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2010-03-11

2010-03-11: Zeitkratzer, Sylvain Chauveau, Finjarn & Jensen, Moses, Motorpsycho

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-03-11


ZEITKRATZER / John Cage (Zeitkratzer Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

L’ensemble de musique contemporaine Zeitkratzer, unique en son genre parce qu’il regroupe des improvisateurs aux techniques étendues et à la recherche sonore pointue, propose une série intitulée “old school” et consacrée aux musiques d’une ou deux générations antérieures. John Cage propose trois compositions tardives (1986-1992) de Cage enregistrées au festival d’Huddersfield en novembre 2006. Au programme: “Four6”, “Five” et “Hymnkus”, toutes des œuvres explorant structure et liberté, intention et arbitraire. Toutes minimalistes aussi. Cela dit, “Four6” est étonamment charmante, malgré son économie de moyens.

The contemporary music ensemble Zeitkratzer, unique for its reliance on improvisers with extended techniques and cutting-edge sonic approaches, offers a CD series entitled “old school” and devoted to the works from one or two generations ago. John Cage features three late Cage compositions (1986-1992) recorded live at the Huddersfield Festival in November 2006. “Four6”, “Five” and “Hymnkus” all explore structure and freedom, intention and arbitrariness. And they are all minimalistic. That said, “Four6” is surprisingly enticing, despite its stripped-down nature.


ZEITKRATZER / James Tenney (Zeitkratzer Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

Dans la même série que John Cage et paru simultanément, mais enregistré en octobre 2009 (en concert également), ce volume consacré à James Tenney propose aussi trois œuvres: “Critical Band”, “Harmonium #2” et “Koan: Having Never Written a Note for Percussion”. Toutes trois explorent la montée-descente (le “climax”). Les deux premières, pour ensemble sont des jeux toniques et harmoniques très subtils et merveilleusement rendus par Zeitkratzer. Ce n’est certes pas une écoute facile, et elle est diamétralement opposée à celle du Cage, dont la musique est faite de sons qui commencent et finissent abruptement. Ici, tout s’inscrit dans un continuum ou les éléments distincts se perdent dans un tout multiharmonique.

In the same series as John Cage and released simultaneously but recorded live in October 2009, this volume is devoted to James Tenney. It features three works: “Critical Band,” “Harmonium #2” and “Koan: Having Never Written a Note for Percussion.” All three explore the climax. The first two, for ensemble, are very subtle tonal and harmonic plays, marvelously performed by Zeitkratzer. This is not easy listening for sure, and the music is the perfect opposite of Cage’s, whose pieces consisted of sounds that started and ended sharply. Here, sounds are part of a continuum and blend into a multi-harmonic whole.


SYLVAIN CHAUVEAU / Singular Forms (Sometimes Repeated) (Type Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Ça faisait longtemps qu’on avait pas vu un nouveau disque d’envergure de Sylvain Chauveau. Le communiqué de presse dit 5 ans, mais je ne sais pas comment Type Records en arrive à cette prétention (il faudrait ignorer à tout le moins l’album expérimental acoustique Touching Down Lightly, le mini-album S.). Néanmoins, c’est le premier disque MAJEUR de Chauveau depuis Down to the Bone, son album de reprises de Depeche Mode. Et Singular Forms (Sometimes Repeated) reprend presque exactement là où ce disque nous avait laissé. Avec ses propres chansons. Oui, des chansons. Sept. Un piano extrêmement dépouillé, tendre, mélancolique; des électroniques simples, parfois étrangement placées et surprenantes, mais généralement discrètes; et cette voix qui s’était révélée si suave, si absorbante, si près de celle de David Sylvian. Il faut écouter attentivement pour se laisser happer par ses microunivers spartiates mais ô combien vibrants d’émotion. Chauveau est un auteur-compositeur-interprète de grand talent. Nous avons la preuve irréfutable. [Ci-dessous: De grands extraits de l’album accessibles gratuitement sur Soundcloud.]

It’s been a long time since Sylvain Chauveau has released a new album. The press release says five years, but that would mean ignoring at least the experimental acoustic CD Touching Down Light and the EP S. However, Chauveau’s last MAJOR release was Down to the Bone, his tribute to Depeche Mode. And Singular Forms (Sometimes Repeated) picks up right where that one had left us. Except he’s playing his own songs. Yes, songs. Seven of them. Extremely stripped-down piano accompaniment, sweet and melancholic; simple electronics, occasionally awkwardly placed and surprising, but usually discreet; and that voice that turns out to be so suave, so captivating, so close to David Sylvian’s. You’ll need to listen attentively to get caught up in these spartan microuniverses, but there’s so much vibrant emotion therein. Chauveau is hugely talented singer-songwriter. We have irrefutable proof. [Below: Long excerpts from the album available for free on Soundcloud.]


