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2012-12-20

2012-12-19: Trio Derome Guilbeault Tanguay, Katherine Young's Pretty Monsters, Derek Rogers, Rosset Meyer Geiger, Mahogany Frog


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-12-19

TRIO DEROME GUILBEAULT TANGUAY / Wow! (Ambiances Magnétiques Jazz)
Ce Wow du titre, quant à moi, vaut aussi pour “wow! Ambiances Magnétiques est toujours en vie!”. Après un silence de plus d’un an, voici que l’auguste étiquette de musique actuelle montréalaise publie trois disques à l’aube de 2013. À commencer par ce Wow!, quatrième album du Trio Derome Guilbeault Tanguay (cinquième si on compte le DVD en concert). Pour cet album, le trio de jazz actuel reprend la recette utilisée sur Danse à l’Anvers, le disque précédent, soit un mélange de standards, presque-standards et compositions originales de Jean Derome. Lennie Tristano et Eric Dolphy s’ajoutent au répertoire du groupe, ainsi que “The Best Things in Life Are Free”, qui perpétue la tradition qu’ont adopté ces compères et qui consiste à faire chanter Derome une fois par disque. “Palestine” et “La danse de Raphaëlle” de Derome sont des moments forts, le medley “You Can Depend on Me/Wow” aussi. Derome alterne entre un saxo baryton chaud à souhait et une flûte gaillarde – pas d’appeaux et autres objets sur ce disque, on s’en tient à une instrumentation jazz traditionnelle. Le contrebassiste Normand Guilbeault est particulièrement en forme sur cet enregistrement, et Pierre Tanguay fait des miracles pour détourner ses idées au lieu de les suivre. Wow.
In my mind, that “wow” in the title means “Wow, Ambiances Magnétiques is still alive and kicking!”. After 12+ months of silence, the venerable Montréal musique actuelle label is releasing three new albums on the verge of 2013. Starting with this Wow!, Trio Derome Guilbeault Tanguay’s fourth (their fifth if you include the live DVD). For this CD, the avant-jazz trio is recycling the recipe used on their previous effort Danse à l’Anvers, i.e. a blend of standards, quasi-standards, and Derome originals. Lennie Tristano and Eric Dolphy get added to their repertoire, along with “The Best Things in Life Are Free,” which continues the band’s tradition of having Jean Derome sing on one track per album. Derome’s “Palestine” and “La danse de Raphaëlle” are highlights, along with a medley of “You Can Depend on Me” and “Wow.” Derome plays a very warm baritone sax and cheeky flute – no bird calls or other noise-makers, this album sticks to a traditional jazz instrumentarium. Bassist Normand Guilbeault is in particularly good shape on this recording, and drummer Pierre Tanguay brilliantly hijacks his ideas instead of simply falling in line with them. But that’s what you come to expect from these guys.

KATHERINE YOUNG’S PRETTY MONSTERS / Katherine Young’s Pretty Monsters (Public Eyesore)
Quatuor inusité (basson, guitare électrique, violon, batterie) interprétant les compositions inusitées de Katherine Young, joueuse de basson agrémenté de pédales. La musique de Young couvre une large palette allant du minimalisme à gestes retenus et épars (“Relief”), jusqu’à l’improvisation bruitiste à tout crin. Young est accompagnée d’Owen Stewart-Robertson, Erica Dicker et l’ubiquiste Mike Pride (The Spanish Donkey). Un disque stimulant, même si certaines pièces tombent à plat.
An unusual quartet (bassoon, electric guitar, violin, drums) performing the unusual compositions of Katherine Young, a pedal effected bassoon player. Young’s music covers a wide range of styles, from a sparse-gesture form of minimalism (“Relief”) up to all-out noisy free improvisation. Young is supported by Owen Stewart-Robertson, Erica Dicker, and the ubiquitous Mike Pride (of The Spanish Donkey). A stimulating record, although some of the tracks are actually more miss than hit.

DEREK ROGERS / Born into Systems (Kendra Steiner Editions)
La pochette de ce CDr ne donne aucun détail sur la musique en soit – même pas une liste d’instruments. Les quatre pièces vont de la guitare ambiante au bruitisme bourdonnant (et là, il n’y a pas que de la guitare). Rogers alterne les ambiances d’une manière agréable et les moments bruitistes sont joliment développés et contrôlés.
This CDr’s cover says nothing about how the music was done, not even an list of instruments. The four tracks range from ambient guitar to drony noise (and there’s more than guitar work there). Born into Systems alternates moods in an enjoyable way, and the noisier bits are well developed and controled.

L’étiquette de jazz suisse Unit Records s’est fendu d’un rare SACD pour ce Trialogue de Josquin Rosset (piano), Gabriel Meyer (contrebasse) et Jan Geiger (percussions). Belle qualité d’enregistrement et splendide piano Fazioli. Au niveau de la musique, des compositions originales (les trois membres du trio participent) dans un jazz feutré assez convenu, sans réelle surprise mais avec de beaux moments, comme le reggae “Tron” et le délicat solo de piano “Reflections”.
Swiss jazz label Unit Records has made a rare incursion into the world of high-fidelity by releasing Josquin Rosset (piano), Gabriel Meyer (bass) and Jan Geiger (percussion)’s Trialogue on SACD. Very fine recording quality and a gorgeous Fazioli grand piano. Music-wise, original compositions only (all three members contribute) in a soft jazz vein, rather conventional, without any real surprises, but there are fine moments, like the reggae-inflected “Tron” and the the delicate piano solo “Reflections.”

Les Manitobains Mahogany Frog ont récemment publié leur opus le plus solide - et le plus déjanté à ce jour. Rock instrumental ultra-fuzzé, du psychédélique hard, acide, avec un fort penchant expérimental. Des riffs qui déchirent, des sons d’orgue à se jeter par terre et des moments de pure folie. [Ci-dessous: l’album en écoute libre sur bandcamp.]
Manitobans Mahogany Frog have just released their strongest – and weirdest – record to date. Ultra-fuzzed instrumental rock, hard knocking, acid-laden psychedelic rock with a strong experimental flavour. Riffs that slay, scorching organ sounds , and moments of pure Canadian madness.  [Below: Stream the album on bandcamp.]

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