudia Ulla Binder (piano), the latter being the only musician here I had previously been aware of. Original instrumentation with two pianos, something rare in the field of free improvisation. Figuren is a nice record that has several moments of beauty to offer, but it isn’t a striking record. There’s nothing here that surprises or shocks or strikes as particularly bold, except for the fact that it’s free improvisation.

KOMMISSAR HJULER AND MAMA BÄR / Asylum Lunaticum (Intransitive Recordings)
Ce duo (un couple) d’Allemands fait de l’art expérimental maison (audio et visuel) depuis plusieurs années. Ils distribuent leurs œuvres en tous petits tirages qui changent de main à fort prix parmi les collectionneurs. Intransitive Recordings publie ici le premier disque à grande circulation du duo. Il consiste en une sélection de pièces tirées de ces éditions limitées, avec reproduction de quelques pochettes (de la peinture et du collage assez dérangeant). Le couple fait dans l’audio-vérité du quotidien et le collage sonore. “HJCVGrimmelshausen” est particulièrement troublante avec ses voix ralenties et ses coupures brusques. Quant à “Ehrfurcht”, c’est une expérience en soi: une ballade à vélo avec maman, bébé et un micro. Maman fredonne la même ritournelle pendant toute la randonnée, les aléas de la route se répercutent dans le micro, et le tout dégénère étrangement au retour à la maison. De l’art conceptuel naïf, étrange, qui questionne les fondements mêmes de l’art et de l’écoute. [Ci-dessous: Un extrait de l’album, trouvé sur le site d’Intransitive.]
This German duo (a couple) has been making homemade experimental art (both audio and visual) for several years. They release their works in very small editions that change hands at high prices. Intransitive Recordings has just released their first largely-available CD, a collection of tracks taken from some of those extremely limited homemade CDRs and lathe-cuts. Some of the original artwork (rather disturbing paintings and collages) are also reproduced in the booklet. The couple’s music consists of quotidian audio-vérité and sound collage. With its sped-down voices and abrupt cuts, “HJCVGrimmelshausen” is particularly troubling. And “Ehrfutcht” is quite an experience: a bike ride with mom and her baby and a microphone. Mom hums the same melody over and over throughout the ride, while every bump in the road is communicated to the microphone; the whole thing degenerates (varispeed, collages, etc.) once the pair gets back home. This is naive and strange conceptual art that questions the vary foundations of art and the act of listening. [Below: An excerpt from the album found on Intransitive’s website.]
http://media.brainwashed.com/intransitive/sounds/int033.mp3
2009-07-02
2009-07-02: Speak Easy, Torsten Papenheim, The Scene Is Now, Benni Hemm Hemm
Journal d'écoute / Listening Diary
2009-07-02

SPEAK EASY / Backchats (Creative Sources)
Superbe disque réunissant deux prestations de ce quatuor formé des vocalistes Phil Minton et Ute Wassermann, le synthétiste Thomas Lehn et le percussioniste Martin Blume. J’adore Minton, c’est connu, mais Ute Wassermann n’est pas mal non plus et, ensemble, ils font des étincelles! L’un comme l’autre sont des vocalistes expérimentaux qui poussent leurs cordes vocales au-delà de la note, pour explorer des sonorités atavistiques et inhumaines. De la grande improvisation libre. Un coup de coeur.
A wonderful record culling two performances by a quartet consisting of vocalists Phil Minton and Ute Wassermann, synth player Thomas Lehn, and percussionist Martin Blume. It’s well known that I love Minto, but Wassermann is pretty good too, and together they get sparks flying! Both are highly experimental vocalists who push their throats beyond notes, in search of more atavistic and inhuman sounds. This is great free improvisation. An instant personal favorite.
