Journal d'écoute / Listening Diary
2010-08-10
ROSSET MEYER GEIGER / What Happened (Unit Records)
Un trio suisse de jazz, un typique trio piano (Josquin Rosset), contrebasse (Gabriel Meyer) et batterie (Jan Geiger). Un jeune trio qui fait du jazz très soft, un post-bop langoureux qui semble s’inspirer de Lennie Tristano, avec un côté parfois plus groové. Pas désagréable, mais peu remarquable. Bof.
A Swiss jazz trio, a typical piano trio with Josquin Rosset as the lynchpin, plus Gabriel Meyer on pbass and Jan Geiger on drums. A young trio playing very soft jazz, a languid post-bop that seems to draw its inspiration from Lennie Tristano, with occasionally a groovier track.
VOX ARCANA / Aerial Age (Allos Documents - merci à/thanks to Improvised Communications)
Premier disque pour le trio Vox Arcana, la créature du percussionniste Tim Daisy, avec Fred Lonberg-Holm (violoncelle) et James Falzone (clarinette). Il est d’ailleurs paru chez l’étiquette de Falzone, dont les deux derniers albums m’ont fort plu et impressioné. Les compositions de Daisy sont complexes et obliques, cérébrales, mais l’interprétation fougueuse qu’en donne le trio leur insuffle une dimension humaine. Il y a clairement une relation organique entre l’écriture de cette musique et les musiciens pour qui elle est écrite. J’ai besoin d’une ou deux écoutes supplémentaires pour vraiment accrocher, mais c’est un beau et stimulant projet.
The first CD from Vox Arcana, a trio led by Chicago-based percussionist Tim Daisy, with Fred Longberg-Holm (cello) and James Falzone (clarinet). This album is out on Falzone’s own label, whose previous two releases I found very enjoyable. Daisy’s compositions are complex and oblique, cerebral even, but they are given such lively performacnes that they gain a rich human dimension. There is clearly an organic relationship between this music’s writing process and the musicians it was being written for. I need another listen or two to truly get into it, but it’s a fine and stimulating project.
2010-08-11
ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / An Anthology of Noise & Electronic Music, Sixth A-chronology (1957-2010) (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)
Voici l’un des meilleurs volumes dans cette série gargantuesque (en taille et en ambition). Fraîchement paru, ce pénultième album double propose un sixième voyage à travers l’histoire des musiques bruitistes et électroniques, un voyage dans le désordre, au fil d’associations d’idées et logiques internes. Le menu est particulièrement relevé et très riche en pièces inédites: Tetsuo Furudate, Hijokaidan, Incapacitants, Z’ev, Daniel Menche, Stephen O’Malley. On trouve aussi des pièces d’Oliver Stummer, Henry Cowell et Else Marie Pade (l’aspect historique); Israel Martinez, Sote et Manuel Rocha Iturbide (l’aspect international), et d’autres encore. Un programme riche, très riche. Bravo. [Ci-dessous: Vous trouverez trois extraits sonores et le menu complet sur cette page officielle.]
Here is one of the best volumes from this gigantic (in size and scope) series. Just out, this penultimate double-CD installment offers a sixth journey through the history of noise and electronic music, a journey following flashes and internal logics. What a quality menu this time around, with lots of previously unreleased tracks: Tetsuo Furudate, Hijokaidan, Icapacitants, Z’ev, Daniel Menche, Stephen O’Malley. There’s also pieces by Oliver Stummer, Henry Cowell and Else Marie Pade (the historical aspect); Israel Martinez, Sote, and Manuel Rocha Iturbite (the international aspect), and more. A very rich programme. Highly recommended. [Below: Three audio clips and the full track list on this official page.]
