Journal d'écoute / Listening Diary
2012-09-10
STEVE RODEN & MACHINEFABRIEK / Lichtung (Eat, Sleep, Repeat)
Magnifique collaboration entre Steve Roden et
Machinefabriek, deux magiciens de l’ambiance minimale. Lichtung est la
trame sonore d’une installation audiovisuelle réalisée avec une vidéaste. Le
disque fait s’alterner des pièces de Roden et de Machinefabriek, mais on
jurerait qu’il y a eu collaboration plus fondamentale, puisque l’ensemble est
très homogène et, d’ailleurs, dominé par une thématique glaciaire (craquements,
égouttements). Aaron Martin contribue un peu de violoncelle dans une pièce. Un
disque planant, à l’esthétisme poussé, proposant une écoute profonde
enrichissante et fort agréable. Bravo.
A splendid collaboration between Steve Roden and
Machinefabriek, two magicians when it comes to minimal ambiences. Lichtung
is the soundtrack for an audiovisual installation with a video artist. The CD
features alternating tracks by Roden and Machinefabriek, although the cohesion
of the whole points to a deeper collaboration than what the track credits
suggest. The main theme is ice, with lots of sounds and moods evoking the
crackling of glaciers, icy water dropplets, etc. Aaron Martin contribues cello
to one track. An atmospheric record with highly polished aesthetics. A deep
listen proves enriching and thoroughly enjoyable. Bravo.
NICK EDWARDS / Plekzationz (editions
Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)
L’homme qui se cachait derrière le pseudonyme Ekoplekz
laisse tomber le masque et publie un premier album sous son propre nom. Nick
Edwards utilise des électroniques vintage (pédales, modules d’effets et loopers
simples) pour monter des pièces sur enregistreur cassette quatre pistes. Les
quatre longues pièces offertes sur Plekzationz ont un fort côté
lysergique frôlant parfois le psychotronisme. Edwards maîtrise son art et
déploie une palette sonore très large. “A Pedant’s Progess”, seule pièce
enregistrée en concert, s’avère la plus simpliste et la moins convaincante. Les
pièces studio sont moins caricaturales.
The man behind the Ekoplekz moniker has dropped his
mask and released his debut album under his own name. Nick Edwards uses crude
vintage electronics (simple pedals, effects modules and loopers) to build
pieces on a 4-track tape recorder. Plekzationz
features four long tracks with a strong lysergic feel that borders at time on
psychotronism. Edwards is skillful and manages to coax a wide sound palette out
of his set-up. “A Pedant’s Progress” – the only track performed live – turns
out to be more simplistic and less convincing, but the studio tracks have more
personality.
TUNJI OYELANA / A Nigerian Retrospective: 1966-79 (Soundway - merci
à/thanks to Forced Exposure)
Soundway publie en octobre une compilation double de
chansons du grand artiste nigérian Tunji Oyelana. Son tube “Omaba D’eru Ri”
avait déjà eu droit à une réédition sur une compilation regroupant plusieurs
rockeurs du Nigéria. Elle est incluse sur cet album, en compagnie de 23 autres
chansons. Ça groove à fond, c’est inspirant, c’est riche, c’est souvent joyeux.
Oyelana a tendance à s’embourber dans ses ballades, mais celles-ci sont rares
et, pour l’essentiel on a droit à d’excellents exemples d’afrobeat, de funk, de
reggae et même de calypso. La qualité sonore est parfois déficiente, mais
Soundway a fait un réel effort pour nettoyer les bandes (lorsqu’elles
existaient). Seul ombre au tableau: l’absence de livret ou même d’indications
quant à l’année de publication des chansons où le personnel qui y figure.
Soundway releases next month a double CD set of
songs by the great Nigerian artist Tunji Oyelana. His hit “Omaba D’eru Ri” had
already been reissued on a compilation of Nigerian singers a while ago (was it
on Nigeria Rock Special?). That same song is rightfully included here,
alongside 23 other cuts. It grooves a lot, inspiring music, rich material,
often joyful. Oyelana tends to get too sirupy in ballads, but there’s little
balladry here, and what we get mostly is top afrobeat, funk, reggae, and
calypso. Sound quality is occasionally weak, but Soundway clearly made an
effort to clean the tapes (when they could be found). The only negative point I
have is the absence of liner notes, or even information about original release
dates (66-79 is quite a large time window) and personel.
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