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2009-10-07

2009-10-07: Rupp/Pliakas/Wertmüller, Bradford/Heasley/Rosser, Samuel Blatters Eigenbrot, Roshi, João Orecchia

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-10-07

OLAF RUPP - MARINO PLIAKAS - MICHAEL WERTMÜLLER / Too Much is Not Enough (FMP)

Un peu bruyant pour commencer la journée (quoique, après deux heures d’Acid Mothers Temple sur Délire actuel hier soir, j’y vois presque une suite logique des choses...). Y a pas à dire, voilà un disque qui a du punch. Le bassiste Marino Pliakas (Steamboat Switzerland) et le batteur Michael Wertmüller forment une section rythmique free du tonnerre: énergique, la pédale au plancher en tout temps, inarrêtable. Cette recette simple mais puissante, ils l’appliquent depuis quelque temps avec divers compères: KK Null (à Victo en 2007), Peter Brötzmann, et ici le guitariste Olaf Rupp, peu connu en Amérique mais figure presque culte en Allemagne. Une musique improvisée de type “high-energy”, où la subtilité (car il y en a) se déroule derrière le mur de son, rarement devant (la pièce titre faisant figure d’exception). Pour les amateurs de Robert Fripp, sachez que le jeu de Rupp a un côté tranchant qui fait fortement penser au Fripp de 1972-1974. Un bon disque, plus nuancé que l’impression qu’il laisse d’abord.

A little too noisy to start the day (athough, after two hours of Acid Mothers Templ on Delire Actuel last night, it feel like a logical continuation). And there’s no denying the punch of this record. Bassist Marino Pliakas (Steamboat Switzerland) and drummer Michael Wertmüller form a thunderous free-rock rhythm section: energy-driven, pedal-to-the-floor unstoppable. Their recipe is simple yet powerful, and they apply with various musicians, like KK Null (at FIMAV in 2007), Peter Brötzmann, and here guitarist Olaf Rupp, little known in America but a minor cult figure in Germany. High-energy-type music, where subtleties happen behind the wall of sound, rarely in front of it (the title track being an exception). Fans of Robert Fripp, take note that Rupp’s playing has an angular side to it that strongly brings to mind Fripp circa 1972-1974. A good record, more nuanced than your first impression might lead you to believe.

BOBBY BRADFORD - TOM HEASLEY - KEN ROSSER / Varistar (Full Bleed Music)

Une instrumentation inhabituelle sur ce disque de jazz exploratoire: cornet (Bradford), tuba (Heasley) et guitare électrique (Rosser). Il s’agit d’une session enregistrée en 1999 et que Heasley vient tout juste de publier. C’est d’ailleurs la première fois que j’entends ce tubiste dans un contexte de musique jazz ou improvisée (ces disques précédents se concentrent sur du travail de boucles et d’électroniques). Intéressant, pas toujours réussi. Bradford est un jazzman avec une belle sensibilité, mais Heasley est plutôt répétitif sur cette session. Quant à Rosser, il est souvent trop discret. Une exception: la superbe “Elegy for John Carter”, où Rosser adopte un son plaintif, d’une douce tristesse.

Unusual instrumentation on this experimental jazz CD: cornet (Bradford), tuba (Heasley), and electric guitar (Rosser). A session recorded in 1999 but just released by Heasley on his own label. This is actually the first time I hear Heasley in a jazz/improvised setting (his previous albums focus on looping and electronics). Interesting, though not always successful. Bradford has a nice sensibility, but Heasley proves to be repetitive in this session. As for Rosser, he often remains to discreet. One exception: the gorgeous “Elegy for John Carter,” where Rosser goes for a plaintive, sweetly sad sound.

SAMUEL BLATTERS EIGENBROT / Eigenbrot (Unit Records)

Un disque qui surprend. Publié par un label jazz suisse, il sonne jazz, mais ce n’en est pas tout à fait. C’est que le pianiste-chanteur Samuel Blatter est auteur-compositeur-interprète. Mais son groupe (deux saxos, contrebasse, batterie) fait très jazzé et les musiciens utilisent l’espace entre les notes écrites comme des improvisateurs. Résultat: on ne sait trop où on en est. À certains endroits, le disque ne lève pas (la suite “Azrael” se cherche en vain). Puis soudainement, la musique érupte, les choses se mettent en place et surviennent, coup sur coup, “The Nail” et “There’s No Me,” deux chansons qui évoquent à la fois Radiohead et Psí Vojací, Theo Bleckmann et Adrien Kessler. Sérieusement. La première moitié du disque me laissait froid, mais soudain, vers la fin, j’allume. Est-ce que les dernières pièces sont meilleures que les premières, où est-ce moi qui me suis défait de mes préconceptions et qui “comprend”? À vérifier avec une deuxième écoute.

