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2014-08-12

2014-08-11: Lucchese/Bauer, Lawrence English, John Chantler, David Goudreault

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-08-11

De retour de vacances, je reprends mon journal d’écoute.
Back from a summer holiday, and back to my listening diary.

MARIA LUCCHESE & MATTHIAS BAUER / Alchimia Organica (Creative Sources)
Un duo d’improvisation étonnant et sympathique. Matthias Bauer à la contrebasse (surtout) et à la voix. Maria Lucchese à une pléthore d’instruments, dont la theremin, le dulcimer, le didjeridoo et la voix. Douze pièces, la plupart courtes, et chacune propose une instrumentation différente. Borborygmes et babillements, theremin lancinante, interventions percussives. C’est amusant et bien senti, léger somme toute.
A surprising improvising duo. Matthias Bauer on doublebass (mostly) and voice. Maria Lucchese on a row of instruments, among them theremin, zither, didjeridoo, and voice. Twelve pieces, most of them short, each one featuring a different instrumentation. Vocal grumbles and jibber-jabber, heady theremin, percussive interventions. Fun, convincing, lighthearted music.

LAWRENCE ENGLISH / Wilderness of Mirrors (Room40 – merci à/thanks to Dense Promotion)
Enfin, Lawrence English en grande forme, de retour avec son premier vrai album depuis l’excellent The Peregrine (2011). L’album se décompose en deux suites (cinq et trois mouvements) proposant une immersion totale dans un univers sonore complexe, à la fois dense et poreux, où chaque son ou presque renvoie à autre chose. Lieu de réflexion où l’esprit s’égare ici pour mieux se recentrer là. Moins frappant que The Peregrine, mais réussi, beau et très habile. Paru en vinyle, CD et téléchargement. [Ci-dessous: Écoutez tout l’album sur soundcloud.]
Finally, Lawrence English is back in great shape with his first true solo album since the excellent The Peregrine (2011). Wilderness of Mirrors consists in two suites (respectively five and three movements) of fully immersive music. This is a complexe soundworld, both dense and porous, where near each sound refers to another sound. A place of reflection where the mind wanders here to better refocus there. Less striking that The Peregrine, but a succesful, beautiful, and highly skillful record. Available on LP, CD and as a download. [Below: Stream the whole album via soundcloud.]

JOHN CHANTLER / Even Clean Hands Damage the Work (Room40 – merci à/thanks to Dense Promotion)
J’avais entendu des trucs de John Chantler auparavant, mais je ne me suis jamais vraiment intéressé à lui. Or, Even Clean Hands Damage the Work, un vinyle frais paru chez Room40, a su capté mon attention. Chantler est un spécialiste des synthétiseurs modulaires. Ces cinq compositions amalgamées en deux suites font usage, entre autres de systèmes Serge et Buchla 200. Travail minutieux sur une palette sonore somme toute large, mais dévoilée segment par segment. “November” est faite de notes de synthé “ordinaires”, combinées en une composition minimale mais évolutive. À l’opposé, “The Knight Firth” consiste en bruits évoquant le claquement des vagues sur la coque d’un bateau. D’un bout à l’autre de ce spectre, la musique interroge notre perception sans l’aliéner.
I had heard some things by John Chantler in the past, but I can’t say he had grabbed my attention until now. Even Clean Hands Damage the Work is out now on LP and as a download on Room40. Chantler is specialized in vintage modular synths. His five compositions (amalgamated into two side-long suites) make use of Serge and Buchla 200 systems, among others. Minute work on a rather large sound palette, though said palette is revealed one segment at a time. “November” consists of “regular” synth tones arranged in a minimal yet evolutive composition. At the other end of the album, “The Knight Firth” consists of sounds evoking the clapping of water on the hull of a boat. Across this spectrum, the music questions our perception without alienating it.

DAVID GOUDREAULT / La faute au silence (Vega)
Avec ce disque, je me retrouve complètement hors de ma zone de confort, mais c’est une faveur accordée à un ami. Je ne connais rien de l’art du slam – et particulièrement du slam dans sa forme grand public. Mais David Goudreault est sherbrookois – la ville qui sera toujours MA ville – et sur ce disque il est épaulé par une équipe musicale sherbrookoise, soit Gaëlle et JP Dalpé, deux auteurs-compositeurs-interprètes de talent. Goudreault a une voix grave, suave, ce qui adoucit son propos souvent mordant. Ses textes flottent d’une allitération et d’une assonnance à l’autre, au fil d’un vocabulaire riche. Goudreault est un artiste engagé, mais plus il souligne son propos, moins ses textes me paraissent réussis (“Sac’ ton camps” et “Tartare” me déplaisent particulièrement). Musicalement, La faute au silence propose une belle palette de styles et d’instrumentation, ce qui apporte une diversité que la voix, elle, ne saurait assurer (slam oblige). “Juste de la poésie”, une collaboration avec Grand Corps Malade, s’avère prévisible, mais l’autre duo du disque, “La voie du milieu” avec Kim Thuy, est lui fort réussi. La faute au silence ne me convertira pas au slam, mais c’est un disque agréable, conséquent et très bien produit.
This record takes completely out of my comfort zone – it’s a favour granted to a friend. I know nothing about the art of slam poetry – especially in its more widely-accepted form. But David Goudreault is from Sherbrooke – the city I will always keeping calling home + and on this record he is backed by a Sherbrooke-based musical team, namely Gaëlle and JP Dalpé, two talented singers-songwriters. Goudreault has a low, suave voice that softens up his often sharp-edged lines. His lyrics (all in French) flow from alliteration to assonance, running through an extensive vocabulary. Goudreault is strong on social commentary, but the more he makes his positions clear, the less interesting his texts become – he’s better when he’s not hammering his point home. Musically, the album features a fine range of styles and instrumentations, which brings a level of diversity that his voice couldn’t ensure. There’s a duo with Grand Corps Malade, “Juste de la poésie”, that turns out to be quite predictable, but the other duo on the album, “La voie du milieu” with Kim Thuy, is very interesting. La faute au silence will not convert me to slam, but it’s an enjoyable disc, consequential, and very well produced.


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