TORSTEN PAPENHEIM / Some of the Things We Could Be (Schraum)
Un disque étrange, à cheval entre un jazz actuel de type grand ensemble, de l’impro libre et du collage sonore. Le guitariste (et banjoiste, autre élément surprenant) Torsten Papenheim s’est entouré d’une sérieuse brochette, dont Dave Bennett, Gerhard Uebele, Michael Thieke et Ute Völker, entre autres. Agréable par moments, confus ailleurs, c’est un disque à l’intention difficile à saisir. Il ne me laissera pas une impression durable si je n’y reviens pas...
A strange record, on the fence between large ensemble-type modern jazz, free improv, and sound collage. Guitarist (and banjoist, another oddity) Torsten Papenheim surrounded himself with a strong cast that includes, among others, Dave Bennett, Gerhard Uebele, Michael Thieke, and Ute Völker. Nice at times, confused at others, this record is hard to grasp. It may be lacking focus, or is it me? Still, if I don’t give it another listen, it won’t leave a lasting impression on me...
THE SCENE IS NOW / Total Jive (Lexicon Devil - merci à/thanks to Forced Exposure)
Deuxième des trois disques qu’a enregistré ce groupe new-yorkais dans les années 80 (et le premier que j’écoute). Il s’inscrit résolument dans la mouvance da la pop-rock avant-gardiste new-yorkaise de l’époque. Moins déjantés que Pere Ubu, moins névrotique que Talking Heads, avec un côté The Fall (en moins brouillon), The Scene Is Now faisait une musique pertinente, audacieuse et, à la limite, confrontationnelle. Elliott Sharp a réalisé la moitié du disque (mais ne joue pas, semble-t-il). Ça marche parfois très bien (“Bank”, un classique oublié) et parfois moins (“Two Spoonfuls”, trop dissipée). À redécouvrir. Paru à l’origine en 1986, première réédition sur CD en 2009 chez Lexicon Devil.
Second of three LPs recorded in the ‘80s by this New York band (and the first I listen to). Total Jive firmly belongs to the Big Apple’s avant-pop/rock current of the ‘80s. Less mad than Pere Ubu, less nervous than Talking Heads, but with an influence from The Fall (though less raw). The Scene Is Now’s music was relevant, bold, even confrontational at times. Elliott Sharp produced half the record (but he doesn’t seem to play on it). Some tracks work out very well (“Bank” is a forgotten classic), some don’t (“Two Spoonfuls,” unfocused). Worth rediscovering. Originally released in 1986. Reissued on CD for the first time in 2009 by Lexicon Devil.
BENNI HEMM HEMM / Murta St. Calunga (Kimi Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Mon premier contact avec ce collectif islandais (plus de dix musiciens) dirigé par Benedikt H. Hermannsson. Ceci est leur 3e album, une galette bien sympathique, dans le genre indie-pop fanfaresque. On pense à Sufjan Stevens, aux vacances à la plage, à la Fanfare Pourpour et à la pop suédoise. Les idées musicales sont souvent simplistes, même si les mesures sont complexes (“Whaling in the North Atlantic” répète la même phrase pendant trois minutes, par exemple). Un peu de développement ne ferait donc pas de tort. Mais côté couleur sonore, c’est irrésistible.
My first exposure to this Icelandic collective (10+ musicians) led by Benedikt H. Hermannsson. This is their 3rd full length, an enjoyable platter in the fanfare-flare indie pop vein. I’m thinking of Sufjan Stevens, a vacation at the beach, Fanfare Pourpour, Swedish pop. Musical ideas are often simplistic, although time signatures can be complex (“Whaling in the North Atlantic” repeats the same single phrase over and over for three minutes). A little development wouldn’t hurt. But the group’s sound is hard to resist.
2009-07-01: Van Heumen/Ferguson, Riechmann, Klaus Schulze, Hugo Filho, Dave Bixby
Journal d'écoute/Listening Diary
2009-07-01
ROBERT VAN HEUMEN & JOHN FERGUSON / Whistle Pig Sallon (Creative Sources)
Un duo bruyant et excitant. Ça réveille en matinée! Van Heumen (ordinateur, joystick et commandes) et John Ferguson (guitare électrique et pédales) font du boucan, mais un boucan contrôlé, comme un feu d’artifices de sons métalliques et lumineux. Ça me fait penser à l’énergie du duo Pateras/Fox. À surveiller.
