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2014-03-06

2014-03-05: Koji Asano, Pierre Alexandre Tremblay, Family Fodder

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-03-05

KOJI ASANO / Voucher Universe (Solstice)
Le 52e album de Koji Asano (publié uniquement sous forme numérique) propose deux tranches d’environ 35 minutes chacune (“Part 1” et “Part 2”). Elles forment un tout, soit une pièce constituée essentiellement de hautes fréquences, au développement très lent. Au début, on est dans le domaine de l’électronique ambiante - accords simples et mélodiques qui changent suivant des modes éprouvés. Vers la fin, on réalise que cet univers sonore a glissé progressivement vers un état bruitiste de larsens douloureux. Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faudra reprendre depuis le début. “Part 1” est plus agréable à l’oreille que “Part 2”, très agréable en fait, malgré les manipulations granulaires, l’absence de basses fréquences et la longueur.
Koji Asano’s 52nd album (only released in digital form) consists of two slices of about 35 minutes each (“Part 1” and “Part 2”). They form a whole, a slow-developing piece consisting mostly of high frequencies. At first, we’re in ambient electronic music territory – simple melodious chords changing following trusted modes. Toward the end, you realize that this soundworld has gradually slipped into a noise state filled with painful feedbacks. To understand how we got there, you’ll need to start over. “Part 1” is more enjoyable than “Part 2” – actually, it is very enjoyable, despite [actually more because of] granulation experiments, lack of bass frequencies, and length.

PIERRE ALEXANDRE TREMBLAY / La marée (empreintes DIGITALes – merci à/thanks to Dense Promotion)
Le quatrième album de Pierre Alexandre Tremblay chez empreintes DIGITALes (savez-vous combien d’électroacousticiens ont publié quatre disques ou plus chez cette prestigieuse étiquette? On les compte sur une seule main) est un disque compact double qui propose cinq œuvres mixtes composées entre 2008 et 2013. Chacune fait appel à un instrumentiste, des traitements, un système interactif et une bande de sons fixés. Tremblay compose ici pour la clarinette basse, le piano (deux fois), la table de Babel de Jean-François Laporte et la soprano Peyee Chen. Chaque pièce est complexe et renferme plusieurs strates de sens. La plus agressive est “Un clou, son marteau, et le béton” pour piano, une étude dans les dynamiques les plus extrêmes. Ma préférence va à “Still, Again” pour la soprano Peyee Chen, un opéra à une voix en 14 minutes qui a beaucoup de punch. Quant aux vibrations les plus étranges, on les trouve dans “Mono no aware” pour Laporte, où il est impossible de départager entre sons fixés, interprète et interaction homme-machine.
Pierre Alexandre Tremblay’s fourth album for empreintes DIGITALes – do you know how many electroacoustic composers have released four albums or more on this prestigious label? You won’t need more than one hand – is a double CD set featuring five mixed works composed between 2008 and 2013. Each piece involves an instrumentalist, treatments, an interactive system, and fixed sounds. Tremblay composed for bass clarinet, piano (twice), Jean-François Laporte’s Babel table, and soprano singer Payee Chen. Each piece is complex, with many levels of meaning. The most aggressive one is “Un clou, son marteau, et le béton” for piano, an etude in extreme dynamics. My favorite here is “Still, Again” for soprano Peyee Chen, a 14-minute single-voice opera that packs a lot of punch. As for the strangest vibrations, they come from “Mono no aware” for Laporte, where it gets impossible to distinguish between fixed sounds, performer, and man-machine interaction.

FAMILY FODDER / Monkey Banana Kitchen (Staubgold - merci à/thanks to Dense Promotion)
Autre coup de maître de l’étiquette allemande Staubgold dans son programme de réédition de la pop déjantée britannique. Après une solide réédition des 49 Americans, voici Family Fodder, un groupe qui figurait sur la sacro-sainte liste de Nurse With Wound. Monkey Banana Kitchen totalise 80 minutes et regroupe le microsillon du même nom (1980), le mini-album Schizophrenia Party (1981) et les 45 tours Film Music (1981) et The Big Dig (1982). Excellente pop métissée – new wave, krautrock, psychédélique, RIO. Des trucs très accrocheurs (“Dinosaur Sex”, anti-hit de neuf minutes, “Organ Grinder” à l’humour teuton, “Love Song”, indescriptible) et tout aussi séditieux. Pensez The Pop Group, The Work, Zero Pop. Avec une chanteuse française pour certains morceaux (“Savoir Faire”, “Cerf Volant”), ce qui évoque fortement ce que sera Stereolab à ses débuts. Je n’avais aucune idée de l’existence de Family Fodder et ce disque est une révélation.  [Ci-dessous: “Bass Adds Bass”]
Another masterstroke from German label Staubgold who keeps reissuing the oddest things in UK odd pop. After a commanding reissue of The 49 Americans, here comes Family Fodder, a group that appeared on the sacrosainct Nurse With Wound List. Monkey Banana Kitchen is seconds away from a total of 80 minutes and culls the same-title LP from 1980, the Schizophrenia Party EP (1981) and the singles Film Music (1981) and The Big Dig (1982). Excellent hybrid pop – new wave, krautrock, psychedelia, RIO. There’s some seriously catchy bits in here (“Dinosaur Sex,” a 9-minute non-hit; “Organ Grinder” and its teutonic humour; “Love Song”, undescribable), and some seditious ones too. Think The Pop Group, The Work, Zero Pop. With a French singer on a few tracks (“Savoir Faire”, “Cerf Volant”) that strongly evoke what Stereolab would sound like at the beginning. I had no idea this band existed, and this CD is a revelation.  [Below: “Bass Adds Bass.”]


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