Journal d'écoute / Listening Diary
2012-10-02
FRANCISCO MEIRINO / Untitled Phenomenas in Concrete (Cave12 Orchestra
- merci à/thanks to Dense Promotion)
Le compositeur-électronicien suisse Francisco Meirino
propose, avec cette œuvre, un retour sur le système UPIC de Xenakis, qui
permettait de traduire en données sonores vectorielles des traits de crayon sur
une tablette numérique. Untitled Phenomenas in Concrete est
constituée de 85 séances de dessin et 18 enregistrements de terrain. L’œuvre,
présentée d’un seul trait (35 minutes), s’apparente à l’acousmatique française,
avec un côté plus imprévisible. Une musique fignolée, dont les contrastes font
réfléchir sur la manière du compositeur. Une œuvre consistante.
With this piece, Swiss composer/electronician
Francisco Meirino revives Xenakis’s UPIC system, a piece of software that turns
drawings on a digital tablet into vectorial sonic data. Untitled
Phenomenas in Concrete consists of 85 drawing sessions and 18 field
recordings. Presented as a single 35-minute track, the work is strongly
reminiscent of French acousmatic music, with a little something more
unpredictable. It’s carefully-composed music whose contrasts bring interesting
questions about the composer’s technique. A consistent work.
DAMIAN CATERA / Bach: The Well Tempered Clavier Book 1 (Praxis Classics)
Le guitariste et artiste bruitiste Damian Catera tente
carrément de leurrer l’auditeur avec ce nouveau disque, publié sur une nouvelle
étiquette du nom de Praxis Classics, avec, sur la pochette, le portrait et le
nom de Bach en proéminence, ainsi que le titre de son œuvre la plus connue (Le
clavier bien tempéré), puis, tout en bas, la mention “une
décomposition informatique signée Damian Catera”. L’œuvre consiste en cinq
pièces (deux dans les cinq minutes, trois dans les 15 minutes) qui, soi-disant
en respectant la structure harmonique conçue par Bach, consistent en
transformations algorithmiques de la partition. Je ne suis pas un spécialiste
de Bach, mais je suis un spécialiste de bruitisme et j’affirme que le concept
tient la route et que sa réalisation conserve suffisamment de l’original pour
être plausible. En fait, à plusieurs moments de ce disque, j’ai pensé aux
manipulations sonores de Koji Asano, un autre pro de la mystification. Bravo,
donc. Cela dit, nous nageons ici en plein art conceptuel, là où l’idée derrière
l’œuvre et la réalisation globale de l’œuvre (incluant son emballage et sa mise
en marché) sont plus importantes que la composante musicale qui, elle, est
d’une écoute rébarbative. [Ci-dessous: La première pièce de l’album, “Well
Tempered Bach Rock”.]
Guitarist and noise artist Damian Catera is
downright trying to lure listeners in with this new record, released on a new
self-release label called Praxis Classics and proeminently bearing on its cover
Bach’s portrait and name, and the title of its most famous work, then in
smaller print at the very bottom of the cover, the mention “A Computer Mediated
Decomposition by Damian Catera.” The work consists of five pieces (two in the
5-minute range, three in the 15-minute range) said to be faithful to the
harmonic structure of Bach’s work and consisting in algorithmic transformations
of the score. I am not a Bach expert, but I claim to be a noise art expert, and
I can tell you that Catera’s concept holds up, and that its realization retains
enough of the original material to be plausible. This CD often brings to mind
the sonic manipulations of Koji Asano, another master of the aural hoax. Bravo,
then, maestro Catera. That being said, we are here knee-deep in conceptual art,
where the idea behind the work and the realization of the work as a whole
(including its packaging and marketing) are more relevant than its musical
component in itself, which happens to provide a quite grating listen. [Below: The album’s opening track “Well
Tempered Bach Rock.”]
HIKASHU / Uragoe (Makigami Records)
Le dernier Hikashu (paru en avril) propose tout un
voyage. Très rock (on a même droit à un jam de 12 minutes à la fin de l’album),
très déjanté (beaucoup de courtes pièces accidentées), les chansons n’étant pas
le point focal de l’album, même si elles l’allègent et parfois le recentre.
Plus conséquent que Ten Ten Ten, le seul autre album que je
connaisse de ce groupe pérenne. Ne vous attendez pas à quelque chose d’aussi
punk que Melt-Banana ou aussi dément que Ground-Zero – Hikashu a toujours eu
une approche plus pop. Or, sur Uragoe, la pop cède le
pas au rock et la guitare de Freeman Mita prend beaucoup de place. Ainsi que la
voix de Koichi Makigami, mais ça c’est habituel.
The latest Hikashu CD (released in April) is quite
a ride. Very rock-sounding (we’re even treated to a 12-minute jam at the end),
disjointed (lots of short jagged tracks), and the songs are not the album’s
focal point, even though they lighten things up and even occasionally recenter
the proceedings. More consequential than Ten Ten Ten,
the only other album I’ve heard from this long-standing band. Don’t expect
something as hardcore as Melt-Banana or as demented as Ground-Zero – Hikashu
have always been more pop. However, on Uragoe, pop
music is superseeded by rock music, and Freeman Mita’s guitar cavorts around.
SO does Koichi Makigami’s voice, but that’s to be expected.
J’ai un préjugé plus que favorable pour Josephine
Foster et sa voix enchanteresse. Or, certains de ces projets sont plus ou moins
réussis - ou intéressants. Par exemple, je me suis vite lassé de Graphic as
a Star, collection de très courtes chansons guitare et voix,
malgré sa perfection esthétique. Blood Rushing marque un retour
à la chanson folk avec groupe et pourrait bien être le disque le plus accompli
de cette auteure-compositrice-interprète. Des chansons qui accrochent, des
arrangements simples mais soignées, la persistance d’une touche psychédélique
(dans la guitare de Victor Herreiro, mais aussi le psychédélisme inhérent à sa
voix), un niveau de qualité maintenu tout au long de l’album. Merveilleux. [Ci-dessous: “Child of God”.]
I am favourably biased about Josephine Foster and
her bewitching voice. However, some of her projects are less interesting – for
instance, I quickly detached myself from Graphic as a Star,
a collection of very short solo guitar/vocal songs, despite its esthetic
perfection. Blood Rushing marks her return to the folk song
with band format, and it may well be her most accomplished record to date.
Catchy melodies, simple but careful arrangements, the persistence of a
psychedelic touch (in Victor Herreiro’s guitar and as a trait of her voice),
and a level of quality maintained throughout the album. Wonderful. [Below: “Child of God.”]
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