A noisy and exciting duo. As good as strong tea to wake me up this morning! Van Heumen (laptop, joystick and controls) and John Ferguson (electric guitar and pedals) make quite a racket, but it’s a controlled racket, like fireqorks of metallic and luminous sounds. The energy level is similar to the Pateras/Fox duo. I’ll keep an eye on these guys.
RIECHMANN / Wunderbar (Bureau B - merci à/thanks to Forced Exposure)
Le seul album solo de Wolfgang Riechmann (il est mort dans une attaque armée gratuite peu après qu’il soit terminé). Riechmann a joué dans Spirit of Sound Group, Phönix et Streetmark avant ce disque. Il s’agit d’un album de musique électronique publié à l’origine par Sky en 1978 (réédité en 2009). Le style de Riechmann emprunte autant à Klaus Schulze qu’à Harmonia. Un beau disque paisible, léger, rythmique sans être disco.
The sole solo album by Wolfgang Riechmann (he died soon after its completion in a random knife assault). Prior to this record, Riechmann played in Spirit of Sound Group, Phönix, and Streetmark. This album of electronic music first came out on Sky in 1978 (reissued in 2009). Reichmann’s style borrows equal parts from Klaus Schulze and Harmonia. A peaceful record, light, with beats, without sounding disco (its ’78 after all, you could be worried).
KLAUS SCHULZE / La vie électronique 1 (Revisited)
La vie électronique est une série de coffrets triples (les deux premiers sont parus) qui rééditera tout le matériel paru dans les coffrets à édition limitée Historic Edition, Jubilee Edition et Ultimate Edition, plus quelques inédits, le tout réorganisé chronologiquement (les Edition adoptait un ordre fantaisiste). On parle ici de 50 disques à l’origine, donc au moins 17 volumes triples de La vie électronique! Ah, Schulze n’a jamais rien fait à moitié. Cette série est donc consacrée à des documents d’archives, études, maquettes et ébauches du grand maître de l’électronique allemande. Le volume 1 s’intéresse aux débuts de Schulze, 1968-1972, et est essentiellement très intéressant. Tout particulièrement “I Was Dreaming I Was Awake and Then I Woke Up and Found Myself Asleep”, une inédite de 25 minutes qui, à mon avis, surpasse Irrlicht, le premier long-jeu de Schulze. “Cyborgs Traum” est également du grand Schulze. Par contre, “Die Kunst, jundert Jahre alt zu werden” (64 minutes sur le 3e disque) est médiocre. On dirait une longue improvisation en studio pendant laquelle Schulze essaie des thèmes, sans rien faire aboutir. Pour le fan, mais y a de quoi satisfaire son fan!
La vie électronique (The Electronic Life) is a series of 3-CD sets (the first two are out now) that will reissue all the material previously released in the limited-edition box sets Historic Edition, Jubilee Edition, and Ultimate Edition, plus a few unreleased tracks, the whole reorganized chronologically (the Edition sets mixed things up, timeline-wise). We’re talking 50 CDs to start with, so at least 17 triple volumes of La vie électronique! Ah, Schulze, did you ever go for the short haul? So this is series consists of archival documents, studies, drafts, etc. by the great master of German electronic music. Volume 1 covers the years 1968-1972 and is mostly very interesting. Especially “I Was Dreaming I Was Awake and Then I Woke Up and Found Myself Asleep,” a previously unreleased 25-minute piece that, in my opinion, is stronger than Irrlicht, Schulze’s first LP. “Cyborgs Traum” is also major Schulze. On the other hand the 64-minute “Die Kunst, jundert Jahre alt zu werden” is mediocre: it sounds like a long in-studio improvisation during which Schulze is trying out ideas but developing none. Still, there’s more than enough here to satisfy the fan!
