Journal d'écoute / Listening Diary
2009-08-17
KLANG / Tea Music (Allos Documents - merci à/thanks to improvised communications)
Oh, mais quel beau disque de jazz, peut-être le meilleur que j’aie entendu cette année. Le calrinettiste James Falzone m’avait séduit en 2006 avec The Sign and the Thing Signified. Ce disque de son ensemble Klang renouvelle l’expérience. L’écriture de Falzone s’appuie sur le jazz créatif du passé (Jimmy Giuffre est une inspiration assumée sur ce disque), ainsi que sur le classique contemporain, pour écrire des musiques lyriques et gracieuses, qui me font parfois penser à l’approche de Michael Moore. Et je constate que que Falzone et moi avons une passion commune: le thé! C’est donc avec une bonne tasse d’un darjeeling in-between-flush bien fruité que j’ai dégusté ce disque mettant aussi en vedette Jason Adasiewicz au vibraphone (clarinette-vibraphone, quelle belle combinaison), Jason Roebke à la contrebasse et le batteur Tim Daisy. Daisy et Roebke contribuent quelques compos, mais Falzone signe la majorité des pièces. Douceur, retenue, un peu d’audace car ce disque est résolument moderne, voire avant-gardiste dans sa manière de faire le pont. Chaudement recommandé.
Oh, what a nice jazz record, possibly the best jazz CD I’ve heard this year. Clarinetist James Falzone had seduced me in 2006 with his The Sign and the Thing Signified. This album by his quartet Klang hits me right on the pleasure bone again. Falzone’s writing relies on past creatize jazz (Jimmy Giuffre is a disclosed inspiration for this particular record) and contemporary classical to form lyrical and gracious tunes – think of Michael Moore. And I realize that Falzone and I share a passion: tea! So it’s with a good cup of in-between-flush Darjeeling that I sipped in this CD also featuring Kason Adasiewicz on vibes (clarinet/vibes, what a nice combination), Jason Roebke on bass, and drummer Tim Daisy. Daisy and Roebke contribute a few compositions, but Falzone penned most of them. Softness, restraint, a little boldness – for this is still a modern jazz record, avant-jazz even in the way it builds bridges. Highly recommended.
http://www.allosmusica.org/Downloads/G.F.O.P.mp3
TON TRIO / The Way (Singlespeed Music)
Aram Shelton m’avait envoyé deux disques. Celui-ci fait contraste avec Last Distractions (commenté le 2009-08-14). Au lieu d’une session free ultra-galvanisée, c’est ici un disque de compositions (surtout), avec un trio plus fin et sophistiqué. Kurt Kotheimer (contrebasse) et Sam Ospovat (batterie) accompagnent Shelton (saxo alto et clarinette basse). Du bon matériel et un son de groupe bien défini, quelque part entre le Vandermark 5 et les groupes d’impro de Daniel Carter. La pièce titre est excellente.
Aram Shelton had send me two CDs. This one makes a sharp contrast with Last Distractions (reviewed on 2009-08-14). Instead of that hyper-driven free session, here we have a set of (mostly) compositions featuring a more delicate and sophisticated trio. Shelton (alto sax and bass clarinet) is accompanied by Kurt Kotheimer (bass) and Sam Ospovat (drums). Good material with a well-rounded group sound, somewhere between The Vandermark 5 and Daniel Carter’s groups. The title track is excellent.
CHRIS / A Glimpse Inside (Musea)
Je me méfie des projets dont le nom consiste en un seul prénom, surtout dans le rock progressif. Ils sont habituellement synonymes d’égocentrisme à outrance. D’ailleurs, ce premier disque signé “Chris” augurait mal, le tout (écriture, interprétation, enregistrement, pochette) étant l’œuvre d’un dénommé Christiaan Bruin, un Néerlandais. Quoi? Aucun regard extérieur sur l’œuvre, aucune fenêtre ouverte à une autre interprétation? Danger! Et pourtant, je suis agréablement surpris. A Glimpse Inside n’est pas une grande œuvre, mais ç’aurait pu l’être. Bruin n’a pas une bonne voix (ou plutôt, il en a bien peu) et il casse son anglais, mais il écrit de bonnes chansons et les réalise d’une manière compétente. Il y a du Beach Boys autant que du Pink Floyd dans son approche, ce qui n’est pas rien. La pièce titre, “For All Who Care” et “Masquerade” sont de bons titres qui, avec plus de moyens, un producteur bien en selle et un chanteur qui saurait vraiment porter les mélodies, pourraient devenir irrésistibles. En fait, A Glimpse Inside fait un excellent démo. On souhaiterait maintenant que quelqu’un donne les moyens à Bruin de se constituer un groupe et de réenregistrer le tout avec plus de punch.