FINJARN & JENSEN / Finjarn & Jensen (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Changement de registre: me voici dans le hard rock scandinave des années 70. Les Norvégiens (Svein) Finjarn et (Leif) Jensen ont commis ce disque (leur seul?) en 1970, maintenant réédité par Shadoks. Une belle surprise! Un son pesant qui rappelle Blossom Toes, un chanteur solide, des lignes de guitare assurées, un petit côté progressif et expérimental, fantasque aussi - “Lady Windsor” rappelle à la fois le Bonzo Dog Band et Samla Mammas Manna. Ce disque est une coche au-dessus de la moyenne de ce que rééditent les étiquettes s’adressant aux collectionneurs de raretés des années 60-70.

Let’s switch genres: here I am into ‘70s Scandinavian hard rock. Norwegians (Svein) Finjarn and (Leif) Jensen recorded this (their sole?) LP in 1970, now reissued by Shadoks. What a nice surprise! A heavy sound reminiscent of Blossom Toes, a strong singer, sure-footed guitar leads, a slightly progressive and experimental side, some fancy too - “Lady Windsor” recalls both the Bonzo Dog Band and Samla Mammas Manna. This record is a notch or two above the average ‘60s/’70s reissues churned out by collector-focused labels like Shadoks and Guerssen.

MOSES / Changes (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Ce disque des Danois Moses, un trio guitare-basse-batterie, est beaucoup plus ordinaire. Paru en 1971, il marque l’entrée du rock pesant sur la scène locale danoise, mais il n’y a pas de quoi s’emballer. Il s’agit du même blues progressif qui se faisait ailleurs à l’époque (et un peu avant), sans éléments distinctifs, sans virtuosité particulière. Plutôt plat. Laissez-le aux collectionneurs et tournez-vous plutôt vers le rock sud-africain de cette époque, déjà plus original.

This album by Danish band Moses, a guitar/bass/drums trio, is a lot more mediocre. Released in 1971, this marks the introduction of heavy rock on the local Danish scene, but it’s nothing to get excited about. It’s the same kind of progressive blues that was happening elsewhere at the time (and earlier), without any distinctive elements and no particular musicianship. It’s rather boring. Leave this one to the collectors and focus instead on South-African rock of that era, more original.


MOTORPSYCHO / Heavy Metal Fruit (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Wow! Non de wow! Non de non de merde de wow! Heavy Metal Fruit est le troisième album de Motorpsycho à paraître chez Rune Grammofon. Ce groupe rock norvégien existe depuis 20 ans, je crois que ce disque est leur 17e, mais je le connais peu, outre son corpus chez Rune. Mais sur cette petite base, je peux dire que ce disque es tle meilleur du lot (et je vais de ce pas commencer à explorer ce qu’ils ont fait avant). Mélange délectable de gros rock pesant, de rock progressif et de musique expérimentale (très peu, surtout dans les transitions). Excellente écriture, voix solide, pièces riches en rebondissement, mais à un rythme facile à suivre. “Starhammer” frappe fort et là où ça compte, tandis que la suite “Gullible’s Travails” (superbe jeu de mot) revisite à merveille les excès du prog, dans tout le meilleur sens du terme. Pour l’instant, Heavy Metal Fruit est sans conteste le meilleur album de rock progressif de 2010 et saura plaire à beaucoup plus de gens que vous ne le croiriez. [Ci-dessous: “Starhammer”.]

Wow! *$%?&*$ wow! Heavy Metal Fruit is Motorpsycho’s third album for Rune Grammofon, but this Norwegian band has been going on for 20 years and I think this is their 17th release or something like that. However, I know them very little, except for their output on Rune. Still, this is the best one of that bunch (and I’ll explore their back catalogue starting now, believe me). A delightful blend of heavy rock, prog rock, and experimental leanings (discreet, mostly in transitions). Excellent songwriting, strong vocals, tracks full of twists though easy to follow. “Starhammer” is a stunner, and “Gullible’s Travails” (what a play on words) gloriously revisits the excesses of the prog rock epic. For now, Heavy Metal Fruiti is by far the best prog rock album I’ve heard in 2010, and it could appeal to a lot more people than you may think. [Below: “Starhammer.”]

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