HUGO FILHO / Paraibô (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)
Court mais pas fameux. Paru à l’origine en 1978, dans un édition de 500 copies (réédité en 2009), ce disque est présenté comme les des joyaux psychédéliques les plus rares du Brésil. Il s’agit d’une collaboration entre le poète Antônio de Pádua Carvalho et Hugo Filho. C’est de la folk brésilienne à légère tendance psychédélique, mais la piètre qualité sonore, la voix inintéressante du chanteur et les arrangements plats en font une écoute peu enthousiasmante.
Short but rather boring. First released in 1978 in a private edition of 500 (reissued in 2009), this record is introduced as one of the rarest psychedelic gems from Brazil. This is a collaboration between poet Antônio de Pádua Carvalho and Hugo Filho. It’s Brazilian folk with a light psychedelic tendency, but the poor sound quality, uninteresting vocals, and dull arrangements make it an unthrilling listen.

DAVE BIXBY / Ode to Quetzalcoatl (Guerssen - merci à/thanks to Forced Exposure)
Après un an de débauche au LSD, le jeune Dave Bixby s’est trouvé physiquement et spirituellement épuisé. Les religions orientales le remettent sur une bonne voie, l’ouvrant à une recherche spirituelle personnelle, sans guide ni organisation. Il se met alors à écrire des chansons folk poignantes qui témoignent de ce “soul searching”. Il les réunit sur deux disques, parus en édition privée, dont celui-ci est le premier (1969, réédité en 2009 avec l’assentiment de l’artiste). C’est de l’excellente “loner folk”, guitare et voix et presque rien d’autre. Des textes forts, une voix éminemment sincère, beaucoup d’intensité. [Ci-dessous: Un extrait de “Drug Song”, trouvé sur le site de Guerssen.]
After a year of partying with LSD, young Dave Bixby found himself physically and spiritually exhausted. Oriental religions put him back on the right track, and he started on a personal quest for spirituality, following his own path. He started to write poignant folk songs that chronicle his soul searching, and recorded two records released in private pressings. This is his first (1969, reissued in 2009 with the artist’s permission). This is excellent loner folk, with acoustic guitar and vocals and not much more. Strong lyrics, an extremely sincere voice, and high intensity. [Below: An excerpt from “Drug Song”, found on Guerssen’s website.]
http://www.guerssen.com/fotos//mostres/Drug_song.mp3
2009-07-01
Hugh Hopper Tribute Video
2009-06-30: VDGG, Milton/Thomas/Jewell/Farmer, Stade, Kreng, Spunk, Kiila
Journal d'écoute/Listening Diary
2009-06-30
VAN DER GRAAF GENERATOR / Live at the Paradiso 14:04:07 (Voiceprint)
C’était le 14 avril 2007. Après avoir perdu (ou renvoyé, l’histoire est demeurée obscure) le saxophoniste David Jackson, Van der Graaf Generator tient le pari de poursuivre en trio et se lance dans une tournée. Dans un de ses bulletins aux fans, Peter Hammill lance un cri: fini la “réunion” de VDGG axée sur la reproduction nostalgique des vieux hits, voici le VDGG du 21e siècle. Il n’avait pas tort. Ce soir là à Amsterdam (comme les quelques soirs précédents), Hammill, Hugh Banton et Guy Evans ont pris la scène d’assaut, cultivant la recherche du chaos au sein de l’ordre comme jamais auparavant – ce fut toujours la recette de ce grand groupe rock, plus émotif et expérimental que ses comparses du milieu rock progressif. Ils sont forts, précisément brouillons, justement free, passionnés à l’os. On n’avait pas entendu Van der Graaf si sale, cru et intense depuis l’époque de Vital. Le public du Paradiso a eu droit à deux nouvelles chansons (qui se retrouveront sur Trisector un an plus tard) et une interprétation sidérante de “Gog”, la pièce la plus funeste et terrifiante jamais écrite par Hammill. Oui, ils ont les cheveux blancs, mais ils se démènent avec l’énergie du démon! Le concert était filmé et diffusé en direct sur le web par FabChannel. Maintenant retiré du web, il paraît sur DVD. Il s’agit d’une bonne captation, avec un son très décent et une image ferme, au montage dynamique (mais pas trop!), sans artifice. Il y a quelque fois un léger décalage son-image, mais rien de dramatique. Le même concert est également disponible sur CD double. Et c’est le premier document vidéo en concert de ce groupe depuis le concert de Charleroi en 1975! [Ci-dessous: Extrait de “Gog” servant de bande-annonce officielle.]
