2012-10-10

2012-10-09: Locrian/Heemann, Vlatkovitch Tryyo, Flu(o), Smith/Moholo-Moholo, Kaipa, Volkov/Ganelin/Grin Denko/Martynov/Fedorov


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-10-09

LOCRIAN & CHRISTOPH HEEMANN / Locrian & Christoph Heemann (Handmade Birds, merci à/thanks to Dense Promotion)
Cette collaboration entre l’électronicien Christoph Heemann et le groupe drone Locrian (Terence Hannum aux claviers, André Foisy aux guitares, Steven Hess aux percussions) propose un mélange de moments forts et de moments faibles. Des quatre pièces de 11 à 15 minutes que propose cette parution sur vinyle, une est parfaitement réussie (“Hecatomb”, splendide), une autre tient la route (“Edgeless City”, des ambiances riches) et les deux autres s’attardent trop longtemps, voire tombent dans la caricature (“Loath the Light”, un doom drone avec sépulcrales et tout le tra-la-la, on croirait une trame sonore d’Halloween).
This collaboration between electronician Christoph Heemann and drone trio Locrian (Terence Hannum on keys, André Foisy on guitars, Steven Hess on percussives) delivers an uneven mix of bright and dull moments. Out of the four 11-to-15-minute tracks on this LP-only release, one is stellar (“Hecatomb”, gorgeous), another one holds up well (“Edgeless City,” rich ambiences), and the other two are too long and even resort to self-caricature (“Loath the Light”, a doom drone with sepulchral vocals and all, sounds like a Halloween haunted house soundtrack).

VLATKOVICH TRYYO / Pershing Woman (pfMENTUM)
Le tromboniste Michael Vlatkovich multiplie les permutations de projet. Ce Vlatkovich Tryyo consiste en Jonathan Golove au violoncelle électrique et Damon Short à la batterie. Le mariage entre trombone et violoncelle amplifié s’avère heureux - les deux instruments naviguent une tessiture similaire avec la même puissance. Ce qui donne aux compositions de Vlatkovich un certain panache et de la volubilité. Short réussit à ne pas se faire oublier et l’ensemble constitue un jazz d’avant-garde joyeux et stimulant, sans transcendance (et avec une qualité sonore - une prise de son en concert - un tantinet décevante).
Trombonist Michael Vlatkovich is going through project permutations. This Vlatkovich Tryyo consists of himself, Jonathan Golove on electric cello and Damon Short on drums. Pairing trombone and electric cello proves to be a very good idea - both instruments navigate a similar range with equal power. And that gives some gusto to Vlatkovich’s talkative compositions. Short manages to assert his presence (not always obvious between the two lead musicians’ exchanges). The whole thing come through as spirited and stimulating avant-jazz, but it’s nothing transcending – and the quality of this live recording is a bit disappointing.

FLU(O) / Encore remuants (Circum-Disc)
Groupe dirigé par le batteur Peter Orins, avec Christian Pruvost (trompette), Olivier Benoit (guitare), Stefan Orins (piano) et Christophe Hache (basse). Quelque part entre la partie occidentale de Hué-Circum et le trio TOC, et tout à fait dans l’esprit avant-jazz/rock qui prévaut chez Circum-Disc. “Polly” plonge dans l’éthos post-rock en finale, une décision surprenante mais heureuse. L’écriture de Peter Orins est toujours aussi incisive, alliant précision des thèmes et ouverture sur l’apport des musiciens.
A band led by drummer Peter Orins, with Christian Pruvost (trumpet), Olivier Benoit (guitar), Stefan Orins (piano), and Christophe Hache (bass). Somewhere between the Western part of Hué-Circum and the TOC trio, and resolutely fitted to Circum-Disc’s avant-jazz/rock aesthetic. The closer “Polly” dives straight into post-rock ethos, a surprising yet delightful proposition. Peter Orins’ songwriting remains as incisive as ever, with precise themes and room for the other musicians to bring something to the table.

