Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2012-03-20

2012-03-19: Tilly/Guionnet, Lebrat/Boubaker, Philip Gayle, Inner Ear Brigade, Peter Broderick

Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-03-19

Les pierres d’une cathédrale; l’air qu’elle contient et qui véhicule les ondes sonores; enfin, les axiomes mathématiques permettant de calculer l’emplacement et les conditions des ondes stationnaires dans ce volume. Voilà les bases de l’œuvre de Thomas Tilly et de Jean-Luc Guionnet. L’orgue de la cathédrale sert de source sonore. Pour le reste, nous sommes en présence d’un jeu de positionements des micros dans l’enceinte, de montage et d’ajouts de silences cathédraux traités, de bruit blanc et d’ondes sinusoïdales. Lente et formelle dans ses deux premiers mouvements, l’œuvre devient complexe et prenante dans les deux derniers. Moins aride que les autres disques d’orgue de Guionnet.
The stones of a cathedral; the air inside said cathedral that transmit sound waves, and; the mathematical axioms making it possible to calculate the location and conditions of standing waves inside that air volume. These are the foundations of Thomas Tilly and Jean-Luc Guionnet’s collaborative work. The cathedral organ provides the main sound source. For the rest, this is about microphone placement, editing, and added treated cathedral silences, white noise, and sine waves. The piece is slow and formal in its first two movements, increasingly complex and taking in the last two. And as a whole, this work is less arid than Guionnet’s other organ-based records.

SOIZIC LEBRAT & HEDDY BOUBAKER / Quasi souvenir (Petit Label)
J’ai plus qu’un quasi souvenir du premier disque de Soizic Lebrat (violoncelle) et Heddy Boubaker (saxophone) - Accumulation d’acariâtres acariens était une petite merveille d’improvisation libre microsonique. Quasi souvenir en est le fier successeur. Sept improvisations pleines d’inventivité retenue et d’interaction mesurée. La courte “Berceuse vénéneuse”, où Boubaker darde la langue tel un serpent sous les ligneuses sinueuse de Lebrat, résume bien l’atmosphère de ce disque. Une microédition à 100 exemplaires; précipitez-vous.
I have more than a quasi-memory (“Quasi Souvenir”) of the first album by Soizic Lebrat (cello) and Heddy Boubaker (sax) – Accumulation d’acariâtres acariens was a beautiful journey into microsonic free improvisation. Quasi souvenir is its proud follow-up. Seven improvisations full of restrained invention and measured interaction. The short “Berceuse vénéneuse” (“Poisonous Lullaby”), with Boubaker’s darting toungue work and Lebrat’s sinuous lines, sums up the playful character of this record. It’s a micro-edition of 100 copies, so hurry up.

PHILIP GAYLE / Babanço Total (Public Eyesore)
Philip Gayle est connu comme guitariste. Babanço Total est un ovni dans sa carrière; il est d’ailleurs présente comme une “exploration ponctuelle”... des bruits du corps – surtout des bruits de bouche en tout genre. Quinze pièces, 64 minutes de bruits du corps superposés, ralentis et accélérés. On pense à l’évident Music from the Body de Ron Geesin et Roger Waters, mais aussi aux premiers essais de musique concrète de Frank Zappa (particulièrement les intercalaires dans We’re Only in It for the Money). C’est futé et rigolo, puis intéressant et amusant, puis lassant et puéril. Autrement dit, l’idée ne passe pas la rampe d’un disque complet.
Philip Gayle is known as a guitarist. Babanço Total is a UFO in his career; the label even introduces it as a “one-time exploration”… of bodily functions – mostly mouth- and skull-based sounds. Fifteen tracks, 64 minutes of multitracked, sped-up and slowed-down bodily sounds. It brings to mind obviously Ron Geesin and Roger Waters’ Music from the Body, but also Frank  Zappa’s early musique concrete experiments (like the seguing sequences in We’re Only in It for the Money). It’s whimsical and funny, then interesting and amusing, then boring and puerile. In other words, the idea doesn’t pass the full-length test.

INNER EAR BRIGADE / Rainbro (altrOck)
L’étiquette italienne AltrOck réussit encore à m’épater, en recrutant cette fois un groupe de la côte ouest américaine. Inner Ear Brigade est un ensemble de dix musiciens dirigé par le guitariste Bill Wolter, qui signe toutes les compositions. Rainbro présente une musique s’inspirant de l’avant-prog de Thinking Plague et de Motor Totemist Guild (la présence d’une chanteuse évoquant Deborah Perry y étant pour beaucoup), de Zappa, de Larval, et du rock de chambre belge. Des pièces courtes aux textes déconstruits, des chansons accessibles mais tordues. Très réussi.  [CI-dessous: Écoutez tout l’album sur bandcamp.]
The Italian label AltrOck surprises me once again, this time by adding to its roster a US West Coast band. Inner Ear Brigade is a ten-piece directed by guitarist Bill Wolter who pens all their material. Rainbro features music inspired by the avant-prog stylings of Thinking Plague and Motor Totemist Guild (the presence of a Deborah Perry-sounding female singer has something to do with it), Zappa, Larval, and Belgian chamber rock. Short pieces with deconstructed lyrics, accessible yet twisted songs. Very good.  [Below: Listen to the whole album on bandcamp!]

PETER BRODERICK / http://www.itstartshear.com (Hush Records)
Oui, le nouveau disque de Peter Broderick s’intitule bel et bien http://www.itstartshear.com. Il s’agit d’un album de chansons dans la veine de Home, c’est-à-dire avec des arrangements allant au-delà du simple piano/voix ou guitare/voix de l’excellent How They Are. Batterie, électroniques et cordes viennent orner l’univers très intimiste de Broderick. Un disque assez réussi, plus que l’éclectique Home, avec les chansons “I Am Piano” et “Colin” qui se distinguent à la première écoute. Une écoute très agréable au demeurant, mais pas entièrement conséquente, et loin de la beauté fragile de How They Are.
Yes, Peter Broderick’s new record is really titled http://www.itstartshear.com. This is a song-based album in the same vein as Home, i.e. featuring arrangements that go beyond the simple piano/vocals or guitar/vocals setting found on the excellent How They Are. Drums, electronics and strings ornament Broderick’s very intimate soundworld. A rather successful record, more than Home (too eclectic), with “I Am Piano” and “Colin” as the stand-out tracks on first listen. And it’s a highly enjoyable listen, just not as consequential as I was hoping, and far from the fragile wonders of How They Are.

No comments:

Post a Comment