The date is April 14, 2007. After losing (or firing, we still don’t know the full story) saxman David Jackson, Van der Graaf Generator has decided to carry on as a trio and launch into a European tour. In one of his newsletters, Peter Hammill summed up the situation and set high expectations, stating that the reunion phase of the band was over and that this would be VDGG for the 21st century. He wasn’t wrong. That night in Amsterdam (and the few previous nights of the tour), Hammill, Hugh Banton, and Guy Evans took the stage by storm, finding chaos within order like never before – it’s always been the approach of this great rock band, more emotive and experimental than its fellow so-called progressive rock groups. They’re loud, accurately messy, free-playing, and passionate to the bone. We hadn’t heard a VDGG this raw, dirty, and intense since Vital. The Paradiso audience was treated to two new songs (later to be included on Trisector) and a riveting performance of “Gog,” by far the scariest, gloomiest song Hammill has ever penned. Yes, they’re all white-haired, but man do they still have energy! This concert was shot professionally and broadcasted live on the web by FabChannel. Now that FabChannel has closed down, that concert has been made available on DVD. It’s a good film, with very decent sound and steady video with dynamic editing and a total lack of silly effects. There’s a very slight de-sync between audio and video on some tracks, but nothing too aggravating. The same concert has also been released on a double CD set. And this is the first official video documentation of the band since their concert in Charleroi in 1975! [Below: Official trailer - an excerpt from “Gog”]
Dans les faits, j’ai regardé le DVD précédent en fin de soirée hier. Ce matin, j’ai commencé plus calmement...
Actually, I watched the previous DVD late last night. This morning, I started with something calmer…
MATT MILTON, DAVID THOMAS, RYAN JEWELL & PATRICK FARMER / Bear Ground (Creative Sources)
De l’improvisation tellement douce et tranquille qu’elle est passée inaperçue ou presque. Faudra réécouter très attentivement. Pour vous dire, Jewell est crédité pour de la respiration! Pour le reste: violon, alto, caisse claire, voix, tambour (au singulier) et objets. Pas désagréable, TRÈS retenu, mais est-ce que ça se tenait, ou est-ce que ça habitait simplement l’espace? À suivre...
Improvisation so quiet and peaceful that it went by almost unnoticed. I’ll need to listen again very attentively. Just to show you, Jewell is credited for breathing! Other instrumentation: violin, viola, snare drum, voice, drum (singular), and objects. Not unpleasant. VERY discreet, but was it holding together or was it only occupying the listening space? More later...
STADE / Freewheel (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)
Une proposition intéressante, au résultat mitigé. Le duo Stade (Pierre Audétat et Christophe Calpini), qui fait quelque part entre le drum’n’bass et l’électro-jazz, a collaboré en studio avec trois grands jazzmen ou improvisateurs, soit Erik Truffaz (trompette), Elliott Sharp (guitare électrique) et Grégoire Maret (harmonica) – séparément. Puis, ils ont échantillonné les interventions de ces invités pour monter de courtes pièces qui tiennent autant de l’électro-jazz que du hip-hop (l’invité faisant office de rappeur). Ce n’est pas inintéressant, mais ça manque un peu de substance et, même si cette réalisation particulière de l’idée est nouvelle, je n’arrive pas à me défaire de l’impression que ce territoire a déjà été exploité à outrance il y a une dizaine d’années...