A surprising platter. Released on a Swiss jazz label, it sounds like jazz, but it’s not quite jazz. Pianist/singer Samuel Blatter is actually a singer-songwriter, but his group (two saxes, doublebass, drum kit) sounds very jazzy, and the musicians fill the spaces between written notes like free improvisers. So the listener is left wondering what it’s all about. In some places, things fail to pick up (the “Azrael” suite). Then, suddenly, the music erupts, things fall into place and, bang-bang, you get two killer songs, “The Nail” and “There’s No Me,” which bring to mind both Radiohead and Psí Vojací, Theo Bleckmann and Adrien Kessler. Seriously! The first half of the album left me cold, but I suddenly light up toward the end. Are the last few tracks better than the first ones, or is it me pushing through my expectations and finally “getting it”? I’ll make sure with a second spin later this week.

ROSHI FEAT. PARS RADIO / The Sky and the Caspian Sea (Geo Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

Soit je fais de la fièvre, soit je suis tombé amoureux (encore), mais je pencherais définitivement pour la seconde option. Roshi est une chanteuse galloise d’origine iranienne. Elle possède une voix superbe, douce et feutrée, qui rappelle Tori Amos dans les graves, Kate Bush dans les aigues, et Clodagh Simmonds pour ses qualités éthérées. The Sky and the Caspian Sea est son premier long-jeu, après un mini-album paru l’an dernier. Pour ce disque, elle fait équipe avec Pars Radio (Graham Dids-Gagarin) aux électroniques et boîtes à rythme. Le résultat est saisissant de beauté évanescente, de douceur, de filigranes. Un mariage parfait entre les mélodies délicates de Roshi et les traitements subtils de Pars Radio. Ajoutez à cela l’influence de chansons traditionnelles iraniennes, intégrées à l’écriture de Roshi. Je suis immédiatement séduit. Vous le serez fort probablement aussi. [Ci-dessous: Sa page MySpace offre cinq extraits en écoute libre.]

Either I’m having a fever or I’m falling in love (again), and I’d definitely bet on the second option. Roshi is a Welsch singer, but her parents are both Iranians. She has a beautiful, quiet and velvety voice reminiscent of Tori Amos in the lower range, Kate Bush in the higher range, and Clodagh Simmonds by its ethereal quality. The Sky and the Caspian Sea is her full-length debut, following an EP released last year. For this CD, she teamed up with Pars Radio (Graham Dids-Gagarin) on electronics and beats. Their music is stunning, with its evanescent beauty, softness, and filigrees. The perfect match between Roshi’s delicate melodies and Pars Radio’s subtle treatments. Add a strong influence (and input) from the Iranian traditional songs Roshi’s parents sang at home. I’m instantly and utterly seduced. And I’m willing to bet you’ll fall for her too. [Below: Her MySpace player contains five clips from the album.]

http://www.myspace.com/roshisongs

JOÃO ORECCHIA / Hands & Feet (Other Electricities)

Aucune idée de qui est ce João Orecchia, mais c’est une parution chez Other Electricities, une petite étiquette que je commence à bien aimer. Cela dit, si Hands & Feet a ses bons moments, ce n’est pas un grand disque. Orecchia fait dans l’électro-pop un peu déstabilisante, mais pas trop. C’est plutôt créatif, mais poli à sa manière, et sans rien qui ressort, outre une reprise de “It’s a Rainy Day, Sunshine Girl” de Faust. Évidemment, probable que n’importe quel disque aurait souffert de se présenter à mes oreilles après celui de Roshi (ci-dessus). Je lui donnerai une seconde chance, par souci d’équité.

No idea who is this João Orecchia is, but this CD is being released on Other Electricities, a small label I’ve taken a shine to this year. That said, Hands & Feet has its goo dmoments, but it’s not a great record. Orecchia makes slightly but not too destabilizing electro-pop. It’s rather creative, but polite in its own way, and nothing really stands out, except a cover of Faust’s “It’s a Rainy Day, Sunshine Girl.” Of cours, any record would have had a hard time convincing me after Roshi’s CD (see above). That’s what I’ll give this one a second chance at some point. For the sake of fairness.

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