I am wary of projects christed with only a first name, especially in prog rock. These are usuallu synonymous with egotistical endeavours. In fact, this debut album by “Chris” showed all the warning signs, as it is entirely (lyrics, music, performance, recording, artwork) the work of one Christiaan Bruin from The Netherlands. What? No outside look on the album, no window open on an outsider’s interpretation? Danger, my friends! And yet, I am pleasantly surprised. A Glimpse Inside is not a great album, but it could have been. Bruin doesn’t have a good voice (in fact, he has little voice at all) and he has an accent , but he writes good songs and produces them adequately. There’s as much Beach Boys as Pink Floyd in his style. The title track, “For All Who Care” and “Masquerade” are good songs that might have become irresistible with larger means, a good producer, and a singer who’d know how to carry the melodies. Actually, A Glimpse Inside makes an excellent demo. I wish someone would provide Bruin with the means to put together a group and rerecord the whole thing with more pezzaz.
NOVELLER / Red Rainbows (No Fun Productions)
Sous ce nom d’artiste se cache Sarah Lipstate, musicienne et cinéaste de Brooklyn, dont c’est le premier disque. Red Rainbows consiste en bourdons de guitare électrique avec moult électroniques. Elle développe une certaine beauté à l’intérieur de ses longues pièces, avec un côté abrasif bien contrôlé, qui prend l’ampleur au bon moment. Rien de nouveau, mais aussi une attitude de “rien à prouver” qui évite les extrêmes et se concentre sur le bien faire, le moment opportun. Réussi. Le disque comporte aussi un court métrage (que je n’ai malheureusement pas le temps de regarder dans l’immédiat).
Under this moniker hides Sarah Lipstate, a musician and filmmaker from Brooklyn. This is her first record. Red Rainbows is a set of drones made with electric guitar and an array of electronic effects. She manages to develop a certain beauty inside her long tracks, with a well-controlled gritty side that steps up at the right time. Nothing new, but no “I have something to prove” attitude either, which means that Noveller avoids extremes to focus on know-how and timing. Well done. The disc also includes a short film (sadly, I don’t have time to watch right now).
ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Mantra of Love (alien8 recordings)
[Suite de mes aventures templesques, qui se poursuivent depuis le 27 juillet]. Un très bon AMT, paru en 2004 chez la montréalaise alien8 recordings. Deux pièces. “La Le Lo” est un chant traditionnel occitan paraisoifié. Il a peu à voir avec la phénoménale “La Novia”, pièce épique (occitane aussi) aux harmonies vocales complexes. Celle-ci est simple, interprétée avec conviction par Cotton Casino. “L’Ambition dans le miroir” est une pièce de type suite (ou presque, malgré l’absence de sous-titres), un voyage cosmique bien senti. Un disque pas inoubliable, mais certainement recommandable (et l’un des tout derniers avec Cotton).
[The continuation of my Temple-esques adventures that started on July 27.] A very good AMT title released in 2004 on the Montreal-based label alien8 recordings. Two tracks. “La Le Lo” is a Paraiso-ified traditional occitan song. It’s nohing like AMT’s epic “La Novia” (occitan too) and its complex vocal harmonies. This one is simple and simply performed by Cotton Casino. “L’Ambition dans le miroir” is suite-type piece (well, almost, as it has no subtitles), a powerful cosmic journey. Not an unforgettable record, but a commendable one (and one of the very last few featuring Cotton).
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