An interesting proposition on paper but lukewarm on record. Stade (Pierre Audétat and Christophe Calpini) is something of a drum’n’bass meets electro-jazz duo. They recorded with three great jazzmen or improvisers: Erik Truffaz (trumpet), Elliott Sharp (electric guitar) and Grégoire Maret (harmonica) - separately. Then, they sampled their guests’ interventions and assembled short pieces that fall somewhere between electro-jazz and hip-hop (the guest acting as the rapper). It’s not without interest, but it lacks substance and, even though that particular execution of the idea is new, I can’t shake off the feeling that this territory has been explored to death ten years ago…
KRENG / L’Autopsie phénoménale de Dieu (Miasmah - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un disque inquiétant, d’une beauté sombre, constitué de musiques pour la danse ou le théâtre, ici réorganisées en un tout étonnamment solide. C’est le premier album de Kreng (Pepijn Caudron, un Belge), un compositeur dans la veine post-classique, avec un fort accent doom. Jeune fille qui pleure sur un prélude de Chopin, musiques aux ambiances glauques, mélodisme en mineur sur craquements angoissants. Erik Skodvin (Svarte Greiner) signe la pochette et c’est sans surprise, puisqu’il y a une réelle affinité entre les deux artistes. En longueur, ça devient un peu mièvre, mais c’est captivant. Ne pas écouter par une journée ensoleillée, ce serait faire exprès. [Ci-dessous: Un court extrait, tiré du site de Miasmah.]
A disquieting record of a sombre beauty, made of pieces for dance and theatre, here reorganized in a surprisingly coherent whole. This is the debut full length release by Kreng (Pepijn Caudron), a Belgian composer working in a doom-heavy post-classical style. A young girl crying over a Chopin prelude, melodies in minor over anguishing creaking, sado-masochistic moods that draw you in instead of repulse you. The artwork is by Erik Skodvin (Svarte Greiner) and it comes as no surprise, as these two artists definitely have something in common. In the long run, the album gets a bit cheesy, but it’s mostly captivating. Don’t listen to this on a sunny day or you would miss the point. [Below: A short excerpt found on Miasmah’s website.]
http://www.miasmah.com/music/clips/miacd010_clip2.mp3
SPUNK / Kantarell (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)
Enfin, un quatrième album studio pour ce quatuor d’improvisatrices norvégiennes, l’un des meilleurs toute catégorie confondue. Rares sont les groupes d’improvisation qui durent. Kantarell prouve encoure une fois que Spunk prend sa démarche artistique au sérieux... mais pas trop! Beaucoup de croisements sonores intrigants, de jeux de confusion entre instruments acoustiques et électroniques, de moments de pure rigolade (cérébrale) pour dénouer les tensions. Du grand art. Ces quatre Norvégiennes méritent qu’on s’intéresse à elles autant qu’aux improvisateurs britanniques. Une musique riche, qui engouffre l’esprit dans ses méandres, tout en le laissant respirer. Un must.
Finally, a fourth studio release by this great quartet of Norwegian female improvisers, one of the best in this field. Lasting free improvising groups are few and far between, but Kantarell proves once more how strong Spunk is, and how these ladies take their artistic approach seriously…with tongue in cheek! Lots of intriguing sonic pairings, confusion games between acoustic and electronics instruments, moments of pure (intellectual) fun to unwind after tense episodes. High art. These four deserve to draw as much attention as the British male improvisers. The music is rich and engulfes your mind with its many folds. A must-have.
