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2012-10-14

2012-10-12: Cooke/Wiens, Cooke/Poole, Paul Giallorenzo's Gitgo, Ana Never, Rialzu


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-10-12

COAT COOKE & RAINER WIENS / High Wire (NOW Orchestra Records)
Un CDR professionnel documentant une session entre le saxophoniste vancouvérois Coat Cooke et le guitariste montréalais Rainer Wiens, qui joue aussi du kalimba sur une pièce. Une belle rencontre d’improvisation libre, particulièrement lorsque Wiens multiplie les textures lancinantes. Cela dit, le haut fait de ce disque est “Elevation”, avec kalimba et Cooke au saxo soprano, en mode Steve Lacy.
A professional CDR documenting a session between Vancouver sax player Coat Cooke and Montréal guitarist Rainer Wiens, who also plays kalimba on one track. A fine free improvisation meeting, especially when Wiens unfolds bow-like guitar textures. However, the highlight is the kalimba track, “Elevation,” with Cooke on soprano sax and in full Steve Lacy mode.

COAT COOKE & JOE POOLE / Conversations (NOW Orchestra Records)
Le même saxophoniste, cette fois en duo avec le batteur Joe Poole, dans une session aux accents free jazz – disons de l’improvisation libre plus américaine qu’européenne. Et un petit moment de valse dans “Morning Story”. De l’impro inspirée.
The same sax player, this time with drummer Joe Poole, in a session with a stronger free jazz flavour – more American than European free improvisation. And an unexpected waltzing episode in “Morning Story.” Inspired improvising.

PAUL GIALLORENZO’S GITGO / Emergent (Leo Records)
La musique du pianiste Paul Giallorenzo est dansante, tordue, joviale. Dans ses notes de livret, Andrew Choate dit qu’elle “bondit”. C’est exactement ça. Gitgo est un quintette avec Jeb Bishop au trombone, Mars Williams au saxo et la section rythmique d’Anton Hatwich et Marc Riordan. “On Your Marks” est pleine de rebondissements. “Obelaskism” est également très réussie. Un petit côté big band américain, à travers la lentille du jazz actuel italien et l’esprit de Fred Anderson. [Ci-dessous: Gitgo en concert.]
Pianist Paul Giallorenzo’s music is swinging, twisted, and playful. In his liner notes, Andrew Choate writes that it “bounces.” Bingo. Gitgo is a quintet also featuring Jeb Bishop on trombone, Mars Williams on saxes, and the rhythm section of Anton Hatwich and Marc Riordan. “On Your Marks” is full of surprises. “Obelaskism” is also a very fine piece. There’s a little US big band feel to this music, as seen through the lens of Italian creative jazz, and imbued with the spirit of Fred Anderson.  [Below: Live Gitgo footage.]

ANA NEVER / Small Years (Fluttery Records)
Quintette rock, quatre pièces 75 minutes. Prog ou post, vous vous dites? Post. Définitivement. D’ailleurs, Small Years représente tout ce qui marche ET ne marche pas dans le post-rock. On y trouve du pathos (bien), des cordes (cool), de longs crescendos (ça me va), mais aussi beaucoup de longueurs et une certaine obstination à poursuivre constamment sur la même voie. Ce qui faisait le charme de Godspeed You Black Emperor, c’était les changements de thèmes, la manière dont les parties disjointes d’une suite enrichissaient la signification des unes et des autres. Or, dans les deux longues pièces de 30 minutes de ce disque, on n’a droit qu’à un thème. Joué doux, joué fort, joué seul, joué en groupe, mais tout de même.
A rock quintet, four tracks, 75 minutes. You’re asking yourself: prog or post? Post. Definitely. And Small Years embodies the best and the worst of the post-rock genre. There’s pathos (fine), strings (cool), long crescendos (I’m good with that), but also overlong passages, and a certain one-track-mindedness. You see, what made Godspeed You Black Emperor so endearing was the theme shifts, how separates parts of a suite seemed to enrich the meaning of the whole. Both half-hour long tracks on this album have only one theme. Played softly, played loudly, played solo, played in group, but still, only one.

RIALZU / U Rigiru (Soleil Zeuhl)
Du rock progressif corse? Non seulement, mais de la ZEUHL corse! Un album publié en 1978, au terme de l’aventure de Rialzu, dont l’influence première était sans conteste Magma – “U rigiru”, une des deux pièces maîtresses, s’inspire beaucoup de “Köhntarkösz”. Enregistré avec les moyens du bord, l’album a plutôt mal vieilli, mais l’écriture est solide, suffisamment pour justifier cette réédition qui, en plus des trois pièces du disque original, ajoute deux pièces inédites (qualité sonore inférieure mais écoutable). Pour le plaisir d’entendre du rock progressif chanté en corse avec, parfois, des chœurs quasi-traditionnels.
Corsican prog rock? Not only that, but Corsican ZEUHL! An album released in 1978, at the end of Rialzu’s journey. This band’s prime influence clearly was Magma – “U rigiru”, one of the two main tracks on this album, draws a lot from “Köhntarkösz.” Recorded on a shoestring budget, the album has not aged well, but the songwriting is strong enough to justify this reissue which adds, to the original LP’s three tracks, two previously unreleased compositions (inferior sound quality, though listenable). And it’s quite pleasing to hear progressive rock sung in Corsican with, at times, traditional-like vocal arrangements.

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