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2012-02-29

2012-02-28: Wallin/Johansson, Rêverie Duo, Naked City

Journal d'écoute / Listening Diary

2012-02-28

PER HENRIK WALLIN & SVEN-ÅKE JOHANSSON / 1974-2004 (Umlaut Records)
Depuis quelques jours, je vous présente des albums de l’étiquette Umlaut Records. Celle-ci ne fait pas que proposer les projets frais de jeunes musiciens européens. Elle a aussi un penchant vers la préservation du passé. Publié à la suite du déces du pianiste suédois Per Henrik Wallin, 1974-2004 collige les quelques traces laissées par son duo avec le batteur Sven-Åke Johansson (plus connu des Nord-Américains pour sa participation au Machine Gun de Peter Brötzmann). 1974-2004 est un coffret de quatre disques, mais aucun ne fait plus de 42 minutes. Sont rassemblés, dans l’ordre, une courte session de 2004 avec le contrebassiste Joe Williamson (très réussie), des enregistrements de 1974 et 1975, puis un album double de 1986 paru à l’origine chez FMP (je crois - aucun détail sur l’aspect réédition-ou-inédit dans le livret). La qualité sonore du matériel de 1986 est déficiente, mais le duo y mène un train d’enfer, à coups d’éclats boogie-woogie, de chansons impromptues et de percussions théâtrales, le tout en deux sets ininterrompus. Pour l’esprit, ça me fait penser au Clusone Trio.
IN the past few days I have been reviewing albums from Umlaut records. This label does not solely release fresh projoects from young European musicians, it also delves in conservation of the past. Released following the death of Swedish pianist Per Henrik Wallin, 1974-2004 collects the few traces left by his long-standing duo with drummer Sven-Åke Johansson (best known by North-American jazz heads for his role in Peter Brötzmann’s Machine Gun). 1974-2004 is a 4-CD box set (but none of the discs runs beyond 42 minutes). The material collected consists in: a short 2004 session with bassist Joe Williamson; 1974-1975 recordings; and a double album recorded in 1986, originally released by FMP (I think - details about what is being reissued and what is previously unreleased are very scarse). Sound quality of the 1986 material is sub-par, but the duo gives of wild performance, full of boogie-woogie escapades, song-bursting, and circus percussion = the spirit of it is strongly reminiscent of the Clusone Trio.

RÊVERIE DUO / Stagioni (SLAM Productions)
Duo guitare acoustique et violoncelle formé de Valerio Daniele et Redi Hasa. Très belle musique instrumentale s’inspirant de la Renaissance italienne et de la musique improvisée. Passages texturaux et abstraits (“Il Ritorno”) côtoyant des moments de pure beauté mélodique (“La Barchetta di carta,” “Il Resto delle cose,” “Stagioni”). Sobre mais touchant.
An acoustic guitar/cello duo consisting of Valerio Daniele and Redi Hasa. Beautiful instrumental music drawing from the Italian Renaissance and free improvisation. Textural, abstract passages (“Il Ritorno”) brushing elbows with moments of pure melodic beauty (“La Barchetta di carta,” “Il Resto delle cose,” “Stagioni”). Moving music, yet retrained.

NAKED CITY / Torture Garden/Leng Tch’e (Tzadik)
(Dernière d’une série de sept chroniques quotidiennes. Je me rattrape dans mon Zorn. C’est loin d’être terminé, mais c’est tout ce que mon budget me permet pour l’instant.) Naked City a fait école - pour plusieurs, cette forme de jazz hardcore aux virages abrupts a même défini ce qu’est Zorn, à tort. Cela dit, “Torture Garden” est un assaut auditif sans égal à l’époque et avec quelques imitateurs aujourd’hui (dont Zorn lui-même, hello Moonchild). La qualité d’écriture est indéniable et la qualité d’exécution aussi (avec Zorn, Frisell, Horvitz, Frith, Baron et l’hallucinant Yamataka Eye). Essoufflant, exigeant, maudissant, mais très très bon. Et si vous pensez que c’est la vitesse et le côté zappette de la chose (succession de très courts mouvements) qui est le plus difficile à supporter, attendez d’arriver à “Leng Tch’e” - un interminable sludge rock d’une intensité mesurée, une torture conçue pour vous garder en vie longtemps. Ce disque regroupe deux mini-albums parus séparément à l’origine.  [Ci-dessous: “Blood is Thin”, la pièce d’ouverture de “Torture Garden” (et en visuel la pochette originale de ce mini-album.]
(Last installment in a seven-part series of daily reviews. So I’m catching up on Zorn’s discography, but that’s all my budget allows for now.) Naked City has made its mark. For many, this hardcore jazz band with abrupt turn after abrupt turn even defines (wrongfully) what Zorn embodies. That being said “Torture Garden” is an aural assault that had no match back in 1990 and has a few imitators today (including Zorn himself, hello Moonchild). The quality of the composition is undisputable; the quality of the interpretation is incredible (with Zorn, Frisell, Horvitz, Frith, Baron, and the hallucinating screams of Yamataka Eye). Exhausting, demanding, damning, but oh so good. And if you think the worst about this music is the breakneck speed and the zapping-like edits, wait until you reach “Leng Tch’e,” an endless sludge rock of measured intensity - measured to torture you while keeping you alive for a long time. This CD culls two Eps first released seperately in 1989/1990.  [Below: “Blood is Thin,” the opening cut on “Torture Garden” (and, as visual, the original cover for that EP.]

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