CINDYTALK / Up Here in the Clouds (editions Mego - merci à/thanks to Forced Exposure)
À la sortie de The Crackle of My Soul l’an dernier, Gordon Sharp de Cindytalk avait affirmé qu’un second disque suivrait sous peu, question de cimenter le retour de ce groupe des années 80. Crackle était un excellent disque d’électronica expérimentale entre le glitch et le bruitisme. Up Here in the Clouds est très différent mais tout aussi satisfaisant. Cette fois, l’approche est nettement plus bruitiste et ambiante. Bref, ça torche. Ça sent le Daniel Menche, le Merzbow même parfois, mais il y a aussi des moments de pure beauté ambiante (“The Eighth Sea” rappelle Lawrence English). Convaincant.
When The Crackle of My Soul came out last year, Cindytalk’s Gordon Sharp went on record saying he had another one ready to cement the ‘80s band’s comeback. Well here it is, and while Crackle was an excellent experimental electronica CD blending glitch and noise, Up Here in the Clouds is a different story that’s just as satisfying. This time, the music is resolutely noisier and more ambient. In other words, it’s da bomb. I hear some Daniel Menche, some Merzbow even at times, but there are also moments of pure ambient beauty (like “The Eighth Sea,” reminiscent of Lawrence English’s work). Convincing.
ALTAR EAGLE / Mechanical Gardens (Type Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Okay... Brad Rose (The North Sea) s’allie à son épouse Eden Hemming pour former un projet de pop électronique reposant sur des textures bruitistes. C’est... naïf et un peu creux. Comprenez-moi bien, c’est mieux que bien de la pop commerciale - et ce n’est PAS de la pop commerciale – mais ça me semble souvent facile, à l’exception de “Six Foot Arms”, la dernière chanson qui, elle, va plus loin dans l’exploration de cette forme musicale.
Okay... So Brad Rose (The North Sea) teams up with his wife Eden Hemming to form an electro-pop project relying on noise textures. It’s... naive and a bit hollow. Please understand me, it’s better than most pop music – and it’s NOT pop music – but it often sounds easy, except for “Six Foot Arms,” the last song which pushes the song-form experiment further.
CHARMING HOSTESS / The Bowls Project (Tzadik)
Tous à genoux, Charming Hostess est de retour! Et ce nouveau projet n’est PAS a cappella! En fait, il décape! Jewlia Eisenberg, Marika Hughes et Cynthia Taylor sont entourés d’un clarinettiste (Jason Ditzian), d’une batteur (Ches Smith) et d’un bassiste-guitariste en Shahzad Ismaily! Et ce, sans compter une jolie liste d’invités, dont Marc Ribot et Nils Frykdahl (de Sleepytime Gorilla Museum et ex-Hostess lui-même) qui vient pousser une chanson. L’écriture et la facture sonore de ce disque sont pesantes à souhait (l’influence d’Ismaily, assurément), ce qui convient très bien au sujet: les textes retrouvés sur les bols à incantation et amulettes babyloniens. Moins complexe que Eat ou Punch (pas de métriques démentes, exit les polyphonies est-européennes), mais parfois plus lourd que ces albums. Différent, mais du solide. [Ci-dessous: Une interprétation en formation réduite de “Seven Spirits”, une des chansons de l’album.]
Kneel down, everyone, for Charming Hostess is back! And this new project is NOT a cappella. Actually, it rocks! Jewlia Eisenberg, Marika Hughes and Cynthia Taylor are surrounded by a clarinetist (Jason Ditzian), a drummer (Ches Smith) and a bassist/guitarist in Shahzad Ismaily! Not to mention a jolly list of guests that includes Marc Ribot and Nils Frykdahl (of Sleepytime Gorilla Museum, and an ex-Hostess) who comes in to sing a song. The writing and sound design of this record are heavy aplenty (Ismaily’s influence, I bet), which befits the topic: texts found on Babylonian incantation bowls and amulets. Less complex than the music on Eat or Punch (no demented time signatures or East-European polyphonies), but occasionally heavier than either. Different and quite strong. [Below: A performance of the song “Seven Spirits” with a scaled-down line-up.]
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