WADADA LEO SMITH & LOUIS MOHOLO-MOHOLO / Ancestors (TUM Records - merci à/thaks to Braithwate & Katz Communications)
La rencontre des jazzmen expatriés sud-africains s’inscrit dans la recherche des racines si chère au trompettiste Wadada Leo Smith. Sa relation musicale avec le batteur Louis Moholo-Moholo remonte aux années 70. Ancestors a été enregistré près de quarante ans plus tard, en février 2011, en Finlande. La première moitié de l’album consiste en compositions - trois de Smith, une du batteur -- des pièces aux thèmes assez lâches et qui font ressortir toute la musicalité du jeu de Moholo-Moholo (à ce chapitre, il n’a d’égal que le grand Milford Graves). La seconde moitié est occupée par une longue improvisation libre qui propose un merveilleux voyage hors du temps et du jazz. Recommandé. [Ci-dessous: Une composition de Smith intitulée “Moholo-Moholo / Golden Spirit”.]
Meeting the South African musician expatriates fits in trumpeter Wadada Leo Smith’s quest of his own roots. His musical relationship with drummer Louis Moholo-Moholo started in the ‘70s. Ancestors was recorded four decades later, in February 2011, in Finland of all places. The first half of the CD features compositions – three by Smith, one by the drummer – with loose themes and room to stretch. They highlight the musicality in Moholo-Moholo’s playing (only bested by the great Milford Graves). The second half consists of an extended free improvisation that takes us on a fabulous journey out of time and jazz. Recommended. [Below: A Smith composition entitled “Moholo-Moholo/Golden Spirit.”]

KAIPA / Vittjar (InsideOut)
J’ai toujours eu de la difficulté avec Kaipa depuis leur retour – quelque chose dans l’assemblage de leurs chansons (les clivages claviers/guitare, voix féminine/masculine) me semble manquer de naturel. Tout comme quelque chose dans l’assemblage de talents n’arrive pas à dépasser ou même égaler la somme des parties. Par exemple, le chanteur Patrick Lundström (Ritual) est sous-utilisé. Cela dit, j’aime bien “Lightblue and Green” dans son ensemble et la pièce-titre. Par contre, “Treasure-House” est à oublier et “Our Silent Ballroom Band” (20 minutes), malgré ses airs de Ritual, n’offre pas un degré de cohésion suffisant pour convaincre.
I have always had a hard time with Kaipa since the band’s comeback – there’s something in the assemblage of their songs (the cleavage between keyboard-led sections and guitar-led sections, between male and female vocals) that likes natural. Similarly, there’s something in the assemblage of talents here that doesn’t manage to surpass, or even equal, the sum of the parts. For instance, singer Patrick Lundström of Ritual is under-used. That being said, I quite like “Lightblue and Green” as a whole and the title track. However, “Treasure-House” is a throwaway, and “Our Silent Ballroom Band (20 minutes), despite its Ritual-like bits, offers too little cohesion to convince.

VLADIMIR VOLKOV, SLAVA GANELIN, TATIANA GRIN DENKO, VLADIMIR MARTYNOV & LEONID FEDOROV / Concert at Givataim Theater (Auris Media)
Ce DVD (PAL, toutes régions, stéréo, 90 minutes) filmé en concert en Israël tourne autour du contrebassiste Vladimir Volkov. En premier lieu: un splendide duo avec le légendaire pianiste Slava Ganelin (du Ganelin Trio), une improvisation de 30 minutes où Volkov déploie des trésors d’invention, tandis que Ganelin alterne entre piano à queue, synthétiseur et petites percussions. Impressionnant. La suite, par contre, m’a beaucoup moins impressionné: un cycle de chansons en duo avec le guitariste-chanteur Leonid Fedorov. Peut-être est-ce la barrière linguistique, mais je n’accroche pas. Les chansons sont longues, répétitives et consistent essentiellement en strumming mis en boucle ponctué un peu facilement par Volkov à coup brusques et répétés d’archet. Les choses s’améliorent lorsque le pianiste Vladimir Martynov et la violoniste Tatiana Grin Denko se joignent au duo pour les deux dernières pièces. Alors, les psalmodies de Fedorov prennent plus d’ampleur, évoquant celles de Filip Topol.
This DVD (PAL, all regions, stereo, 90 minutes) filmed live in Israel revolves around doublebassist Vladimir Volkov. First of all, we have a gorgeous duo set with legendary pianist Slava Ganelin (of The Ganelin Trio fame), a 30-minute free improvisation where Volkov unearthes treasures of invention, while Ganelin switches back and forth between grand piano, synthesizer, and hand percussion. Impressive. The rest, though, is less so: a song cycle performed by Volkov and guitarist/singer Leonid Fedorov. Maybe it’s the language barrier, but I don’t like it. The songs are long, repetitive, and mostly consist of looped strumming punctuated by see-sawing bow strokes. Things get a bit better when pianist Vladimir Martynov and violinist Tatiana Grin Denko rejoin the duo for the last two songs. Then, Fedorov’s laments start running deeper, evoking Filip Topol.

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