KIILA / Tuota Tuota (Fonal - merci à/thanks to Forced Exposure)
Et un troisième disque pour la troupe finlandaise Kiila, qui fait dans la folk-pop expérimentale scandinave. Expérimentale, soit, mais d’une manière somme toute accessible. Il y a un élément Incredible String band mêlé à de la folk underground à l’américaine, une touche d’Espers et de MV & EE, de Volcano the Bear aussi, mais le dépouillé de tout marasme ou mélancolique, question de faire hop la vie! Ça boit comme de l’eau actuelle par une chaude journée d’été. Avec Sami Sänpäkkilä (l’homme derrière Es, voir l’entrée du 2009-06-25). [Ci-dessous: un extrait de l’album qui s’ouvrira dans le lecteur du site de Fonal.]
And a third record for this Finnish bunch (the band’s core consists of eight musicians on this release). Kiila plays experimental Scandinavian folk-pop. And “experimental” is not really the keyword here, as their music turns out to be pretty accessible. There is an element of The Incredible String Band here, mixed with American-style underground folk, and a touch of Espers and MV & EE, Volcano the Bear too, but all these stripped from any bleakness or melancholia, for Kiila is very sunny-side-up. It goes down your throat like fresh avant-water on a hot summer day. With Sami Sänpäkkilä (the man behind Es, see my 2009-06-25 enty). [Below: A track off the album - link opens in Fonal’s website media player.]
http://www.fonal.com/jukebox/jb.php?track=139&volume=sata
2009-06-30
Délire actuel, 2009-06-30
DÉLIRE ACTUEL
Émission du 30 juin 2009
Broadcast Date: 30 June 2009
DESCRIPTION
Jazz actuel / Improvisation libre: Une émission en deux volets interreliés et simples comme bonjour. Première heure: jazz actuel. Deuxième heure: improvisation libre. Et oui, je sais, la distinction entre les deux est floue et subjective. Justement, c'est ça qui m'amuse...
Avant-Jazz / Free Improvisation: Tonight’s show was a two-parter, but those parts were related. Pretty simple, really: first hour is all about avant-jazz, second hour is all about free improvisation. And, yeah, I know the line is blurry and subjective between the two. In fact, that's what I like about this show...
LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST
*NICHOLAS URIE LARGE ENSEMBLE / Bad Girl? (7:23) - Excerpts from an Online Dating Service (Red Piano Records)
*FRANK CARLBERG / Be At That (5:28) - The American Dream (Red Piano Records)
**THE FULLY CELEBRATED / Moose and Grizzly Bear's Ville (4:48) - Drunk on the Blood of the Holy Ones (AUM Fidelity)
THE MIYUMI PROJECT / Episode One (14:47) - Live in Poland (Southport)
MARILYN LERNER, MATT BRUBECK & NICK FRASER / Oubliette (4:53) - Ugly Beauties (Ambiances magnétiques)
***AB BAARS, IG HENNEMAN & MISHA MENGELBERG / Leng (5:55) - Sliptong (Wig)
PAUL DUNMALL, MATTHEW BOURNE, DAVE KANE & STEVE DAVIS / Moment to Moment (16:40) - Moment to Moment (Slam Productions)
CHRIS CUNDY, ALEX WARD & MICK BECK / You'll Wake the Children (7:53) - Weavels At Nether Edge (Discus)
Phosphor / P7 (8:48) - II (Potlatch)
TOOT / Kla (extrait/excerpt: 15:00) - Two (Another TImbre)
merci à/thanks to:
*Braithwaite & Katz
**improvised Communications
***Toondist
COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS
THE MIYUMI PROJECT dans un atelier de percussion
THE MIYUMI PROJECT giving a percussion workshop
Autre chanson du FULLY CELEBRATED, avec vidéo réalisée avec un jeu de planche à roulettes!
Another FULLY CELEBRATED track, paired to a video made using a skateboarding video game!
Ce n'est pas la même formation, mais c'est tout de même le grand PAUL DUNMALL!
It's not the same line-up, but it's still the great PAUL DUNMALL!